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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en ouvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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Le problème posé par la dématérialisation du capital

Le problème posé par la dématérialisation du capital
Le capital est l'élément le plus important dans une économie de marché. Il englobe l'ensemble des facteurs de production «commercialisables»1, et, par extension, l'argent susceptible de les acquérir, c'est-à-dire l'ensemble des sources marchandes de richesse et de productité des entreprises. C'est pourquoi l'évolution qui l'affecte avec sa dématérialisation est un événement majeur dont on n'a pas fini de prendre la mesure.
La notion de capital est cependant difficile à appréhender. Non seulement elle est très chargée d'idéologie - comme indiqué dans l'encadré ci-après - mais elle est surtout complexe car elle renvoie à deux dimensions intimement liées l'une à l'autre.
- Sur le économique, le capital représente l'ensemble des richesses investies dans une entreprise et qui lui permettent de produire d'autres richesses et/ou d'acquérir des revenus. C'est un moyen de production : une machine outil, par exemple, fait partie du capital d'une entreprise industrielle ;
- Mais le capital renvoie aussi, sur un plus général (notamment juridique), au mode particulier de propriété des entreprises : la propriété de ces moyens, bien sûr, le régime du pouvoir de décision, et celui subséquent de la répartition des revenus. Ainsi cette entreprise industrielle peut-elle être cotée en bourse et soumise aux OPA ou simple propriété familiale, ce qui renseigne sur le statut de son capital.
La première dimension recouvre globalement le terme comple d'actifs, dans une acception physique au départ, puis elle a été progressivement étendue à l'essentiel des dimensions financières qui sont des actifs sur d'autres entreprises2. Elle forme de ce fait le principal point commun entre le management et l'analyse économique. Quant à la deuxième dimension - que l'on sous-estime trop souvent - elle explique la structuration particulière des échanges de capitaux, sur un marché spécifique - le marché du capital -fortement régulé par la loi ou des autorités de régulation (type COB). On dit, dans ce cas, que le marché est institutionnalisé.

La difficulté d'aborder conceptuellement le capital
La difficulté d'appréhender le capital est une constante du débat théorique dans tous les domaines de l'économie et du management. Elle tient à toutes sortes de raisons :
-- des raisons idéologiques tout d'abord, puisque le mode de sa propriété a été longtemps contesté par le mouvement socialiste, particulièrement dans sa tendance marxiste. De ce fait, nombre de théoriciens ont cherché à employer la notion de capital dans un sens différent de celui que nous utilisons (excluant la dimension de sa propriété). Aujourd'hui, et même si le débat purement politique semble s'estomper, il a laissé de nombreuses traces chez certains théoriciens - même libéraux - qui ont du mal à considérer le capital comme élément intrinsèque de l'économie de marché (cf. P. Rosanvallon, notamment) ;
- des raisons purement théoriques, ensuite, puisque la dualité du concept de capital le rend incompatible avec l'épistémologie dominante dans les sciences humaines : l'indidualisme méthodologique. Ainsi le capital n'est-il perçu que comme facteur marchand de production par le courant néoclassique ou comme investissement par les keynésiens. Dans les deux cas sa dimension patrimoniale disparait ;
- des raisons historiques enfin qui touchent les disciplines de la gestion et sur lesquelles nous attirons l'attention du lecteur. Les meilleurs observateurs considèrent en effet que le management moderne s'est construit au travers d'un processus d'autonomisation s-à-s des propriétaires de l'entreprise (cf. A Chandler, la main sible du manager). C'est la raison pour laquelle nombre de théoriciens ont cru possible d'ignorer la dimension patrimoniale du capital dans leur analyse de la firme (lire à ce propos la brochure de M. Friedman : contre Galbraith).
Ainsi en est-il des théories de l'organisation qui ont posé la thèse qu 'il existait des lois de fonctionnement propres aux organisations, indépendamment de leur statut économique (Mintzberg - Crozier). Certes, les praticiens du management, y compris les financiers, ne sont pas allés aussi loin, mais comme on le verra aux chapitres 4 et 5, les courants managériaux dominant ces dernières années n'en témoignent pas moins d'un assez faible intérêt pour cette question. La question du capital sera cependant incontournable avec le processus de dématérialisation qui l'affecte. Et les faiblesses actuelles sur cette question, ne faciliteront pas l'action des praticiens.

On remarquera que cette sion du capital est largement inspirée de celle d'une richesse matérielle, facilement «cédable» et clairement distincte des productions qu'elle est sensée aider à réaliser. Cela se comprend pour des raisons édentes : ainsi, pour l'opinion dominante, l'image de référence a-t-elle longtemps été «la machine».
Il faut toutefois aller au-delà de l'édence : le terme «capital» est en effet un terme générique qui signale une forme d'homogénéité des différents capitaux utilisés par les entreprises. C'est dans ce sens que les économistes ont décrit le capital comme une réalité composée indifféremment de terres, d'immeubles ou de machines. Ils supposent par là que ces capitaux sont suffisamment proches pour autoriser un traitement homogène par le management des entreprises. C'est la raison pour laquelle la notion de capital risque d'être très fortement impactée par l'évolution que nous venons de noter vers la dématérialisation de l'actité. Il est important de comprendre pourquoi.



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