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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Lois, règles et paradoxes



Toutes les régularités empiriques qui n'ont pas un sens commun suffisant pour AStre comprises de votre épouse vont rapidement échouer.




P. Samuelson.


Les régularités progressivement dégagées des systèmes économiques ont été qualifiées jadis de lois pour caractériser tant leur généralité que leur silité, mais le vocable, considéré comme trop ambitieux ou trop ambigu, tend actuellement A  s'estomper. Pour Keynes (1936), la - loi psychologique fondamentale - liant la consommation au revenu est une relation sur laquelle -nous pouvons nous appuyer avec confiance, du fait tant de notre connaissance a priori de la nature humaine que des enseignements précis de l'expérience -. En fait, les lois recouvrent des réalités plus ou moins bien élies et admettent des statuts épistémologiques divers, des résultats théoriques aux inriants empiriques, des propriétés qualitatives aux liaisons quantitatives, des propositions descriptives aux règles normatives. D'autres entités que les lois jouent A  présent plus volontiers le rôle d'intermé-diation entre un corpus théorique et des données empiriques, A  savoir les paradoxes et les théorèmes d'impossibilité, voire les maximes et les paraboles.


Statut des lois économiques.


Les - lois économiques - ont été introduites par les pères fondateurs pour favoriser la reconnaissance de leur discipline comme science A  part entière, A  l'instar des sciences de la nature, l'analogie portant mASme sur l'attribution aux lois du nom de leur auteur. Par référence aux - lois physiques -, elles marquent le désir de soumettre l'économie A  une confrontation rigoureuse avec les faits empiriques afin de présenter le - réel - comme un - possible actualisé -. Par référence aux - lois juridiques -, elles expriment l'existence d'un - ordre - économique, sous forme de régularités qui s'imposent aux agents et rendent possibles la prévision et l'action. C. Gide (1930) affirmait encore, sans craindre le raisonnement tautologique, que - la loi économique ne souffre pas d'exception, sinon dans les mASmes cas que les lois naturelles ; lA  où elle n'agit pas, c'est simplement parce qu'elle est mise en échec par une force contraire -.
Mais les lois empiriques progressivement inventoriées se sont avérées avoir une lidité contingente A  certaines époques historiques ou A  certains espaces économiques, lidité dépendant, bien entendu, de leur degré de spécification (voir I, 5). Si la loi de Malthus semble bien mieux vérifiée au xixe siècle que de nos jours, la loi d'Engel mieux vérifiée dans les sociétés industrielles que dans celles du tiers monde, la relation de Phillips, pourtant récente, semble bien fragile tant du point de vue des périodes que des pays. Toutefois, non contente d'AStre A  la fois une - science idiographique - qui vise A  rendre compte de phénomènes singuliers, et une -science nomothétique- qui vise A  dégager des lois plus générales, l'économie est aussi et surtout une - science spéculative -. Si la loi de Pareto résulte effectivement d'une analyse empirique, la loi de Walras traduit une pure contrainte comple et la loi marxienne de baisse tendancielle du taux de profit est le résultat d'un raisonnement théorique.
Aussi, sauf quand il est fait référence aux traux des - anciens -, les termes de - loi -, - règle - ou - principe - semblent tomber en désuétude au profit de celui plus neutre de - relation -, comprise comme A  la fois déduite d'un modèle théorique et lidée par les faits empiriques. Schumpeter (1954) remarquait que - lorsque nous voulons souligner la confiance que nous avons dans la lidité de propositions induites ou suggérées par l'obsertion, nous les appelons " lois " ; lorsque nous voulons simplement souligner que nous sommes décidés A  ne pas les contredire dans le cours d'une argumentation particulière, nous les appelons " principes " ; mais tous ces termes ne désignent en réalité qu'une seule et mASme chose et ce n'est pas la peine de philosopher A  leur propos -. Il subsiste néanmoins aujourd'hui quelques usages résiduels et quelque peu caricaturaux de la notion traditionnelle de - loi -, A  savoir une relation empirique nécessaire sur laquelle un décideur peut s'appuyer dans son action, qu'il s'agisse de l'état ou d'une entreprise.
Nombre d'hommes politiques adhèrent A  des schémas types qui décrivent l'impact attendu de mesures de politique économique sur les principaux agrégats, schémas issus d'expériences préalables ou de modélisations plus formelles (riantes types). Ainsi des propositions comme - le progrès technique est cause de chômage -, - une déluation améliore la balance commerciale - ou - une redistribution est génératrice d'inflation -, qui ne précisent ni le contexte où elles sont lables, ni le délai ou l'intensité des effets annoncés. Les organismes de conseil, comme le Boston Consulting Group (1980), affichent également des régularités dont - le mécanisme de base reste A  expliquer parfaitement - ou qui - ne peuvent faire l'objet d'une démonstration rigoureuse -, mais apparaissent néanmoins comme - inexorables -. Ainsi de F- effet d'expérience - (les coûts de leur ajoutée baissent d'environ 20 A  30 % en termes réels, quand la production cumulée double) ou de la - règle des trois et des quatre - (un marché sectoriel sle ne comporte jamais plus de trois concurrents ; le plus grand d'entre eux n'a jamais une part de marché supérieure A  quatre fois celle du plus petit).

