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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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ChÔmage - l'affrontement des modÈles

ChÔmage - l'affrontement des modÈles
Traditionnellement, deux modèles s'affrontent dans l'explication du chômage. Pour les uns, il provient des rigidités qui pèsent sur le marché du travail, pour d'autres il est dû aux insuffisances de la croissance. Face à la persistance du chômage de masse, des théories récentes ont tenté d'affiner ces modèles, voire de les intégrer.

LA GRAVITÉ des problèmes sociaux suscités par le chômage au cours des deux dernières décennies a alimenté nombre de recherches en économie (1). L'accumulation des études n'a pas réduit les affrontements théoriques, mais elle a cependant permis d'approfondir les analyses concurrentes.

Aux sources du chômage : trois modèles
Jusqu'à la rupture de croissance internue au milieu des années 70, trois approches théoriques se confrontaient pour rendre compte du chômage : néoclassique, marxiste et keynésienne. Pour l'analyse néoclassique, le marché du travail assure l'équilibre de l'offre et de la demande, dès lors que sont respectées les conditions de la concurrence pure et parfaite (2). Pour les entreprises, plus le salaire est élevé, plus leur demande de salariés diminue. L'offre de travail des ménages augmente en fonction du salaire (3). Dans ces conditions, l'intersection entre les courbes d'offre et de demande détermine les niaux d'équilibre du salaire et de l'emploi. A l'équilibre, il ne peut donc y avoir de chômage. Ou plutôt, il ne peut exister qu'un «chômage volontaire» : celui de personnes n'acceptant pas de travailler pour le taux de salaire d'équilibre. Dans ce cadre, comment expliquer le «chômage involontaire» (celui de travailleurs acceptant le salaire du marché mais ne trouvant pas d'emploi) ? Tout simplement par le fait que les conditions de la concurrence pure et parfaite ne sont pas respectées.
L'analyse du chômage proposée par les marxistes est toute différente. L'explication est centrée sur le processus d'accumulation du capital qui commande le niau d'emploi. La mise en valeur du capital suppose une pression permanente sur les salaires. Cette pression est notamment assurée par la présence d'une «armée de réser industrielle» : les chômeurs et travailleurs précaires installés à la marge du marché du travail. Cette réser est constamment réalimentce par les formes de la croissance capitaliste : destruction des activités précapitalistes, abaissement du taux de salaire qui impose le travail des femmes et des enfants, mécanisation qui supprime des emplois. Elle est périodiquement amplifiée par les crises cycliques de l'accumulation. La troisième analyse traditionnelle du chômage est celle proposée par Keynes. Elle s'oppose à la conception néoclassique de l'équilibre du marché du travail. Il n'existe aucune raison pour que le niau d'activité assure automatiquement le plein emploi. La situation la plus courante serait même celle «d'équilibre de sous-emploi » où la machine économique tourne sans employer tous les travailleurs disponibles. Seule l'interntion publique qui stimule l'activité en agissant sur la demande solvable permet de garantir la réalisation du plein-emploi. Telles étaient donc, jusqu'au début des années 70, les interprétations dominantes du chômage. Mais l'apparition d'un chômage massif dans les économies capitalistes a conduit, au cours des vingt dernières années, à un réexamen des analyses. Ce réexamen s'est opéré dans deux directions : d'une part, l'analyse néoclassique qui s'est enrichie en tenant en compte des imperfections de la concurrence (4), d'autre part, les analyses hétérodoxes telles que la théorie de la régulation, qui explique le passage d'une phase de quasi plein-emploi à une phase de chômage persistant à partir d'une périodi-sation des modes d'accumulation du capital.

