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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en ouvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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Analyser les postes du compte de rÉsultat

En liaison avec le retraitement du bilan, il convient de procéder au retraitement du compte de résultat.
De manière générale, ces opérations de retraitement sont moins nombreuses que pour le bilan.
Elles concernent esssentiellement :
- l'indépendance des exercices : tous les charges et produits relatifs à un exercice sont-ils bien imputés sur cet exercice et n'y a-t-il pas des transferts (intentionnels ou non) d'un exercice à l'autre (pour différer, par exemple, la prise en compte de dépenses) ?
- une classification conforme aux nonnes comples. On peut imaginer, par exemple, que certaines dépenses soient présentées sous un titrage aménagé, afin d'améliorer la présentation des comptes : par exemple des frais financiers urant en frais de sous-traitance, afin de réduire l'apparence d'un résultat financier par trop négatif, ou encore des dépenses d'exploitation classées en charges exceptionnelles pour faire croire que le résultat courant est largement positif.
- le réalisme des dépenses « calculées » (amortissements et provisions), c'est-à-dire celles qui ne donnent lieu à aucun flux de trésorerie. Leur calcul prête beaucoup plus à caution que celui des dépenses « constatées », c'est-à-dire toutes les autres charges, dont le montant ne laisse place à aucune appréciation en raison de l'existence de pièces justificatives matérialisant des données objectives (factures, feuilles de paie, etc.). Ces dernières dépenses sont donc, en principe, correctes, puisque justifiées, sous la réserve des deux paragraphes ci-dessus.

1. Analyser les dépenses (et les produits hors exploitation)


A. Achats et charges externes

Dans le cas de la vente d'une filiale d'un groupe, il convient de vérifier les prix de cession intra-groupe, en particulier ceux portant sur les prestations ou les approvisionnements. Ces derniers sont-ils à un niveau économiquement justifié ? Si la filiale sort du groupe, les madères premières et autres approvisionnements seront-ils acquis à un prix similaire ? On comprend au travers de ces questions que certains groupes peuvent transférer des bénéfices d'une filiale à l'autre au moyen de ces prix internes de cession et maquillent de ce fait, la réalité économique.

B. Frais de personnel
En principe, les frais de personnel n'appellent pas de retraitement.
Dans une petite entreprise notamment, il faut cependant examiner de près la rémunération attribuée au patron ou à des membres de sa famille. En effet, cette rémunération peut être bien supérieure à la valeur du travail effectué, surtout au titre des proches du Chef d'Entreprise, salariés de la firme. Un retraitement peut donc être à effectuer pour tenir compte du fonctionnement ultérieur, si la cession entraine le départ de ces personnes et des surcharges correspondantes.
À l'inverse, le propriétaire d'une entreprise qui fonctionne difficilement, peut se contenter d'une rémunération très faible, s'il dispose par ailleurs d'autres ressources et est (ou a été) sentimentalement très attaché à la firme. Il faudra donc tenir compte, à l'inverse, de cette sous-rémunération.
Au-delà des charges de personnel courantes (salaires, charges sociales), il convient de s'assurer du bien-fondé des provisions (congés payés, départs de l'entreprise) et des charges particulières (indemnités de licenciement, avantages en nature liés éventuellement à la convention collective ou à des clauses incluses dans certains contrats de travail).
Il faut ainsi vérifier si la cession programmée n'entrainera pas de surcoût particulier. Certains contrats comportent en effet des clauses selon lesquelles, en cas de modification dans la structure du capital, certains cadres dirigeants peuvent reprendre leur liberté (et éventuellement, la clientèle qui leur est rattachée), avec en prime, une compensation pécuniaire non négligeable.
Par ailleurs, il est important de s'assurer que la cession n'entrainera pas, du fait, par exemple, d'un changement de convention collective applicable, un surcoût lié à une multiplication des avantages à concéder.
Enfin, les indemnités de licenciement ou charges de restructuration éventuelles, sauf social extraordinaire, devront être considérées comme relevant de l'exploitation et non d'une rubrique exceptionnelle.


C. Rémunération accordée à une société-mère

Pour diverses raisons, une société peut être amenée à verser une redevance, assise par exemple sur le chiffre d'affaires, à une autre société : ce sera le cas d'une filiale vis-à-vis de sa maison-mère.
L'acquisition de cette filiale par un autre groupe la libère de cette sujétion et augmente d'autant son résultat avant impôt, si la redevance en cause ne correspond pas à des prestations effectives qu'il faudra payer par ailleurs.


