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ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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La vision morale du monde chez heidegger : une résurgence déniée

Afin de faire paraitre cette dimension éthique qu'on se propose d'analyser chez Heidegger, la Conférence de 1929 Was ist Metaphjsik ? et les textes qui y sont liés1 présentent l'intérASt de constituer, A  travers les retours successifs de Heidegger sur son texte de 1929, un précieux document sur les infléchissements, les déplacements, ou inversement, sur la continuité qui marquent l'itinéraire heideggerien. Or, du point de vue qui nous préoccupe (la présence d'une dimension éthique), que constatons-nous ?
Je ne ferai que mentionner brièvement l'état du problème en 1929 : l'ambiguïté de la conférence est en effet, A  cet égard, bien connue, souvent soulignée, et elle confère au texte sa valeur de charnière entre une première version de la pensée de Heidegger (Sein und Zeit, 1927) et une deuxième version qu'elle annonce de loin et qui ne se développera que peu A  peu, chez celui que l'on a appelé le - dernier Heidegger -. Ambiguïté, puisque d'un côté tout ce qu'il en est de l'homme (rapport A  l'étant, mode d'existence) est dit procéder de la révélation du Néant, de cet - Autre - dont la différence d'avec l'étant s'avérera la marque spécifique de l'Etre2, alors que d'un autre côté la manifestation de ce Néant semble liée A  un choix ou A  une décision qui appartiennent A  l'initiative non pas du Néant lui-mASme, mais du Dasein : car - le Néant nous est tout d'abord et le plus souvent caché dans son caractère originel - (en ce ilement du Néant s'annonce la pensée ultérieure du - retrait - et de - l'oubli de l'Etre -) ' et cela - par le fait que, de telle ou telle manière définie, nous nous consacrions pleinement A  l'étant. Plus dans nos activités nous nous attachons A  l'étant, et moins nous le laissons glisser comme tel, plus nous nous détournons du Néant -l. Et si c'est donc nous qui nous détournons du Néant (et non pas encore le Néant qui se retire), de mASme, pour que la possibilité, offerte au Dasein par l'angoisse, de laisser surgir le Néant, soit vérilement saisie, il faut que nous sachions affronter l'angoisse sans la fuir : - L'angoisse est lA . Elle sommeille seulement. Son souffle vibre continuellement A  travers le Dasein : au minimum, A  travers le Dasein de l'anxieux, et imperceptible pour les - oui, oui - et les - non, non - de l'affairé; bien plutôt A  travers le secret d'un Dasein replié sur soi-mASme; avec le plus de persistance A  travers celui dont le fond est audace -2. La manifestation du Néant semble donc, cette fois, procéder du mode d'existence (affairé ou audacieux) du Dasein ' mais la conférence maintient l'ambiguïté jusqu'au bout, puisqu'elle réaffirme nettement que - notre finitude est telle que précisément ce n'est ni par notre décret, ni par notre propre uloir que nous pouns nous mettre en la présence originelle du Néant -s. Ce qui n'empASche pourtant pas le texte de 1929 de se clore par l'énoncé des - taches - de la philosophie : - Voici qui est décisif : d'abord donner accès A  l'étant en totalité; ensuite lacher prise soi-mASme dans le Néant, c'est-A -dire s'affranchir des idoles que chacun possède et près desquelles chacun cherche ordinairement A  se dérober; enfin laisser cours aux oscillations de cet état de suspens, afin qu'elles nous ramènent sans cesse A  la question fondamentale de la métaphysique, celle qui extorque le Néant lui-mASme : pourquoi, somme toute, y a-t-il de l'étant plutôt que Rien ? -*. Il est clair qu'en l'indication de telles taches la décision, la capacité A  ne pas - se dérober - semblent installées en position de fondements pour la manifestation du Néant, qui sinon demeurerait caché. Aussi est-il difficile, ici, de ne pas parler d'une dimension éthique de l'entreprise : la décision, l'audace apparaissent comme ce que l'on valorise eu égard A  l'objectif posé (réaliser les possibilités fondamentales du Dasein), et si l'on définit l'éthique par le - point de vue des valeurs -, l'éthique ici n'est pas absente.
