IPeut - écrits et documents
ManagementMarketingEconomieDroit
ss
Accueil # Contacter IPEUT




economie europeneana icon

ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » economie europeneana

Byzance et l'occident

- Jamais, au cours de l'histoire du monde, l'idée d'une Europe unie ne fut aussi près de sa réalisation qu'aux beaux jours de l'Empire romain. Cet immense empire s'étendant des landes de la Grande-Bretagne aux sables de Nubie, de l'Euphrate A  la côte atlantique du Portugal, faisant un lac de la Méditerranée qu'il encerclait de toutes parts, relevait d'une civilisation unique. Le mode de vie différait d'un endroit A  l'autre, les petites fermes gauloises étaient bien différentes des vastes terres A  blé d'Afrique du Nord ou d'Egypte ou des parcs A  moutons d'Italie; de mASme les petits bourgs occidentaux ne ressemblaient guère aux grandes villes industrielles de l'Est. Les dialectes et les langues locales variaient, il y avait des philosophies, des ans régionaux. Mais un marchand pouvait au cours de ses voyages trarser ces vastes provinces sans avoir de frontière A  franchir, et un érudit pouvait se rendre d'une ville A  l'autre et partout rencontrer des hommes élevés comme lui dans la mASme tradition gréco-romaine. En outre, une force spirituelle qui se déloppait de jour en jour, la jeune et vigoureuse religion chrétienne, aurait dû cimenter encore cette unité.
Mais l'Empire romain ne devait jamais remplir ses promesses. Dès l'origine il eut A  affronter des problèmes qu'il ne put jamais résoudre : des problèmes raciaux, constitutionnels, administratifs, économiques et moraux, et son effondrement provoqué par le choc des invasions barbares révéla une division fondamentale qui avait toujours existé. Dès le début, l'empereur avait jugé nécessaire d'avoir deux secrétaires d'Etat, l'un chargé des affaires en langue latine, l'autre en langue grecque. A l'époque de leur conquASte par les légions romaines, les provinces occidentales étaient en somme A  demi barbares. Elles adoptèrent la langue latine et les coutumes romaines, mais demeurèrent plus primitis dans leur mode de vie que les provinces orientales dont beaucoup avaient été le siège d'anciennes civilisations auxquelles les conquAStes d'Alexandre le Grand avaient donné un rnis hellénistique. Malgré la survivance d'autres langages, le grec était denu la langue principale, et tous ceux qui avaient reA§u une certaine éducation le parlaient. Des industries s'y étaient déloppées, il existait une tradition civique vivante, et l'on avait tendance A  traiter de primitifs les peuples occidentaux. Entre l'Orient et l'Occident se trouvaient les provinces d'Afrique et d'Italie, l'une ac ses grandes villes, ses énormes champs de céréales, ses vieux sounirs puniques, l'autre abritant des colonies grecques au sud, et Rome, la grande cité cosmopolite où les immigrants orientaux étaient maintenant presque plus nombreux que les Italiens d'origine.
En partie A  la suite de circonstances fortuites, en partie grace A  la politique de Constantin le Grand, ce fut dans les provinces occidentales (Italie et Afrique comprises) que s'installèrent les Barbares après avoir franchi les frontières du Danube et du Rhin. L'Orient et Constantinople, sa noulle capitale, survécurent presque intacts. MASme quand l'Orient A  son tour fut envahi par les Barbares, quand les Slas se dérsèrent dans la péninsule balkanique, et quand les Arabes prirent les anciens territoires de Syrie et d'Egypte, la vie ne s'est jamais arrAStée A  Constantinople, la machine administrati gournementale et la structure générale de la société se maintinrent et se déloppèrent sans changement spectaculaire. De lA  vient la différence fondamentale entre l'Empire, l'Empire romain authentique, que nous nommons d'ordinaire byzantin, et les Etats qui commenA§aient A  apparaitre en Occident. Dans les nouaux royaumes de l'Occident, une classe dirigeante de Barbares se superposa A  une population romanisée mais dont la civilisation était de tradition récente et qui retomba