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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en ouvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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Il est maintenant nécessaire, avant d'approcher l'analyse de l'interactionnisme plus avant, de renir sur un certain nombre d'éléments passés sous silence jusqu'ici, ou tenus jusqu'à présent pour acquis sans plus d'explication au niau théorique.


Les théories que nous avons passées en revue jusqu'ici, ou plus exactement les cadres conceptuels dans lesquels elles se situent s'inspirent largement, à quelques exceptions près, des théories traditionnelles.
En effet, tant les théories mécanistes et leurs dérivés, par exemple le structuro-fonctionnalisme, que les théories des relations humaines et leurs dérivés, par exemple les théories des systèmes socio-techniques et même la théorie de l'analyse stratégique ont toutes en commun un postulat implicite identique que l'on peut exprimer ainsi :
D'un côté nous situons un monde qui constitue un environnement dans lequel, de l'autre côté nous plaçons un décideur qui s'y inscrit. Les deux sont bien circonscrits, même si les raffinements de la théorie de la décision et de la rationalité limitée démontrent que leurs interactions sont complexes et évoluées. Par ailleurs, certes, le décideur agit sur le monde et essaie de le transformer, c'est d'ailleurs essentiellement ce qui le distingue des autres êtres vivants car il est le seul parmi eux à vouloir délibérément chercher à altérer son environnement, social tant que matériel, mais les deux sont bien séparés et indépendants, même s'ils interagissent.
Un second groupe de théories que l'on peut aussi qualifier de traditionnelles regroupe pour nous celles où l'un des deux, du décideur ou de l'environnement domine quasi totalement l'autre.
Les théories dites critiques et/ou radicales reposent sur un postulat : la structure du monde, de l'environnement détermine et même, à l'extrême, « agit » l'homme. Le point de vue est holiste. Le tout englobe, dépasse et détermine les parties. Des exemples s'inscrint dans plusieurs traditions. La première est probablement celle de la sociologie de Durkheim, ou du moins de son interprétation la plus générale, car certains de ses textes sont parfois plus nuancés. Il faut y ajouter les approches inspirées du structuralisme, où l'homme est condamné à répéter des comportements inscrits dans des structures qui le dépassent et qu'il est réduit à incarner répétitiment et inexorablement ; et celles issues du marxisme, où la position de classe détermine les actions et le futur des individus. L'écologie des populations, la dépendance sur les Ressources que nous passerons en revue plus tard au chapitre 13 appliquent directement aux organisations des concepts similaires.
À l'inrse, l'individualisme méthodologique repose sur le postulat Weberien que pour expliquer un phénomène social quelconque, il faut reconstruire les bonnes raisons qu'ont les individus concernés d'agir (fondées ou non, peu importe) et l'appréhender comme le résultat de l'agrégation des comportements individuels. L'économie néoclassique, la sociologie action niste, la perspecti du choix stratégique inscrint les organisations dans ce cadre que nous avons déjà rencontré.
Entre les deux, mais hors de notre propos, on peut sans doute placer la psychanalyse, centrée sur l'individu certes, mais à un niau intra-individucl et suivant laquelle celui-ci est largement agi par son inconscient, indépendamment de ce qu'il croit être sa volonté.
Des théories noulles et plus récentes reposent sur un autre postulat : celui d'une interaction complexe et mutuelle de l'individu et de l'environnement.
Dans la terminologie rappelée par Corcuff, il peut y avoir dans un cas « interna-lisation de l'externe » et dans l'autre « externalisation de l'interne ». Dans la première perspecti s'inscrint la notion d'habitus de Bourdieu et le néo-institutionnalisme, même si dans ce dernier cas que nous analyserons plus bas, il n'y a pas à notre sens incompatibilité, comme certains de ses tenants semblent le croire, entre cette théorie et l'individualisme méthodologique2. Dans la seconde l'on retrou le constructivisme, l'école de Palo-Alto, les notions d'environnement « agi » et de construction sociale de la réalité, que nous analyserons immédiatement plus bas au chapitre 12.
À un niau encore plus complexe on trou les combinaisons d'externalisation et d'internalisation, que nous examinerons aussi plus loin au chapitre 16. Elles regroupent, dans une perspecti que notre présentation rend un peu trop syncrétique, et où ne se reconnaitraient probablement pas les voisins que nous y plaçons arbitrairement, la lutte pour l'historicité de Touraine, les analyses post-modernes, sociétales, culturelles, et à un échelon plus élevé les analyses de Dupuy et de Giddens.
Les approches interactionnistes constituent le premier pas sur la route de l'appréhension des notions de base qui sous-tendent ces analyses et nous allons d'abord les présenter avant d'aller plus loin.
Elles vont, sur un premier point, différer profondément de celles examinées aux chapitres précédents. Elles ne vont plus en effet s'intéresser seulement au comportement d'un individu comme unité élémentaire d'analyse, celui-ci pouvant et devant se combiner en unités organisationnelles. L'objet de l'attention maintenant est l'interaction entre individus. La différence est d'importance. Toute proportion gardée, elles franchissent dans un domaine différent un pas identique à celui qu'avait proposé Commons dans son apport économique sur les organisations et qu'avait repris Williamson en faisant passer l'unité économique de base de l'action individuelle à la transaction. Ce sont maintenant les interactions réciproques d'individus en présence, en co-présence sera-t-il sount dit pour souligner l'importance du point, qui constituent le tissu social, et donc organisationnel.
L'interactionnisme constitue un courant théorique important de la sociologie et de la psychologie sociale. Fidèle à notre approche exposée plus haut, notre but n'est ni d'en exposer complètement les tenants et aboutissants, ni de nous livrer à une tentati d'épistémologie. Nous exposerons simplement les principaux points qui nous semblent utiles à une meilleure compréhension des organisations pour les sciences de gestion.





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