Il est vrai, toutefois, que la présence d'un tel point de vue éthique dans le texte de 1929 ne saurait vraiment étonner, aujourd'hui, le lecteur de Heidegger : on connait en effet la situation fort ambiguA« de Sein und Zeit et du premier Heidegger par rapport aux pensées de la subjectivité1, ne serait-ce que dans la mesure où le livre de 1927 installait le Dasein comme l'étant - A  questionner en premier - pour accomplir le projet d'ontologie fondamentale, comme si la référence A  l'homme ou la question de l'homme demeuraient encore privilégiées2; Heidegger lui-mASme reconnait d'ailleurs l'ambiguïté quand il écrit plus tard dans le Niets^che, A  propos de l'arrASt de l'entreprise de Sein und Zeit : - Cette interruption est motivée en ceci que sur le chemin où cette tentative s'est engagée, elle risque contre son gré de devenir A  son tour une consolidation de la subjectivité, et qu'elle en vienne A  entraver les pas essentiels -3. Il n'entre pas dans mon propos d'analyser ici ce par quoi Sein und Zeit devait apparaitre comme risquant de consolider la subjectivité : ce rappel d'une telle difficulté suffit pour que la présence d'une dimension éthique chez le premier Heidegger ne soit point trop déconcertante, et pour que, étant donné le projet qui est ici le nôtre (aperceir jusqu'A  quel point une pensée qui prétend sortir de la modernité et des doctrines de la subjectivité échappe A  la vision morale du monde), je laisse de côté le champ de ces premiers textes heideggeriens pour me tourner vers des écrits reconnus par leur auteur mASme comme ébranlant plus profondément les structures du discours métaphysique.
Qu'en est-il donc de l'éthique ultérieurement chez Heidegger, après ce qu'il est convenu d'appeler la Kebre, le - Tournant - ? Si nous continuons de suivre le fil conducteur de Was ist Meta-physik ?, nous constatons que la Postface de 1943, tout en marquant la lonté de rompre avec l'anthropologisme (donc avec la subjectivité, donc en principe avec l'éthique)1, maintient paradoxalement l'idée de tache et les connotations éthiques qui l'accomnent : - Il faut nous équiper pour l'unique disponibilité qui est d'éprouver dans le rien la vaste dimension ouverte de ce qui donne A  tout étant la garantie d'AStre -2, et en un tel équipement pour l'Etre il importe que - nous ne nous dérobions pas - devant l'angoisse ' ce qui requiert un - clair courage - et la - vaillance -, elle seule - capable de soutenir le rien -3. Ainsi, bien sûr, c'est l'Etre qui - revendique l'homme -, et non plus l'inverse, mais malgré tout rien n'est possible si - la pensée essentielle - ne - prASte attention - A  ce qu'il s'agit enfin, avec - insistance -, de penser. On lit de mASme dans le Prologue de 1949 que le dépassement de la métaphysique suppose - l'effort d'apprendre A  AStre enfin attentif A  l'oubli de l'Etre - pour parvenir A  insérer et A  - garder - dans la relation de l'Etre A  l'homme l'épreuve de l'altérité ou de la différence4. De telles formules, qu'il ne serait que trop facile de multiplier, ne peuvent plus AStre élucidées A  partir d'une insuffisante prise de conscience des - risques - de la subjectivité, puisque, dans les mASmes es où on lit ces appels A  l'effort, A  l'attention ou A  la vigilance, Heidegger indique mettre tout son soin A  - soustraire A  la subjectivité ()la détermination essentielle de l'homme -. Comment interpréter, cette fois, une mise en place de valeurs1, donc une dimension éthique, lA  où le projet explicite est de dépasser ce qui est diagnostiqué dans le mASme temps (la Lettre sur l'humanisme est de 1946) comme le soubassement de toute éthique, c'est-A -dire le point de vue de la subjectivité ? On it d'autant plus mal comment la question pourrait AStre esquivée que l'idée de tache et ses connotations demeureront présentes jusqu'aux ultimes textes, mASme quand, comme dans Gelassenheit, la pensée méditante refuse toute fondation activiste du devenir par la lonté conquérante de l'homme ' soit, pourrait-on dire, toute philosophie pratique de l'histoire de type fichtéen : - Nous ne dens rien faire, seulement attendre - ' inactivisme, donc, mais pour lequel il faut réussir A  - nous déshabituer du uloir -, A  - rester en éveil, préparés A  l'acquiescement -2. Si l'ouverture A  l'.. au séjour en lequel les étants sont présents (l'Etre), passe par un tel réglage des mours, en quoi n'assiste-t-on pas lA  A  une retombée dans tout ce que l'éthique a d'épigonal, c'est-A -dire la fondation de tout ce qui est et survient sur une capacité du sujet (avec, corrélativement, une représentation implicite de l'histoire, où la pratique humaine, ici certes purement - préparatoire -, mais néanmoins décisive, est ce qui rend tel avenir plus possible que tel autre) ?