Typologies syntaxiques des lois.

Les lois se présentent sous forme littéraire ou mathématisée, et si toute loi mathématique ne peut souvent AStre transcrite littérairement qu'avec force périphrases, une loi littéraire est traduite formellement sous forme d'un ensemble plus ou moins univoque et fidèle de relations. Littéraire, la - loi de Gresham - selon laquelle - la mauise monnaie chasse la bonne - exprime simplement que si certaines espèces sont plus particulièrement prisées, elles disparaissent dans des bas de laine pour ne laisser que les autres, tant hier (thésaurisation des pièces d'or) qu'aujourd'hui (pièces de 10 F en argent). La - règle de Hentsch- (1973), mathématisée celle-lA , énonce que si des coupures de monnaie fiduciaire forment une progression géométrique (ce qui en minimise le nombre total nécessaire), les montants en circulation doivent AStre A  peu près proportionnels A  la racine carrée de la leur des coupures.


MASme sous forme mathématique, les lois peuvent AStre plus ou moins spécifiées, depuis les relations exprimant une simple liaison entre des riables jusqu'A  celles donnant les leurs numériques des paramètres, en passant par des indications sur la forme analytique des spécifications ou le signe des paramètres. La - règle de vente au coût marginal - exprime ainsi, sous une forme très générale, dans sa version adaptée A  un cadre concurrentiel, le fait qu'une entreprise doit fixer le niveau de production du bien qu'elle fabrique de faA§on que son coût marginal soit égal A  son prix de marché. Par contre, la - règle des six dixièmes - (Chilton, 1960) énonce plus précisément que l'entreprise, pour atteindre une capacité de production donnée, doit investir de faA§on que son capital soit proportionnel A  cette capacité élevée A  la puissance de 0,6, élasticité qui s'interprète comme le rapport du coût marginal du bien au coût moyen d'un investissement de capacité unitaire.
Les lois mathématisées sont exprimées sous forme déterministe ou stochastique, et, si les secondes sont fréquentes du fait d'erreurs incontournables de spécification des relations ou de mesure des riables, les premières se réduisent aux relations de définition ou aux identités physiques et comples. La - loi de l'offre et de la demande -, de définition ambiguA«, ne traduit fréquemment qu'un principe de consertion physique (ou monétaire), A  savoir l'égalité qui se réalise expost sur un marché entre les offres et les demandes effectivement satisfaites d'un bien, quelle que soit la faA§on dont l'équilibre se réalise. La - loi de King- (1696) est, en renche, une loi approchée montrant que sur le marché anglais du blé, si le volume des récoltes diminue (déficit croissant de l'offre par rapport A  une demande supposée constante), la leur des récoltes augmente plus que proportionnellement (élasticité des prix au volume supérieure A  2).
Si l'on excepte quelques lois qui s'énoncent sous une forme non standard, bien que souvent réductible (principe d'optimisation), les autres, en particulier si elles se veulent empiriques, traduisent, pour une population donnée, la distribution des leurs d'une riable ou une relation fonctionnelle entre des riables. La -loi de Pareto- affirme ainsi que la distribution des revenus au sein d'un ensemble économique obéit A  une loi statistique particulière qui veut que le nombre d'individus dont le revenu dépasse une leur donnée est inversement proportionnel A  cette leur, élevée A  une puissance de l'ordre de 2. La - théorie du revenu permanent - (Friedman) postule, quant A  elle, que la consommation des agents dépend non seulement de leur revenu actuel (souvent linéairement), mais de leurs revenus passés, du fait d'habitudes de consommation acquises ou de consommations anticipant de faA§on extrapolative les revenus futurs (voir I, 5).


