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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Nouvelles analyses du commerce international

Nouvelles analyses du commerce international
Depuis les années 80, la théorie du commerce international analyse les effets de la concurrence imparfaite et le rôle des facteurs géographiques et historiques.

DEPUIS UNE VINGTAINE D'ANNEES, la théorie du commerce international s'est développée dans deux directions principales : la prise en compte des contextes de concurrence imparfaite qui sont fréquents, d'une part, et la prise en compte du rôle de la géographie et de l'histoire dans la détermination des flux d'échanges, d'autre part. Par ailleurs, le rôle dynamique des investissements directs dans le processus de mondialisation a accentué le rôle des multinationales dans l'élution des échanges commerciaux - de biens, de services et de capitaux.

Pourquoi échanger des produits similaires ?
Dès les années 70, de nombreuses analyses statistiques du commerce international avaient souligné l'importance des échanges dits -intrabranche-, c'est-A -dire des échanges de produits similaires. La France, par exemple, exporte des itures Renault ou CitroA«n vers l'Italie, mais importe aussi des Fiat de ce mASme pays. Ce type d'échange s'explique mal dans le cadre de l'analyse classique du commerce international qui expose avant tout l'avantage que les pays ont A  échanger des produits différents, fabriqués avec des combinaisons de facteurs de production différentes. Or les échanges intrabranche représenqtent une large part du commerce international. Depuis une vingtaine d'années, les économistes ont donc élaboré des analyses qui permettent d'expliquer les échanges intrabranche. Ces nouvelles analyses tiennent compte de caractéristiques importantes de la production.
D'abord, la production de nombreux biens suppose des investissements importants ; c'est le cas lorsqu'il s'agit de lancer un nouveau modèle de iture ou de conceir un nouveau médicament. Ensuite, la complexité des fabrications peut aussi entrainer des -effets d'apprentissage- tels que l'efficacité croit avec la quantité produite. C'est le cas, par exemple, pour la fabrication de semiconducteurs : les premières séries comportent de très nombreux défauts et rebuts. C'est avec le temps que l'entreprise parvient A  abaisser le taux de défauts.
Ces différents facteurs, souvent résumés sous la notion d'-économies d'échelle-, font que le coût moyen d'un produit tend A  baisser A  mesure que la quantité produite augmente : le coût unitaire d'un téléviseur est moins élevé si on en produit 100000 plutôt que 50000. Ces conditions de production tendent A  privilégier la survie des grandes entreprises. Compte tenu des investissements et des sair-faire nécessaires, très peu d'entreprises ont la capacité de produire des automobiles ou certains microprocesseurs. Le faible nombre de concurrents implique que les marchés concernés ont une structure concurrentielle dite -imparfaite-. Sur ces marchés de type -oligopolistique-, les producteurs cherchent souvent A  différencier leurs produits pour limiter la concurrence sur les prix.
Dans des secteurs où les coûts fixes sont élevés et où chaque pays ne produit qu'un nombre limité de variétés d'un certain bien, les échanges internationaux ouvrent la possibilité d'importer des variétés différentes, et donc d'augmenter la satisfaction des consommateurs. Les modèles théoriques tels que ceux qui ont été développés par Paul Krugman au début des années 80 permettent ainsi d'expliquer l'existence et l'intérASt des échanges croisés de produits similaires. Des analyses détaillées des échanges européens ont récemment suggéré que les échanges intrabranche pourraient AStre moins contradictoires avec la théorie de l'avantage atif et de la spécialisation internationale (1). Ces données montrent en effet que les échanges de produits d'un mASme secteur entre pays européens sont en effet en partie de qualités différentes. Typiquement, l'Allemagne exporte des produits de haute qualité A  des prix élevés, alors que la Grèce exporte des produits de faible qualité A  bas prix. Ces nouvelles études ne contredisent pas les analyses précédentes et le rôle de la concurrence imparfaite, mais soulignent que les processus de spécialisation peuvent opérer A  des niveaux très fins.

