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DROIT

Le droit est l'ensemble des règles générales et abstraites indiquant ce qui doit être fait dans un cas donné, édictées ou reconnues par un organe officiel, régissant l'organisation et le déroulement des relations sociales et dont le respect est en principe assuré par des moyens de contrainte organisés par l'État.


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Les institutions

La justice, quand elle n'est pas l'idéal que se fixe la morale, est l'une des formes de manifestation empirique du droit. La finalité du droit, c'est de dire la justice et souvent mASme de la "rendre", indiquant assez par ce verbe que le droit n'engendre pas un nouvel état mais qu'il restitue un état sinon naturel du moins préalable que les relations humaines ont corrompu. Le juste n'est d'ailleurs pas un "état", au sens substantiel de ce terme, il est plutôt un rapport, une relation ; il est donc, par définition, mobile et corruptible ; et par lA  exige constamment correction, réparation ire répression. D'où l'importance de penser en mASme temps que la théorie du droit, les moyens nécessaires A  la pratique du droit, et en particulier les institutions judiciaires qui apparaissent si souvent comme l'incarnation du droit vivant.
Plus que toute autre discipline le droit a besoin de symbole : le glaive et la balance sont devenus les archétypes des symboles eux-mASmes, comme si le droit lui-mASme pouvait AStre conA§u comme un vaste champ symbolique que l'homme s'était donné pour souligner la différence irréductible entre sa législation et celle de la nature. A ce titre, la justice est l'instrument dont s'est doté le droit pour manifester sa puissance, ne craignant pas de recourir aux artifices parfois les plus sommaires pourvu qu'ils servent A  consolider son autorité.
La justice a besoin d'apparat autant que d'appareils ; c'est pour cela que les diverses institutions judiciaires font si largement appel A  l'imagination des justiciables, se servant des ressorts de la représentation pour pallier les carences de leur organisation ou masquer éventuellement le caractère contesle de leur raison d'AStre. Le respect que nous dens A  ces institutions ne semble pas aller de soi puisque la justice s'entoure en permanence de ces marques factices qui "forcent" notre soumission, mASlant ainsi de faA§on confuse le sentiment de crainte A  celui d'obéissance légitime. Pascal, accusateur autant qu'admirateur de cette "superbe puissance" qu'est notre imagination, avait bien vu les effets de l'apparat judiciaire quand il écrivait : - Nos magistrats ont bien connu ce mystère. Leurs robes rouges, leurs hermines, dont ils s'emmaillottent en chats fourrés, les palais où ils jugent, les fleurs de lis, tout cet appareil auguste était fort nécessaire ; () S'ils avaient la vérile justice et si les médecins avaient le vrai art de guérir, ils n'auraient que faire de bonnets carrés ; la majesté de ces sciences serait assez vénérable d'elle-mASme. Mais n'ayant que des sciences imaginaires, il faut qu'ils prennent ces vains instruments qui frappent l'imagination A  laquelle ils ont affaire ; et par lA , en effet, ils s'attirent le respect -. Si l'habit ne fait pas le moine, la robe, du moins, fait-elle beaucoup dans le respect que l'on porte aux juges et aux acats : - Nous ne pouns pas ir un acat en soutane et le bonnet en tASte, sans une opinion avantageuse de sa suffisance -.
Ce respect que certains artifices nous poussent A  accorder A  certaines fonctions, n'est-il pas, pour une part celui que nous dens au droit lui-mASme ? Le tribunal, comme le montre Hegel, est l'enceinte de la justice et ses fastes sont moins un décorum inutile que l'expression d'un culte que nous souhaitons faire au droit en tant qu'il incarne l'universalité de notre lonté commune. L'institution ne serait plus alors la simple manifestation sensible (et par lA  contingente) de l'idée universelle du droit mais la réconciliation comme symbole du sensible et de l'idéal.
Ce rôle de la représentation dans l'exercice de la justice se manifeste tout particulièrement quant il s'agit des peines ; au point que l'opinion confond trop souvent le fait d' - air le droit - avec l'idée qu'il n'y a pas de poursuites possibles A  la suite de cet acte : on confond ainsi le jugé et le gendarme et l'on fait de la peur de ce dernier le ressort essentiel du droit, comme si c'était la seule crainte de la sanction qui nous contraignait A  respecter la loi. Dire cela, ce n'est pas sous-estimer l'exemplarité des peines mais c'est rélir dans l'ordre du droit la relation entre la loi, le délit et la sanction. Comme le souligne Beccaria, les peines ne peuvent en aucun cas AStre considérées comme l'acte de vengeance qu'exercerait le corps social contre le délinquant sauf A  devenir lui-mASme un délinquant et par conséquent A  se nier comme un état de droit : c'est par lA  qu'il s'oppose A  la peine de mort, expression parfaite de la trop fameuse loi du Talion qui, mettant face A  face deux individus sans la médiation de la lonté générale, se nie comme droit et comme loi.
Le droit est tenu, A  travers ses institutions, de se respecter lui-mASme, c'est-A -dire de ne pas se contredire comme droit. Or Michel Foucault nous oblige A  nous interroger sur la finalité d'une institution pénale comme la prison moderne dont la finalité auée est d'empAScher le délinquant de nuire aux autres, ire de réparer le crime qu'il a commis mais dont l'effet manifeste est de reproduire la délinquance en préparant pour ainsi dire le délinquant en puissance A  le devenir en acte. Car si la prison domine la pyramide de nos peines, elle n'est que l'apogée de tout l'édifice carcéral, hérité dans son esprit d'une idéologie où le droit était solidaire, ire serviteur de l'industriel et où l'orphelinat menait souvent au pénitencier. Image d'Epinal ? Sans doute pas, si l'on veut bien admettre aujourd'hui l'ambiguïté du "social", espace confus dans lequel viennent se confondre prévention, protection, encadrement et répression. Dilué dans des institutions qu'il ne maitrise plus, le droit en arrive A  ne plus sair lui-mASme sa destination et contribue, par sa présence, A  sa propre disparition.



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