IPeut - écrits et documents
ManagementMarketingEconomieDroit
ss
Accueil # Contacter IPEUT




droit européen icon

DROIT

Le droit est l'ensemble des règles générales et abstraites indiquant ce qui doit être fait dans un cas donné, édictées ou reconnues par un organe officiel, régissant l'organisation et le déroulement des relations sociales et dont le respect est en principe assuré par des moyens de contrainte organisés par l'État.


NAVIGATION RAPIDE : » Index » DROIT » droit européen

L'europe et les états-unis : des frères ennemis ?

On dit, sount de manière très simplificatrice, que nos vieux pays d'Europe sont aux états-Unis ce que les cités grecques représentaient pour Rome : le passé, les divisions et l'impuissance, mais aussi un art de vivre, une culture et une civilisation. Nous allons essayer de dépasser ces aisons un peu faciles.
On le sait pour l'avoir A  nouau éprouvé sur la question irakienne, les relations entre nos deux continents sont largement passionnelles et sount ambiguA«s. Le modèle américain fascine tout autant qu'il insupporte, au point qu'on entend sount dire lorsqu'on débat du fédéralisme : - Et surtout n'allez pas nous faire les états-Unis d'Europe ! -
Les relations entre le Vieux et le Nouau Continent reposent sur des liens profonds et anciens. Ceux-ci rapprochent deux communautés aux valeurs démocratiques très fortes, unies par des intérASts communs, deux communautés prospères et pacifiques, deux piliers du monde privilégié. Ces liens sont d'autant plus étroits que nous partageons les mASmes enracinements culturels, historiques, littéraires et scientifiques. Aujourd'hui, alors que la mondialisation vient révéler ou creuser nos différences, il est indispensable de ne pas oublier ce qui nous unit
Ensemble, nous avons rejeté le collectivisme soviétique. Ensemble, nous avons - résisté - durant toute la guerre froide. Ensemble, nous avons cherché A  protéger l'Europe, denue ligne de défense avancée du monde libre face au bloc soviétique. Celui-ci avait mASme submergé une partie de l'Allemagne et failli emporter l'Autriche. Il était bien A  nos portes, A  cent cinquante kilomètres de Strasbourg !
Notre protection était alors garantie de manière évidente par les Américains, ce qui explique en partie l'échec de la Communauté européenne de Défense, la CED. Il n'y avait pas d'urgence pour nous A  monter une politique de défense propre. On se contentait de dire de temps en temps, sans vraiment y croire : - Que ferons-nous le jour où les Américains se replieront ? -
Les relations entre nos deux continents ont toujours reflété les fragiles équilibres du monde. La Fayette et Rochambeau avaient répondu A  l'appel de Benjamin Franklin. Au xxe siècle, les généraux Pershing, puis Eisenhower sont A  leur tour nus A  notre aide, avant que le Marshall ne permette et n'accélère notre reconstruction. Depuis cinquante ans, le monde a encore beaucoup changé. Quand surviennent la chute du Mur et l'implosion de l'URSS, le paysage géopolitique s'est radicalement transformé. Nous avions trarsé côte A  côte un siècle d'épreus terribles, nous avions appris A  nous connaitre dans l'adrsité, nous avions repoussé ensemble les mASmes menaces. Et voilA  qu'une distance imprévisible se creusait, le modèle culturel américain montrait des lézardes au moment mASme où le rAS d'une union politique européenne commenA§ait A  prendre forme.
Sur le terrain économique, les rapports se tendaient. L'Union européenne denait une puissance commerciale incontournable, qui renforA§ait sa capacité de négociation par une représentation commune dans de nombreuses institutions internationales, comme l'Organisation mondiale du Commerce créée en 1994. Cette puissance noulle, elle la tirait bien sûr de l'engagement propre de chacun de ses états membres, mais également du fait que des solidarités se créaient en son sein et qu'elle s'attachait A  parler d'une seule voix. Rappelons-nous les négociations agricoles au GATT, en 1992-l993. Après les accords de Blair House, l'agriculture franA§aise semblait perdue, comme la PAC. Notre pays ne parnait en effet plus A  se faire entendre. La France réussit finalement A  faire reprendre ses thèses au niau européen et A  les faire défendre par l'Union. Et ce fut ac le succès que l'on sait. De mASme, chaque fois que les Américains cherchent A  protéger leur acier, ils rencontrent sur leur route, non pas chacun de nos états, isolé, mais l'Europe. Et le dialogue se rééquilibre.
Dans ce nouau - rapport de force -, notre Union pèse désormais aussi de tout son poids monétaire. N'en déplaise aux eurosceptiques, et malgré quelques péripéties, l'euro a réussi son décollage. La silité de sa zone monétaire représente aujourd'hui un atout incontesle pour l'Europe.
