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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Les biens collectifs

Ce sont les biens collectifs qui posent le plus sérieux problème d'organisation sociale. Le marché est incapable de fournir de tels biens car, par nature, beaucoup de gens les utilisent simultanément et l'on ne peut exclure personne de leur utilisation. Chaque individu a économiquement intérASt A  agir en - profiteur -, c'est-A -dire A  utiliser pleinement ces biens sans les payer et sans contribuer proportionnellement au travail nécessaire A  leur fourniture. Aristote l'a dit voici des siècles : - Ce qui est commun au plus grand nombre est ce dont on se soucie le moins. - Si personne ne s'offre A  payer de tels biens, il n'y aura sûrement pas de volontaires pour les produire, du moins pas dans les conditions voulues. Aussi faut-il obtenir des contributions collectis -d'ordinaire sous forme d'impôts - pour assurer la fourniture de ces biens. Au sein des petits groupes, les pressions sociales peunt suffire A  ce que chacun rse une contribution normale au titre du bien collectif, mais dans des groupes plus grands et plus complexes, un acte coercitif A  fondement légal (comme les prélèments fiscaux ou le service militaire obligatoire) est nécessaire.
Cela dit, il faut examiner de plus près certains biens collectifs pour résoudre des contradictions apparentes. Prenez l'exemple du phare évoqué plus haut dans ce mASme chapitre. Est-il possible qu'une organisation privée, A  but lucratif, fournisse ce bien collectif? Imaginez un consortium de comnies d'assurances maritimes. On pourrait imaginer qu'il entretienne et fasse fonctionner des phares dans le monde entier, en intégrant leur coût aux primes payées par les assurés. Cependant, on discerne vite la faiblesse de ce schéma : il suppose un sectiunel oligopoliste de type OPEP, et, par analogie ac l'OPEP, chaque firme sera puissamment incitée A  ndre des assurances sans prime de phare et A  agir en franc-tireur en cassant les prix. Aussi, tôt ou tard, l'édifice s'écroulera. Le phare montrera en pleine lumière sa nature profonde de bien collectif, et, s'il n'a pas un pouvoir de coercition suffisant pour exiger son dû, le consortium se dissoudra.
La ure 3.3 mentionne aussi la télévision hertzienne comme un bien collectif. Comment est-ce possible, puisqu'elle est gratuite pour les spectateurs et non financée par l'impôt ? La réponse est qu'elle est payée par les annonceurs, le - bien - obtenu par ceux-ci en échange de leur argent consistant en un accès A  des consommateurs potentiels. Les émissions que ces derniers regardent - gratuitement -, ils les paient collectiment ac les produits qu'ils achètent. De plus, le coût de l'émission télévisée est considéré comme une charge commerciale fiscalement déductible, et l'on pourrait dire après tout que les contribuables paient réellement ce bien collectif, comme le ut la théorie !

LA MESURE ET LE CHOIX DES BIENS COLLECTIFS
D'autres propriétés des biens collectifs aggrant les conséquences de leurs caractéristiques de consommation conjointe et d'absence d'exclusion. Ils sont généralement difficiles A  mesurer et laissent peu de choix au consommateur.
A€ la différence des biens privés, qu'il est relatiment facile de dénombrer, de compiliser et de partager en unités de nte, les biens collectifs n'autorisent généralement pas un traitement aussi souple. Combien d'unités de défense nationale faut-il acheter ? Et quelle quantité de surillance policière ? On peut compter le nombre de pompiers d'un service de lutte contre l'incendie, mais ce nombre n'est pas une mesure fiable de la protection contre le feu. On peut mesurer la superficie d'un parc, mais cela n'apprend pas grand-chose A  son sujet ; le décor et l'ambiance sont des aspects fondamentaux de ce bien particulier. La longueur des rues est mesurable, les véhicules en circulation et les nids-dc-poule peunt AStre dénombrés, mais ces faits bruts en disent peu sur les caractéristiques importantes de ce bien collcctif-lA . La production d'un service de contrôle de la pollution de l'air ne peut AStre mesurée qu'indirectement, en termes de qualité de l'air, et encore celle-ci est-elle affectée par des facteurs exogènes, comme la force du nt. Pour ces raisons, il est difficile - quoique nullement impossible - de définir et de mesurer le résultat d'une organisation chargée de fournir un bien collectif. Ce qui signifie aussi qu'il est difficile de spécifier la quantité du bien A  fournir et d'estimer quel devrait AStre son coût.
La nature mASme du bien collectif ut que l'individu ne soit guère maitre de sa consommation et qu'il doi généralement se contenter de la quantité et de la qualité disponibles. Le citoyen ordinaire peut demander qu'un policier soit placé devant sa maison, que sa rue soit balayée chaque jour, que le jardin public de son quartier soit entretenu comme un domaine princier ; mais sa voix ne sera pas entendue, et, mASme s'il se peut que ses impôts augmentent, il est peu probable que les biens collectifs dont il bénéficie changent beaucoup. Ni l'individu qui pense que la patrie est en danger et qu'elle a besoin de plus de soldats, ni celui qui pense que la sécurité nationale est menacée par un excès de pouvoir militaire exercé par des mortels faillibles ne seront satisfaits, car ni l'un ni l'autre ne peut exercer de choix individuel. Chacun peut faire le siège de son député, mais il devra se contenter de ce qu'il obtiendra.
L'impossibilité de facturer directement l'utilisation des biens collectifs a aussi pour conséquence que ce qu'on paie A  ce titre n'a pas de rapport ac la demande ni ac la consommation. Ainsi, au lieu d'obéir A  un mécanisme de marché, on doit s'en remettre A  un processus politique pour fixer ce que paieront les utilisateurs et les rabais accordés A  certains d'entre eux. De plus, dans la mesure où la plupart des biens collectifs sont imparfaits et permettent un certain degré de consommation individuelle, le choix de ceux qui en bénéficient est aussi déféré A  un mécanisme politique, comme l'est la fixation de la quantité de biens A  produire.
A ce stade, il est utile de rappeler et de résumer les différences importantes qui existent entre biens privés et biens collectifs, afin de mieux apprécier la nature de leurs différences.


