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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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L'information



Tout le monde sait ce qu'est un événement seulement probable, sauf ceux qui ont consacré leur vie A  réfléchir A  ce problème.




W. Churchman.


Tout agent économique détient des informations sur la structure et l'état de son environnement, qui, syntaxiquement, sont ramenées A  une forme probabiliste, et, sémantiquement, sernt de base aux anticipations qui guident ses décisions. Des travaux déjA  anciens ont conduit A  élargir le modèle rationnel de décision individuelle au choix en incertitude, et A  formaliser le comportement d'acquisition d'information en termes d'arbitrage entre coût et utilité dans la décision. Des travaux plus récents ont étudié les propriétés des équilibres résultant de la conjonction des actions individuelles, lorsque l'on met l'accent sur les différences d'information ou de niaux d'anticipation entre les acteurs. Ce domaine de recherche en plein essor met en avant la - rationalité cogniti - de l'agent, A  la fois complémentaire et able A  la - rationalité instrumentale -, et qui pose le problème des liens entre représentations de l'acteur et du modélisateur.


Structure de l'information.


Une première hypothèse traditionnelle suppose que toute l'information détenue par un agent peut AStre résumée dans un -ensemble d'informations -, formé de valeurs prises par des variables et de spécifications de relations entre ces variables. Les variables et les relations sont deux structures fondamentalement distinctes, car si toute spécification fait internir des paramètres (analogues aux variables), l'ensemble des spécifications possibles n'est pas lui-mASme aisément paramétrisable. Les valeurs des variables correspondent aussi bien A  des observations de situations passées qu'A  des anticipations de situations passées (rétrodiction) ou futures (prédiction), chaque valeur étant définie A  un instant donné et pour un instant donné. Elles caractérisent des phénomènes continus (variation régulière d'une variable continue comme les flux) tout comme des événements discontinus (variation brutale d'une variable continue comme les prix, variation d'une variable discontinue comme la qualité d'un bien).
Une deuxième hypothèse usuelle postule que le schéma global du système économique est vu identiquement par l'agent et le modélisateur, quant A  ses entités générales (environnement exogène, agents, institutions) et aux types de variables associées. En revanche, l'agent a une vision plus entachée d'incertitude que le modélisateur tant sur les valeurs prises par les variables (- incertitude d'état -) que sur les spécifications vériles des relations (- incertitude de structure -). En particulier, on parle d'- information imparfaite -, si l'acteur méconnait certaines actions ou états, et d'- information incomplète -, s'il ignore partiellement les déterminants des autres acteurs ou les règles institutionnelles. Par ailleurs, le modélisateur distingue pour un agent une -incertitude exogène- sur une variable indépendante de son comportement, et une -incertitude endogène- sur une variable influencée par son action.
Une troisième hypothèse fondamentale affirme que les informations entachées d'incertitude peunt AStre réduites A  une - structure d'information - de nature probabiliste, du moins en ce qui concerne les variables et les paramètres des relations. Toute variable observée ou anticipée est donc repérée par une distribution de probabilités sur des sous-ensembles de valeurs possibles, ac les cas limites d'une distribution uniforme (valeurs toutes pareillement indiscernables) et d'une distribution ponctuelle (valeur certaine) ; une variable incertaine implique ainsi, paradoxalement, une information bien plus sophistiquée qu'une variable certaine. L'agent combine ensuite, selon les règles -classiques-, les probabilités d'événements élémentaires pour calculer la probabilité d'un événement composé, conjonctif (apparition simultanée des événements) ou disjonctif (apparition d'un événement au moins). De mASme, lorsque lui parvient une information noulle relati A  un événement, la probabilité a priori de cet événement est révisée en une probabilité a posteriori, par application des règles bayésiennes.
Les deux premières hypothèses, A  savoir que l'agent appréhende le système sous forme purement analytique et perA§oit correctement ses éléments de base, ne sont validables que de faA§on très grossière, généralement par interrogation directe. En revanche, la troisième, qui concerne la structure probabiliste classique des informations, est tes-le si on peut obserr les probabilités affectées aux événements, soit par interrogation de l'agent, soit par révélation A  partir de son comportement. Pour ce qui est de la détermination des probabilités, il s'avère que la probabilité accordée A  un événement complexe est le plus sount surestimée, s'il s'agit d'un événement conjonctif, et sous-estimée, s'il s'agit d'un événement disjonctif. Pour ce qui est de la révision des probabilités, on obser, selon les agents, que l'apport d'informations noulles peut AStre aussi bien surestimé (attitude réformiste) que sous-estimé (attitude conservatrice).