Enfin, en dépit de tendances démographiques inquiétantes, le poids de la population de l'Union s'accroit du fait de l'immigration. Et l'élargissement va nous amener une petite centaine de millions d'habitants supplémentaires
Pourtant, de manière un peu surprenante, le rapport de force basculerait toujours en faur de l'Amérique ! Que ce soit en matière de défense ou sur le terrain économique, celle-ci reste plus que jamais présente en Europe. On a mASme bien du mal A  faire vivre une exception culturelle !
Un exemple simple, mais réellement préoccupant, illustre la domination américaine : celui de la fuite de nos ceraux. Les états-Unis mènent une politique systématique d'immigration sélecti, destinée A  attirer les meilleures compétences du monde entier. Mesurant les insuffisances de leur système de formation, ils cherchent ailleurs ce qu'ils ne peunt trour chez eux. Les flux actuels d'immigration restent quantitatiment aussi importants qu'au début du XXe siècle, A  un détail près : les états-Unis accueillaient alors des populations qui fuyaient la misère ou le totalitarisme. Aujourd'hui, ils attirent délibérément les talents qui leur font défaut. Ils - importent - ainsi ceux qui vont se voir directement confier la conduite du pays. Accepterions-nous cela chez nous ?
Ce faisant, ils cherchent A  soutenir leur croissance économique et A  protéger leur avance technologique, en réduisant les tensions, voire les pénuries, qu'ils détectent sur leur marché de spécialistes. Ils économisent des coûts de formation qui restent A  la charge des contribuables des pays d'origine, lesquels ont donc tout perdu ! Ce qui est un gain net pour l'Amérique est une perte sèche pour l'Europe.
Les Européens, FranA§ais en tASte, répondent trop largement A  ces sirènes. Au-delA  de la valorisation personnelle que donne une expérience internationale, cet engouement pour les états Unis s'explique par l'attrait d'une société très ourte, qui fait confiance A  l'individu, par un environnement général qui donne A  chacun sa chance, par des perspectis alléchantes de rémunération, et par des possibilités de financement de projets. A€ notre frilosité répond le sens du succès des Américains. Aux états-Unis, on ose mASme afficher ses échecs. Lorsqu'il y a échec, c'est qu'il y a eu entreprise, donc esprit d'initiati et volonté. L'expérience, mASme douloureuse, y est toujours considérée comme formatrice. Elle incite celui qui est plus aguerri A  renir sur l'obstacle. Son curriculum vitae y gagne. Nos cloisonnements, au contraire, apparaissent surréalistes aux Américains. Aux états-Unis, quand un chercheur a - trouvé -, il breté et apparait tout naturellement comme le mieux placé pour assurer le déloppement et la commercialisation de sa décourte. Il perA§oit ainsi lui-mASme les fruits de sa recherche et devient chef d'entreprise. Comme il y réussit, il dégage de nouaux moyens qui lui permettront de financer de noulles recherches. Il est en effet resté, comme tout scientifique, d'abord chercheur. On n'en est pas lA  en France, ni mASme dans la plupart des autres pays de l'Union .' On peut donc parfaitement AStre A  la fois chercheur et entrepreneur, entrepreneur et chercheur.
Bien sûr, il y a une contrepartie : c'est le risque. Et nos jeunes ceraux ne sont pas toujours formés pour l'affronter. D'où l'intérASt pour eux d'un séjour aux états-Unis, pour autant que leur retour soit attrayant. Pour un post-doctorant qui vient de passer deux ans outre-Atlantique, l'alternati est sount la suivante. Ou bien il accepte .une bourse offerte par une fondation américaine, bourse qu'il pourra utiliser sans qu'on lui impose ni règles d'affectation des crédits, ni mASme de sujet de recherche. Il lui faudra simplement rendre des comptes cinq ans plus tard après avoir pris ses risques, assumé ses choix et montré ce qu'il valait. Ou bien il attend un certain temps qu'un concours lui connant soit ourt par un élissement public de recherche franA§ais. Il s'y présente et, en cas de succès, il rejoindra une équipe qu'il n'aura pas complètement choisie et travaillera sur le sujet qui lui aura été proposé, en se pliant A  toutes les règles administratis de notre pays. Les plus ambitieux n'hésitent pas longtemps
Les meilleurs mathématiciens et biologistes du monde sont franA§ais ou européens. Faut-il s'étonner de les retrour aux états-Unis ? Faut-il s'étonner aussi de voir les portraits d'une cinquantaine de prix Nobel dans le hall d'entrée de l'unirsité de Chicago ? Faut-il s'étonner de voir les scientifiques indiens survoler notre pays sans avoir mASme l'idée de s'y arrASter, pour aller rejoindre leurs homologues franA§ais, mais sur la côte Est des Etats-Unis ?
