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ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Mécanisme et finalité : l'antinomie du jugement télasologique et la limitation du mécanisme

Je laisserai cependant cette question de côté, d'une part parce qu'elle dépasse A  l'évidence le cadre de ce livre, d'autre part parce qu'il me semble possible d'esquisser, A  partir de la troisième Critique une - solution esthétique - au problème, admirablement posé par Fichte, que soulève, du point de e de la troisième antinomie, la vision morale du monde. Toutefois, on percevra qu'en cette - solution - (qui ne saurait AStre davantage, pour des raisons qu'on comprendra plus précisément dans ce qui suit, qu'une analyse des apories ultimes qu'engendre, pour un AStre fini, la tentative de penser l'infini), la question de Fichte et la réponse qu'il lui apporte rejoignent quant au fond, l'esprit de la troisième Critique.
Avant d'en indiquer le principe, il me faut encore préciser A  la fois la signification et les enjeux de ce que l'on entendra ici par - solution esthétique -. Car c'est en vérité de cette solution que dépend la possibilité d'articuler les différentes pbilosophies de l'histoire jusqu'ici exposées. Les questions soulevées par Fichte étant incontournables, il s'agira essentiellement de chercher s'il est possible et légitime de distinguer, au sein mASme du monde phénoménal, entre mécanisme et liberté, et ce, sans sortir des cadres du criticisme (de la finitude). Si une telle distinction, du fait notamment de ce que laisse supposer la solution de la troisième antinomie, devait s'avérer impossible, c'est donc le projet d'ensemble de cet essai qui s'effondrerait, l'articulation des diverses philosophies de l'histoire devenant par lA  mASme impossible : il faudrait en effet renoncer A  accorder une quelconque légitimité A  la vision morale du monde et la rejeter, avec Spinoza, dans la triste sphère du - délire -.
Nous savons donc ce que doit viser la - solution - qu'on va esquisser. Mais qu'entendre ici par - esthétique - ? Je prendrai, on s'en doute, le terme au sens que Kant lui donne dans la troisième Critique, en référence A  la structure quintuple du - jugement réfléchissant -l. Esquisser une - solution esthétique - de la troisième antinomie consistera donc A  faire pour l'idée centrale de l'ontologie pratique (l'idée de liberté) ce qui a été fait2 pour l'idée de rationalité parfaite du réel. Il s'agira donc de la poser, non comme une idée - présenle réellement - dans le phénomène (l'événement historique), mais comme un principe de réflexion sur l'histoire. Si une telle opération s'avère possible (ce qui, encore une fois, n'est nullement acquis si l'on songe A  la solution de la troisième antinomie : comment faire usage, en effet, de la liberté, fût-ce comme principe de la réflexion sur les phénomènes, si ceux-ci sont intégralement soumis au mécanisme ?), nous aurons résolu l'antinomie du mécanisme et de la liberté d'une jafon parfaitement analogue A  la solution proposée au chapitre III de la première section pour l'antinomie du rationalisme et de la phénoménologie (où, posant l'idée de rationalité parfaite comme principe de la réflexion, elle devenait compatible avec la - différence ontologique -, avec la contingence du réel). Il ne restera donc plus, dès lors, qu'A  tenter une articulation des trois philosophies de l'histoire, articulation dont la possibilité serait rendue concevable, le mécanisme (rationalisme) et la liberté (vision morale) s'accordant A  un niveau (celui des principes de la réflexion) qui, par définition, n'évacue pas la contingence du réel (l'histoire comme - miracle de l'Etre -, si l'on tient A  ce vocabulaire).
Revenons donc A  notre difficulté principale : comment ouvrir une brèche, dans le monde mASme des phénomènes, au sein du mécanisme, afin qu'un usage de l'idée de liberté, fût-ce comme simple principe donateur de sens (et non comme vérité), soit pensable ? C'est en ce point précis que l'interprétation correcte d'une autre antinomie kantienne, l'antinomie du jugement téléologique sur laquelle s'achève la Critique du jugement1, me parait permettre de corriger les effets, apparemment désastreux pour la vision morale du monde, que semble engendrer la solution de la troisième antinomie telle que la formule la première Critique. Il va de soi qu'on ne saurait commettre l'erreur hégélienne qui consiste A  confondre cette antinomie ' qui porte sur l'opposition du mécanisme et de la finalité ' avec la troisième, et A  n'y voir qu'une pure répétition de cette dernière. Comme l'a montré A. Philonenko, sa structure est en réalité toute différente de celle des autres antinomies et, par lA  mASme, également la solution qu'elle met en ouvre. Bien plus : loin de se réduire A  la troisième antinomie, l'antinomie du jugement téléologique y ajoute l'idée, centrale pour notre propos, que le mécanisme ne règne pas sans partage dans le monde des phénomènes, puisque deux points de e coexistent sur ce monde (le point de e mécaniste et le point de e finaliste) moyennant certaines limitations critiques qu'il faut évidemment préciser. Cette antinomie et sa solution renferment en effet trois affirmations qu'on analysera dans toute leur rigueur avant d'en dégager la signification.