Typologies sémantiques des lois.


Les lois sont théoriques ou empiriques, étant entendu que, si la plupart des lois empiriques ont des spécifications d'origine théorique ou du moins reA§oivent une ou plusieurs interprétations théoriques, une loi théorique peut découler d'hypothèses a priori sans avoir de contrepartie empirique directe. La - loi de l'égalisation des taux marginaux de substitution - entre deux biens pour tous les consommateurs est une loi théorique qui résulte de l'hypothèse de maximisation de l'utilité du consommateur sous contrainte budgétaire dans un cadre concurrentiel où les prix sont perA§us comme exogènes. La - loi de Phillips - (1958), qui indique une liaison entre le taux de riation des salaires et le taux de chômage (éventuellement - augmentée - de l'anticipation du taux de riation des salaires), est une loi d'abord empirique, proposée pour le Royaume-Uni, et qui a reA§u, depuis lors, diverses interprétations (voir III, 3).
Les lois sont dites simples, si elles traduisent un phénomène ou une liaison élémentaire, et composées, lorsqu'elles sont déduites de lois simples, ce processus déductif pount mobiliser des hypothèses plus ou moins nombreuses et riées, et procéder par une succession plus ou moins longue d'étapes. La - loi des rendements décroissants -, fortement critiquée sur le empirique (voir I, 5), indique que tout processus de production a la propriété de nécessiter de plus en plus de facteurs pour fabriquer une unité supplémentaire de produit, du moins A  partir d'un certain niveau de production. La - loi de la rente foncière - (Ricardo), qui découle de la loi des rendements décroissants pour les terres, de l'appropriation rigide des terres et de l'exploitation optimale des terres, affirme que la mise en leur de sols de plus en plus médiocres A  mesure que la demande de produits agricoles croit crée une rente au profit des meilleurs sols.
Les lois peuvent également concerner le niveau micro-économique des agents élémentaires ou le niveau macro-économique global du système, les secondes pount, dans certains cas, AStre déduites d'hypothèses sur le comportement des agents, leur distribution dans l'économie et leurs relations bilatérales et institutionnelles. La - loi d'Engel - énonce, pour un groupe familial suffisamment homogène quant aux préférences et pour un système de prix donné, que la part des dépenses alimentaires diminue lorsque le revenu augmente, alors que celle des dépenses d'habillement est plus insensible au revenu. La -loi de Bowley - affirme, en renche, que le partage entre salaires et profits dans la répartition du revenu national est sle au cours du temps, mais il s'agit lA  d'une loi résultant d'interactions et de confrontations complexes entre les agents, qu'il est relativement malaisé de décrire. Les lois sont enfin synchroniques ou diachroniques, c'est-A -dire qu'elles expriment des contraintes ou des régularités relatives A  une période donnée ou précisent les processus d'évolution de certains états ou phénomènes, ce qui, dans l'un comme dans l'autre cas, ne préjuge en rien de l'éventuelle silité des lois au cours du temps. La - loi newtonienne du trafic - postule ainsi, sur une période donnée, que le trafic total entre deux villes est proportionnel A  la population de chacune des deux villes et inverseme.it proportionnel (avec un exposant qui veut rier) A  la distance entre les deux villes (ou plus généralement, au coût généralisé du transport de ville A  ville). La - loi du doublement décennal de la consommation d'électricité - affirme au contraire une règle d'évolution d'une riable sans explicitement prendre en compte l'influence instantanée d'autres facteurs évolutifs (démographie, croissance économique) ou la substitution progressive de l'électricité A  d'autres formes d'énergie.




Typologies pragmatiques des lois.