Les fondements du libre-échange remis en cause ?
Les analyses de la -nouvelle théorie du commerce international-, apparue aux Etats-Unis au début des années 80, ont contribué A  remettre en cause l'idée que le libre-échange était nécessairement l'optimum d'un point de vue économique. Certains modèles théoriques semblent en effet justifier l'intervention publique/Deux grands types d'intervention de l'Etat sont ainsi étudiés : les mesures protectionnistes et les subventions aux entreprises nationales/Les mesures protectionnistes seraient justifiées par l'argument dit de -l'industrie dans l'enfance-. De quoi s'agit-il ? Lorsqu'un pays veut se lancer dans la production d'un nouveau bien, par exemple des machines-outils A  commande numérique, son manque d'expérience le rend peu compétitif. Pour démarrer l'activité dans ce secteur, l'Etat devrait donc protéger les entreprises nationales le temps qu'elles puissent conquérir un marché intérieur, maitriser les techniques, amortir leurs investissements. L'expérience permet d'améliorer progressivement la compétitivité, et il devient possible d'exporter. L'argument en faveur du protectionnisme dit de l'industrie dans l'enfance, qui avait été développé dès le XDC siècle, a été largement utilisé par la suite pour justifier le protectionnisme dans les pays en développement. La nouvelle théorie du commerce international aurait aussi comme corollaire d'apporter des arguments en faveur d'un -mercantilisme moderne-. Le modèle de James Brander et Barbara Spencer, construit au début des années 80, a conduit A  justifier le principe d'une - politique commerciale stratégique- fondée sur l'argument suivant : dans certaines situations de concurrence imparfaite, les pays ont intérASt A  pratiquer des politiques de soutien A  leurs entreprises (ir l'encadré e suivante).
Largement utilisés aux Etats-Unis par les tenants de la - politique commerciale stratégique -, les nouveaux modèles du commerce international n'offrent pourtant qu'une ie bien étroite A  la défense du protectionnisme. La lonté de protéger son industrie se heurte A  l'argument traditionnel de la riposte des pays dont les exportations seraient menacées. Toute mesure protectionniste ne manque pas d'entrainer des réactions de représailles de la part des pays concurrents. Depuis le désastreux enchainement de mesures protectionnistes qui avait aggravé la crise des années 30, le risque de cercle vicieux constitue encore l'un des arguments les plus sérieux en faveur du libre-échange. Par ailleurs, les études empiriques indiquent que les cas sont rares où des mesures protectionnistes seraient susceptibles d'air des effets positifs.
De plus, des études ont montré que la libéralisation des échanges peut air des effets plus farables sur l'efficacité économique en situation de concurrence imparfaite qu'en situation de concurrence parfaite (2). Ce résultat est en fait assez facile A  comprendre : lorsqu'un marché devient plus ouvert aux importations - du fait de la réduction des droits de douane, par exemple - la concurrence augmente. Prenons le cas d'un monopole, celui d'un marché où il n'y aurait qu'une entreprise. L'abaissement des barrières protectionnistes permettrait A  des entreprises étrangères d'entrer sur ce marché. Il deviendrait donc plus concurrentiel, ce qui exercerait une pression A  la baisse des prix par rapport A  la situation de monopole. La nouvelle théorie du commerce international ne remet donc pas en cause les fondements théoriques du libre-échange, mais souligne que la concurrence imparfaite détermine des contextes particuliers, moins simples que celui de la concurrence parfaite où la théorie de l'avantage atif s'impose. Ces circonstances, mASme si elles ne permettent pas de défendre des politiques systématiquement interventionnistes, les farisent. Il est d'ailleurs symptoma-tique que les grands pays industriels s'opposent dans les négociations commerciales A  propos des subventions que les pouirs publics accordent dans des secteurs où elles permettent des innovations, garantissant des rentes futures.