I) La thèse (qui affirme que toute production d'objets matériels est possible par le mécanisme) et l'antithèse (qui soutient au contraire que certaines productions ne sont pas possibles par de simples lois mécaniques, mais exigent le point de e finaliste) portent irrémédiablement sur des objets du monde phénoménal de sorte qu'une solution du type de celle de la troisième antinomie (tel principe pour l'en soi, tel autre pour le phénomène) est non seulement impossible mais absurde. (On sait déjA  que le mécanisme n'a pas de sens en dehors de l'expérience, quant A  la finalité, elle en aurait, si l'on ose dire, encore moins, comme on le verra dans ce qui suit.) De lA  le fait que l'antinomie prenne la forme d'une contradiction absolue et, en un certain sens qu'on précisera, irrésorbable, et échappe A  la structure habituelle des antinomies kantiennes1. De lA  aussi la question qui conduit A  la deuxième affirmation : n'est-il pas A  la fois illégitime (en vertu de la - seconde analogie - qui démontre la validité du mécanisme) et coûteux (en raison de la contradiction insurmonle par lA  suscitée) d'admettre, en plus du mécanisme, un autre point de e sur le monde phénoménal ? Et quels sont les fondements philosophiques d'une telle - intrusion - ?

II) ha finalité, malgré la légitimité évidente du mécanisme, est bien cependant un point de e indispensable pour l'explication compréhensive de certains phénomènes : les AStres organisés, et, plus généralement, les AStres vivants.
Cet énoncé peut (et doit) paraitre paradoxal pour de multiples raisons. On se bornera A  mentionner les plus évidentes :
' d'abord, nous le savons déjA , le mécanisme est solidement démontré au niveau de la première Critique de sorte que le point de e qui consisterait A  poser la finalité comme réelle (le - réalisme des fins - qu'analysent les A§ 72 et 73 de la Critique de la faculté de juger) doit absolument AStre rejeté2;
' ensuite, et le fait ne laisse pas de surprendre, l'antinomie du jugement téléologique est la seule antinomie kantienne dans laquelle thèse et antithèse soient seulement posées mais non démontrées aogiquement3. Et la raison en est fort simple : on peut bien sans difficulté imaginer ce que serait une démonstration aogique de la thèse mécaniste*, c'est-A -dire la démonstration prouvant le mécanisme A  partir de l'absurdité de la finalité, mais - en revanche, il est impossible de formuler la preuve aogique du jugement qui se fonde sur la seconde maxime, c'est-A -dire sur la finalité. Comment imaginer une preuve qui soit la démonstration de l'absurdité du mécanisme ? La preuve de l'antithèse serait la réfutation de l'analytique transcendantale -l. On comprend dans ces conditions que Kant ait préféré nous livrer une antinomie sans preuves, quitte A  ce qu'elle échappe ainsi A  la définition générale de toute antinomie ; ' enfin, achevant de donner l'impression que cette antinomie n'était pas vraiment fondée, l'antithèse n'ayant semble-t-il aucune légitimité, Kant devait lui-mASme souligner, dans le A§ 61 de la Critique du jugement, le caractère purement contingent du principe finaliste, admis explicitement comme purement subjectif, sans nécessité, simplement comme - Un principe de plus pour soumettre les phénomènes de la nature A  des règles -. Le caractère subjectif et contingent de ce principe sera d'ailleurs constamment renforcé par l'idée que, du point de e de l'en-soi, seul le mécanisme régirait le monde (ou, du moins, un principe supérieur A  la finalité).
Pourquoi la finalité n'est-elle pas dès lors, comme dans le spinozisme, un simple - délire - dû en réalité A  l'ignorance des vériles causes, l'antinomie du jugement téléologique n'ayant elle-mASme pas plus de nécessité que n'en a l'antithèse qui la ruine ?
Il nous faut donc nous poser (puisqu'on supposera par hypothèse que Kant n'a pas réfléchi A  la légère) trois questions :
a) A quelles conditions la finalité peut-elle AStre admise ?
b) Pour quelles raisons devons-nous y recourir ?


