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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en œuvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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Les approches récentes

Typologie

Ces approches proviennent de plusieurs sources et ont produit des résultats noles. Il est commode pour les décrire de reprendre la classification proposée par Olivier Favereau21.
Celui-ci part de la caractérisation par Arrow du modèle néo-classique A  partir de deux concepts : celui d'agent économique individuel optimisant sous contraintes et celui du marché, qui ajuste l'échange entre les décisions individuelles, globalement, en les rendant mutuellement compatibles. Chacun de ces concepts est conA§u comme un axe. L'axe horizontal opposant la rationalité limitée procédurale (RLP) A  la rationalité absolue (RA), maximisatrice et synoptique, telles que nous venons de les définir au chapitre précédent. L'axe vertical oppose deux conceptions possibles du rôle de l'organisation vis-A -vis du marché dans l'analyse de Favereau. Dans un cas, l'organisation est transparente et ce qui se passe A  l'intérieur est négligeable et sans intérASt pour comprendre ce qui se passe A  l'extérieur, sur le marché. Dans l'autre la position est inversée : ce qui se passe A  l'intérieur de l'organisation est important. Ce second axe oppose marché, seul existant et significatif pour l'ajustement des choix individuels, avec l'organisation transparente et/ou sans effet (MS ou Marché Seul), et organisation, acteur complexe et ensemble de comportements interreliés, où ce qui se passe en interne est significatif et important (OCAS ou Organisation Complexe Acteur Significatif) et peut constituer un mode alternatif et/ou complémentaire d'ajustement des choix individuels. Nous utilisons ici notre propre terminologie et nos propres concepts, développés plus haut, qui diffèrent de ceux d'O. Favereau, puisque nos points de départ sont différents (théorie économique dans un cas et théorie des organisations dans l'autre), mais, nous l'espérons, sans trop déformer sa pensée.
En reprenant maintenant le vocabulaire de l'auteur, ces quatre quadrants correspondent A  quatre conceptions de l'organisation par l'analyse économique, dont certaines constituent des apports pour la théorie des organisations.
Le quadrant inférieur gauche est celui de la Théorie Standard (TS), néo-classique où il n'y a aucune place pour la théorie des organisations : la rationalité absolue des comportements individuels conduit A  l'optimisation, leur coordination est de faA§on suffisante, unique et nécessaire assurée par le marché.
Le quadrant supérieur gauche est celui de la théotie standard étendue (TSE). Le critère de rationalité absolue maximisatrice est maintenu, mais un rôle est accordé A  l'organisation, plus ou moins étendu suint les cas. Notamment, et pas seulement, mais de notre point de vue utilement, sont situés dans ce cadran : la théorie de l'agence, les modèles d'incitation, de don/contre don, le salaire d'efficience, et, A  la frontière avec le quadrant supérieur droit, l'économie des transactions (qui, dans notre terminologie, reconnait la rationalité substantielle limitée, mais sans doute non la rationalité limitée procédurale) et qui n'accorde A  l'organisation qu'un rôle limité comme nous le verrons plus bas.
Le quadrant supérieur droit (TnS ou Théorie non Standard) est celui qui reconnait rationalité limitée procédurale et rôle fondamental de l'organisation. C'est essentiellement pour nous celui de l'économie des conventions et de la théorie des marchés internes du trail.
Le quadrant inférieur droit (TSe ou Théorie Standard expérimentale) contient les théories qui accordent une place A  la rationalité limitée, mais qui ne se soucient pas du rôle de l'organisation, au sens de ce qui s'y passe en interne, qui du point de vue adopté n'est pas un problème. O. Favereau y situe des traux expérimentaux sur le fonctionnement des marchés et des recherches portant sur l'effet agrégé de décisions adaptatives telles que le jeu de celles décrites par Nelson et Winter comme des - contraintes de sentier -.
Les deux quadrants inférieurs s'intéressant peu ou pas A  l'organisation, nous limiterons les développements qui suivent A  certaines des différentes conceptions de l'organisation présentes dans les quadrants supérieurs, pertinentes pour notre objectif, et A  l'analyse des apports qu'ils présentent de leur point de vue, l'analyse économique, pour le nôtre, la meilleure compréhension des organisations.


Quelques apports de la Théorie Standard étendue



La théorie de l'agence22

Charreaux distingue les théories positives et normatives de l'agence. La seconde étudie au niveau théorique le partage optimal du risque entre les agents, les caractéristiques des contrats optimaux et les propriétés des solutions d'équilibre, la seconde cherche A  expliquer le comportement réel des organisations et plus particulièrement des sociétés privées.
Elle s'attache en particulier A  analyser les rapports de l'entreprise avec le marché des capitaux et/ou le contrôle des décisions des dirigeants. Charreaux, citant Jensen et Meckling, définit une relation d'agence - comme un contrat dans lequel une (ou plusieurs personnes) a recours aux services d'une autre personne pour accomplir en son nom une tache quelconque, ce qui implique une délégation de nature décisionnelle A  l'agent Remarquons également que des coûts d'agence surviennent dans toute situation impliquant une coopération (telle que la co-rédaction de cet article) par deux ou plusieurs personnes mASme s'il n'y a pas de relation principal-agent bien définie -. Il note que cette relation s'étend A  toute forme de coopération, et permet d'échapper au problème de l'identification du principal et de l'agent.
Un problème d'agence apparait quand il y a divergence d'intérASts entre le principal et, en situation d'incertitude, imparfaite obserbilité des efforts de l'agent, en présence de coûts des contrats.
L'organisation est définie comme une fiction légale qui recouvre un ensemble de contrats, écrits ou non entre propriétaires et acheteurs des facteurs de production. Ces contrats ou règles internes du jeu, spécifient les droits, performances et paiements de chacun des agents de l'organisation. Ces contrats, tant que l'organisation survit, ont un coût plus raisonnable que les transactions ponctuelles sur le marché. Ici, A  la différence de l'analyse par les coûts de transaction, que nous examinerons brièvement plus bas, l'organisation est nécessaire au marché et le marché est nécessaire A  l'organisation.
Les contrats centraux A  une organisation spécifient qui, en échange de la prise des risques, s'attribuera les fonds résiduels, après que les autres contrats auront été exécutés et A  qui sont attribuées les étapes dans le processus de décision ou, en d'autres termes, qui a autorité et contrôle sur qui.
I-e premier problème peut s'illustrer avec l'exemple d'un manager propriétaire A  100 % de son affaire. Il maximise son utilité sous forme de richesses qu'acquiert son entreprise et sous forme de satisfaction non monétaire. Il arbitre A  son gré entre les deux et il en supporte les coûts puisque propriétaire unique de sa firme. Si le dirigeant n'est plus propriétaire, ou mASme si simplement il y a plusieurs autres propriétaires autour de lui, il ne supporte plus les conséquences de ses actes qu'en partie seulement ou mASme plus du tout. Il est devenu un agent des propriétaires et co-propriétaires. Le conflit manager/propriétaire entraine des coûts d'agence. Si le marché des capitaux est totalement efficient, le dirigeant supportera quand mASme ces coûts car les anticipations des coûts d'agence se trouveront réfléchies dans une baisse du prix des actions. L'on peut donc en déduire une structure financière optimale du capital car pour réduire le coût et attirer du capital, les dirigeants vont choisir celle qui minimise les coûts d'agence qu'ils supportent. Cette structure rie en fonction de la situation de chaque firme23.
Par ailleurs, il est aussi possible d'utiliser la diéorie de l'agence pour déduire les formes optimales de structure d'organisation et de rémunération des dirigeants. Donc le cas du dirigeant propriétaire d'attribution des fonds résiduels et celui d'attribution de la totalité des étapes de la décision sont combinés. Dans les autres cas et dans les organisations complexes il est nécessaire de les séparer. Les utilités des dirigeants et des propriétaires étant différentes, des problèmes et des coûts d'agence surviennent. Les moyens utilisés pour les maitriser permettent d'élir une typologie des organisations en particulier en séparant l'attribution des étapes du processus de décision (initiation, imtation et ratification contrôle)21.