QUELLE DEVRAIT AŠTRE LA TAILLE DE LA COLLECTIVITé ?

Une autre question importante se pose en ce qui concerne les biens collectifs. Quelle est l'étendue de la collectivité censée les fournir ? Si l'on est d'accord sur le fait qu'une contribution collecti (notamment sous forme d'impôts) est nécessaire pour assurer la fourniture d'un bien collectif, quel échelon communautaire doit-on y assujettir? La nation entière ? Une région, un département, une commune ? Un quartier ? Les habitants d'un ensemble résidentiel ou ceux d'un seul de ses immeubles ? Selon un principe élémentaire des finances publiques, un bien collectif devrait AStre payé par ses bénéficiaires, mais il n'est pas toujours facile d'identifier ceux-ci. Si l'on admet aisément que la défense nationale profite A  toute la nation et que chacun doit donc la financer, considérez A  l'autre extrémité le cas d'un humble nid-de-poule. Au ras de la chaussée attendant tranquillement le conducteur distrait, le nid-dc-poule fait claquer les dents, secoue les os, dérange les vide-poches, arrache les enjoliurs et, dans sa forme la plus virulente, tord les jantes et brise les fusées de roues. Son élimination (la réparation de la chaussée) profite A  beaucoup et constitue assurément un bien collectif. Mais qui doit payer ? On pourrait considérer qu'il y a des nids-dc-poule un peu partout, dans tout le pays, et qu'il s'agit donc d'un problème national ; aussi devrait-on les réparer aux frais du gournement national et donc des contribuables debout le pays. Ce syllogisme trompeur est pourtant grament faussé. A€ suivre ce raisonnement, tout problème généralisé, y compris le traitement des ordures et l'illettrisme, devrait tomber dans le giron du plus vaste agent collectif, l'état national.
On peut analyser plus finement cette question. Le principe essentiel qui nous guidera est que le bien collectif doit AStre fourni par la plus petite unité collecti qui englobe la plus grande quantité de bénéficiaires. Dans le cas des nids-de-poule dans les rues ourtes A  la circulation publique, la commune a la taille voulue (nous rrons cependant dans la prochaine section une méthode qui permettrait de faire payer individuellement les usagers des rues). Aux contribuables locaux de payer. Notez en quoi les visiteurs extérieurs sont concernés : ils profitent de rues bien entretenues, mais, dans la mesure où ils achètent de l'essence, font des courses, séjournent dans des hôtels et mangent dans des restaurants, ils contribuent directement et indirectement A  la prospérité de la cité et paient ainsi une partie des frais d'entretien des chaussées. De mASme, les acheteurs lointains de biens produits dans la ville bénéficient du bon état de ses rues, car leurs commandes ne sont pas endommagées pendant cette partie de leur transport. Ils paient cependant cet avantage, car le prix qu'ils règlent inclut le coût des impôts locaux payés par l'industriel et le camionneur au litre de l'entretien des chaussées. Autrement dit, on voit que, mASme s'agissant d'une unité collecti locale et de petite taille, les bénéficiaires paient les biens collectifs sans considération de l'endroit où ils se trount ; le principe de base énoncé ci-dessus demeure intact et trou ainsi sa confirmation.
Le lecteur notera que cette analyse nous mène au cœur du débat éternel sur le fédéralisme, qui porte sur la répartition des responsabilités entre les différents niaux d'organisation du gournement. Nous avons vu que c'est la nature de chaque bien collectif et l'identification de ses bénéficiaires qui déterminent le niau approprié de responsabilité quant A  la fourniture de ce bien.



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