c) Sur quel mode et avec quel statut?

a) La première question ' question de légitimité ' ne peut A  l'évidence AStre résolue que si l'on suppose une quelconque limitation du mécanisme. Mais quelle limitation de ce principe est-elle compatible avec la démonstration qui en est faite dans la première Critique ? Paradoxalement (mais le paradoxe, on va le voir, n'est qu'apparent) la seule limitation possible du mécanisme consiste A  poser le principe de causalité comme un jugement réfléchissant, c'est-A -dire comme une maxime, un principe subjectif, pour la réflexion. On objectera peut-AStre que la Critique de la raison pure élit tout au contraire que le principe de causalité est le prototype mASme du jugement déterminant constitutif de l'expérience. Cela serait juste, mais ne constituerait nullement une objection : car, ne l'oublions pas, le principe de causalité, constitutif par rapport A  l'expérience possible, n'est que- régulateur- par rapport A  l'intuition, c'est-A -dire par rapport A  l'existence réelle (ce pour quoi, précisément, il est une analogie - philosophique - et non - mathématique -, ne permettant pas d'échafauder une - philosophie de la nature - au sens que prendra cette expression dans l'idéalisme allemand). En clair : le principe de causalité est une méthode indispensable pour la recherche expérimentale des déterminants d'un phénomène, mais il ne saurait AStre tenu pour un principe régissant a priori la totalité de l'AStre. Qu'on y songe en effet : pour prouver que le mécanisme domine la totalité de l'AStre il faudrait se situer en un point de e qui ne saurait AStre celui de l'homme : il faudrait pouvoir embrasser la totalité du réel, ce qui, pour nous AStres finis, supposerait un temps infini. Bref, comme toujours, le dogmatisme ne peut fonder le point de e d'où il opère sa démonstration : il franchit sans s'en rendre compte la limite, A  ses yeux imperceptible, qui sépare la forme et la matière de l'expérience : le fait que la méthode causale est absolument nécessaire ne signifie pas que le réel lui soit intégralement et en totalité soumis (ce qui, encore une fois, exigerait une toute autre démonstration, une démonstration proprement métaphysique). Le principe de causalité est donc déterminant au niveau de l'expérience possible et réfléchissant au niveau de l'expérience réelle.
b) Par suite, et nous touchons notre seconde question, si il s'avère que certains phénomènes (dans l'ordre : les produits de l'art, les AStres organisés, les AStres vivants, les actions humaines) manifestent une improbabilité infinie de productions par le mécanisme, nous pourrons admettre une seconde maxime pour tenter de les penser. Cette maxime ne sera certes pas constitutive, ni par rapport A  l'expérience (au possible) ni par rapport A  l'intuition (au réel) ' sans quoi nous sombrerions A  nouveau dans la - réalisme des fins - ' mais elle sera de part en part - réfléchissante -, et cependant (telle est la différence avec le spinozisme) a priori inéliminable puisque pour l'éliminer, il faudrait pouvoir se situer du point de e de Dieu ou de l'en-soi, c'est-A -dire commettre la confusion de la forme et de la matière de l'expérience (du possible et du réel). Deux points doivent ici AStre fortement soulignés afin que le raisonnement n'apparaisse point spécieux : qu'est-ce qu'un AStre - improbable - par le mécanisme ? En quoi ce critère d' - improbabilité - est-il suffisant pour nous conduire A  admettre une maxime finaliste ? (L'improbabilité, par définition, ne saurait en effet engendrer la certitude, semble-t-il requise, pour poser cette seconde maxime.) Je n'insisterai pas sur la - démonstration - du premier point qui repose essentiellement sur une réfutation minutieuse de l'assimilation cartésienne de l'organisme et de la machine. Elle a été fournie par Kant aux A§ 64 et 65 de la Critique de la faculté de juger et magistralement commentée par A. Philonenko1 : il ne saurait donc AStre question de reprendre ici en détail ces analyses qui visent A  montrer comment, si l'improbabilité d'une production mécanique d'un produit de l'art est infinie, on peut dire en un sens que la production mécanique d'un AStre organisé (d'une te) est - triplement infiniment improbable -, l'AStre organisé se distinguant de la machine par trois critères (la reproduction, la croissance et la conservation) formant une - trinité indivisible -2 : l'AStre organisé apparait en effet comme cause et effet de lui-mASme dans la reproduction, la croissance et la conservation, qualités qui ne sauraient jamais AStre plus que juxtaposées dans l'automate, mASme le plus parfait3. Mais (second point) en quoi cette improbabilité de production de l'AStre organisé par le mécanisme peut-elle autoriser A  admettre une maxime - de plus - ? La réponse est simple mais décisive : nous appliquerons la maxime finaliste lorsque le mécanisme s'avérera insuffisant, non pas en droit (ce qui serait A  nouveau contredire la seconde analogie) mais en fait, et nous y serons autorisés précisément parce que le mécanisme n'étant qu'une méthode, cette méthode ne sera plus totalement contraignante dès lors qu'elle sera, défait, parfaitement vide. On ira jusqu'A  dire, pour mieux se faire comprendre, que le mécanisme, en tant que méthode, se contredirait lui-mASme s'il prétendait A  tout prix légiférer seul devant Pinfiniment improbable : car il équivaudrait alors au hasard. (Argumentation qui, bien sûr, n'aurait aucun sens si le mécanisme était un principe régissant a priori la totalité de l'AStre.) Bref, pour prendre encore une image, on dira que si le mathématicien qui travaille sur l'intelligence artificielle sent bien qu'il ne produira jamais une machine organisée intelligente, le biologiste qui étudie l'AStre organisé ne peut qu'éprouver, lui aussi, le sentiment symétrique de l'impossibilité d'une réduction mécaniste exhaustive de l'organisation.


