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DROIT

Le droit est l'ensemble des règles générales et abstraites indiquant ce qui doit être fait dans un cas donné, édictées ou reconnues par un organe officiel, régissant l'organisation et le déroulement des relations sociales et dont le respect est en principe assuré par des moyens de contrainte organisés par l'État.


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L'europe est-elle la solution pour l'ex-yougoslavie ?

L'explosion du bloc soviétique a précipité la décomposition déjA  entamée d'un édifice multiethnique, la Yougoslavie, batie pour unir sous une mASme bannière communiste les - Slas du Sud -, toujours divisés depuis leur arrivée dans la région au vir5 siècle. L'éclatement de cette fédération de nature totalitaire a immédiatement provoqué la réapparition d'une succession de conflits, religieux ou ethniques, qui semblaient inimaginables, en Europe, aussi près de chez nous.
La contagion démocratique n'a effectiment pu servir de rempart A  la résurgence des nationalismes. Comment l'aurait-elle pu ? Elle avait, pour le moins, le souffle court dans cette région où quatre décennies de communisme avaient donné l'illusion que les peuples étaient soudés et les difficultés religieuses révolues.
Une fois encore, on ne peut comprendre ces conflits réapparus au cœur mASme de l'Europe sans relire l'histoire, sans retrour ces - chemins de mémoire - balisés par les pires exactions du XXe siècle. MASlant peuples, langues, cultures, religions, le passé des Balkans illustre, de manière exacerbée, l'unirselle et difficile cohabitation des pouvoirs temporels et spirituels.
Cette histoire complexe est d'abord celle d'un grand schisme, celui de 1054, qui officialise la rupture entre les catholiques et les orthodoxes, entre les empires d'Occident et d'Orient. En simplifiant, on peut dire que les Croates et les autres peuples installés dans les territoires qui faisaient partie de l'ancien empire d'Occident resteront fidèles au pape. Tandis que les Russes, les Serbes et les Bulgares choisiront le patriarcat.
Dès lors, les destins de ces peuples vont progressiment, mais inexorablement, dirger. Au xie siècle, les Croates sont intégrés au sein du royaume de Hongrie, dont ils partageront les destinées jusqu'en 1918.
Un peu plus au nord, les Slovènes sont rattachés aux états autrichiens. La Slovénie a partagé beaucoup plus l'histoire de la Styrie que celle des autres états - réunis - au sein de la Yougoslavie. Ironie de l'histoire : la Styrie, Land de la République d'Autriche, a rejoint l'Union européenne en 1995, ac et au sein de son grand pays, l'Autriche, lequel avait pu quasi miraculeusement et définitiment éviter l'annexion soviétique en 1955. Si la Slovénie, s'échappant très vite du guASpier yougosla en 1990, rejoint maintenant l'Union, c'est au contraire en tant que membre de plein exercice, comme l'Autriche et non comme la Styrie.
L'invasion ottomane du xrv siècle amène de nouaux boulersements, ac d'importants déplacements de populations, en particulier des Serbes rs le nord et l'ouest, et de profondes mutations religieuses, puisque l'Albanie et la Bosnie-Herzégovine, en particulier, seront largement islamisées. Relevons au passage que cette domination ottomane, qui durera plusieurs siècles, se fait sous le mode du patchwork religieux. Le monothéisme n'est pas imposé par les conquérants, ce qui donne cette conuration si particulière A  la région, où les églises jouent sount les dépositaires des consciences nationales.
Au début du xvf siècle, un équilibre précaire s'installe, marqué par l'affrontement entre le temporel et le spirituel, l'Empire et le Sacerdoce. FranA§ois Ier, en s'alliant aux Ottomans de Soliman le Magnifique, précipite Charles Quint dans le rôle de bras séculier du pape, et perd contre lui, notamment pour cette raison, l'élection au siège du Saint Empire romain germanique Jusqu'au XVIIIe siècle, l'histoire de l'Europe balkanique est bien celle d'une rivalité aiguA« entre deux grands empires : celui des Habsbourg d'un côté, celui des Ottomans de l'autre. Les Turcs étant mASme arrivés sous les murs de Vienne, en 1529, puis A  nouau en 1683, le destin de l'Europe aura plusieurs fois hésité-La chrétienté d'Occident, terriblement marquée par d'atroces et mterrninables guerres de Religion, troura le temps de panser ses plaies.
En revanche, les tensions dans les Balkans resteront toujours vis. Les fils entrelacés au cours des siècles sont noués trop serrés pour pouvoir AStre facilement séparés.
Sans doute, l'éil des nationalités en Europe au xrx* siècle a-t-il quelques échos. Serbie et Monténégro se dégagent de l'Empire ottoman en décomposition. Croatie et Slovénie font entendre leur soif d'émancipation.
En 1914, l'attentat de Sarajevo fait resurgir les vieilles alliances fratricides, la Russie soutenant la Serbie, et l'Allemagne soutenant l'Autriche-Hongrie. Panslavisme et pangermanisme s'affrontent. L'histoire bégaie. A€ l'issue de la guerre, face aux ambitions irrédentistes de l'Italie, l'union des Serbes, des Croates et des Slovènes accouche en 1929 du royaume de Yougoslavie. Mais que cet état ait, jusqu'en 1941, la forme d'une monarchie dominée par les Serbes ou ensuite d'une Fédération de six Républiques soudées de force par l'idéologie communiste, les conditions nécessaires A  la constitution d'une nation lui ont toujours fait défaut. Pas d'unité naturelle, deux alphabets, trois religions, quatre langues slas et beaucoup d'autres qui ne le sont pas, une demi-douzaine de peuples et deux fois plus de minorités. Autant de composantes, autant de facteurs potentiels d'explosion