Formation des anticipations.

La structure probabiliste des informations prend un relief particulier en ce qui concerne les anticipations et correspond A  une volonté de domestiquer l'incertitude concernant le futur, en niant son caractère parfois irréductible, affirmé en particulier par Keynes (1936). En ce qui concerne le statut mASme des probabilités, une longue querelle a opposé les fréquentistes (Bernoulli, Reichenbach, von Mises), qui y voient des fréquences passées extrapolées sur l'anir, et les subjectivistes (Ram-sey, de Finetti, Savage), qui y voient des croyances fondées sur des éléments psychologiques. Par ailleurs, des théories hétérodoxes des probabilités ont été élaborées, sans grand lendemain il est vrai, par Shackle (1952) (- surprise potentielle - liée A  un événement) et Keynes (1921) (- degré de croyance rationnelle - sur la liaison entre deux propositions). Enfin, si Georgescu-Roegen (1958) suggère de s'en tenir A  des probabilités ordinales, Knight (1921) propose une construction A  deux étages, en associant, A  la probabilité d'un événement (somme algébrique des arguments en sa faur et défaur), un degré de crédibilité lié A  cette estimation (nombre d'arguments pris en compte).
Les anticipations d'un agent sont toujours définies, dans un contexte aléatoire, A  partir de ses observations passées et de ses représentations de son environnement, mais selon un schéma qui peut AStre explicite ou implicite (Walliser, 1985). Une anticipation autorégressi (ou une anticipation adaptati qui en est un cas particulier) s'exprime directement comme une somme pondérée des valeurs passées de la variable anticipée et d'autres variables. Une anticipation rationnelle (Muth. 1961) suppose, quant A  elle, que l'agent possède une spécification correcte du système (au sens du modélisateur), connait parfaitement toutes les valeurs passées des variables et forme une prévision optimale, compte tenu de ces informations. Ces deux schémas d'anticipation ne sont, bien sûr, nullement incompatibles, et une anticipation autorégressi peut AStre obtenue comme forme réduite A  partir d'un modèle ac anticipation rationnelle ayant une structure appropriée.
L'hypothèse d'anticipations rationnelles a fait l'objet d'une critique empirique immédiate dans la mesure où elle suppose de la part de l'agent des capacités de recueil et de traitement de l'information tout A  fait hors du commun, dans un environnement complexe et insle (Simon, 1978). On peut dès lors lui substituer une hypothèse d'anticipations faiblement rationnelles où l'agent continue de former une prévision statistiquement optimale, mais A  partir d'une représentation éntuellement biaisée et d'observations incomplètes ou incertaines. De plus, l'hypothèse forte d'anticipations rationnelles n'est bien définie que dans le cas d'un agent anticipateur unique, ou du moins si tous les agents ont des anticipations coordonnées sur les variables de leur environnement commun. En effet, si deux agents déterminent leurs comportements A  partir d'anticipations, chacun prévoit l'action de l'autre en anticipant ses anticipations, ce qui enclenche un système d'anticipations croisées A  niaux multiples (-j'anticipe que tu anticipes que j'anticipe -), A  l'œuvre en particulier dans les phénomènes de spéculation.


Un modèle particulier d'anticipations autorégressis peut, bien entendu, AStre testé économétriquement, A  partir de l'observation des anticipations de l'agent et des réalisations des variables considérées comme explicatis. L'hypothèse forte d'anticipations rationnelles a également été testée, conjointement ac une représentation jugée - vraie - du système, soit directement A  partir d'anticipations mesurées, soit indirectement A  partir des seules réalisations des variables. L'hypothèse faible d'anticipations rationnelles peut, quant A  elle, AStre testée A  un niau de spécification très général où les informations dont dispose l'agent n'ont pas A  AStre précisées, A  partir des seules anticipations et réalisations observées. Si les tests de l'hypothèse forte, effectués en général A  un niau très agrégé, donnent des résultats mitigés, meilleurs néanmoins pour les producteurs que pour les consommateurs, les tests de l'hypothèse faible, réalisables au niau de l'agent, sont généralement plus favorables.