c) De lA  le mode sur lequel la maxime finaliste est admise, sans preuve et comme purement réfléchissante : la bizarrerie de l'antinomie téléologique, qui consistait en ce que, de la thèse comme de l'antithèse, aucune démonstration n'était fournie, est donc, si l'on ose dire, normale : le mécanisme (thèse) n'a pas besoin d'AStre prouvé (il l'est déjA ) et la finalité, puisqu'elle ne trouve sa légitimité que dans l'espace qui sépare la forme et la matière de l'expérience, ne saurait AStre prouvée : elle est un fait et rien de plus, mais un fait qui, pour AStre récusé, supposerait que l'on se place du point de e de Dieu et que l'on transforme le mécanisme en principe ontologique régissant en soi et en totalité le réel. L'antithèse ne saurait donc AStre plus qu'une - réfutation par l'exemple : en d'autres termes, la preuve aogique exigée de l'antithèse coïncide 'avec l'antithèse dans la mesure où celle-ci est l'exemple contraire A  la thèse -*. Kant peut ainsi éviter les deux écueils propres A  la pensée dogmatique de la finalité et situer la maxime finaliste A  distance, aussi bien de - l'idéalisme des fins - qui nie la finalité (soit par le mécanisme comme chez Spinoza, soit par la doctrine du hasard comme chez Démocrite) que du - réalisme des fins - qui en pose l'existence réelle dans la nature (hylozoïsme) ou en Dieu (théisme). De lA  le troisième aspect remarquable de cette antinomie.