D. Provisions

On a déjà évoqué le problème des provisions. Leur retraitement (accroissement ou allégement) entraine respectivement des charges ou des produits qui s'ajoutent aux écritures comples.
Un problème se pose lors de l'imputation de ces montants sur le compte de résultat. Faut-il les affecter au dernier exercice dans leur totalité ou les répartir entre chacun des exercices précédents ? En fait, cette dernière méthode, qui serait la plus exacte, est très difficile à mettre en ouvre. Il est extrêmement malaisé en 2003, de savoir s'il fallait passer une provision dès 2000, au titre de tel ou tel objet. Si la nécessité de la provision est évidente aujourd'hui, du point de e de l'acquéreur, il est impossible, en pratique, de se resituer dans l'ambiance de 2000, pour déterminer si la provision était alors déjà indispensable. Par commodité, le retraitement des provisions est donc inscrit au compte de résultat du dernier exercice achevé, sauf si les informations disponibles permettent de répartir la charge de la provision sur cet exercice pour la partie qui lui est rattachée à coup sûr, le reste venant en diminution de la situation nette au bilan.


E. Loyers versés au titre d'un crédit-bail

Comme on l'a , dans les comptes anglo-saxons et dans le cadre des contrats longs, les immobilisations en crédit-bail sont traitées comme des immobilisations détenues en pleine propriété. Il en résulte que les frais de redevance sont inscrits en frais financiers.
Un retraitement de ce type est possible pour les contrats courts et pour les comptes qui ne suivent pas les méthodes mentionnées au paragraphe ci-dessus (comptes sociaux français). Toutefois, il n'est pas toujours simple de calculer des amortissements sur les immobilisations en crédit-bail introduites au bilan économique.


F. Amortissements

Il est important d'examiner le rythme d'amortissements retenu par l'entreprise.
En effet, les différentes législations nationales n'indiquent au plus, que des fourchettes en matière de les d'amortissement. Entre leurs limites, existe une certaine liberté.
Si les durées les plus longues sont choisies, c'est que la firme a des difficultés à amortir rapidement, et donc que son compte d'exploitation est peu ou prou allégé par un amortissement trop lent.

G. Retraiter le résultat financier et la trésorerie a) Cohérence du résultat financier et de la trésorerie
Le résultat financier peut ne pas être cohérent avec la trésorerie affichée au bilan. Par exemple, la somme des montants de disponible et de valeurs de placements, à l'Actif, est supérieure aux dettes financières du Passif, à chaque fin d'exercice. La firme est donc, apparemment, en trésorerie nette positive. Et pourtant, le résultat financier affiche un montant de frais supérieur aux produits.
Cette anomalie apparente provient dans certains cas d'une saisonnalité de la trésorerie. Celle-ci peut être bonne en fin d'exercice, en raison du cycle des affaires. Ainsi les entreprises qui ont une clientèle publique importante bénéficient souvent en fin d'année de versements substantiels, ces règlements étant destinés à apurer les crédits disponibles dans les Administrations, au titre de l'exercice qui s'achève.
Un autre motif de cette distorsion peut être la mise en place d'un window dressing de fin d'exercice, comportant la mobilisation de créances. L'escompte des effets à recevoir auprès des élissements de crédit a pour but d'améliorer la présentation du bilan. Elle peut d'ailleurs n'être effectuée que pour quelques jours, de fin décembre au tout début de janvier.
Au total, il faudrait donc retenir dans le bilan économique, la trésorerie réelle moyenne de l'année et non la trésorerie ponctuelle de fin d'exercice.
Par ailleurs, les règles comples qui intègrent le principe de prudence, peuvent engendrer une distorsion entre les produits financiers enregistrés et ceux réalisés effectivement au cours de l'exercice.
Ainsi en France, les valeurs mobilières de placement, sources de plus-values quasi sûres, n'engendrent complement des produits que lors de leur cession. Avec un tel système, les entreprises ont vite fait de « stocker » des produits latents lorsque le résultat d'exploitation est jugé satisfaisant et de les « déstocker » au cours d'un exercice plus difficile.
Enfin, on a par ailleurs évoqué le problème du crédit-bail et du retraitement des frais financiers qu'il implique. Ce retraitement transforme partiellement les redevances payées, en frais financiers, dans le compte de résultat.
b) Pertes et gains de change
Un autre point à vérifier est le sort subi par les pertes et gains de change. Il convient de distinguer :
- les écarts de change


- les écarts de conversion

Les écarts de change constatés sur les opérations effectivement réalisées (par exemple perte sur une facture émise vers un client étranger et réglée par ce client en devises, à un taux supérieur à celui de l'encaissement réalisé en francs, après conversion des devises, par l'entrepreneur) sont pris en résultat immédiatemment.
L'écart de conversion qui traduit la différence de taux de change entre deux bilans, n'est pas pris en résultat comme l'écart de change :
par exemple, le dollar équivalait à 5,62 FRF au 31 décembre 1998 et à 6,59 FRF au 31 décembre 1999. Un avoir de 10 000 US$ au 31 décembre 1998 était inscrit dans un bilan libellé en francs pour 56 200 FRF. Le même montant valait 65 900 FRF au 31 décembre 1999.
La règle est que cet avoir continue d'être inscrit pour 56 200 FRF au 31 décembre 1999, la différence avec 65 900 FRF, soit 9 700 FRF étant portée en compte d'attente.
Il sera sans doute plus prudent de porter les écarts ainsi constatés en compte de résultat, s'il s'agit d'une perte mais de ne pas le faire en cas de bénéfice (ce qui est la situation ci-dessus). Un tel retraitement est d'ailleurs autorisé au niveau des comptes consolidés.