Comportement en incertitude.


Tout agent économique est confronté A  un environnement qu'il segmente en un - environnement passif-, considéré, A  tort ou A  raison, comme insensible A  son action, et en un - environnement actif-, qu'il croit influencer directement ou indirectement. L'environnement actif est lui-mASme jugé comme -environnement paramétrique-, s'il répond A  son action de faA§on mécanique (institution, agent purement réactif), ou - environnement stratégique -, s'il répond de faA§on plus complexe (agent anticipateur et optimisateur). L'environnement passif est, quant A  lui, perA§u comme - environnement risqué -, si l'on peut associer des probabilités A  ses états possibles, et -environnement incertain -, si l'on ne peut que dresser la liste de ses états possibles. Si le comportement de l'agent face A  l'environnement actif passe par la définition d'une notion d'équilibre, le comportement face A  l'environnement passif peut AStre examiné directement pour un agent isolé.
Le choix en environnement risqué a fait l'objet des travaux les plus anciens et a donné naissance A  une gamme de modèles successifs, de plus en plus généraux, au fur et A  mesure que des tests empiriques négatifs déclassaient les précédents. Le premier critère proposé, la maximisation de l'espérance de gain, a tôt été mis en cause par le paradoxe de Saint-Pétersbourg. Le critère appelé A  le remplacer, la maximisation de l'espérance d'utilité du gain, est A  son tour contesté par le paradoxe d'Allais ou le - renrsement des préférences - de Lichtenstein-Slovic. Une gamme de modèles, absolus ou atifs, ont alors été proposés pour y faire face, aussi bien par Machina (utilité dépendant localement des probabilités), Kahneman-Tvcrsky (surévaluation des probabilités faibles et sous-évaluation des probabilités fortes) ou Loomes-Sugden (incorporation d'un regret mesuré par rapport A  une action de référence).
Les critères de choix peunt AStre introduits soit directement sous forme explicite, soit sous forme axiomatique ; en particulier, le critère de maximisation de l'espérance d'utilité est obtenu A  partir d'axiomes assignés aux choix d'un agent entre des - loteries -. L'axiomatique de von Neumann-Morgenstern prolonge l'axiomatique de l'utilité dans un contexte certain en se donnant a priori des probabilités sur les états et en montrant l'existence d'une fonction d'utilité, compte tenu d'axiomes supplémentaires. L'axiomatique de Savage va encore plus loin, puisqu'elle met en évidence l'existence simultanée de probabilités subjectis et d'une fonction d'utilité, si sont valides plusieurs axiomes logiquement indépendants, mais heuristiquement hiérarchisables par - force - décroissante (équivalence entre loteries, préordre, continuité, indépendance). L'utilité introduite par ces axiomatiques est cardinale et joue simultanément plusieurs rôles, celui d'évaluation des gains certains, et de reflet de l'arsion face au risque, sinon d'appréciation du plaisir du jeu lui-mASme.
Lorsque le modèle est testé, une anomalie observée peut, lA  encore, conduire A  dirses attitudes (voir II, 2) : - il faut éviter des interprétations trop strictes, qui traitent des réponses raisonnables comme erreurs, tout comme des interprétations trop chariles, qui s'astreignent A  rationaliser toute réponse- (Kahneman-Tvcrsky, 1981). L'axiomatique permet cependant de préciser, si l'on a montré expérimentalement qu'un agent ne maximise pas l'espérance d'utilité, quel axiome est violé (l'axiome d'indépendance, qui permet de - séparer - probabilités et utilités, dans le paradoxe d'Allais). Chaque axiome peut mASme, dans une certaine mesure, AStre testé séparément, ce qui montre que le critère d'espérance d'utilité, fondé sur une liste plus longue d'axiomes que le critère de l'utilité, est plus réfule et d'ailleurs plus réfuté. Enfin, si l'on fait remarquer A  un agent qu'il viole l'un des axiomes, il peut aussi bien persévérer dans son attitude que la modifier, A  l'instar de Savage, tombé dans le - piège - du paradoxe d'Allais ; cela implique ici encore que le critère a un caractère tantôt positif, tantôt normatif, pour l'agent comme pour l'observateur.