III) La solution ne consiste pas A  supprimer la contradiction entre mécanisme et finalité mais A  la - désobjectiver -, A  la - désontologiser -. Dans leur formulation dogmatique (portant sur l'AStre), la thèse et l'antithèse produisent une contradiction absolue et irréductible. La thèse énonce en effet : - Toute production de choses matérielles est possible par des lois simplement mécaniques -, tandis que l'antithèse soutient que - Quelques productions de ces choses matérielles ne sont pas possibles par de simples lois mécaniques - (c'est moi qui souligne). Dans leur formulation critique, au contraire, on passe clairement de l'AStre jugement (A  la méthode) : - Toute production de choses matérielles et de leurs formes doit AStre jugée possible d'après de simples lois mécaniques -, - Quelques productions de la nature matérielle ne peuvent pas AStre considérées comme possibles d'après de simples lois mécaniques (leur jugement exige une tout autre loi de causalité, celle des causes finales) -* (c'est encore moi qui souligne). Sous leur forme dogmatique, ni thèse ni antithèse ne peuvent AStre prouvées : - La raison ne peut prouver ni l'un ni l'autre de ces principes, parce que nous ne pouvons avoir de la possibilité des choses d'après de simples lois empiriques de la nature aucun principe déterminant a priori -2. Sous leur forme critique, les deux maximes sont au contraire - démontrables -, l'une a priori, l'autre par le fait. On peut donc estimer quV- un sens la contradiction disparait : - en ce qui touche la maxime du jugement réfléchissant elle ne contient en fait aucune contradiction. En effet, quand je dis : je dois juger tous les événements de la nature matérielle par rapport A  leur possibilité selon de simples lois mécaniques, je ne veux pas dire par lA  : ils sont seulement possibles ainsi (A  l'exclusion de toute autre forme de causalité); cela signifie simplement que je dois toujours réfléchir sur ceux-ci d'après le principe du simple mécanisme de la nature et que je dois suivre ce principe aussi loin que je le puis Cela n'interdit pas, A  l'occasion, usant de la seconde maxime A  propos de certaines formes naturelles de rechercher un principe, pour réfléchir sur ces formes, qui soit tout différent de l'explication par le mécanisme -. Il n'y a donc manifestement pas, aux yeux de Kant, de contradiction entre les deux maximes, une fois qu'elles sont - désontologisées -. Et pourtant, de toute évidence, en un autre sens, l'opposition demeure et ne saurait AStre évaluée s'il est vrai que - déplacer la contradiction dans les maximes c'est la chasser du réel pour l'installer dans l'esprit -2.


La difficulté peut-elle AStre surmontée ? Il est en vérité impossible de répondre A  cette question, car elle est le type mASme du faux problème : en quoi consiste en effet la prétendue contradiction qui s'installerait dans l'esprit et de quel point de e serait-elle perA§ue ? Très précisément : la contradiction consiste en ceci que les maximes continuent, mASme - désontologisées -, de faire signe vers leur formulation dogmatique, de sorte que c'est uniquement en se plaA§ant A  un point de e métaphysique, du point de e où la totalité du réel serait visible, que les maximes se contrediraient et devraient dès lors AStre unifiées au profit du principe mécaniste, ou d'un principe inconnu qui serait la synthèse du mécanisme et de la finalité. C'est d'un tel point de e que Schelling et Hegel résoudront la - contradiction -. Par conséquent : il n'est aucun point de e non dogmatique A  partir duquel l'opposition des deux maximes pourrait AStre déclarée contradictoire, car, du point de e philosophique, je ne suis pas autorisé A  juger cette opposition comme une contradiction (je ne puis coïncider avec le point de e d'où, devenant principes dogmatiques, elles se contrediraient effectivement et devraient AStre conciliées dans un troisième principe), et du point de e scientifique, les deux maximes s'accordent sans difficulté, le finalisme réfléchissant, nécessaire A  la compréhension des AStres organisés, ne supprimant pas, mais intégrant au contraire la recherche indéfinie des causes efficientes. Bref, on doit donc dire que, si du point de e de la raison métaphysique les principes sont contradictoires, les maximes sont complémentaires du point de e scientifique, et seulement antithétiques3 du point de e de la réflexion. Une contradiction qui ne saurait AStre perA§ue que d'un point de e dogmatique n'est plus en effet A  proprement parler une contradiction, mais une opposition qu'il serait ruineux de vouloir supprimer : car sa suppression équivaudrait A  celle de la possibilité mASme du jugement réfléchissant (de la réflexion)1, comme on le voit chez Schelling et Hegel : pour supprimer l'opposition des deux maximes, il faudrait se placer d'un point de e A  partir duquel, la forme et la matière de l'expérience ne faisant plus qu'un, le jugement réfléchissant (qui suppose absolument cette distinction, c'est-A -dire la contingence du réel) disparaitrait. Les philosophies de Schelling et de Hegel ne pourront donc- résoudre- l'antinomie du jugement téléologique qu'en évacuant purement et simplement les conditions de la réflexion, c'est-A -dire de la finitude humaine. En d'autres termes : l'opposition des deux maximes peut et doit légitimement AStre maintenue, mASme si l'on peut (avec quelque difficulté d'ailleurs) imaginer négativement (par négation de la finitude) un point de e moniste où elles seraient conciliées2. L'essentiel est que cet - imaginaire - ne soit pas réifié par la spéculation, ni ne puisse AStre utilisé pour relativiser cette opposition par rapport au point de e de l'en-soi ou de Dieu3.




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