Les lois sont observées ou prévisionnelles, les secondes étant simplement l'extrapolation des premières ou découlant d'un raisonnement plus complexe reposant simultanément sur l'acceptation de plusieurs lois observées et d'hypothèses spécifiques sur l'évolution future des riables exogènes et des paramètres de ces lois. La -loi de Wagner - indique que la part des dépenses publiques dans la production nationale des pays développés s'est régulièrement accrue depuis le début du siècle, mais sans indiquer les raisons de cette croissance (en relation avec une théorie de l'état par exemple) ni prendre position sur son éventuelle continuation. La - loi de Malthus - indique, en renche, que la croissance (géométrique) de la population est plus rapide que celle (arithmétique) de la production agricole vivrière, le maintien probable de cet écart entre taux de progression ne pount que déboucher sur une crise majeure, sauf si une action massive de maitrise démographique est entreprise.
Les lois ont souvent été considérées comme inélucles, mais sont en fait conditionnelles A  certains facteurs qui, s'ils ont dans le passé connu une évolution régulière qui masque leur influence, peuvent fort bien dans le futur connaitre une évolution différente, qui doit dès lors AStre prise en compte explicitement. La - loi d'airain des salaires -, dont la paternité est attribuée A  Lassalle, affirme que le salaire moyen demeure proche de celui qui permet juste la survie de la classe ouvrière, et son intitulé mASme indique que cette loi est considérée comme incontournable et a un statut semblable A  une loi physique. La - loi de la baisse tendancielle des taux de profit -, chère aux classiques anglais et aux marxistes, postule que le - progrès économique tend A  enrichir la classe des propriétaires, tandis que le coût de subsistance du trailleur tend A  s'élever et les profits A  diminuer - (Mill, 1873), mais on admet qu'elle puisse AStre entravée par des circonstances adverses (gains de productivité, importations A  bon marché).
Les lois peuvent AStre positives ou normatives selon qu'elles traduisent l'existence de régularités dans le système économique ou de règles d'action pour l'infléchir favorablement, ces dernières s'appuyant bien entendu sur les premières, mais aussi sur l'existence d'objectifs A  poursuivre et de contraintes A  respecter. La - loi de la demande d'investissement - traduit ainsi l'influence obserble, dans la détermination de l'investissement, de trois facteurs ayant chacun leur interprétation théorique, A  savoir le coût relatif du capital par rapport au trail, la demande anticipée (fonction de la demande passée) et les profits accumulés. La -règle d'or- (Phelps) affirme, quant A  elle, que pour une économie A  rendements constants suint un sentier de croissance équilibrée, le sentier le plus performant est celui qui est obtenu lorsque la part de l'investissement (ou de l'épargne) dans la production nationale est égale au taux de profit.
Certaines lois peuvent enfin recevoir un statut quasi indépendant de toute considération positive ou normative alors que d'autres peuvent ressortir d'une double interprétation, selon que l'on considère qu'une politique optimale au sens de certains critères devrait AStre mise en œuvre ou est effectivement mise en œuvre dans des contextes spécifiques. La - loi de Walras - énonce ainsi que, sur un marché concurrentiel ou non et pour tout système de prix, la somme des offres des différents biens pondérées par les prix (offres en leur) est égale A  celle des demandes, ce qui ne traduit en fait qu'une égalité comple dans les transactions et les transferts monétaires entre agents. La - loi des antages atifs - (Hecksher-Ohlin) affirme, quant A  elle, que, dans la compétition internationale, chaque pays a antage A  se spécialiser dans les productions où il est le mieux doté en facteurs (ressources naturelles, main-d'œuvre qualifiée), loi que l'on peut considérer comme un précepte A  suivre ou comme une réalité obserble.

Les paradoxes.

