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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en ouvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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Comment se manifeste le surmenage ?



Nécessité du stress


Un des auteurs qui a le plus étudié ce phénomène, Hans Selye1 définit le stress comme une réponse de l'organisme à toute demande qui lui est faite. Cette définition permet de voir qu'en soi le stress est désirable ; c'est le moteur de l'existence. Sans sollicitation extérieure, sans stimuli, sans une certaine dose d'agression, l'organisme ne réagirait pas et tomberait dans la torpeur. Le stress nous réille ; il est notre moteur. Il n'est pas mauvais en soi d'avoir à faire face à une impressionnante quantité de travail : cela stimule la créativité, mobilise l'énergie ; il n'est pas mauvais en soi d'avoir des dates limites pour accomplir une tache. Cette nécessité aiguillonne, rend habile, éille et coordonne toutes les facultés.
Tant que l'adaptation, une fois la première stupeur de l'agressivité extérieure digérée, ne fait pas appel aux ressources profondes, la pression extérieure agit ainsi comme un moteur. Mais, soit en raison de l'intensité déployée, soit en raison de la durée de la réponse à apporter, l'organisme peut avoir besoin de puiser dans ses ressources d'énergie. Il s'ensuit alors un processus de détérioration auquel on accole à tort le nom de stress et qui est le phénomène de surmenage. Les paliers de cette descente dans la détresse sont toujours les mêmes ; j'ai eu l'occasion de les obserr de multiples fois dans mes rencontres ac les managers, et ils peunt vous aider à vous repérer vous-même.

Je ne puis plus me décider
Ce qui est atteint en premier lieu, et ceci est très significatif pour le manager, est l'aptitude à la décision. Je suis sûr d'être dans le vrai en affirmant que 50 % des managers sont déjà touchés à ce premier degré. Presque tout devient un problème ; on hésite, on repousse, on remet à demain une décision qu'on pourrait prendre aujourd'hui et pour laquelle on possède tous les éléments ; on se prend le pouls devant deux taches pour savoir laquelle on va aborder en premier. On en attaque une finalement pour s'apercevoir au bout de dix minutes que c'est l'autre qu'on aurait dû choisir : on abandonne donc la première pour s'appliquer à la seconde et s'apercevoir que celle-ci n'est pas plus gratifiante et on termine en remettant les deux au lendemain.
Pendant ce temps, les collaborateurs piaffent d'impatience, s'étonnent de ne pas recevoir de réponse, se demandent pourquoi on ne tranche pas plus vite, quel que soit le sens de la décision.

Plus de temps pour le moyen terme
Dans la continuité, c'est la faculté d'organiser qui est touchée. Fasciné par les décisions à prendre et non prises, l'esprit devient atteint de myopie et ne voit plus volontiers au-delà du court terme ; les préparations à mettre en place, les jalons à ter, les préliminaires à assurer ne sont plus pris en compte. On se met en situation telle que désormais on ne va plus entrer dans le futur mais on va laisser le futur nir à nous, nous prendre à froid, au dépourvu. L'action va, dès lors, denir constamment défensi, tournée rs les urgences, destinée à empêcher les catastrophes, ac pour unique effet de colmater les brèches et d'empêcher chaque journée de couler. Ici s'amorce un processus commode parce qu'inélucle. Faute d'avoir prévu le moyen terme, on est débordé par le court terme et c'est alors qu'on est justifié à ne plus pouvoir penser au moyen terme. Un cercle vicieusement infernal a été tracé.


Une pensée stérilisée

Le stade suivant est la perte de la créativité. Ici je suis sount en face de situations pathétiques car elles révèlent un vrai début de détérioration de personnalités, par ailleurs brillantes. Ce stade se caractérise par le syndrome du brouillon qui revêt toutes les formes. Parle-t-on à un de ces managers en voie de tétanisation ? Dès que l'ombre d'une idée apparait dans la conrsation, au lieu de l'écouter, de la sucer par une suite d'expressions approximatis, de la retourner, ils saisissent une feuille de papier, comme s'ils voulaient capter une créature en voie de disparition ! Et ils nolent le filet au lieu de capter l'idée, preu qu'ils ne sant plus ce qu'est une création. Ils écrint, en lettres batons (devant moi, consultant médusé, qui commence à me demander comment les entreprises peunt fonctionner quand elles sont dirigées par de telles indigences), pour gagner du temps, le titre et l'idée réduite à sa plus simple expression, à son abstraction substantivée, à son fantôme. « Nous disons donc », pense-t-il tout haut, « le problème numéro un : l'autorité ». En étant arrivé là, la source est déjà tarie ; le char s'embourbe dans l'ornière d'une pensée toute faite qui n'a plus contact ac l'émotivité, tant celle-ci est réprimée par le stress. Cette perte de créativité se manifeste aussi par la difficulté que ces managers éprount à rédiger un rapport, un projet. Si jamais ils en ont un, tout l'entourage le sait pendant quinze jours ; il n'y a plus que cela qui compte. Ils sont débordés, ils vont y laisser leur peau ; c'est Balzac rédigeant la Comédie humaine ou Hugo s'attelant aux Chatiments. Tout cela pour cinq malheureuses es dans lesquelles il n'y a rien, rigoureusement rien.