donc dans l'ignorance et l'analphabétisme. Elle respectait toujours l'idée d'unité romaine, mais ce devint une sorte de nostalgie qui en fait n'avait que peu de rapports ac la réalité. L'apparition d'un Charlemagne put lui donner une certaine réalité pour un temps, mais ce fut une réalité sans racines et, par la suite, l'empire d'Occident ne réussit jamais A  élir un gournement unifié de tous les pays de l'Ouest. Le seul corps dans lequel l'éducation se maintint et qui pouvait donner forme A  cette idée d'unité fut l'Eglise. Pendant plusieurs siècles, il y eut peu d'hommes cultivés en dehors des rangs du clergé; chroniqueurs, poètes et légistes étaient tous des clercs, les rois recrutaient parmi eux leurs trésoriers et leurs chanceliers. En mASme temps l'Eglise essaya de recréer l'unité en cherchant, ac un succès croissant, A  mettre sur pied une organisation unifiée sous le commandement d'un seul qui coiffe les nombreux princes rivaux. Il était inévile que la papauté en vint aux rendications de suprématie d'un Hildebrand, et que le pape devint le vérile héritier de l'empereur romain d'Occident.
Au contraire, l'empereur d'Orient était, aux yeux de son peuple, le chef de la communauté chrétienne. L'organisation ecclésiastique, quoique respectée, avait des pouvoirs limités. Les laïcs instruits étaient nombreux et sauf parmi les paysans la culture était généralement répandue. Les légistes étaient laïques ainsi que les personnages officiels et ce fut cette bureaucratie cultivée, civile et laïque qui gourna réellement l'empire. Les écrivains, poètes, historiens et philosophes étaient généralement laïques, de nombreux théologiens l'étaient aussi. MASme des personnages comme saint Jean de Damas et le patriarche Photius n'entrèrent dans les ordres que rs la fin de leur vie. Les autorités ecclésiastiques s'intéressaient A  l'éducation. La plupart des professeurs privés se recrutaient parmi les moines; le patriarcat dirigeait une académie fameuse et internait facilement A  l'unirsité, s'il estimait dangereux l'enseignement dispensé. L'empire tout entier baignait dans une atmosphère religieuse, et bien entendu les conseillers spirituels exerA§aient une grande influence. Mais la société byzantine était essentiellement une société laïque, hautement intellectuelle, assez hostile enrs les ecclésiastiques, qui essayaient d'internir dans les affaires d'Etat '.
Cette différence de structure sociale coupa naturellement court A  une vérile compréhension entre l'Est et l'Ouest. Les empereurs d'Occident, carolingiens et saxons, essayèrent bien d'imiter la vie constitutionnelle de l'empire romain d'Orient, mais la copie était forcément superficielle et très limitée. Ils auraient peut-AStre pu mieux réussir si les communications entre l'Europe de l'Ouest et de l'Est avaient été plus constantes et plus sûres. Il y eut de nombreuses périodes où ce fut difficile et mASme dangereux d'aller de Constantinople en Italie, or la France et l'Allemagne étaient encore plus loin. La chute de l'empire, au v* siècle, avait été due en grande partie A  la conquASte de la province d'Afrique par les Vandales qui avaient armé une flotte de pirates, fermant l'accès de la Méditerranée occidentale et attaquant mASme les bateaux pénétrant en Adriatique. Les communications ne pouvaient AStre assurées que par la fastidieuse route terrestre qui contournait l'Adriatique, et ce chemin-lA  était exposé aux attaques de Barbares qui passaient la frontière. Cette interruption des communications pendant les années vitales du v* siècle eut des conséquences d'une très grande portée. Au début du vi siècle, quand les Vandales devinrent moins agressifs, et que les voyages A  trars la Méditerranée furent plus faciles, des royaumes barbares étaient solidement élis en Occident et les grandes lignes de l'histoire future étaient déjA  tracées.



Privacy - Conditions d'utilisation




Copyright © 2011- 2024 : IPeut.com - Tous droits réservés.
Toute reproduction partielle ou complète des documents publiés sur ce site est interdite. Contacter