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ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Autriche - l'identité d'un petit etat au passé glorieux

La question de l'identité
Le cheminement de l'Autriche rs un Etat constitutionnel moderne est forcément long et difficile, parce que la question fondamentale de la création d'une noulle identité nationale y a joué un rôle décisif. Avant 1918, l'Etat autrichien fut un principe dynastique, parfois mASme un concept intellectuel. Après 1918, la patrie autrichienne et son identité devinrent quelque chose de vague, de fragmenté, nationalement ou internationalement orienté rs l'extérieur, quelque chose pour quoi il fallait se battre et pour quoi on s'est effectirnent battu dans le conflit qui a suivi ac l'identité nationale, les grands facteurs historiques, la culture, les traditions populaires et la langue.
Selon les observations du groupe d'experts, la question de l'identité nationale et de la recherche d'une identité influe assez nettement sur la politique culturelle en Autriche. La -conscience autrichienne- a, comme le prount les résultats de l'enquASte mentionnée plus haut, acquis aujourd'hui des contours clairs et une substance solide. Etant donné l'histoire tourmentée de ce -petit pays au passé glorieux-, où les boulersements les plus récents ont eu lieu il n'y a pas si longtemps, ce fait est des plus significatifs et en fin de compte étonnant. Dans ce contexte, il est important de savoir quelle est la contribution de la culture et notamment de la politique culturelle, A  cette recherche d'identité parce que l'évolution est loin d'AStre achevée, et qu'elle a mASme trouvé une noulle actualité ac la question de l'intégration européenne. En outre, les dangers liés A  la recherche d'une identité nationale -tout particulièrement si celle-ci s'exprime en termes de culture - se manifestant une fois de plus, lorsque l'on obser les effets catastrophiques des récentes poussées de nationalisme dans différentes régions de l'Europe.
Les experts seront interrogés sur le rôle et l'influence de l'art par rapport au problème de l'identité. Ils sont tombés d'accord pour estimer que l'identité artistique ne peut jamais se er A  l'identité nationale, car l'autonomie artistique constitue toujours un problème davantage individuel que collectif. Or l'individualité est forgée par des relations sociales, professionnelles, mais aussi régionales, nationales et transfrontalières bien déterminées. Les rapports qu'elle entretient ac son pays - qu'ils soient ressentis de manière positi ou négati - déterminent donc, dans une certaine mesure, l'ouvre de tout créateur artistique. A l'inrse, les créateurs culturels peunt - sciemment ou inconsciemment - apporter leur contribution A  la recherche de l'identité nationale, fût-ce en ne faisant que refuser le statu quo: l'Autriche dispose de nombreux exemples - de Karl Kraus jusqu'A  Thomas Bernhard, en passant par Ingeborg Bachmann et Peter Handke - d'une contestation de la demande exprimée par la société bourgeoise.
Tandis que le rôle de l'art par rapport A  la recherche de l'identité nationale est ambigu, il semble plus facile de définir la mission de la politique culturelle dans ce contexte, au moins lorsqu'il s'agit d'un pays qui - c'est le cas de l'Autriche - se perA§oit comme un petit pays moderne A  structure fédéraliste. Soutenir et favoriser la vie culturelle dans toute sa dirsité est sans doute le meilleur moyen de promouvoir une certaine identité nationale. Le groupe d'experts est arrivé A  la conclusion que la politique culturelle autrichienne est loin d'avoir atteint un tel objectif. Comment cela s'explique-t-il, vu l'image de -nation culturelle par excellence- qu'a l'Autriche A  l'étranger.
Ce qui frappe A  première vue l'observateur étranger dans le domaine de la culture, c'est, d'une part, l'importance considérable accordée A  de grandes ures historiques - avant tout Mozart et Haydn - dans les programmes culturels et, d'autre part, aux grandes institutions culturelles telles que le Burgtheater, le Staatsoper et le Festival de Salzbourg, qui doint aussi beaucoup A  leur rayonnement international. Les unes et les autres contribuent sans doute A  forger et conforter l'image de nation culturelle - mASme auprès d'observateurs éclairés et critiques - mais elles pèsent en mASme temps de tout leur poids matériel et moral.
Ces faits montrent clairement que le poids de l'histoire imprègne non seulement la conscience de l'Etat, les structures, les institutions et les processus politiques, mais aussi la conscience culturelle. Cela ne vaut pas uniquement pour les grandes personnalités et institutions historiques. A la question, sount posée au cours des interviews, de savoir ce qui pouvait AStre appelé -typiquement autrichien- dans la création culturelle autrichienne, le groupe d'experts a rarement obtenu une réponse bien argumentée. Au contraire, c'est une relation mal analysée vis-A -vis de la -culture allemande- qui s'est faite dans plusieurs cas. On déplorait notamment la dépendance considérable - tout particulièrement dans l'édition - vis-A -vis des maisons allemandes. Il semble que les réalisations culturelles actuelles de l'Autriche soient A  peine connues des contemporains A  l'intérieur et A  l'extérieur des frontières nationales. De nombreux créateurs culturels, de grands artistes, ne sont pas reconnus en tant qu'Autrichiens A  l'étranger, où un grand nombre d'entre eux vint et travaillent.