L'économie des transactions
Ses principes sont exposés par Williamson A  la suite d'une analyse célèbre de Coase26 et considérés comme introduisant l'organisation comme un échec du marché. Elle fournit d'ailleurs ainsi, comme nous le relèverons plus tard, une théorie économique de l'apparition des organisations. D'une part, le fondement de l'analyse économique est considéré AStre la transaction, suint Gommons auquel Williamson se réfère expressément27. D'autre part, une question fondamentale est posée. Si le marché est le mode le plus efficace d'allocation des ressources pourquoi des entreprises existent-elles et pourquoi les mécanismes économiques ne sont-ils pas réduits A  une série de contrats ponctuels entre individus (dont des contrats d'entreprise) qui pourraient prendre la forme de contrats contingents ? Ceci vient du fait que les transactions sont parfois internalisées dans des organisations, car les hiérarchies dans certains cas sont considérées comme supérieures aux marchés pour les participants. En effet, les transactions sur un marché présentent des coûts. L'apparition de l'entreprise supprime ces coûts de transaction de marché en les internalisant. Par exemple le contrat de trail est une relation de subordination qui crée le marché interne du trail au lieu d'une séquence de contrats - spot - d'entreprise ou de contrats A  exécution contingente. Donc une organisation A  structure hiérarchique inclut sous une autre forme (salaire) ce qui serait le coût des contrats sur un marché (contrepartie). Les processus internalisés par l'entreprise sont ceux qui ne sont pas réalisés efficacement par le marché en raison des coûts de transaction. Ceux-ci couplés aux économies d'échelle conduisent A  la création d'organisations. L'information est considérée comme un bien rare, elle a de la leur, c'est un bien économique. Williamson procède A  une analyse en termes de coûts de transaction et en particulier des coûts de l'information mais aussi ceux liés A  la recherche d'un compromis, de standardisation de qualité du produit, de taxes, etc. Quand ceux-ci deviennent inférieurs dans une hiérarchie A  ceux qui se produiraient en transactions sut un marché, la forme de l'entreprise est préférable.
Les transactions ne se faisant pas sans friction et donc entrainant des coûts, l'organisation hiérarchique préudra sur le marché quand quatre facteurs seront présents plus ou moins fortement.


Deux de ces facteurs appartiennent A  l'environnement :

- l'incertitude et la complexité ;
- le petit nombre de participants au marché, qui entraine une indétermination de la transaction.
Deux appartiennent aux individus :
- l'impact de la rationalité limitée, que nous avons déjA  passé en revue. Ainsi, en effet l'organisation spécialise la prise de décision et économise sur le coût des communications ;
- l'opportunisme des individus qui non seulement cherchent A  maximiser leur profit mais déforment volontairement les faits.


Il existe de plus deux conditions dérivées :

- le degré d'impact de la connaissance d'information d'où l'on peut tirer un antage supplémentaire pour certains participants seulement sur ce marché ;
- l'atmosphère : elle serait moins calculatrice et l'attitude serait plus coopérative pour les participants dans les otganisations que pour les participants A  un marché.
En général, très globalement, si ces facteurs sont présents A  un degré suffisant l'entreprise l'emportera sur le marché. En effet, chacun d'entre eux fait sentir son effet.
Il s'agit d'abord de l'incertitude, car plus elle règne sur l'exécution d'un contrat une fois conclu sur un marché et/ou sur la nature et la qualité des prestations, plus il sera antageux d'en sortir. Pat ailleurs la complexité des transactions rend difficile de prévoir toutes les possibilités dans un contrat et d'envisager les conséquences de toutes les éventualités. De plus un risque d'opportunisme et d'action d'une partie au détriment de ses engagements existe d'autant plus que les circonstances sont complexes et incer-taines.
l'opportunisme implique l'idée que les agents n'hésiteront pas A  formuler des déclarations dans lesquelles ils ne croient pas eux-mASmes, A  ruser dans leur intérASt et A  exploiter une situation A  leur antage. Les agents non seulement cherchent A  maximiser leur profit mais déforment volontairement les faits. Le petit nombre d'opérateurs sur un marché rend impossible de se protéger de l'opportunisme car les agents ne peuvent mettre en concurrence plusieurs contreparties possibles (s'il y a un seul vendeur de voitures d'occasion, il est impossible d'acheter ailleurs, il peut donc adopter un comportement opportuniste sans conséquences négatives en ce qui le concerne).
Nous en profiterons pour rappeler ici l'importance des caractéristiques spécifiques que constituent A  ce sujet les asymétries d'information.
Ces dernières permettent en effet des occasions privilégiées de comportement opportuniste. Un exemple de ce dernier est celui du poker. Plus généralement celui-ci se retrouve non seulement quand il s'agit d'utiliser A  son antage ce que l'autre ne sait pas, mais aussi quand une partie a l'occasion de manipuler les circonstances A  son antage et éventuellement de déguiser la vérité.
En ce qui concerne l'utilisation des asymétries d'information l'on en distingue deux catégories : l'asymétrie d'information exante est basée sur l'information cachée et est connue aussi sous le terme de la sélection adverse : en matière d'assurances, par exemple, domaine où ces recherches sont nées, pour un taux de cotisation calculé sur un risque moyen pour une population, ceux qui ont intérASt A  souscrire (et qui s'auto-sélectionnent) sont ceux qui présentent le risque le plus élevé, et plus élevé que la moyenne en tout cas. L'augmentation des primes en réponse ésectiune les risques moyens et une sélection encore plus adverse s'instaure. A€ la limite un mécanisme auto-renfor-A§ant s'élit. I.e mécanisme de sélection adverse repose sur l'information cachée : une partie A  une transaction potentielle détient plus d'information pertinente que l'autre et n'a aucun intérASt A  la révéler. Cette information n'est pas obserble par l'autre partie. L'exemple célèbre est celui du différentiel de prix sur le marché de l'occasion28 dû au fait que certaines voitures neuves sont moins bonnes que d'autres (montées le lundi matin) mais que personne ne sait desquelles il s'agit, le marché du neuf est symétrique, pas le marché de l'occasion où le vendeur connait la nature de son véhicule mais pas les acheteurs potentiels. Les vendeurs s'auto sélectionnent, mais il y a aussi des vendeurs de bonne foi. Le marché de l'occasion voit son prix refléter cette asymétrie d'information et cette inobserbilité de l'état réel des voitures et la probabilité plus élevée d'acheter une voiture A  problèmes. Des stratégies existent pour accroitre l'obserbilité mais elles sont partielles en redistribuant, mutualisant ou segmentant le risque.
L'asymétrie d'information ex-post concerne une action cachée et est aussi appelée hasard moral. Il s'agit d'actions que les parties A  la transaction peuvent prendre, après avoir conclu la transaction. Ce serait par exemple le cas de l'assurance anciennement proposée en France par American Express, mais disparue depuis, couvrant tout objet - perdu - acheté avec la sectiune.
La rationalité limitée, concept déjA  largement analysé plus haut, est conA§ue par Williamson comme simplement telle qu'elle empASche le décideur de prendre en considération tous les aspects d'une situation, mASme certaine. De plus, dans cette situation l'organisation spécialise la prise de décision et économise sur le coût des communications, par rapport au marché.
L'antage de l'atmosphère provient du fait que les participants A  une transaction peuvent accorder de la leur au mode de transaction lui-mASme indépendamment du résultat de la transaction.
Par ailleurs la fréquence d'une transaction engage A  remplacer les coûts répétitifs de négociation de contrats successifs par une autre forme d'engagement.
Enfin il faut ajouter, dans l'évolution de la pensée de Williamson, la spécificité des actifs. Ceux-ci, s'ils sont par exemple élaborés par une partie quasi uniquement pour l'autre et non pour une demande générale sur un marché, plaident pour une relation plus longue et plus étroite et donc poussent vers l'organisation et hors du marché.
Cette théorie appliquée A  la croissance et aux types et aux formes d'organisation conduit aussi A  démontrer la supériorité des organisations de types M ou hiérarchiquement diversifiées par produit ou région, dites divisionnalisées sur les formes U ou H c'est-A -dire unitaires ou par conglomérats29.


