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ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Les problèmes tenant au concept

Le mot pritisation lui-même évoque malheureusement des images issues d'un ste répertoire et provoque des malentendus, une polarisation hative et de vifs débats qui restent le plus souvent à côté de la question. Certains devinent derrière ce mot un complot visant à restaurer un marché complètement libre, sous-entendu celui du renard dans le poulailler, l'exploitation des faibles et la survie des plus aptes. D'autres l'interprètent comme une attaque contre le gouvernement et ce qu'il a fait ; les bénéficiaires immédiats des programmes gouvernementaux, fonctionnaires compris, sont donc en droit de défendre leurs intérêts en attaquant la pritisation. D'autres encore sont irrités par ce mot qu'ils considèrent comme une agression contre les idéaux qu'ils chérissent. Le mot public signifie pour eux fraternité, partage et communauté, et ils interprètent à tort privé comme la négation de ces grandes leurs.
De nombreux responsables publics du monde entier m'ont dit, fort irrités, qu'il faudrait trouver un autre mot. Certes, l'administration Reagan a d'abord employé l'euphémisme augmentation de la productivité pour atténuer le réflexe d'opposition des salariés, et le terme technique souvent utilisé dans les milieux des municipalités est fournisseurs de seconde source. En fait, c'est moi qui leur ai proposé cette circonlocution pour éviter l'emploi de pritisation.
Un autre problème propre à la pritisation tient aux motitions qui animent certains de ses partisans. Ils s'emparent de la pritisation en guise de prétexte ou de mécanisme pour éliminer les biens indispensables, dans lesquels ils prétendent voir des biens privés (voir chapitre 3) qui ne devraient donc pas être fournis par des moyens collectifs mais qu'on devrait laisser au marché le soin de distribuer. Pour le grand public, cela ressemble fort à une attaque mesquine, inhumaine, insensible, contre les laissés-pour-compte de la société.
De leur côté, certains avocats des nécessiteux imputent une telle attitude à quiconque propose des dispositifs pritisés pour des services publics. Ils le font surtout par ignorance. Les développements des chapitres précédents devraient à présent avoir bien éli que la décision qui porte sur les biens à fournir aux frais de la collectivité est totalement distincte de celle qui porte sur les dispositifs à employer pour distribuer ces biens. Les pauvres peuvent largement profiter de la pritisation, comme on l'a montré à de nombreuses reprises. Les bons de fourniture, par exemple, peuvent leur procurer une plus, grande dignité, plus de choix et un sentiment plus profond de responsabilité individuelle. Sans nul doute, les légitimes aspirations sociales qu'on ait autrefois crues réalisables seulement par voie de collcctivisation se sont révélées trompeuses et pourraient être satisfaites par une administration moins puissante mais meilleure, grace à la pritisation. La pritisation peut être profondément bienveillante et humaine.
Tel est le paradoxe fondamental : la pritisation en tant que moyen peut être utilisée efficacement par l'État-providence lui-même, mais la pritisation en tant que fin est incompatible avec lui. Ainsi, même les pays socialistes (tels que l'URSS et la Chine au milieu des années 1980) se sont tournés vers la pritisation en y voyant un moyen pragmatique d'améliorer leur économie et donc le niveau de vie de leur population ; mais pour les socialistes anachroniques qui continuent d'exalter le rôle de l'État, la pritisation est une malédiction.
Le même paradoxe explique pourquoi certains partisans de la pritisation en désavouent d'autres : ceux qui ne jurent que par un gouvernement beaucoup moins puissant ne veulent favoriser que les dispositifs de marché, de bénévolat et d'autoproduction, en s'opposant souvent à ceux qui défendent aussi les dispositifs d'adjudication, de bon de fourniture et de concession, dans lesquels le gouvernement joue un grand rôle. Pour les premiers, seuls le retrait de l'État et la vente de ses avoirs constituent une vraie pritisation ; la contractualisation mérite à peine d'être englobée dans ce concept. Mes écrits précédents ont parfois été critiqués précisément pour cette raison.
Un phénomène sémantique analogue peut être observé dans les pays de forte tradition socialiste. Comme la contractualisation y est tout de même fréquente, les gardiens de la flamme ne la considèrent pas comme une forme de pritisation. Cet aveuglement sélectif leur permet de préserver leur pureté idéologique sans relacher leur vigilance à rencontre de ce qu'ils considèrent comme la « vraie » pritisation, c'est-à-dire la dénationalisation.



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