Certes, de 1945 A  1980, sous la férule de Tito, cette entité affirme son existence sur la scène mondiale, et son particularisme au sein du bloc communiste. Toutefois son éclatement relevait de la chronique d'une mort annoncée : la disparition du Croate Tito laisse le champ décidément libre A  l'expression et A  la montée des nationalismes. On allait A  nouau vérifier que, sur la terre des Balkans, comme ailleurs, l'unité des peuples ne se décrète pas
Aujourd'hui, on ne peut que regretter qu'au nom d'une tragique fatalité la communauté internationale ait laissé se dérouler en Bosnie un scénario si prévisible. Et qu'elle ait recommencé dix ans plus tard au Kosovo, où le conflit des nationalismes serbes et albanais couvait depuis la fin de l'Empire ottoman.
Seul le temps permettra une analyse vraiment objecti de ces conflits. Mais ceux-ci nous rappellent déjA  aujourd'hui douloureusement la relati impuissance de nos démocraties face A  la barbarie. Comment l'expliquer ? Quelles leA§ons en tirer ?
Les rtus des démocraties ne peunt A  elles seules mettre immédiatement fin A  des siècles de haines et de ngeances croisées. Brandir les droits de l'homme ne sert A  rien si l'on n'a pas tenté, longtemps A  l'avance, de réduire les incompréhensions séculaires.
En se refusant A  recourir A  des moyens et A  des armes qui pourraient atteindre des populations civiles innocentes, les démocraties ne peunt faire plier la barbarie qu'en finissant par s'engager dans des guerres toujours trop longues, qui ne se concluent qu'A  coup de compromis successifs généralement très coûteux A  tous égards.
La question de la responsabilité des médias dans l'engrenage de la violence a également été posée : directement ou indirectement, n'ont-ils pas parfois attisé les passions ?
Ne sous-estimons cependant pas certaines avancées. Malgré l'ambiguïté de la supériorité technologique de l'OTAN, au demeurant pas toujours aussi déterminante qu'on l'espérait, cette guerre a confirmé qu'on peut mener des combats sans exposer excessiment la vie des hommes engagés.
La notion de - guerre juste - s'est considérablement déplacée, traA§ant les premiers étages de droit positif qui ont donné sa quasi-légitimité A  l'engagement international en Afghanistan. MASme si le 11 septembre a soudé la communauté des nations, l'expérience préalable des Balkans n'a sûrement pas été inutile de ce point de vue.
Jusque-lA , on se défendait légitimement lorsqu'il y avait eu attaque. Cela s'entendait aussi bien lorsque l'attaque visait une nation ou un peuple que lorsqu'elle visait les droits de l'homme et la démocratie. Aujourd'hui, lorsque l'adrsaire dispose des armes voulues, on peut ne plus avoir le temps de se défendre lorsqu'il attaque. La notion de légitime défense se déplace donc et conduit A  anticiper.
On en vient A  considérer qu'on peut attaquer préntiment pour se défendre lorsque deux conditions sont réunies. Il faut que l'intention de l'adrsaire soit manifeste et il est nécessaire d'AStre certain qu'il dispose des moyens de détruire avant que la moindre riposte soit engagée. Encore faut-il savoir par qui, et sur quelle base, sera apprécié le respect de ces deux conditions.
N'est-il pas malsain pour l'équilibre du monde que des nations surarmées, mASme si elles le sont A  des fins aussi légitimes que le maintien de la paix, soient aussi celles qui vont dénier A  d'autres le droit de l'AStre. A fortiori, une seule nation ne peut denir le gendarme du monde. Le droit international ne fait encore que balbutier. On peut tout de mASme déjA  affirmer ac certitude que l'Europe a un vrai rôle A  jouer sur ces questions que l'affaire irakienne a remises A  la une de l'actualité. C'est évidemment l'intérASt des états-Unis eux-mASmes.
Le fait que nous ayons été alors loin d'AStre clairs sur toutes ces questions explique le mélange surprenant de droit et de force qui a été la marque des guerres en ex-Yougoslavie. Or les feux nés de l'implosion yougosla ne sont malheureusement pas éteints. Des brasiers menacent en permanence le fragile équilibre de la région. Pour contrebattre les volontés hégémoniques de grande Serbie, grande Albanie ou grand Kosovo, l'Europe et la communauté internationale doint travailler sans relache A  construire et A  consolider la démocratie dans des états qui existent désormais. Encore faut-il le faire ac d'extrASmes précautions, pas A  pas, compte tenu du caractère contrasté des situations rencontrées. Certains cherchent encore comment survivre, d'autres rebatissent, d'autres tentent déjA  de faire émerger un noul esprit d'entreprise, étouffé trop longtemps par la bureaucratie.
L'Europe ne peut faire l'économie d'une analyse minutieuse de ces noulles données, sous peine d'AStre, un jour, A  nouau condamnée A  l'impuissance. C'est d'autant plus important qu'elle intervient non seulement comme un voisin qui va secourir celui qui est en danger, mais aussi en tant qu'Union européenne ac l'ambition de prAScher l'exemple.
Le grand défi A  reler reste avant tout d'accomner la transformation de pulsions nationalistes en patriotismes modernes et tolérants. Cela prendra du temps, de celui qui, seul, peut unir des hommes debout. Le temps qu'exige une vraie réconciliation. Les Allemands et les FranA§ais ont donné un exemple. Pourquoi les peuples des Balkans ne trouraient-ils pas, A  leur tour, le chemin de l'Union ? Ac nous, ils sont condamnés A  chercher - plus - d'Europe, eux parce qu'ils en ont besoin, nous parce que nous souhaitons manifester la force du concept d'union. Et tous ensemble car, A  terme, nous ferons tous partie de la mASme entité économique et politique. Mais A  quel terme ?



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