Les apports de la Théorie non Standard



L'organisation en tant que marché interne de traif

Bien qu'antérieure au manifeste conventionnaliste, cette théorie est expressément intégrée dans le cadre de la TnS par O. Favereau31.
La théorie des marchés internes du trail repose sur le concept du double marché du trail qui, au lieu de considérer le marché du trail, c'est-A -dire de ceux qui cherchent ou occupent un emploi, comme unique, admet qu'il est segmenté, en au moins deux sous-ensembles. D'une part, il existe un marché primaire caractérisé par des emplois sles, de bonnes conditions de trail, des garanties quant A  l'exercice d'une discipline équile et éventuellement un syndicat. D'autre part, s'oppose un marché secondaire caractérisé par des bas salaires, un taux très élevé de rotation du personnel, de mauises conditions de trail et une supervision et une discipline autocratique et dépourvue de garanties.
Sur le marché secondaire du trail, les postulats néo-classiques s'appliquent et le marché est fluide. L'employeur embauche et licencie en fonction des besoins en main-d'œuvre de la production. Il n'en est pas de mASme sur le marché primaire où la main-d'œuvre tend A  devenir un facteur de production A  coût quasi-fixe. Il en est ainsi parce que se développent des marchés internes du trail dans les entreprises. C'est-A -dire que le prix et l'usage du trail (salaire et niveau d'emploi) ne sont plus gouvernés par des riables économiques de marché, mais dans une entreprise, un élissement, ou partie d'une entreprise et d'un élissement, ils sont gouvernés par une série de règles administratives, de procédures et de coutumes. Marchés externe et interne sont connectés ; il existe des points d'entrée et de sortie, des - ports - qui peuvent AStre plus ou moins fréquents suint les cas. L'armée, par exemple ne recrute qu'A  deux niveaux : soldat et sous-lieutenant. Tous les autres rangs sont issus de la promotion interne et suivent les règles d'attribution d'un marché interne. A€ l'intérieur du marché interne, salaires, promotion, droits et privilèges des salariés sont donc gouvernés par des règles qui ne dépendent pas directement de l'évolution du marché.
Les marchés internes se développent A  cause de plusieurs facteurs : d'une part la spécificité de la formation et la qualification, car plus une qualification est spécifique A  une entreprise donnée, plus elle lui est utile et elle est payée par l'employeur et moins elle est utilisable ailleurs par le salarié, donc plus employeur et salarié sont liés.
Enfin, un élément important, A  notre sens et sans vouloir engager sur ce point les conventionnalistes, est la mise en évidence de la notion d'incrustation, d'enchassement ou d'insertion" sociale de l'action économique. Dans un article important de Granovetter3'', celui-ci commence par contraster deux vues de l'action humaine : celle sur-socialisée31', dans une partie de la sociologie (able avec ce que Jensen et Meckling baptisaient le modèle sociologique au chapitre précédent dans la présentation des REMM et bien résumée par la formule percutante de Duesenberry souvent citée37 : - l'économie n'est pas autre chose que l'étude de la faA§on dont les gens font des choix ; la sociologie n'est rien d'autre que l'étude de la faA§on dont ils s'arrangent pour n'avoir pas de choix A  faire -), et celle sous-socialisée, en économie néo-classique. Dans un cas l'individu est manipulé A  son insu par les structures sociales auxquelles il appartient, dont il a internalisé les leurs et dont son comportement découle, qu'il le veuille ou non, qu'il en soit conscient ou non, dans l'autre l'individu parfaitement rationnel est atomisé, uniquement mû par la maximisation de son utilité qui s'opère sur le marché concurrentiel sans influences ni contacts sociaux, qui seraient d'ailleurs des obstacles nuisibles A  cette concurrence nécessaire. En fait, les deux points de vue résultent en un acteur isolé, exclu des influences de son contact social immédiat, que ce soit par l'effet de son égoïsme étroit ou celui des leurs extérieures internalisées inconsciemment. L'économie des transactions (et les autres représentants de la TSE) tombent dans le mASme travers en traitant les institutions sociales et arrangements émergents comme des solutions cènes plus efficaces mais apportées A  des problèmes fondamentalement économiques. Or, elles n'ont pas le caractère de généralité implicite A  cette conception. Granovetter prend l'exemple éclairanr d'une norme générale de confiance mutuelle : certes, elle facilite les transactions, sinon personne n'oserait confier dans une station service un billet de cinq cents euros A  un pompiste, craignanr de ne jamais revoir la monnaie, et de n'avoir aucun recours que sa parole contre celle d'un autre, mais elle n'est pas générale, car nombre de stations services exigent le paiement exact de nuit (et se méfient donc des clients potentiels) !
L'argument de l'enchassement repose au contraire sur le fait que la confiance, au lieu d'AStre un minimum général ayant émergé pour favoriser toutes les transactions, repose sur le rôle des relations personnelles concrètes, qui se sont structurées en réseau, qui ont une histoire, et qui pénètrent plus ou moins profondément dans la vie économique, suint les circonstances de chaque cas. Bien sûr, ces relations sont susceptibles d'AStre l'objet de manipulations, d'abus et de fraude. C'est une chose que d'avoir une confiance générale dans la garantie globale et le contrôle exercés par l'ordre des notaires, en particulier concernant celui d'entre eux que nous sommes amenés A  consulter pour nos affaires, c'en est une autre que d'en connaitre un personnellement, de compter des amis proches qui lui accordent leur estime professionnelle, d'avoir déjA  eu A  se louer de ses services, son efficaciré, la diligence de son personnel et sa mesure dans le calcul de ses honoraires. Après tout un nombre certes faible mais non négligeable de notaires passent en cour d'assises de temps en temps !
Par ailleurs, des motifs sociaux d'ordre non économique viennent s'ajouter A  des relations économiques quand elles deviennent répétées et continuelles. Il en découle que mASme dans des relations d'affaires, la force des relations personnelles joue un rôle qui ne peut AStre réduit A  la transaction en cours, et que cette force est une propriété non de cette transaction, mais des relations sociales concrètes des parties, fondées dans leur identités respectives et l'histoire de leurs relations ainsi que des réseaux sociaux auxquels ils appartiennent. Il est d'ailleurs rationnel pour un individu de préférer une informarion spécifique concrète A  une information générale. Donc, si l'hypothèse de comportement rationnel peut toujours constituer une bonne hypothèse de trail, surtout dans le cadre de la rationalité limitée procédurale défini plus haut, néanmoins tous les comportements humains sont aussi mieux compris er analysés quand ils sont conA§us comme étant enchassés dans des réseaux étroits de relations interpersonnelles et sociales, situés et avec une histoire.