Les imperfections du marché du travail
Les économistes néoclassiques ont fourni un effort considérable pour expliquer par quels mécanismes les imperfections de la concurrence pouvaient engendrer un chômage durable. Et ce, tout en conservant le fondement central de leur méthode : l'explication des phénomènes économiques sur la base des comportements d'agents économiques rationnels - la maximisa-tion du profit (pour l'entreprise) ou de l'utilité (pour les ménages). Toute une gamme de modèles explicatifs ont été proposés - théorie au job search, du salaire d'efficience, des contrats implicites, des insiders/'outsiders - qui se distinguent selon les types d'imperfections de la concurrence qu'ils privilégient.
• Job search. La théorie du job search (recherche d'emploi), déloppée aux Etats-Unis dans les années 70, est née de l'abandon de l'hypothèse d'information parfaite. Celui qui cherche un emploi ne dispose que d'une information partielle sur les postes de travail accessibles. Il est donc rationnel qu'il passe du temps à la recherche d'informations sur les emplois les plus avantageux ou qu'il renonce à explorer certaines pistes parce que cette recherche lui est coûteuse (5). Le chômage est alors le résultat d'un choix : nous sommes ici en présence d'un chômage volontaire et rationnel. Cette interprétation peut expliquer en partie certains retards ou freins dans la recherche d'emploi (pour des chômeurs indemnisés, par exemple) mais elle peut difficilement rendre compte d'un chômage de masse.
D'autres courants théoriques se sont donc attachés à montrer dans quelles conditions la rationalité microéconomique peut engendrer un chômage dit «involontaire».
• Salaire d'efficience. La théorie du salaire d'efficience part d'une situation dite «d'asymétrie d'information». L'idée de base est que certains employeurs acceptent de payer l'employé à un salaire supérieur au salaire d'équilibre. Pourquoi ? Pour attirer les meilleurs travailleurs ou pour stimuler leur effort Le contrôle systématique du travail effectué entrainant un coût excessif, l'entreprise accepte en fait de payer une sorte de prime de fidélité et d'encouragement. Si l'ensemble des entreprises s'aligne sur ce comportement, le salaire de marché est supérieur au salaire d'équilibre et engendre un chômage involontaire et durable car il rompt les conditions d'équilibre du marché du travail.
• Insiders/outsiders. La théorie des insiders/outsiders s'appuie sur la prise en compte de l'imparfaite mobilité du travail. Dans les entreprises, on sait qu'il n'y a pas de concurrence directe entre les salariés en poste (les insiders) et les chômeurs ou travailleurs précaires (les outsiders) qui pourraient prendre leur place - à un salaire inférieur par exemple. Les seuls coûts de turn-or (coûts de licenciement, de recrutement et d'adaptation au poste de travail) suffiraient à dissuader les entreprises de recruter un outsider même s'il est disposé à accepter un salaire inférieur à celui des insiders. Dès lors, ces derniers peunt par différents moyens, notamment l'action syndicale, amplifier les coûts de tum-or et maintenir des taux de salaire supérieurs à ceux qui assureraient l'équilibre du marché du travail. H en résulte un chômage involontaire durable.
• Négociation collecti. Une famille de modèles, apparue dans les années 80, a pris en compte le poids des syndicats et de la négociation collecti dans la détermination des salaires. Le syndicat défend l'intérêt de ses membres, c'est-à-dire soit leur taux de salaire, soit une combinaison taux de salaire/niau d'emploi. Plus le rapport des forces est favorable aux syndicats, plus le taux de salaire s'ésectiune du niau d'équilibre et engendre, de ce fait, un chômage involontaire.
]ob searcb, salaire d'efficience, insi-ders/outsiders, négociation collecti, etc., l'enseignement central commun à toutes ces approches d'inspiration néoclassique est que le chômage est provoqué par l'existence de taux de salaires trop élevés, fixés dans des conditions telles que l'employeur n'a pas intérêt, ou n'a pas les moyens, de les baisser pour profiter des résers de chômeurs disponibles. Ces analyses sont centrées sur les conditions d'équilibre du seul marché du travail. Dans ces modèles, on ne prend pas en compte le rôle des salaires dans la détermination de la demande et donc du niau général de l'activité (6). L'analyse proposée par les théoriciens de la régulation est d'une tout autre nature (7). Pour eux, les économies capitalistes ont connu, dans les années 50-73, une phase exceptionnelle de leur histoire. Cette phase d'accumulation est qualifiée de «fordiste». La croissance rapide et soutenue durant cette période résulte de la généralisation d'un modèle de production et de consommation de masse qui engendre des gains élevés de productivité. Ceux-ci rendent possibles tout à la fois la renilité des instissements et la croissance du salaire. Ainsi, le circuit trou sa cohérence au voisinage du plein-emploi. A partir des années 70, ce modèle est cependant entré en crise. Elle se manifeste par deux caractéristiques principales :
- d'une part, la croissance de la production et de la productivité s'est fortement ralentie ; elle est denue plus cyclique;
- d'autre part, l'internationalisation croissante a fait perdre leur efficacité aux régulations nationales qui étaient centrales dans la phase antérieure (crise des politiques économiques keyné-siennes).
Désormais dominées par des objectifs de compétitivité, les politiques économiques nationales compriment les coûts salariaux et les dépenses publiques, deux composantes majeures de la demande solvable. Chaque économie nationale cherchant à accroitre ses parts de marchés contribue à freiner la croissance globale. Dans ce contexte, la recherche de la renilité va l'emporter sur l'accroissement de la production. Pour saugarder l'emploi local, on contribue ainsi à la réduction de l'emploi global.

Une tentati de synthèse : la théorie du déséquilibre
Depuis vingt ans, le débat sur les origines du chômage se poursuit donc entre deux types de thèses :
- celles qui privilégient l'insuffisance de la demande globale : ce sont les thèses keynésiennes (politiques économiques restrictis qui freinent la croissance) ;
- celles qui privilégient les rigidités qui pèsent sur l'offre (c'est-à-dire les entreprises) : ce sont les modèles d'inspiration néoclassique pour lesquels l'insuffisante renilité de la production est provoquée par la rigidité du marché du travail.
La «théorie du déséquilibre», proposée notamment par Edmond Malin-vaud (8), intègre ces deux mécanismes : ceux liés aux rigidités qui pèsent sur l'offre, ceux liés aux insuffisances de la demande. Elle adopte aussi l'hypothèse d'une rigidité des prix (y compris du salaire) en courte période de telle sorte qu'ils ne s'adaptent pas assez vite pour assurer l'équilibre de l'offre et de la demande sur les différents marchés. Dès lors, apparaissent des déséquilibres entre quantités offertes et demandées qui peunt être sources de deux types de chômage :
- un chômage dit «keynésien» et qui résulte de l'insuffisance de la demande ;
- un chômage dit «classique» qui nait des rigidités qui entrant le libre marché du travail. L'enjeu de la politique économique est central : dans le premier cas, il faut réactir la demande, dans le second, il faut accroitre la renilité des entreprises (9). La bataille fait rage entre économistes pour diagnostiquer le caractère principalement keynésien ou classique du chômage contemporain. On le comprend, l'enjeu de ces analyses n'est pas purement académique ; il conditionne aussi les choix de politique économique.



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