Acquisition d'information.

Considérée par l'agent comme un signal quant A  son utilisation, l'information est traitée comme un bien ordinaire en ce qui concerne sa production et son échange, et mASme comme une ressource rare au mASme titre que la richesse (ou le temps). Ainsi, A  tout moment, l'agent possède un stock d'informations initiales résultant de son éducation et de son expérience passée, stock qui s'appauvrit progressiment par un phénomène d'oubli et s'enrichit par acquisition d'information noulle. Celle-ci est obtenue quasi gratuitement par introspection, observation immédiate, discussion ac l'entourage ou influence des médias, mais aussi comme sous-produit des actions qu'il met en œuvre (effets observés et utilités ressenties). Elle est obtenue également, ac un effort psychologique plus intense, par révélation, A  partir des variables d'action et institutionnelle observées, des déterminants et des informations qui guident les autres agents. Elle est acquise enfin, moyennant un coût monétaire ou psychologique, en déplaA§ant volontairement une action répétiti (essai d'un produit nouau) ou en prenant une décision autonome d'achat d'information auprès d'organes spécialisés ou d'un agent informé.
Si l'agent recherche une information définie a priori, il peut adopter une démarche optimisatrice consistant, par exemple, A  batir une stratégie d'exploration progressi qui minimise la - quantité d'information - (shanonnienne) intermédiaire A  traiter. Si l'agent recherche une information variable pour éclairer une décision, il peut adopter un comportement optimisateur plus ambitieux encore (Stigler, 1961), en arbitrant entre son coût et sa - valeur -, définie comme l'utilité retirée de l'amélioration de la décision permise par l'information. Cette problématique conduit, pour un consommateur qui prospecte sur le marché d'un bien pour trour le prix le plus avantageux, A  définir un - prix de réservation - au-dessous duquel il va acheter le bien et au-dessus duquel il continue sa recherche. Elle soulè un paradoxe (Win-ter, 1971), A  savoir que, pour acquérir de l'information, il faut déjA  de l'information (une distribution a priori sur les prix, pour la prospection), ce qui enclenche une régression A  l'infini (cependant - bloquée - par le stock d'informations initiales).


Une information reA§ue par un agent, sous une forme ou sous une autre, peut AStre certaine ou aléatoire ; mais elle est surtout vraie ou fausse, du fait d'erreurs involontaires ou de biais volontaires de la part de ceux qui la fournissent, afin d'induire un comportement qui leur soit favorable. Une information peut AStre acquise avant une décision, mais aussi apparaitre progressiment comme un sous-produit de sa mise en œuvre ; si la décision comporte des actions partiellement irrérsibles, l'agent est conduit A  favoriser les options les plus flexibles pour profiter de l'information ultérieure (Henry, 1974). Dans un environnement exogène, la valeur d' une information (sur l'état de l'environnement) est toujours positi ex ante, mais peut AStre négati ex post si elle induit une action malencontreuse ; dans un contexte stratégique, en revanche, la valeur ex ante d'une information (sur un état ou une action) peut, mASme si elle est vraie, AStre négati pour un acteur, par exemple si les autres en profitent plus que lui.
Pour un agent anticipateur, l'acquisition d'informations noulles, en particulier la confrontation des réalisations aux anticipations, déclenche un processus d'apprentissage qui le conduit A  modifier les représentations sur lesquelles s'appuient ses anticipations. Plus précisément, l'agent révise les paramètres de ses représentations selon différentes modalités (révision A  règle fixe, bayésienne ou par réestimation du modèle) et temporalités (révision permanente ou après une accumulation d'observations). L'apprentissage peut aussi bien conrger que dirger (si l'agent ne possède pas une spécification a priori correcte du système), et conrger rs une représentation donnant une anticipation rationnelle ou non (du fait de sa définition spécifique en espérance). Ceci ruine un argument usuel en faur des anticipations rationnelles, A  savoir que, par apprentissage sur ses représentations, les anticipations d'un agent doint conrger rs des anticipations rationnelles.