éLéMENTS DE BASE

Le principe fondamental qui sous-tend les recherches diverses et riées se réclamant de l'économie des conventions est sans doute énoncé dans l'introduction collective au numéro spécial qui lui a été consacré par la Revue Economique38 comme le note A. Orléan1'' : - l'accord entre les individus, mASme quand il se limite au contrat d'un échange marchand, n'est pas possible sans un cadre commun, sans une convention constitutive -.
11 découle de ce principe un certain nombre de conséquences importantes, parmi lesquelles nous relèverons d'abord les deux suintes :
- les marchés sont eux-mASmes organisés, et supposent pour prendre place règles et dispositifs préalables ;
- et, les coordinations entre individus peuvent prendre d'autres formes que celles du marché.
Sur le premier point, comme le note O. Favereau40, il convient de distinguer entre différents modes de marchés concrets au lieu de traiter leurs différences comme des imperfections s'écartant d'un idéal type.
D'une part, les marchés financiers sont des organisations de marché (ou A  notre sens des modes d'organisation du marché). Ils sont dominés par des règles constitutives, par exemple création du second marché, MATIF, du MONEP, et par des règles normatives qui régulent la pratique et autorisent et/ou prohibent certains comportements et rôles : prérogatives et obligations des intermédiaires financiers, des autorités de contrôle, conditions des transactions au comptant, A  terme, introduction des leurs, etc. Il y a donc bien des conventions, expresses en l'occurrence et sous forme de règles impératives, qui permettent le jeu du marché et l'encadrent.
D'autre part, le marché du trail, sous un angle différent, fait une place aux organisations anti-marché, qui ont précisément pour but d'entraver le fonctionnement d'un marché concurrentiel du trail. Y trouve tout naturellement place la théorie des marchés internes du trail. Il y est ajouté ce que R. Salais" appelle des conventions de trail : - systèmes d'attentes réciproques sur les compétences et les comportements, conA§us comme allant de soi et pour aller de soi -. Contrairement au contrat, la convention n'implique pas ici la conception et l'ordonnancement A  l'ance de la liste exhaustive des comportements attendus. Elle est une forme qui permet de coordonner les intérASts opposés provenant des logiques contradictoires implicites dans la nature du trail, que nous avons relevées plus haut. Deux sont nécessaires, une convention de productivité (salaire/trail/produit) et une convention de chômage qui ajuste la première aux riations de court terme.
On pourrait facilement ajouter que l'existence mASme du syndicat est le prototype d'une organisation anti-marché. La fixation du salaire et des conditions de trail par des conventions collectives étant par définition un obstacle au jeu de la concurrence sur le marché du trail. Et sans doute toutes les relations professionnelles sont pour partie une théorie de l'anti-marché.
Enfin, les marchés des produits sont des marchés d'organisations. Il ne s'agit alors ni de l'organisation d'espaces de jeu pour offre et demande ni de la constitution de groupes A  l'abri de la concurrence. Le prix n'est qu'une caractéristique parmi l'ensemble de celles du produit. Les produits ne sont pas homogènes. Une double sélection de ces caractéristiques des produits par d'une part les firmes et, d'autre part, les consommateurs sur des gammes de produits proches aboutit A  un processus d'apparition (concurrence non organisée)/disparition (quand chacun trouve sa niche) de la concurrence/complémentarité entre organisations par riation des rapports qualité/prix. Des - conventions de qualité -42 permettant diverses formes de coordination (par la standardisation, la certification, la sous-traitance, les téseaux, etc.) prennent place sur ce marché de produits non homogènes, qui est engendré par les organisations (au lieu qu'elles soient son alternative comme dans l'économie des transactions). Les organisations par ailleurs diffèrent aussi en taille, stratégie, etc. et ces différences sont significatives. Enfin la rationalité des décideurs et des consommateurs est limitée procédurale.
En second lieu, les coordinations entre individus vont pouvoir prendre une forme autre que celle du marché. En effet, si les marchés sont organisés et/ou d'organisations, l'instrument de coordination ne peut AStre le jeu seul du marché. La théorie implique d'autres moyens, notamment des conventions, comme nous venons de le noter. Pour qu'elles fonctionnent, il faut donc qu'elles opèrent A  travers des instruments. Les principaux en sont les règles. Elles ont cependant un statut différent sur les trois marchés. Constitutives pour l'organisation de marchés, elles sont limitatives dans les organisations anti-marché et elles n'ont qu'un statut secondaire sur les marchés d'organisations où elles sont normatives (qualité, contrôle de l'état) et postérieures A  l'apparition du produit.
La notion de règle elle-mASme demande A  AStre précisée. La TS l'ignore. Dans la TSE elle est réduite A  la notion de contrat, ou d'imposition de contraintes. Dans un cas, la règle contrainte, il s'agit d'une règle de comportement optimale, née du contexte, par exemple de l'asymétrie d'information dans le salaire d'efficience. Dans l'autre, la règle contrat, il s'agit d'une contractualisation préalable aux rapports de trail et de production, la firme est ainsi un nœud de contrats contingents où toutes les éventualités sont prévues avec leurs conséquences.
Une autre possibilité est envisageable. Il s'agit de la contractualisation ex-post conA§ue sous le nom de convention dans le sens très particulier que lui donne le philosophe D. Lewis : - régularité de comportement permettant une coordination entre les individus, sans qu'il y ait pourtant d'agrément explicite -. L'idée de base sur laquelle repose ce mode de coordination est tirée des traux de Schelling sur les jeux de coopération pure44. Les intérASts des joueurs coïncident mais leur problème est de coordonner leurs actions car tous les équilibres ne sont pas favorables, ou du moins pas aussi favorables. Cependant, les joueurs ne peuvent pas communiquer. Pour J.P. Dupuy cela implique la spécularité (analysée beaucoup plus en détail au chapitre 16) - acte mental par lequel un esprit se met A  la place d'un autre -. Il ne s'agit pas seulement de prévoir ce que l'autre faire, mais de prévoir ce que l'autre faire sachant que nous cherchons A  prévoir ce qu'il faire, sachant que nous-mASmes nous nous mettons A  sa place et savons qu'il cherche A  savoir Chacun cherche A  se coordonner avec quelqu'un dont il sait qu'il cherche A  se coordonner avec lui et cherche les indications auxquelles l'autre peut penser qu'il penser. Celles-ci peuvent AStre fournies par un élément mutuellement saillant. Dans l'exemple classique des époux s'étant perdus dans un grand magasin, ils peuvent se retrouver sans s'AStre préalablement concertés dans le rayon où ils aient projeté d'acheter un objet, ou bien aux objets trouvés, en référence A  leur expérience mutuelle passée ou une plaisanterie partagée antérieurement. Dans celui, aussi proposé par Schelling, d'une patrouille de reconnaissance parachutée en territoire ennemi de nuit mais dont les membres se retrouvent séparés A  la suite de tirs de DCA, chacun étant muni d'une sectiune locale, la réunion se fera autour d'une singularité mutuellement évidente du terrain reproduit par la sectiune (pont sur une rivière, carrefour, mais évitant les constructions et la présence possible d'ennemis).
Une convention, au sens de Lewis, compliquer et pousser plus loin la notion de jeux purement coopératifs. Elle AStre la solution d'un problème de coordination coopérative se reproduisant avec régularité. Dupuy cite comme exemple le fait de rouler A  droite, sur le continent européen ou de rappeler au téléphone quand l'on a coupé soi-mASme la communication. Il la formalise ainsi : régularité de comportement R qui dans une population P satisfait les conditions suintes :