Si les lois peuvent toujours AStre lues sous forme négative, A  savoir qu'elles n'autorisent que certains états dans un ensemble d'états potentiellement réalisables, les paradoxes accentuent encore cette forme négative, et jouent un rôle heuristique fondamental. Les paradoxes empiriques montrent qu'une propriété prévue A  partir d'une représentation théorique donnée d'une situation n'est pas conforme aux faits, ce qui oblige A  fournir une explication alternative du phénomène réellement observé. Les paradoxes logiques montrent qu'une situation fait apparaitre des boucles autoréférentielles contradictoires ou des régressions A  l'infini divergentes, auxquelles les situations réelles doivent pouvoir échapper par un mécanisme ou un autre. Les paradoxes théoriques, plutôt présentés comme théorèmes d'impossibilité, montrent enfin qu'une propriété donnée ne peut AStre obtenue comme conséquence d'hypothèses reconnues comme acceples, tout phénomène réel dent alors violer l'une ou l'autre hypothèse.
Pour les premiers, le - paradoxe d'Allais - met en évidence que les choix réalisés par des acteurs entre diverses loteries et expérimentalement obserbles contredisent l'hypothèse de maximisation de l'espérance d'utilité, mais sont compatibles avec d'autres critères (voir II, 6). Le - paradoxe de Leontief - constate que, contrairement A  la loi des antages atifs, les états-Unis se sont spécialisés dans des secteurs A  fort contenu en main-d'œuvre, ce qui peut cependant s'expliquer par une forte productivité, A  défaut d'une forte disponibilité en main-d'œuvre. Le -paradoxe de Hirschman- (1970) observe que. contrairement A  des idées reA§ues sur l'émulation engendrée par la concurrence, la qualité du chemin de fer nigérian a baissé quand la route l'a concurrencé, cette dernière ayant écrémé la clientèle la plus exigeante. Le -paradoxe de la chaine de magasins- (Selten, 1978), met en relief que, contrairement A  l'obsertion courante, un monopoleur n'est pas conduit, dans un cadre de jeu dynamique A  horizon fini, A  adopter une position agressive vis-A -vis d'entrants potentiels sur son marché pour les dissuader, car sa menace de dumping n'est pas crédible.
Pour les deuxièmes, le - paradoxe de Winter - concerne un agent optimisateur qui, désireux de prendre en compte les coûts de l'optimisation, procède A  une méta-optimisation qui implique A  son tour des coûts, ce qui enclenche une régression A  l'infini dans les niveaux de décision (voir II, 2). Le - paradoxe de Grossman-Stiglitz - met en scène des consommateurs qui conditionnent leurs demandes sur une information privée concernant une riable exogène et déterminent un équilibre concurrentiel ; si celui-ci est - révélateur -, les agents peuvent révéler les informations des autres A  travers les prix, et aucun n'aura d'incitation A  l'acquérir directement (voir II, 6). D'autres paradoxes naissent de ce que pour acquérir de l'information, il faut déjA  de l'information (Winter), pour fixer des règles institutionnelles, il faut déjA  des règles, ou encore que pour empAScher la Puissance Publique d'intervenir, il faut intervenir (Hayek, Popper). Enfin, la théorie des jeux présente des situations de choix aux solutions simplement ambiguA«s, le -dilemme du prisonnier- où l'équilibre n'est pas Pareto-optimal, ou le - paradoxe de Newcomb - où un joueur, face A  un - Génie - se prétendant capable de prévoir son action, ne sait comment agir.


Pour les troisièmes, peut AStre considéré comme paradoxal le comportement d'un agent aux préférences évolutives en fonction de son état présent, et qui, entre deux états alternatifs, soit préfère toujours l'état où il se trouve A  l'autre (- paradoxe de la révolution -), soit préfère toujours l'autre état A  celui où il se trouve (-paradoxe de l'éternel insatisfait-). Le -paradoxe de Condorcet-, fondé sur l'obsertion des assemblées révolutionnaires en France après 1789, montre que des préférences collectives, dégagées des préférences individuelles A  l'aide de règles de vote simples, font apparaitre des intran-sitivités ; le théorème d'Arrow se présente alors comme théorème d'impossibilité pour démontrer que des préférences individuelles quelconques, obéissant A  des axiomes -raisonnables-, ne peuvent AStre agrégées en une préférence collective autre que - dictatoriale - (voir II, 8). Enfin, sur un terrain différent, le théorème de Lucas-Sargent-Wallace ance que, dans une économie A  prix flexibles, si l'Etat applique une politique (monétaire) régulière que les agents peuvent anticiper parfaitement, cette politique sera inefficace sur l'activité économique, ce qui fait dire A  Sargent (1985) : - si je prends la proposition de neutralité au sérieux, l'essentiel de mes recherches n'a aucune raison d'AStre -.


Les maximes et les paraboles.