équilibres et informations asymétriques.


Par définition mASme d'un équilibre (voir II, 4), les anticipations qui le soutiennent ne sont pas forcément expliquées a priori, mais justifiées a posteriori par le fait qu'elles sont réalisées pour les variables observables (actions d'autrui) ou compatibles ac les observations pour les autres (comportement d'autrui). C'est dire que les représentations sur lesquelles s'appuient ces anticipations sont validées soit en tout point, soit plus sount au seul point d'équilibre, les anticipations correspondantes étant dites globablement et localement rationnelles. Les anticipations de variables conduisant A  l'équilibre sont toujours autoréalisatrices, c'est-A -dire qu'elles favorisent la réalisation des valeurs anticipées de ces variables, A  trars le comportement des autres acteurs et le fonctionnement des institutions. Ce sont mASme les représentations complètes qui peunt s'avérer autoréalisatrices, si elles induisent des états réels où elles se trount validées, validation évidemment locale et non pas globale. Dans les équilibres de marché usuels, les agents ont par ailleurs une représentation plus ou moins riche de leur environnement, modèle complet pour l'équilibre oligo-polistique, fonction de demande pour l'équilibre monopolistique, prix seuls pour l'équilibre concurrentiel.
En fait, les agents ont des structures d'information très hétérogènes, qu'il s'agisse de leurs observations ou de leurs représentations, et les conséquences de cette asymétrie sur les équilibres sont étudiées dans des contextes de plus en plus généraux, et mASme testées (Roth-Malouf, 1979). On parle de -risque moral - lorsqu'un agent connait seul sa variable d'action ; ainsi, un assureur constatant un vol ne peut l'attribuer A  un risque exogène ou au comportement d'autoprotection de l'agent (lui-mASme influencé par l'assurance). On parle de - sélection adrse - lorsqu'un agent connait seul une variable exogène ; ainsi, un assureur n'arri pas A  discriminer les risques exogènes encourus par différents agents afin de leur appliquer des contrats personnalisés. Dans le problème du - passager clandestin -, l'asymétrie porte, en revanche, sur les déterminants d'un agent ; en matière de financement d'un bien collectif, cet agent a intérASt A  ne pas dévoiler ses vériles préférences afin de limiter sa contribution (liée A  l'utilité retirée).
L'asymétrie d'information incite les agents sous-informés A  combler leurs lacunes en révélant l'information détenue par les agents surinformés A  trars leurs variables d'action ou mASme les variables institutionnelles qu'elles déterminent. Radner (1979) a montré que, dans un cadre concurrentiel où les agents ont des informations différentielles sur les variables exogènes, chacun peut révéler l'information totale A  partir des prix, si l'espace des prix est suffisamment riche. Le paradoxe de Grossman-Stiglitz (1980) consiste alors A  remarquer que, si chaque agent peut révéler (gratuitement) l'information des autres, aucun n'aura intérASt A  en acquérir directement (de faA§on coûteuse) et aucune information ne se retroura dans les prix. Le processus de révélation est par ailleurs limité aussi par le fait que, si les agents informés sont conscients de cette révélation, ils peunt biaiser leur comportement pour l'empAScher, et mASme induire une fausse information (- brouillage -).
Les sociologues défendent sount l'idée qu'- une pleine conscience, une pleine rationalité des différents acteurs et-des différents groupes entrainerait des conflits si violents qu'elle mènerait A  l'éclatement des organisations - (C. Grémion, 1979). Les économistes ont plutôt le sentiment inrse et avancent l'idée que des échanges mutuellement profiles, qui ont lieu en information parfaite, peunt ne plus se produire en cas d'asymétrie d'information. Akerlof (1970) montre ainsi que. sur un marché de voitures d'occasion où les ndeurs en sant plus que les acheteurs sur la qualité de leur propre voiture, un équilibre concurrentiel peut ne pas exister ; mais les ndeurs peunt alors proposer des garanties de qualité (signalling). Il existe a contrario des situations, bien plus rares, où une information diffusée conjointement A  tous les agents les empASche de nouer un contrat profile A  chacun, par exemple une information sur l'état de l'environnement qui interdit une assurance mutuelle.