- chacun se conforme A  R ;

- chacun croit que les autres se conforment A  R ;
- cette croyance que les autres se conforment A  R donne A  chacun une bonne et décisive raison de se conformer A  R ;
- tous préfèrent une conformité générale A  R plutôt qu'une conformité légèrement moindre que générale et en particulier du type tous sauf un ;
- R n'est pas la seule régularité possible A  satisfaire ces conditions, d'autres sont possibles, elle ne s'impose donc pas de toute évidence ;
- les états de fait précédents sont de - common knowledge -.
La notion de - common knowledge - exige d'AStre précisée, ce qui est fait par Dupuy ailleurs". Cette définition, très formalisée peut AStre exposée plus simplement quant A  ses conséquences : par exemple, une proposition est de - common knowledge - entre deux individus si l'un la sait et l'autre la sait et que le premier sait que le second la sait et que le second sait que le premier la sait et que le premier sait que le second sait qu'il la sait et que le second sait que le premier sait qu'il sait qu'il la sait et ainsi de suite.
Le point imponant est qu'il ne suffit pas qu'une proposition ou un état du monde soient connus de chacun pour AStre de - common knowledge -. Un fait peut AStre connu de tous sans que personne ne soit sûr que tous les autres le connaissent. Personne n'ose dire que le roi est nu, mASme si tous le voient. Ce fait n'est donc pas de - common knowledge -, qui dépasse bien évidemment l'état de connaissance partagée, ou simplement chacun sait quelque chose et sait éventuellement que d'autre le savent aussi, mais n'est pas sur que tous le sachent et savent qu'il sait.
La différence entre - common knowledge - et connaissance partagée peut s'illustrer par le jeu dit, vulgairement, des cocus de Bagdad qui s'expose comme suit d'après l'analyse qu'a fait Dupuy. Le sultan de Bagdad appelle ses ministres et leur annonce qu'il y a parmi eux au moins un mari trompé, ce qui est inadmissible pour un royaume de cette réputation et bénéficiant d'un souverain de son niveau. La coutume veut, A  Bagdad, qu'un mari trompé mette son épouse A  mort le jour mASme où il apprend son infortune, A  minuit. Or en fait les femmes infidèles des 40 ministres trompent toutes leurs époux. Il ne se passe rien pendant 39 jours, et au quarantième, A  minuit, les 40 épouses coupables sont exécutées. Pourquoi ? Le raisonnement est simple. S'il n'y ait eu qu'un seul ministre trompé, par définition seul A  l'ignorer alors que tous sont au courant de son état ridicule, alors il ne voit autour de lui que des collègues qui devraient se féliciter de la fidélité de leurs épouses. Puisque l'on vient de lui affirmer qu'il y a au moins un mari trompé, il découvre que cela ne peut AStre que lui, et le soir trucide la coupable. S'il y ait deux ministres trompés, chacun ne verrait qu'un seul cocu, l'autre. Se mettant A  sa place, il se tient le raisonnement précédent, et si A  la fin du premier soir il s'aperA§oit que celui-ci ne massacre pas son épouse comme il s'y attend, alors, la pénible vérité le frappe inévilement, et l'autre ayant raisonné de mASme mutatis mutandi, A  la fin du deuxième soir ils exterminent tous les deux les traitresses. Il en ainsi de suite jusqu'A  ce que les ministres obsernt autour d'eux 39 maris trompés et s'aperA§ent qu'il ne se passe rien le 39e soir découvrent, chacun en mASme temps leur sort et en tirent les conséquences le 40e jour A  minuit.
La proposition du sultan - il y a au moins un mari trompé - était ant d'avoir été formulée de connaissance publique parmi les 40 ministres qui voyaient tous 39 cocus, mais n'ait aucune conséquence. Ce n'est que quand elle a été énoncée publiquement qu'elle est devenue ainsi de - common knowledge - et qu'elle a porté effet, après un délai.
Chacun auparant sait qu'il y ait un mari trompé, mais chacun ne sait pas que chacun sait.
Dupuy note qu'appliqué aux situations de communication qui impliquent la notion de spéculante telle que définie rapidement (mais nous y reviendrons au chapire 16) plus haut (capacité de l'esprit humain A  se mettre A  la place de l'autre), le - common knowledge - exige une spéculante absolue. Faute de cela les jeux de coopération pure ne peuvent trouver un équilibre. Il suffit qu'un soupA§on se glisse A  un niveau de spéculante quelconque et la solution antageuse, connue des deux, la singularité mutuellement manifeste n'est plus vraiment mutuellement manifeste. Dupuy illustre le point par le jeu du Vizir qui gracie deux condamnés A  mort (qui ne peuvent communiquer). Ils seront libres le lendemain sauf s'ils préfèrent se voir - accorder - dix ans de prison. Cependant dans ce dernier cas, alors, l'autre condamné sera exécuté et non gracié, sauf s'il a lui-mASme demandé de se voir - accorder - dix ans de prison. Chaque prisonnier peut donc, ant minuit, soit ne rien faire, soit demander dix ans de prison. Un équilibre mutuellement bénéfique réside manifestement en ce que chacun des condamnés ne fasse rien. Mais pour ce faire, il faut que chacun soit sûr que l'autre ne fasse rien aussi, sinon il perd la vie. Un autre équilibre résulte en dix ans de prison chacun, bien moins favorable, au cas où chacun choisit d'éviter A  tout prix le risque maximal. Si la moindre suspicion se glisse chez l'un que l'autre est susceptible d'adopter un tel comportement, ou que l'autre croie que lui-mASme est susceptible d'adopter un tel comportement, etc., alors l'équilibre défavorable devient dominant. Ce sera donc le cas s'il n'est pas de - common knowledge - entre les deux prisonniers que chacun ne rien faire (qu'il le sait, que l'autre sait, qu'il sait que l'autre sait, etc. A  l'infini).
Dupuy et Favereau, notent que cette hypothèse de spéculante infinie est peu plausible, en réalité, mASme si elle est théoriquement impeccable. Il y a relativement peu de chances que concrètement, en pratique, des comportements d'individus aux prises avec des jeux purement coopératifs ne se coordonnent pas néanmoins sur des singularités sans avoir recours A  une spécularité absolue et au - common knowledge - réalisé absolument A  l'infini. De plus, Favereau4' souligne que avec le recours au - common knowledge - le consentement de chacun est total et accessible et tacite. Par conséquent tout se passe comme s'il y ait contractualisation pour aboutir A  la convention, a posteriori toutefois car il y ait plusieurs conventions possibles a priori. De ce fait, nous sommes renvoyés A  la TSE et A  l'hypothèse du contrat et de l'alternative règles-contrats règles-contraintes.
Or, cette conception de la règle est insatisfaisante. Les règles ne sont pas seulement des contraintes, car elles permettent l'apprentissage. Elles ne sont pas seulement des contrats car se pose le problème de la garantie de leur exécution. De plus, ni l'un ni l'autre ne sont A  mASme de rendre compte de la généralité des comportements obserbles. Les règles organisationnelle ne se réduisent donc pas exclusivement A  des contrats ni A  des contraintes. Elles sont - autre chose -, A  savoir des - conventions - (cependant pas au sens restreint de Lewis évoqué plus haut mais dans une conception plus large), c'est-A -dire en fait des dispositifs cognitifs collectifs. En tant que dispositif cognitif, elle permettent une économie de savoir. Certes le recensement complet de toutes les éventualités concebles, comme dans une conception contractuelle, et y compris celles où il serait antageux de ne pas respecter la règle, est infaisable ou inapplicable. C'est la constatation de - l'incomplétude des contrats -. Cependant, si les individus ont l'intention de parvenir A  un arrangement, préférable pour tous, A  pas d'arrangement du tout, parmi toute une classe d'arrangements possibles, ils peuvent contourner cette incomplétude4" : - au lieu de définir leur relation en extension (par l'énumération des paires de comportements, pour chaque état de la nature), ils vont la définir en compréhension (par la qualification de leur domaine de coopération, probablement assortie du choix d'une procédure de contrôle ex post, de la conformité des comportements successifs au cadre convenu de coopération (ex an te) -. En d'autres termes, les partenaires distinguent deux niveaux d'interaction48 : au meta niveau on se met d'accord sur un schéma général et simplifié de coopération et au niveau inférieur, chacun apprécie si les actions qui découlent des stratégies individuelles de chacun rentrent dans le cadre de ce schéma, qui sert de grille de lecture A  des éléments futurs imprévisibles. Il s'agit lA  d'un objet collectif, et non plus simplement in ter-individuel. Derrière tout système de règles, il n'y a ni contrat ni contrainte, mais une convention de ce type qui permet l'action commune et l'apprentissage collectif.
Ces règles-conventions sont des modèles, des réponses et des outils. Des heuristiques et non des algorithmes. La vérile raison qui fait que chacun roule A  droite (ou s'arrASte aux feux rouges) n'est ni une contrainte (l'amende) puisqu'il n'y a pas de gendarmes A  tous les carrefours, ni un contrat passé entre tous les automobilistes, ni la spécularité absolue du - common knowledge - où chacun sait que chacun sait que chacun sait qu'il s'arrASter, A  l'infini (puisque dans certains cas certains ne s'arrAStent pas), mais le fait que, dans la plupart des cas chacun a intérASt A  s'arrASter et reconnait comme légitime cette contrainte juridique (qui comporte néanmoins des exceptions, par exemple dans les cas particuliers, tel un feu en panne bloqué au rouge, où une nouvelle convention peut s'appliquer).
Une convention est donc un mode de coordination des comportements, jouant aux deux niveaux de l'élissement d'un principe (ou règle) et de sa mise en œuvre. Elle est relativement arbitraire car d'autres principes (ou règles) auraient été possibles et il n'y a pas eu de débat critique. Elle est par ailleurs située sur une gamme qui du formalisé A  l'implicite. Enfin, elle est tenue pout acquise par tous, mASme si elle n'est pas expressément acceptée par tous. Ces notions seront reprises quand nous traiterons d'une pan de l'agrégation des comportements individuels, et d'autre part de l'apport de Giddens pour expliciter la notion de tenu pour acquis.