On aurait pu délopper des analyses similaires dans bien d'autres domaines que celui de la recherche, comme la cuisine, les métiers d'art ou encore certains sports. Cela doit nous amener A  réfléchir sur nos lourdeurs administratis, notre fiscalité décourageante et le poids excessif de nos prélèments obligatoires. Il fait - bon vivre - en Europe. Il suffit pour s'en convaincre d'écouter les expatriés parler de leurs terroirs d'origine. Mais cette exceptionnelle qualité de la vie ne suffit ni A  retenir nos élites ni A  attirer des étrangers, tout simplement parce qu'il fait - meilleur travailler - outre-Atlantique. Dès lors, la réputation de nos formations devient presque un handicap, puisque c'est au bénéfice direct de nos concurrents que nous perdons nos élites aussitôt formées.
L'Europe peut et doit constituer un contrepoids A  l'influence et A  l'attraction américaines, ce qu'aucun de ses états ne pourra faire seul. Elle est vérilement porteuse A  l'échelle du continent d'un modèle de société qui combine économie de marché, redistribution des renus et protection sociale. Dans un unirs mondialisé qui fait la part trop belle au libéralisme sauvage, l'Europe doit peser de tout son poids pour consolider, enrichir, valoriser ce modèle. Elle peut et doit représenter le meilleur laboratoire de - mondialisation humanisée - qui soit.
L'Europe et les états-Unis ont chacun des intérASts A  défendre, ce qui peut les amener A  s'opposer. Qu'il s'agisse de sécurité, d'environnement, de déloppement durable, de brets, de protectionnisme ou d'éthique, les sujets de compétition et sount de discorde ne manquent pas. Néanmoins, ils doint porter ensemble le denir du monde et cela implique un rééquilibrage de leur relation. Sans aller jusqu'A  considérer un peu vite les états-Unis comme une - future ancienne grande puissance -, il est urgent de leur - opposer - plus d'Europe. Une Europe qui parle d'une seule voix et qui défende des positions claires. Une Europe A  la fois large et forte, une Europe politique qui sache ce qu'elle ut et puisse l'exprimer grace A  des institutions efficaces.
L'impuissance actuelle de l'Union est une vérile provocation. Ses dissensions internes face A  la crise irakienne nous commandent de réagir. L'Europe se réunifie. Il serait dramatique que cet événement historique se traduise par un simple élargissement de l'impuissance
Après avoir vaincu ac les états-Unis le nazisme et le communisme, il nous faut engager ensemble un nouau combat contre le terrorisme. Il est temps que l'Occident tout entier mesure ce que représente la paix et comprenne la conrsion radicale qu'elle suppose. Robert Schuman disait suffisamment que l'égoïsme n'a jamais payé. Sans doute revient-il A  l'Europe de le rappeler A  l'Amérique. Sinon, qui le fera ?
Les déséquilibres se sont accélérés depuis le 11 septembre 2001. Plus que jamais, les états-Unis cèdent A  la facilité et sont prompts A  marginaliser celle que Donald Rumsfeld s'est amusé A  appeler - la vieille Europe -. Forts de leur vérité et assurés d'AStre les garants de la morale, ils ont perdu de vue le risque que leur prééminence exclusi représente pour le monde et pour eux. Quand la plus grande démocratie entend exercer une autorité internationale sans contrepoids, reste-t-elle une démocratie ? Est-elle en soi légitimée A  dire le droit ? Sur quelle base ? Ac quels objectifs ? Tôt ou tard, A  tort ou A  raison, elle sera accusée de fonder ses choix sur la défense de ses propres intérASts. Une démocratie n'a pas vocation A  étendre un - empire - sur le monde. Aucun équilibre unipolaire n'est sain ni viable A  long terme.
Il y a au moins place pour deux grands ensembles démocratiques. Deux ensembles unis par des liens qui, de toute faA§on, sont indestructibles. Les états-Unis sant ce qu'ils doint A  l'Europe. L'Europe n'existerait plus sans les états-Unis. A€ la conntion de Philadelphie, les jeunes états fédérés d'Amérique avaient fait le choix de s'émanciper d'une tutelle européenne qui leur pesait. A€ notre tour, aujourd'hui, il faut nous émanciper de la leur. En toute
amitié.
Les états-Unis finiront par comprendre qu'ils ont réellement besoin d'impair competitor : A  nous de jouer ce rôle de partenaire concurrent, sans aucun complexe. A eux de nous permettre de le faire !
Nos deux continents sont durablement et profondément liés. Il n'est pas question de construire l'Europe contre les états-Unis, contrairement A  ce que certains voudraient faire croire, sans doute ac des arrière-pensées. Il s'agit simplement de donner aux états-Unis, au sein de l'Alliance atlantique, un - allié - solide.



Privacy - Conditions d'utilisation




Copyright © 2011- 2024 : IPeut.com - Tous droits réservés.
Toute reproduction partielle ou complète des documents publiés sur ce site est interdite. Contacter