équilibres et niaux d'anticipation.

Les agents possèdent en général une information non seulement sur les caractéristiques du système où ils sont insérés, mais sur les informations des autres sur ces caractéristiques. On peut alors batir une structure d'emboitement (-je sais que tu sais que je sais -), soit A  partir des structures d'information probabilistes (Aumann, 1976), soit directement A  partir d'un - opérateur de connaissance - individuel de type logique, soumis A  une série d'axiomes du type : - si un agent sait quelque chose, il sait qu'il le sait -. Ainsi, selon sa diffusion, une information est dite ignorée, personnelle ou partagée, selon qu'aucun, un ou deux acteurs la possèdent. Selon son statut, une information est dite secrète, privée ou publique, selon qu'aucun, un ou les deux sant si l'autre la possède ou non. A l'autre extrASme, une information est de -connaissance commune- si chacun la connait, sait que l'autre la connait et ainsi de suite, l'opérateur de connaissance commune obéissant aux mASmes axiomes que les opérateurs individuels.


Les anticipations croisées A  niaux multiples ne peunt dès lors se - résoudre - que dans une notion particulière d'équilibre, où chaque acteur s'arrASte A  un niau donné, tout en supposant que l'autre s'arrASte A  un niau inférieur ou égal au sien. L'équilibre de Nash est un équilibre symétrique où chaque agent anticipe au niau 1 en supposant que l'autre anticipe au niau 0, c'est-A -dire détermine sa fonction de comportement en considérant l'action de l'autre comme fixée. L'équilibre de Stackelberg est un équilibre asymétrique où le - suiur - anticipe au niau 1 comme précédemment, mais le - leader - anticipe au niau 2 en supposant que l'autre anticipe au niau 1, c'est-A -dire optimise en considérant la fonction de réaction de l'autre comme fixée. L'équilibre rationalisable est un équilibre A  nouau symétrique où chacun anticipe au niau infini, en supposant que l'autre en fait autant, c'est-A -dire que chaque action est une meilleure réponse A  une meilleure réponse anticipée de l'autre, et ainsi de suite.
Une notion d'équilibre, fondée sur des représentations dûment spécifiées, peut admettre des solutions multiples, comme le montre le modèle d'hyperinflation de Cagan (1956) où tout taux d'inflation est réalisé s'il est anticipé conjointement par tous les agents. Une solution peut alors AStre privilégiée par focalisation directe des agents sur l'une des anticipations autoréalisatrices par un - anticipateur public - ; l'état peut ainsi afficher un taux d'inflation qui s'avère - crédible -, parce qu'il s'est toujours confirmé dans le passé. Une solution peut aussi AStre sélectionnée A  trars une représentation autoréalisatrice spécifique qui est partagée par les agents ; ainsi, si les agents croient que -les prix sont corrélés ac les taches solaires-, ils le seront effectiment (Azariadis, 1981). Une solution peut enfin AStre choisie par conrgence rs elle de processus d'apprentissage des agents sur leurs représentations ; un taux d'inflation va ainsi émerger en fonction de leurs représentations initiales (non expliquées) et de règles de révision suffisamment synchronisées.
En sens inrse, un état d'équilibre, défini par un ensemble de variables réalisées, peut AStre soutenu par dirses spécifications théoriques (voir II, 4), plus ou moins proches, comme en témoigne la solution d'une situation de duopole. Il peut s'obtenir d'abord ac des combinaisons différentes des niaux d'anticipation ; la solution de Cournot apparait pour tout équilibre où les agents anticipent A  un mASme niau, ac pour extrASmes l'équilibre de Nash et l'équilibre rationali-sable. Il peut résulter ensuite d'équilibres de mASme niau, mais ac des spécifications variables des représentations ; la solution de Cournot émerge si chaque duopoleur s'appuie sur la fonction de demande - vraie - ou sur une fonction - tronquée - ne dépendant que de sa production. Il peut découler enfin de spécifications semblables des représentations, mais ac des paramètres distincts ; un mASme - équilibre conjectural - apparait si chaque producteur anticipe une fonction de réaction de l'autre prenant mASme valeur et dérivée A  l'origine.