La difficulté est, A  vrai dire, tellement évidente qu'elle ne pouvait échapper A  Heidegger. On s'en aperA§oit aisément A  sa pratique constante (et reprise par les disciples) de la dénégation : car, en toute rigueur, le rapport de l'homme A  l'Etre et A  l'histoire (ce qui revient au mASme puisque l'Etre est Histoire) ne peut se penser A  partir d'une quelconque fondation sur l'initiative du sujet; on doit donc, tout en produisant des énoncés portant en apparence la marque d'une vision morale du monde (puisque aussi bien, semble-t-il, on ne peut s'en passer), dénier qu'il en soit bien ainsi, reprendre constamment ce que l'on a pourtant énoncé. Deux exemples seulement d'une telle pratique de la dénégation :
' Dans la Lettre sur l'humanisme, Heidegger revient sur la notion de - déchéance - (Verfall) utilisée par Sein und Zeit pour caractériser le mode d'AStre du Dasein inauthentique, préoccupé exclusivement de l'étant et oublieux de l'Etre. On lit alors : - Le mot ne s'applique pas A  un péché de l'homme compris au sens de la philosophie morale, et par lA  mASme sécularisé, mais il désigne un rapport essentiel de l'homme A  l'Etre A  l'intérieur de la relation de l'Etre A  l'essence de l'homme -l. Soit, doublement, une déchéance qui n'en est pas une : premièrement, parce que cette déchéance n'est pas accidentelle au sens d'une faute, mais appartient A  l'essence mASme du Dasein; deuxièmement, parce que de cette déchéance l'homme n'est pas responsable (l'oubli de l'Etre est A  penser comme retrait). On parlera donc (pourquoi ?) de déchéance en dehors de - toute critique moralisante du Dasein quotidien -2, ce qui permettra de distribuer, jusque dans les derniers textes, l'humanité en - authentiques - et - inauthentiques -.
-' A propos, précisément, de l'oubli de l'Etre (- fondement -, qui n'en est pas un, de cette - déchéance - qui n'en est pas une), le Prologue de Was ist Metapbysik ? indique bien qu'il s'agit certes, de la part de la métaphysique, d'une - confusion permanente d'étant et d'Etre -, - mais cette confusion, il faut assurément la penser comme événement et non comme faute - ' car - elle ne peut aucunement air son fondement dans une négligence de la pensée ou dans une légèreté du dire -3. L'oubli n'en est donc pas proprement un (sinon la subjectivité se réintroduit comme fondement de ce qui est le sens de toute notre histoire), et corrélativement, si l'on pense l'histoire comme - déclin de la pensée -*, ce déclin n'en est pas un, puisqu'il - demeure encore malgré tout au niveau des cimes et ne sombre pas dans l'inférieur - : un déclin, mais non une décadence.
L'objectif de cette pratique de la dénégation est donc bien clair : expulser toutes les connotations moralisantes, incompatibles avec la visée de l'entreprise. Mais dans ces conditions pourquoi recourir A  un cabulaire dont la coloration éthique est si accentuée ? Pourquoi donner au propos une dimension éthique si c'est pour aussitôt la dénier ? Pourquoi ce retour du Sollen, du deir-AStre, d'un fichtéanisme dénié ?



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