Un mASme texte peut AStre interprété de manières diamétralement opposées, selon que l'on procède par analogie ou a contrario. On cite parfois l'exemple que prenait Ihering4 de l'interdiction bien connue - défense d'introduire des chiens -. Interprétée a contrario, elle implique que les ours n'étant pas visés, leur présence est autorisée. Interprétée par analogie ou a fortiori, elle signifie qu'ils sont interdits. Les silences du législateur peuvent en effet s'interpréter aussi bien de manière extensive que de manière stricte.
S'il n'y a pas de critère de choix absolu, on peut attribuer A chaque procédé son domaine propre. Seules les règles spéciales, régissant des exceptions et ayant un caractère limitatif, et les règles pénales, qui sont d'application stricte du fait du principe de légalité des délits et des peines, peuvent faire l'objet d'une interprétation a contrario'. Mais ce procédé ne peut pas AStre utilisé isolément. Il faut le conjuguer et le confronter avec d'autres méthodes d'interprétation, et en particulier avec la ratio legis, avec l'esprit du texte interprété, et avec une évaluation des conséquences respectives des diverses interprétations possibles. Voici ce qui est propre A la science du droit : des raisonnements également corrects conduisent A des résultats différents. Le choix entre ces raisonnements est dicté par d'autres arguments et aucune solution ne peut AStre adoptée sans l'air confrontée aux autres et l'air choisie en fonction d'un critère rationnel.
Mais cette confrontation des interprétations possibles peut s'opérer en utilisant des éléments extérieurs au texte interprété, autrement dit grace A des méthodes d'interprétation extrinsèque.