Rationalité instrumentale et rationalité cogniti.


Les deux déterminants extrASmes de l'agent, les contraintes et les préférences, sernt de support A  la -rationalité instrumentale-, conA§ue comme adéquation des moyens disponibles aux objectifs poursuivis dans la détermination de l'action. Le déterminant intermédiaire, les représentations, en conjonction ac les observations, sert de support A  la - rationalité cogniti -, conA§ue comme adéquation des anticipations de l'agent A  ses informations, A  trars ses croyances. Chacune des deux rationalités connait une forme forte (comportement optimisateur, anticipation fortement rationnelle) et des formes faibles, bien plus dirsifiées (comportement satisficing, anticipation faiblement rationnelle). Elles donnent lieu A  des modèles exprimés sous forme d'un processus implicite (procédure de décision, anticipation rationnelle) ou d'une relation explicite entre variables observables (fonction de comportement, anticipation autorégressi).
Si les trois déterminants sont fortement complémentaires au niau du comportement individuel, au point que l'observateur peut difficilement les révéler séparément (voir II, 2), les deux types de rationalité, bien que conceptuellement distincts, ont des rapports très étroits. La rationalité instrumentale s'appuie sur la rationalité cogniti, car elle s'exerce A  partir des contraintes et des préférences perA§ues par l'acteur, et reste conditionnelle A  ses représentations ou du moins A  ses anticipations. Inrsement, la rationalité cogniti utilise la rationalité instrumentale en amont et en aval, quand l'agent acquiert ses informations par un arbitrage coûts-avantages et forme ses anticipations de faA§on statistiquement optimale. Cependant, si la rationalité instrumentale traduit un principe d'efficacité de l'action interne A  l'acteur, la rationalité cogniti reflète un principe de pertinence de sa vision de l'environnement, cette référence externe la rendant, de ce fait, bien plus controrsable.
Au niau collectif, les trois déterminants s'enchevAStrent de faA§on encore plus profonde dans les différentes notions d'équilibre, ainsi dans l'- équilibre bayesien parfait -, où chaque agent a une rationalité instrumentale forte (optimisation) et cogniti plus faible (révision bayésienne). Leur poids relatif est cependant variable, mais, s'il existe des équilibres sans représentations, on ne saurait définir un équilibre de pures représentations du fait de contraintes physiques incontournables. Plus précisément, chaque type de rationalité peut jouer un rôle spécifique dans la définition et la sélection des équilibres. Les équilibres possibles sont définis par les contraintes et les préférences des acteurs et les règles institutionnelles, et, comme les anticipations sont supposées réalisées, les représentations ne viennent que moduler ces équilibres selon les niaux d'anticipation retenus. A l'inrse, en cas d'équilibres multiples, l'un d'eux est sélectionné A  trars les représentations a priori des acteurs, mASme si les préférences peunt parfois aussi jouer un rôle (choix d'un équilibre Pareto-optimal).
Si elle met l'accent sur les processus cognitifs de l'individu et les phénomènes spéculaires dans la société, la rationalité cogniti conduit enfin A  er la modélisation effectuée par l'acteur A  celle du modélisateur, dans sa démarche et son résultat. Au niau des méthodes de validation, si l'acteur est généralement vu comme un pur statisticien plutôt optimisateur, le modélisateur est doté d'une épisté-mologie bien plus riche dans son argumentation et ses critères, mais se contente plutôt de - satisfaire - (voir II, 5). Au niau de la pertinence des modèles, si l'agent peut AStre victime d'une représentation autoréalisatrice, le modélisateur peut l'AStre aussi, A  condition que les agents connaissent le modèle du modélisateur, l'acceptent et y réagissent. Au niau du contenu des modèles, s'ils sont différents et si le modélisateur communique le sien A  l'agent, ce dernier va éntuellement modifier son comportement et donc remettre en cause le modèle global ; ce qui enclenche un processus de - superapprentissage -, susceptible ou non de conrger rs un - modèle autoréférentiel -, modèle commun au modélisateur et A  l'agent (bien que l'un contienne l'autre).





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