Les économies de la grandeur
Il s'agit d'une réflexion parallèle A  la précédente mais ne se confondant pas avec elle quoique des intersections entre les deux analyses soient noles. En particulier, les deux approches ont en commun comme objectif de rendre compte de la coordination des actions individuelles par des explications échappant A  la simplification du marché, A  l'élimination du rôle du choix individuel par la - sursocialisation - évoquée plus haut et A  l'irréalisme du - common knowledge -. Elles partagent en outre, plus ou moins explicitement, un élément plus ou moins orthodoxe de rattachement A  l'individualisme méthodologique, défini au chapitre précédent. Les éléments de cette seconde théorie sont en outre présentés dans les - manifestes - conventionnalistes par certains auteurs51.
Etant donné la complexité de sa formulation, l'absence volontaire de références A  la littérature de gestion et de théorie des organisations antérieure qui y est manifeste et le langage très abstrait qui caractérise son exposition, il nous a semblé préférable, pour notre propre présentation, de renvoyer A , et de partir de son exposé original.
Le point de départ est la remarque d'une symétrie entre les principes explicatifs du monde social mis en œuvre par les diverses sciences sociales et les modes de justification ou de critiques de leurs positions utilisés par les acteurs de la vie quotidienne.
D'une part, les auteurs recourent donc aux philosophics politiques élissant une commune humanité qui proposent des principes d'ordres différents fondant un ordre justifiable entre les personnes. Ils excluent en conséquence par définition celles qu'ils considèrent les philosophies du pouvoir, de la domination et de la force au profit de celles qui sont attachées A  construire un équilibre entre égaux. Il s'agit donc expressément et dès le départ d'un souci de s'attacher A  ce qui coordonne et lie et unit, et d'exclure d'autres formes sociales et organisationnelles recourant A , et incluant, le conflit et la violence. D'autre part, ils examinent les modes de justification de leurs causes, positions ou griefs dans des disputes et choix par des individus.
Ils rapportent ces deux ensembles A  un nombre limité de principes d'ordres différents, ou - cités -, qui co-existent. Chaque cité fournit ainsi un principe supérieur commun qui soutient des justifications. Un problème particulier est bien évidemment posé par les organisations, qui ne sont pas la plupart du temps des entités unifiées, pleinement intégrées dans un des principes d'ordre unique, mais des montages composites relent de différents mondes ou cités, A  travers lesquels elles coupent.
La démarche consiste A  analyser les opérations auxquelles se livrent les acteurs lorsqu'ils veulent manifester leur désaccord sans recourir A  la violence et celles au moyen desquelles ils arrivent A  batir des accords et ceci dans un mASme cadre. Elle réfute l'opposition du collectif et de l'individuel (en opposant sociologie et économie définies plus ou moins suint la boutade de Duesenberry rappelée plus haut) en cherchant A  les rattacher A  un modèle plus général qui intègre moments d'accord et de remise en cause critique. Il est noté que le collectif connait aussi l'individu, ne serait-ce que dans sa démarche d'intériorisation de la démarche collective (sous forme d'un - inconscient - avec lequel se confrontent les motifs personnels ?) et que parallèlement, les individus qui entrent en relations sur un marché doivent s'entendre sur un savoir commun relatif A  des biens extérieurs de définition générale, universellement reconnue. Dans les deux cas, il y a une construction A  double étage, principe supérieur commun A  l'intérieur duquel agissent des personnes particulières, ce qui renvoie directement A  l'économie des conventions exposée plus haut.
Dans les deux cas, il y a aussi une philosophie politique sous-jacente reposant sur un principe supérieur commun normatif, une convention, que l'élaboration d'une science sociale sur sa base a transformée en loi scientifique positive, qui confond les deux niveaux dégagés ci-dessus. Celles-ci constituent cependant ainsi des bases d'accord, mais différentes et séparées. Dans ce cadre, l'attention est portée sur les rapprochements qui permettent des bases d'accord entre les individus, sur des principes de justification. Ces opérations de rapprochement constituent des ordres de généralité, qualifiant des personnes et des objets en des termes qui s'ésectiunent plus ou moins de cette généralité. Les individus justifient, aux yeux des autres, leurs conduites par rapport A  ces ordres, d'où il émane une tension entre constitution d'un ordre et actions particulières qui peuvent le remettre en cause. Par ailleurs, plusieurs principes d'accord sont possibles, comme il vient de l'AStre illustré. Des épreuves les mettent en cause, portant sur des objets.
Ces considérations sont opérationnalisées ensuite. Un certain nombre de textes de philosophie politique sont isolés comme définissant un modèle d'ordre naturel de la cité. Ils dessinent une série d'axiomes :
- le principe d'une commune humanité des membres, en relation d'équilence fondamentale qui exclut castes, esclage, sous-hommes ;
- le principe de dissemblance qui exclut les - edens - utopiques où tous les individus sont rapporles A  un modèle unique et fongibles en lui. Plusieurs (au moins deux) états sont possibles dans la cité, laissant place A  des formes de justification des conduites et d'épreuves pour leur attribution ;
- le principe de commune dignité implique une puissance d'accès A  tous les états pour les membres, ouvrant la voie A  des accords et désaccords, litiges pour leur attribution et différends pour leur définition ;
- le principe d'ordre entre les états implique une échelle de leurs des biens attachés A  ces états, de grandeur, en tension avec l'axiome de commune humanité ;
- le principe de la formule d'investissement lie les bienfaits d'un état supérieur A  un coût ou sacrifice qui doit AStre consenti pour y accéder, expliquant ainsi que tous les membres ne soient pas A  l'état supérieur ;