Une pensée répétiti
On comprend pourquoi ce troisième stade se manifeste. Il annonce le quatrième qui est celui de la pensée répétiti. Les ressources s'épuisent et au lieu d'apporter des réponses spécifiques à chaque type de stimulus, de sollicitations extérieures, l'être humain fournit des réponses stéréotypées, toujours les mêmes. La vie se pétrifie. L'organisme vit à l'économie. La pensée se réduit à quelques aphorismes, qui ne sont vrais que parce qu'ils ne s'appliquent à rien. On apporte constamment les mêmes solutions aux situations les plus dirses. « Ce qui compte c 'est la concertation. » « Comme je le dis sount, M. Piteau, que chacun fasse son travail, et les vaches seront bien gardées. » (Dans ce cas-là, faute de savoir quoi répondre, je sens que je prends sans le vouloir un air totalement bovin !) « Ce qui nous saura, si nous devons être sauvés, c 'est l'amour du travail bien fait, comme du temps de nos anciens »


Envahissement de la vie privée

Ce quatrième stade est difficilement perceptible par les intéressés eux-mêmes. Heureusement le cinquième constitue un ultime artissement envoyé par l'organisme à la conscience de celui qui est en train de se laisser détruire, et est facilement repérable. La pensée qui tourne en rond aboutit au phénomène de diffusion généralisée. En particulier l'individu touché par ce surmenage n'arri plus à laisser ses préoccupations professionnelles à la porte du bureau. Elles l'accomnent de plus en plus loin, soit sous forme tangible : il emporte des dossiers le soir ou pendant le week-end, soit dans sa tête, et dans tout son organisme sous forme de soucis, d'anxiété Jadis, au bout de 10 minutes de voiture, il avait liquidé tous les problèmes de chefs, de collaborateurs, de clients, et son esprit s'orientait tout naturellement rs son foyer, sa femme, sa délicieuse petite fille qui allait lui grimper sur les genoux en lui disant comment son grand frère l'avait taquinée, et combien il était méchant.
Maintenant, il n'arri pas à larguer, à s'assouplir, à s'ouvrir. Il arri chez lui, rigide, fermé, préoccupé, portant au foyer un pan de son entreprise. « II ne peut plus décrocher », commence-t-on à dire dans la famille et parmi ses amis. Ce stade est particulièrement important ; d'une part, quand il est repérable, il y a fort à parier que tous ceux qui ont été évoqués précédemment sont également présents sous une forme plus ou moins marquée, même si l'intéressé n'en a pas conscience. D'autre part, il révèle vraiment une déviation essentielle. Assurément, il peut arrir que de temps à autre, il faille apporter un dossier à domicile, ou que telle fin de semaine particulièrement difficile, il soit impossible de se libérer de tout souci. Mais chaque fois, cela doit allumer une lumière rouge dans notre conscience : chaque fois cela doit alerter pour que soient prises des mesures empêchant le retour de tels dysfonctionnements. Une vie humaine ne peut être réduite au seul travail, comme d'ailleurs elle ne peut être réduite soit au seul loisir, soit à la seule convivialité amicale et amoureuse. Si le travail commence à tout dévorer comme une pieuvre, il faut se défendre comme on repousse l'envahisseur. Il en va de l'intégrité de la personne.

S.O.S. !
Les deux derniers paliers révèlent vraiment le fait que les ressources sont entamées. D'abord le goût du travail s'amenuise. On ne se rend plus au travail ac bonheur, heureux de travailler ac autrui, de diriger des projets, de mettre sur pied des objectifs. On doute de soi, on se surprend à tout critiquer, à ne rien trour bien, à soupçonner toute décision d'avoir une intention cachée. Et enfin le corps sonne une clochette d'alarme, soit par la perte de l'appétit, par des insomnies, ou le traditionnel ulcère d'estomac qui signifie clairement qu'on ne peut rien avaler de la vie. Tous ces stades sont si bien repérés, si emboités, qu'il vaut la peine de les obserr, de voir s'ils nous atteignent et dans quelle proportion. Car leur enchainement n'est pas dû seulement à des causes extérieures. Il nous dit quelque chose sur nous-même, sur la façon dont nous trarsons l'existence. Nous sommes en partie les artisans de notre stress.





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