H. Retraiter le résultat exceptionnel Le résultat exceptionnel doit être analysé de façon approfondie. Le résultat exceptionnel comporte trois grandes natures de rubriques :
- Produits et charges sur opérations en capital (plus-values et moins- values sur cessions).
Produits et charges exceptionnels sur opérations de gestion (dont provisions pour restructuration). - Autres éléments exceptionnels (provisions et amortissements exceptionnels).
On a déjà examiné et on regardera encore le problème des amortissements et provisions.
En ce qui concerne les plus-values et moins-values de cessions, leur examen sur plusieurs exercices est riche d'enseignements. Si les plus et moins-values s'équilibrent à peu près, cela signifie que la politique menée en matière d'amortissements est correcte.
Si les moins-values l'emportent, c'est que l'entreprise n'amortit pas assez. Sur un économique, il faut donc alourdir les annuités d'amortissements ou prévoir une perte correspondant à ces moins-values répétitives, sur le résultat courant.
La prépondérance des plus-values sur les moins-values conduit naturellement au raisonnement inverse.
En ce qui concerne les produits et charges exceptionnels sur opérations de gestion, il est important de vérifier si l'une des deux catégories est récurrente. Une telle répétition signifierait que ces plus ou moins-values sont en fait relatives à l'exploitation.
Après retraitement, les éléments vérilement exceptionnels seront exclus des bases servant à la valorisation, dans la mesure où celle-ci sera fondée sur le résultat.


Retraiter en tenant compte de la fiscalité

a) Impact de la fiscalité sur les retraitements effectués
Tous les retraitements effectués précédemment devront être complétés de leur impact fiscal.
Sur la base des taux d'imposition, tout retraitement positif sera, par exemple, à amputer de 36,67%1 lorsqu'il s'agit d'une société et toute charge complémentaire sera diminuée du même pourcentage.


b) Report d'un déficit fiscal existant

Un report de déficit fiscal permettra ultérieurement de réaliser des bénéfices qui ne supporteront pas l'impôt jusqu'à un certain montant. Il convient d'en tenir compte soit dans le calcul des résultats nets à venir, soit dans le calcul de la situation nette.
Cette question sera à nouveau évoquée à propos de la valeur patrimoniale, chapitre V.


2. Analyser les recettes


Dès lors que l'on étudie le chiffre d'affaires, il convient de s'assurer que la facturation de l'exercice ne comporte pas des montants dont l'encaissement est irréaliste. On devra, si possible rapprocher facturation et commandes enregistrées.
Sont particulièrement à examiner les transferts de charges introduits au niveau des produits. Il faut vérifier qu'il ne s'agit pas de reports de dépenses sur exercices ultérieurs, non justifiés.
Par ailleurs, dans le cas où l'entreprise perçoit des subventions, il faudra examiner le rôle et de la pérennité de ces subventions.
A l'inverse, notamment dans le cas de petites exploitations ou de certaines sociétés de pays méditerranéens à fiscalité lourde, une partie du chiffre d'affaires pourra ne pas avoir été enregistré dans les comptes.
Il est nécessaire d'estimer ce chiffre d'affaires manquant. A cette fin, on pourra utiliser les « coefficients multiplicateurs » qui existent pour chaque profession et qui s'appliquent aux achats pour déterminer le vérile chiffre d'affaires.
Un coefficient 2,5 indique, par exemple, que dans le secteur concerné, un produit acheté 1 FRF est revendu 2,50 FRF. Un poste « achats » de 200 000 FRF indique a priori un chiffre d'affaires de 500 000 FRF, sauf écarts de gestion à expliquer.
Dans le cas de sociétés de services, il conviendra également de déterminer le chiffre d'affaires net de rétrocessions dues à la sous-traitance ou aux apporteurs d'affaires. Cet aspect est d'autant plus important que certaines valorisations se fondent sur le chiffre d'affaires. Si ce dernier comprend, pour une grande part, des rémunérations qui sont recédées par la suite, la valeur ajoutée apportée par l'entreprise doit être ree à la baisse.



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