- le principe de bien commun pose que les bienfaits des états supérieurs, dont bénéficient leurs titulaires, croissants avec leur ordre, ne sont pas seulement dans leur intérASt égoïste mais profitent aussi A  toute la cité et constituent ainsi un ordre de grandeur, qui explique que les membres d'états inférieurs ne souhaitant pas consentir les sacrifices d'accès A  l'état supérieur ne remettent pas en cause l'ordre des états. L'ordre de généralité implique qu'importe le plus ce qui est le plus général et la généralité des grands, qui les comprennent, contribue aussi au bien-AStre des petits, autant qu'au leur. Les notions de grandeur et de bien commun sont réunies dans un principe supérieur commun.
Une première - cité - est extraite d'une lecture d'Adam Smith1'. Elle repose sur l'élissement d'un lien marchand unissant les individus par l'intermédiaire de biens rares recherchés de tous. Les hommes sont animés, A  la différence des animaux, d'une passion - A  faire des trocs et des échanges - (dont résulte la division du trail, secondaire A  cette caractéristique). Ils identifient comme désirables et convoitent des biens rares pour lesquels ils sont en concurrence. Ces individus animés par la - sympathie -51 sont donc capables de s'examiner du point de vue de l'autre (le spectateur impartial), ce qui définit et donne de la leur aux biens communément convoités, mais poursuint leurs intérASts personnels. Ils entrent en concurrence pour l'attribution de ces biens, construisant ainsi le marché de ces mASmes biens. Leur possession crée la richesse, qui confère la prééminence.
Dans cette cité, la commune humanité distingue les personnes et les biens, qui seuls peuvent AStre échangés, les différences de richesses ordonnent des états distincts, la commune dignité de s'enrichir est ouverte A  tous, mais suppose le coût d'y investir son temps quasi exclusivement. Enfin, le bien commun résulte de ce que les richesses entretiennent la concurrence sur les marchés et les échanges qui profitent A  la cité.
Une deuxième cité inspirée est fondée sur l'œuvre de Saint Augustin. Son principe supérieur commun est celui de la grace. L'état de grandeur est l'inspiration qui se passe de la reconnaissance des autres et néglige l'opinion.
Une troisième cité, domestique, repose sur les apports de Bossuet. Son principe supérieur commun est la hiérarchie, fondée par la loi divine. L'état de grandeur dépend du rang et de la position que les individus y occupent dans une chaine de dépendances personnelles et qui fondent leur autorité et leur soumission. L'état de grandeur du Prince, père de ces sujets, bénéficie A  tous et pèse sur lui qui fait A  tous le sacrifice de sa personne. Bien que non égaux, A  cause de leurs fonctions différentes, les membres de cette cité sont tous semblables et relèvent donc du principe de commune humanité, et tous peuvent en appeler au Prince.
Une quatrième cité, de l'opinion, reprend la conception de Hobbes de l'honneur. Le principe supérieur commun est l'opinion des autres, le renom. La grandeur est élie par l'estime que les gens se portent, qui détermine le prix ou la leur d'un homme. Son niveau dépend du nombre de ceux par qui l'on est reconnu et de la reconnaissance qu'ils accordent, élissant ainsi le pouvoir.
Une cinquième cité, civique, trouve son support dans l'œuvre de Rousseau, le Prince, devenu désincarné est remplacé par la volonté générale, obtenue quand chacun se détournant de ses intérASts particuliers, recherche le bien en général, le bien commun et l'intérASt de tous. La volonté générale s'oppose ainsi A  la volonté de tous, simple somme des intérASts particuliers. L'état de grandeur est le service par l'individu d'une cause qui le dépasse. Subjectif, car il peut dissimuler l'intérASt personnel redevenu dominant, il est cependant toujours sujet A  soupA§on.
Enfin, la sixième cité, industrielle, s'érige en référence A  Saint-Simon. Elle est fondée sur l'objectivité des choses qui se forment naturellement. La grandeur repose sur l'expertise, la compétence, l'intelligence.
Ces - cités - s'incarnent dans des mondes communs, réels, qui contiennent personnes et objets. Des - litiges - se produisent dans ces mondes, désaccords inéviles sur les grandeurs des personnes dans les situations présentées par un monde commun entre individus justifiant leurs comportements et attitudes. Ces litiges sont tranchés par des épreuves, qui règlent le désaccord en clarifiant la situation par appel au principe supérieur commun. La justification par les personnes de leurs conduites et de leurs jugements présuppose leur capacité de reconnaitre la nature des situations. C'est un processus que nous analyserons plus tard et dont nous verrons que Giddens le qualifie de conscience pratique.
Une grille d'analyse des mondes communs comprend les éléments suints :
- le principe supérieur commun, déjA  évoqué, élit une équilence entre les AStres, les qualifie et fournit une échelle de mesure ;
- l'état de grand incarne le principe supérieur commun de la faA§on la plus générale, et dans sa contribution au bien commun ;
- la commune dignité des personnes exprime la capacité potentielle de chacun A  s'élever dans le bien commun et son humanité ;
- le répertoire des sujets contient ceux qui sont pertinents dans le monde considéré et leur grandeur ;
- le répertoire des objets agit de mASme pour les objets leur agencement avec des sujets et leur combinaison en dispositifs ;
- la formule d'investissement est le sacrifice A  consentir pour l'accès A  l'état de grand ;
- le rapport de grandeur précise la relation entre états de grandeurs et comment ils comprennent les états de petit ;
- les relations naturelles entre les AStres unissent sujets et objets en rapports d'équilence et d'ordre ;
- la ure harmonieuse de l'ordre naturel est l'image de la réalité qui le réalise et vers lequel il tend ;
- l'épreuve modèle est une situation qui, dans ce monde, se tient en elle-mASme ;
- le mode d'expression du jugement, qui sanctionne l'épreuve, est caractéristique du principe supérieur commun de chaque monde ;
- la forme de l'évidence est la modalité de connaissance propre au monde considéré ;
- l'état de petit se conA§oit par opposition A  l'état de grand.
