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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Les analyses théoriques de la crédibilité monétaire et les justifications de l'indépendance des autorités monétaires

Les analyses de Kydland et Prescott (1977), prolongées par Barro et Gordon (1983), reprennent l'idée selon laquelle, pour asseoir la crédibilité d'une politique monétaire, les règles sont préférables au pouvoir discrétionnaire (rules rather thon discrétion) '. En effet, l'efficacité de la politique de lutte contre l'inflation dépend fortement des anticipations des agents, de la manière dont les pouvoirs publics réussissent A  les convaincre de leur détermination dans la lutte contre l'inflation. Le cadre théorique est défini par des courbes de Phillips de courte période et une courbe de Phillips verticale A  long terme. A€ court terme, la politique de relance peut faire reculer le chômage, A  condition toutefois de ne pas avoir été anticipée par les agents économiques. Mais cet effet est purement transitoire, puisque l'économie retrouve assez te le taux de chômage naturel, mais avec un taux d'inflation plus élevé. L'analyse théorique pose un - jeu - A  deux joueurs.
D'un côté, le décideur monétaire n'aime ni le chômage, ni l'inflation. Pour lutter contre le chômage, il n'a d'autres solutions que l'- inflation surprise -, du moins tant que le - gain - qu'il retire d'un taux de chômage plus faible ne s'accompagne pas d'une - perte - supérieure, due A  un taux d'inflation plus élevé. Le décideur monétaire cherche A  lutter contre le chômage par le biais d'une relance-surprise, non anticipée par les agents économiques.
De l'autre côté, les agents privés peuvent neutraliser l'effet de la relance surprise par une action A  la hausse sur les salaires et les prix ; ils s'efforcent de déjouer une éventuelle inflation surprise et, refusant de voir leur pouvoir d'achat reculer, ils tentent de rélir l'équilibre réel antérieur par une augmentation de leur revenu. S'ils anticipent une volonté de relance de la part des pouvoirs publics, ils vont, de ce fait mASme, la neutraliser, puisque la relance repose sur l'effet de surprise.
Si ce jeu pervers se produit, l'inflation s'est accélérée sans que le chômage n'ait diminué ; la situation globale a empiré. D'où le paradoxe : le décideur politique cherche A  améliorer le bien-AStre par une inflation surprise, mais les agents privés, connaissant cette tentation, anticipent un taux d'inflation assez élevé pour déjouer les tentatives d'inflation surprise. Le décideur monétaire est, faute d'une crédibilité suffisante, incapable de convaincre les agents privés de sa volonté de lutter contre l'inflation, et de son inflexibilité face A  la tentation d'une inflation surprise ; il est alors condamné A  un taux d'inflation élevé, parce que les agents privés connaissent son penchant A  recourir A  une inflation surprise.
Comme toute politique monétaire expansionniste aboutit, en dernière analyse, A  un taux d'inflation plus élevé et n'a pas d'effets réels dans le long terme, il faut trouver un moyen de persuader les agents que le décideur politique ne va pas - succomber A  la tentation - de l'inflation surprise. Ces analyses débouchent sur des recommandations qui sent A  renforcer la crédibilité de la politique monétaire. Le détenteur du pouvoir monétaire étant dans l'incapacité de rendre crédibles ses engagements monétaires, certains dispositifs peuvent alors renforcer la crédibilité monétaire. Selon Giavazzi et ano (1988), l'appartenance A  une zone de parités fixes, telle que le SME, est, pour les pays A  hauts taux d'inflation, le moyen d'augmenter le coût de l'inflation et, par ce biais, de rendre plus crédible leur volonté de lutter contre la hausse des prix : si la monnaie appartient A  une zone de parités fixes, une hausse de prix supérieure A  celles des partenaires commerciaux engendre une dégradation du solde commercial, qui ne peut AStre enrayée que par une dévaluation. Dès lors, l'appartenance A  une zone de parités fixes augmente le coût de l'inflation. Pour les agents économiques, le choix de l'appartenance A  un SME arrimé sur une monnaie forte rend donc l'engagement de lutte contre l'inflation plus crédible. De la mASme faA§on, la théorie aboutit A  l'idée, somme toute assez simple, selon laquelle les agents économiques seront d'autant plus facilement persuadés de la volonté des décideurs de lutter contre l'inflation qu'ils estimeront que ces décideurs sont peu enclins A  la lutte contre le chômage. Des organes monétaires indépendants, peu sensibles aux pressions politiques, des décideurs choisis pour leur - conservatisme - sont autant de gages de crédibilité : l'indépendance des autorités monétaires et le choix d'un dirigeant de Banque centrale plutôt conservateur rendent plus crédible la volonté de lutte contre l'inflation. C'est ainsi que, selon Rogoff (1985), le choix d'un dirigeant de Banque centrale conservateur est de nature A  inciter les agents privés A  former des anticipations inflationnistes : - La société peut quelquefois avoir intérASt A  choisir un banquier central qui ne partage pas les valeurs objectives de la société, mais accorde plutôt une pondération trop forte A  la silisation du taux d'inflation plutôt qu'A  la silisation du chômage. -
Pourtant, le modèle de Barro-Gordon repose sur deux bases très discules : l'hypothèse de chômage naturel et le conflit de fonction d'utilité entre le décideur public et le secteur privé. Selon l'hypothèse de chômage naturel, la politique monétaire n'a d'effets sur la production et l'emploi que dans la courte période, et toute politique monétaire active a pour seul effet d'augmenter le taux d'inflation sans réduire pour autant le taux de chômage ; or, il est raisonnable de penser qu'il existe encore aujourd'hui, mASme sous une forme atténuée, un arbitrage inflation/chômage. Par ailleurs, on peut se demander, d'un point de vue purement logique, pourquoi, dans ce modèle, le décideur public s'évertue A  lutter contre le chômage, alors qu'il sait que cette quASte d'une réduction de chômage par de l'inflation surprise est vaine.
La limitation des pouvoirs discrétionnaires en matière monétaire trouve un fondement théorique dans des modèles qui, se référant A  la théorie du chômage naturel, considèrent qu'une politique monétaire expansive ne peut avoir d'effet durable sur la croissance et l'emploi. On doit noter que cette attention croissante pour les mécanismes de réputation et de crédibilité s'inscrit dans un contexte historique dans lequel la liberté de circulation des capitaux et l'importance des fluctuations des marchés font jouer un rôle déterminant A  l'interprétation par les marchés des signaux émis par les pouvoirs publics (Bismut et Pisani-Ferry, 1994). La réglementation des actités de l'état est le corollaire d'une influence accrue des marchés, en l'occurrence des marchés financiers.



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