A€ la différence de celle du juge qui doit reposer sur une appréciation objective et une conviction encadrées par un fondement
juridique exact et qui doit AStre exprimée par une motition qui constitue la démonstration de son exactitude, la logique des parties est une simple logique de l'argumentation. Elles doivent conincre le juge en soutenant leurs thèses respectives. Leur logique est une - dialectique de la persuasion -' qui opère par une sélection appropriée des prémisses et cherche A leur donner une portée juridique conforme A leur thèse, pour en démontrer le bien-fondé et faire apparaitre l'inanité ou l'inexactitude des prétentions adverses. Tandis que le raisonnement du juge doit AStre impartial pour trancher et faire autorité, celui des parties est naturellement partisan.
Pourtant, que ce soit dans leurs écritures (assignations, requAStes, conclusions, mémoires) ou dans le débat oral, la logique des avocats participe de la logique du juge, car ils doivent lui proposer, en fait et en droit, les éléments d'un jugement dans le sens de la thèse qu'ils soutiennent. Cela n'exclut pas, pour autant, des procédés de persuasion qui échappent A la raison pour susciter l'émotion par des appels A la générosité, A la solidarité, A l'indulgence ou A la pitié, ou démontrer l'équité ou l'inéquité d'une solution, la bonne foi ou la fraude, tel état psychologique ou moral que le
droit positif lui-mASme prend d'ailleurs souvent en considération. Tous ces débats s'instaurent d'ailleurs sur une toile de fond commune A tous les acteurs de la scène judiciaire, juges et avocats, faite d'accords implicites, de présomptions et de leurs communément admises, qui ne sont discutées que dans de rares cas atypiques ou marginaux de contestation idéologique ou de situations A la limite de l'anormalité.
Quant au raisonnement juridictionnel purement dit, celui des parties comporte des particularités, tant en ce qui concerne l'argumentation de fait que l'argumentation de droit' et conforme aux prétentions soutenues.