Pour étudier la mise en œuvre des principes supérieurs communs dans des mondes réels et concrets", les auteurs se tournent vers des guides d'action ou des manuels de comportement A  destination des cadres d'entreprise qui sont passés A  la grille décrite ci-dessus. Chacun des ouvrages analysés correspond A  une des cités idéales tirées de la philosophie politique et décrites plus haut. Cependant, il n'est pas spécialisé dans le monde qui correspondrait idéalement A  cette cité et où elle aurait vocation exclusive A  se développer, ce qui serait le cas par exemple d'un manuel de bonnes manières destiné A  la vie sociale. Voulant en effet traiter des relations entre mondes ils ont choisi un point d'application similaire pour les six manuels illustrant les cités : celui de l'entreprise, organisation où le montage des cités est peut-AStre le plus composite. Les ouvrages sélectionnés56 sont - la créativité en pratique - (monde inspiré, - savoir vivre et promotion- (monde domestique), - principe et techniques des relations publiques - (monde de l'opinion), brochures de la collection - CFDT/pratiques syndicales (monde civique), la traduction de - What they don't teach at Harrd Business School - (monde marchand)5", et enfin - Productivité et conditions de trail : un guide diagnostic pour entrer dans l'action - (monde industriel).
II en découle ainsi que le monde de l'inspiration, peu sle, soumis A  riations et s'appuyant sur peu d'éléments concrets, a comme principe supérieur commun le jaillissement de l'inspiration. L'état de grand, spontané et fascinant a les caractères de l'illumination et de la transformation intérieure. La commune dignité est le désir de créer et la création. I.es sujets comprennent notamment les illuminés, monstres, fous, enfants, artistes, mages et les objets, le rASve éveillé, l'inconscient, la drogue. La formule d'investissement implique de s'éder des habitudes, rejeter les normes et de prendre des risques. Le rapport de grandeur englobe les petits dans le génie singulier des grands qui affirme la dignité humaine. Les relations entre les AStres sont des rencontres de création, de découverte. La ure harmonieuse est celle de l'imaginaire et de l'inconscient. Le mode d'expression du jugement est l'éclair de génie, le dépassement, le chef-d'œuvre qui sanctionne l'épreuve modèle de l'aventure intérieure, la quASte mentale. La forme de l'évidence est l'intuition qui permet de déchiffrer les signes. Enfin, l'état de petit est le sacrifice au monde de l'opinion et de la routine, le retour sur terre par rapport A  l'envol.
Le monde domestique met l'accent sur les rapports entre les gens. 11 a comme principe supérieur commun l'engendrement et l'inscription depuis la tradition dans une chaine de dépendances personnelles. L'état de grand est la supériorité hiérarchique due elle-mASme A  l'appréciation des supérieurs. La commune dignité est l'aisance et le naturel, A  sa place propre. Les sujets comprennent notamment supérieurs et inférieurs dans une relation d'ordre et les objets les règles du savoir-vire. La formule d'investissement implique que les grands aient des devoirs plus que des droits qu'ils doivent assumer en rejetant l'égoïsme. I,e rapport de grandeur englobe les petits dans l'identité des grands qui en sont responsables. Les relations entre les AStres sont le commerce de gens édu-qués et bien élevés, la ure harmonieuse est celle de l'esprit ou de l'ame d'un foyer ou d'un milieu social, dû A  son chef. Le mode d'expression du jugement est savoir ou non accorder sa confiance et l'épreuve modèle la cérémonie familiale ou mondaine. Les formes de l'évidence sont celles de l'exemple illustré par une anecdote. L'état de petit se manifeste par le laisser-aller, le sans-gASne, la vulgarité, l'ostentation.
Le monde de l'opinion, A  l'inverse, se soucie peu de la tradition et de la mémoire et ne s'appuie que sur peu d'éléments intrinsèques au grand. Son principe supérieur commun est l'opinion des autres. L'état de grand est la célébrité. La commune dignité est celle de l'amour-propre et du désir d'AStre reconnu et considéré. Les sujers comprennent notamment vedettes, stars, supporters, groupies et personnalités, et les objets les média, les messages, la marque, les relations publiques et le décor. La formule d'investissement implique de renoncer au secret et de se découvrir intégralement ainsi que le fait que les grands aient des devoirs plus que des droits qu'ils doivent assumer en rejetant l'égoïsme. Le rapport de grandeur englobe les petits dans leur identification avec les grands. Les relations entre les AStres sont de persuasion, d'influence, de séduction et d'amplification. La ure harmonieuse est celle de l'image dans le public et de l'audience. L'expression du jugement est celle de l'opinion et l'épreuve modèle la présentation de l'événement sous le regard des autres. La forme de l'évidence est d'AStre connu du plus grand nombre et l'état de petit caractérisé par la banalité ou l'indifférence.
Le monde civique s'attache aux collectifs et aux dispositifs qui les mettent en évidence et les silisent car ils sont cependant composés d'individus. Son principe supérieur commun est la prééminence du collectif et la volonté générale qui s'y exprime et prime les volontés individuelles. L'état de grand est leur représentativité unifiée par organisation des masses et celui des individus solidaires qui adhèrent. La commune dignité est celle de l'aspiration aux droits civiques et la participation A  ce qui est commun. I.es sujets sont les personnes collectives et leurs représentants et les objets les formes légales qui les silisent et manifestent leur réalité. La formule d'investissement implique de renoncer au particulier, A  l'intérASt personnel et de se dépasser. Le rapport de grandeur englobe les petits dans leur adhésion aux grands qui les représentent légitimement. Les relations entre les AStres sont l'association qui rassemble les individus multiples en une seule personne. la ure harmonieuse est celle de la république démocratique où la volonté émane de la base. L'expression du jugement est celle du verdict du scrutin ou de la prise de conscience et l'épreuve modèle la manifestation pour une juste cause. la forme de l'évidence est la loi expression de la volonté générale et l'état de petit est caractérisé par la division, l'isolement, l'arbitraire ou l'individualisme.
Le monde marchand ne se limite pas aux relations économiques qui comprennent aussi le monde industriel ce qui donne un caractère équivoque aux objets inclus dans les deux mondes. Son principe supérieur commun est la concurrence résultant des désirs individuels pour des biens rares. L'état de grand est la possession égoïste de ce qui est de leur et désiré par les autres. La commune dignité est celle de l'intérASt personnel et du désir des biens. Les sujets sont les concurrents en relations d'affaires et les objets les choses de luxe témoins



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