Aujourd'hui, sous l'influence des médias, de nombreuses personnalités de l'unirs culturel deviennent la propriété de la masse de consommateurs de culture. Mais, dans le cas de l'Autriche, il faut aussi souligner dans ce contexte le phénomène particulièrement marquant de la dissolution de la nation dans ce qu'il est connu d'appeler l'aire germanophone. C'est un destin que de nombreux artistes autrichiens partagent ac leurs collègues suisses. Il y a des années, Ingeborg Bachmann déplorait l'évolution rs une langue allemande unifiée.
Ces manifestations d'-Anschluss culturel- (voir l'article d'Alfred Mis-song dans le journal Le Monde du 27 février 1993) ne méconnaissent pas seulement le cours de l'histoire et le fait que l'Autriche est depuis longtemps un Etat autonome, ils rendent difficile la consolidation de son identité culturelle. Contrairement au moument de la -francophonie-, aux racines historiques et politiques tout autres, qui se manifeste comme un lien positif, l'idée d'une nation culturelle allemande est on ne peut plus problématique. Germanisme n'est pas équivalent de francophonie; il s'agit d'un concept historiquement difficile, mal employé, que les Etats culturels modernes A  populations germanophones ont depuis longtemps laissé de côté.
Le groupe d'experts s'est demandé A  ce propos, si l'Autriche était suffisamment ourte sur le culturel, autrement dit, et cela est important pour une politique culturelle moderne, si elle sait qu'elle peut continuer de délopper et de renforcer sa propre identité en la confrontant A  d'autres cultures. Or, la prédominance de certaines attitudes et processus de décisions - qui seront traités plus en détail aux chapitres suivants - dans la politique culturelle ont conforté le groupe d'experts dans sa conviction qu'il y a lA  une carence évidente.
Il est un domaine où le groupe d'experts a vérifié cette thèse: la musique. Les aspects modernes de la musique semblent insuffisamment pris en compte dans l'aide A  la culture. Les éléments novateurs, tels que des commandes spécifiques, font défaut, ont confirmé plusieurs interviews. Par contre, on constate une nette domination des éléments classiques. La vie musicale semble largement standardisée, très stéréotypée, peu dynamique. Or la norme peut avoir un effet paralysant. Les nouaux courants ne semblent guère intéresser le public autrichien, qui est essentiellement conservateur. Toute confrontation - qui ne peut AStre que féconde - de la musique traditionnelle et des formes musicales noulles semble par ailleurs absente des élissements de formation musicale, y compris les écoles supérieures. Les interprètes de premier jouent avant tout les ouvres traditionnelles. De mASme, les autorités chargées de promouvoir la musique prennent peu de risques et s'adaptent, en général, au goût du grand public, notamment A  celui des touristes étrangers.
Ces observations ont conduit le groupe d'experts A  une autre conclusion importante. Le sentiment d'une identité culturelle nationale, c'est-A -dire la volonté de promouvoir les créations contemporaines dans toute leur dirsité au lieu de ne promouvoir que le patrimoine culturel témoignant de la gloire de l'Autriche, ne semble guère influencer, et a fortiori de faA§on décisi, les objectifs de la politique culturelle de l'Etat.
Cette affirmation peut AStre prouvée par différents exemples et constitue l'une des principales thèses des chapitres suivants du présent rapport. La dimension culturelle de l'identité nationale ne s'est apparemment pas déloppée pleinement en Autriche; pour l'observateur étranger critique, l'Autriche donne, parfois, l'impression d'AStre encore très loin de la conscience collecti de son identité de petit Etat moderne et neutre. A cet égard, les grands boulersements internus au cours des dernières décennies, dans le domaine politique et social, semblent avoir laissé des traces. La survivance de structures et de valeurs traditionnelles est très nette au sein de l'administration chargée de la culture, comme nous le montrerons plus en détail ci-après, où les fonctionnaires continuent de tirer profit de la foi traditionnelle dans la hiérarchie et l'autorité.
L'Autriche était cependant, jusqu'A  une date récente, dans une position géopolitique marginale qui fait ressortir de faA§on plus pathétique encore le caractère tronqué de l'ancien grand empire. La renaissance d'une Europe des grandes régions - l'Europe occidentale, centrale et orientale - pousse le petit pays qu'est l'Autriche A  retrour ou A  redéfinir son rôle de foyer culturel, renforcé par l'existence de la métropole historique de l'Europe centrale qu'est Vienne, sans pour autant perdre de vue, comme nous rrons ci-après, la structure fédéraliste du pays et la nécessité d'une certaine régionalisation. Cet important défi a des répercussions sensibles notamment sur le culturel, dans un pays qui n'a pas encore surmonté complètement les suites des mutations subies au cours de la première moitié de ce siècle et A  propos duquel Friedrich Heer, historien et éditeur autrichien, affirme: -Il n'y a pas d'autre entité historique en Europe [] dont la nature soit si étroitement liée aux problèmes d'identité de ses citoyens que l'Autriche.-



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