La compétitivité : une notion floue qui a fait avancer l'analyse
Les analyses des échanges internationaux ont aussi été renouvelées par l'émergence du thème de la -compétitivité-. Comment une nation peut-elle AStre plus ou moins compétitive sur le marché mondial ? Durant les années 80, en Europe comme aux Etats-Unis, cette question a donné lieu A  de nombreux débats et recherches qui, au cours des années 90, se sont étendus au Japon, puis A  la Corée A  mesure que les -modèles- asiatiques de développement se sont heurtés A  des difficultés grandissantes.
Dans quelle mesure l'analyse de la compétitivité des entreprises peut-elle AStre transposée au niveau des nations et des échanges internationaux ? Ce transfert est problématique car, dans le cadre de la théorie du commerce international classique, c'est l'avantage atif et non la compétitivité qui détermine l'échange. La notion de compétitivité n'a pas une définition très claire qui serait acceptée par tous. Pour une entreprise, la compétitivité désigne sa capacité A  faire face A  la concurrence, A  gagner des parts de marchés et A  faire du profit. Transférée au niveau de la nation, la compétitivité désignera alors la capacité d'un pays A  gagner des parts de marchés A  l'exportation et A  limiter les importations sur son marché intérieur. Mais la balance commerciale n'est pas le seul indicateur pertinent de la performance économique d'un pays. D'où la prise en compte d'une seconde composante : la capacité de croissance de l'économie. La compétitivité devient alors synonyme de -performance globale- - qui s'étend d'ailleurs au-delA  des résultats obtenus pour prendre en compte la capacité de croissance future. Le débat sur la -compétitivité- s'inscrit dans un contexte de politique commerciale offensive, mettant aux prises les trois pôles de la triade : Etats-Unis, Japon, Europe. Ainsi, les Etats-Unis ont pratiqué au cours des années 90 une politique commerciale -musclée- qui tend A  défendre les entreprises américaines contre les entreprises japonaises ou européennes présentes sur les mASmes marchés.
Malgré son imprécision, l'introduction de la notion de compétitivité dans les débats au cours des années 80 n'aura pas été inutile. Elle a contribué A  développer de nouvelles approches de la formation des avantages atifs, de la productivité et, plus généralement, de la croissance. Diverses analyses atives ont eu pour objectif d'identifier les caractéristiques des économies nationales pour sair quelles sont celles qui farisent - ou défarisent -la compétitivité. Ainsi, après Made in America (3), la grande enquASte sur la compétitivité américaine menée A  la fin des années 80, la réplique franA§aise Made in France (4) a exploré les atouts et faiblesses de notre économie, tout comme la version japonaise de l'exercice quelques années plus tard (5). L'analyse de la compétitivité est particulièrement pertinente au niveau sectoriel car les déterminants des performances des entreprises varient selon les branches. Par exemple, si les constructeurs automobiles japonais ont développé de forts avantages concurrentiels, les firmes chimiques nippones sont restées peu compétitives. Dans ce secteur, les entreprises allemandes ou américaines sont beaucoup plus compétitives. Ces exemples permettent de souligner l'importance des effets cumulatifs des innovations et des investissements des entreprises. Les forts investissements en R&D (recherche et développement) des entreprises chimiques allemandes A  partir de la fin du siècle dernier et leurs découvertes dans le domaine des colorants ont longtemps constitué des actifs fondamentaux pour leur développement postérieur.
De mASme, les contraintes spécifiques auxquelles ont dû faire face les constructeurs automobiles japonais après la Seconde Guerre mondiale les avaient amenés A  développer un système de production original qui s'est révélé particulièrement efficace A  partir des années 70.
L'émergence de la notion de compétitivité dans les débats de politique économique a donc contribué A  recentrer l'analyse de la formation des avantages compétitifs des entreprises. Dans cette mesure, elle a contribué au renouveau de l'économie géographique et A  la prise en compte du rôle des territoires et de l'histoire dans la formation de la compétitivité des entreprises (6). Cette dimension dynamique qui a longtemps manqué A  la théorie du commerce international donne lieu A  des analyses qui explorent les interactions entre développement local ou national et échanges internationaux.

Prendre en compte la mondialisation
La -nouvelle- théorie du commerce international et les analyses de la compétitivité des nations ont apporté de nouveaux éclairages sur les échanges. La nouvelle théorie du commerce international représente plus un enrichissement qu'une remise en cause des analyses traditionnelles. En effet, si les échanges entre pays industrialisés concernent souvent des produits similaires, les échanges entre pays de niveaux de développement différents, ou le commerce des ressources naturelles, continuent d'obéir au principe de l'avantage atif. L'approche en termes de compétitivité peut aussi AStre considérée comme complémentaire dans la mesure où elle permet d'aborder les aspects dynamiques de la formation de la productivité et, plus largement, certains fondements de la croissance.
Les nouveaux développements théoriques ont permis d'expliquer une plus grande partie des échanges internationaux mais ne permettent pas d'analyser le processus de mondialisation, qui peut AStre défini par une dynamique d'internationalisation qui va au-delA  des échanges traditionnels. Le fait que, depuis les années 80, l'internationalisation se soit muée en - mondialisation- correspond A  une amplification et A  une diversification des échanges internationaux. A travers l'accroissement des échanges de biens, de services et de capitaux, les économies sont plus directement en contact qu'auparavant. Le mouvement de déréglementation a complété l'abaissement des droits de douane plus anciens pour ouvrir les économies A  la concurrence étrangère dans de nombreux domaines. Au cours des années 80 et 90, l'investissement des firmes A  l'étranger a progressé très rapidement, et nettement plus que le commerce. En conséquence, l'internationalisation a surtout progressé par le biais d'imtations A  l'étranger, et, tout particulièrement, A  la fin des années 90, par la prise de contrôle d'en treprises étrangères. Ce mouvement a accru le rôle des multinationales (7). Les plus grandes tentent d'organiser des réseaux de production, de distribution et de recherche A  l'échelle mondiale. Ce faisant, les multinationales s'appuient sur les contraintes et les opportunités des différents pays, mais raisonnent de plus en plus A  l'échelle mondiale. En conséquence, l'organisation desllux entre les différentes unités n'obéit pas nécessairement A  la mASme logique que des flux internationaux entre agents indépendants. Il convient donc d'explorer les stratégies des multinationales pour bien comprendre l'élution des flux internationaux qui dépendent d'elles - que ce soit le commerce de biens, les échanges de services ou les transferts internationaux de technologies et de sair-faire.



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