Si les lois sont généralement exprimées sous une forme rigoureuse, les maximes ou les paraboles énoncent, sous forme plus imagée, des propositions qui, outre qu'elles sont en accord ou non avec les modèles reconnus, ont une portée plus large que le phénomène retenu. Les maximes positives attirent l'attention sur des faits sinon d'obsertion courante, du moins relativement aisés A  confirmer, et qui sont symp-tomatiques de tendances plus générales dans le fonctionnement du système économique. Les maximes normatives fournissent des préceptes relativement simples sernt A  orienter, sinon A  définir l'action, et qui, lA  encore, sont généralement applicables A  un grand nombre de décideurs comme de situations décisionnelles. Les paraboles enfin traduisent des - situations problématiques -, souvent bien analysées sur le théorique, en scènes concrètes qui ont pour but pédagogique d'illustrer le problème, mais aussi d'en évoquer la portée plus générale.
Parmi les premières, la sentence - on ne prASte qu'aux riches - manifeste que les opérations de crédit impliquent, A  travers le risque associé, la prise en compte de la personnalité mASme de l'emprunteur (alors que les échanges concurrentiels usuels sont généralement considérés comme -anonymes-) et plus généralement, que les phénomènes de réussite économique sont fondés sur un effet - boule de neige -. L'adage - quand le batiment , tout - affirme quant A  lui, non seulement que le secteur particulier du batiment est représentatif, sinon annonciateur, de la situation économique générale (ce qui est empiriquement contesle), mais aussi que l'économie est un réseau d'interdépendances dense d'où émergent des secteurs clés. La citation - ce qui est bon pour la General Motors est bon pour les états-Unis - traduit l'idée que les grandes entreprises contribuent fortement A  la prospérité nationale et doivent AStre reconnues comme telles, mASme si la théorie néoclassique les traite comme de purs transformateurs de biens dont les intérASts ne urent pas dans la fonction d'utilité collective.
Pour les deuxièmes, le proverbe - qui paye ses dettes s'enrichit - exprime qu'un montant d'endettement important crée des contraintes inacceples ou du moins coûteuses, mais comme il s'accomne d'une incitation inverse A  s'endetter pour financer l'investissement ou la consommation, on aboutit néanmoins A  un surendettement de certains agents comme de certains pays. Le précepte - il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le mASme panier - appelle, lA  encore, A  diversifier ses fournisseurs pour limiter les risques (en s'opposant, de ce fait, A  une minimisation - naïve - du coût d'approvisionnement), ce qui profite A  de nombreux industriels franA§ais qui font justement office de seconds fournisseurs. Enfin, la proposition -les conseillers ne sont pas les payeurs - peut exprimer l'idée que les besoins et les préférences ne s'actualisent vérilement et sincèrement que dans une demande sol-ble ; cependant, pour nombre de transactions (soins médicaux), il existe un découplage entre ceux qui les décident, ceux qui en profitent et ceux qui les paient.
Quant aux troisièmes, elles remontent aux origines de l'économie avec la - fable des abeilles - de Mandeville (1714) qui montre, A  l'instar des abeilles qui deviennent oisives en choisissant la frugalité, que la richesse des riches peut servir les pauvres, et donc que - les vices privés font le bien public -. Plus récemment, une autre fable des abeilles due A  Meade (1952) illustre le phénomène souvent sous-estimé des effets externes (ici positifs), en mettant en scène deux voisins qui installent sur leurs terrains respectifs une ruche et un verger, les abeilles venant féconder les fleurs qui nourrissent les abeilles. L' - apologue de la mine et de la forASt- (Dessus, 1958) renvoie, quant A  lui, A  des villageois qui ont le choix entre deux types de ressources, une mine de charbon bien localisée et des forASts A  distances croissantes du village, ressources qu'ils vont - naturellement - exploiter dans l'ordre des coûts marginaux décroissants. La - parabole du voyageur de Calais - (Allais, 1958) présente enfin un voyageur qui arrive au train au moment du départ et demande A  AStre transporté gratuitement en arguant du fait que le coût marginal supporté par le transporteur est quasi nul, ce qui constitue d'ailleurs une remise en cause, non de la tarification au coût marginal, mais de l'éluation de ce coût marginal (- coût marginal moyen -).





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