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ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Les limites de la critique phénoménologique

Mais de cette triple critique, dont chacun pourra reconnaitre sans peine les divers artisans, il fallait A  l'évidence dégager une - nouvelle - pensée de l'histoire, elle-mASme adossée A  une - autre - philosophie. Ce fut alors principalement en référence A  la déconstruction heideggerienne de la métaphysique (largement reprise en France par Merleau-Ponty) que put s'élaborer cette - nouvelle - pensée de l'historicité. Je reviendrai longuement, dans la première section de cet essai, sur la nature et les limites de cette - déconstruction - heideggerienne de la métaphysique comme prototype des critiques phénoménologiques du totalitarisme. Disons seulement, pour l'instant, que chez H. Arendt, élève et disciple de Heidegger (que ce fait choque ou non, en raison des options politiques de Heidegger, il reste pourtant difficilement récusable1), cette nouvelle pensée de l'historicité, cristallisée autour du concept - d'action -2, devait passer par une rile destruction du concept de causalité puisqu'il était précisément, sur le philosophique, et en tant qu'on y soumettait la totalité du réel, le principe mASme de la philosophie de l'histoire dont le totalitarisme était censé, d'un point de vue intellectuel s'entend, AStre le dernier avatar. - La nouveauté, écrivait Arendt, est le domaine de l'historien cette nouveauté peut AStre déurée si l'historien, insistant sur la causalité, prétend pouvoir expliquer les énements par un enchainement causal qui les aurait en dernier ressort provoqués A  vrai dire, la causalité est une catégorie aussi trompeuse qu'étrangère dans le cadre des sciences historiques Quiconque, dans le champ des sciences sociales, croit honnAStement A  la causalité, renie en fait l'objet mASme de sa propre science -8. Dès lors, fut attribuée au penseur antitotalitaire la tache, non de prétendre - connaitre le mystère du processus historique tout entier - A  l'instar de ces - idéologies qui ne s'intéressent jamais au miracle de l'Etre -*, mais de - déceler cette nouveauté imprévue -5 qui est la marque de toute rile action historique; et l'histoire elle-mASme fut définie dans sa - substance -, comme - constituée par des interruptions, autrement dit, par l'extraordinaire -8. Que cette - nouvelle - pensée de l'histoire comme discontinuité, comme - chaine de miracles - pour reprendre encore une formule d'Arendt7, fût elle-mASme adossée A  une philosophie qui conduisait A  liquider purement et simplement tout usage du principe de raison ou de causalité, et A  considérer le réel comme irrationnel, c'est lA  ce qu'Arendt n'hésita pas A  affirmer : - C'est l'infiniment improbable qui constitue la texture mASme de ce que nous disons réel c'est A  cause de cet élément du - miraculeux - présent dans toute réalité, que les énements, aussi précisément que nous les fassent prévoir la crainte ou l'espoir, nous laissent toujours sous le coup de la surprise quand ils se produisent -* : articulation claire et nette, donc (- c'est A  cause de -, nous dit Arendt !), entre une - nouvelle - pensée philosophique qui refuse de voir le réel soumis A  la raison et une - nouvelle - pensée de l'histoire qui dénie en elle toute forme de causalité. Tirant pour l'histoire les conséquences de la critique du principe de raison qu'il avait effectuée sur le purement philosophique, Heidegger devait lui aussi dénoncer en ces termes les illusions de la continuité causale : - On ne peut jamais faire dériver les époques les unes des autres, écrivait-il, encore moins les disposer comme les étapes d'un processus d'ensemble. Il y a bien une tradition qui passe d'une époque A  une autre. Mais elle n'est pas un fil qui, traversant les époques, les réunirait. Au contraire, la tradition procède chaque fois du secret de la Dispensation - (de ce qu'Arendt désignait, reprenant d'ailleurs l'expression A  Heidegger, comme le - Miracle de l'Etre -)2.
Comme je l'ai suggéré, la critique phénoménologique de la métaphysique allemande me parait prendre le risque d'introduire une double erreur.
CommenA§ons par le plus simple : comment ne pas voir en effet que, malgré la justesse des critiques évoquées, la destruction du principe de causalité conduit A  rendre impossible, non seulement la science, mais paradoxalement aussi toute éthique (ce que d'ailleurs Heidegger avait eu le mérite de souligner avec la plus grande clarté dans la Lettre sur l'humanisme) ? En effet, dans la perspective qui est celle de la phénoménologie de Heidegger ou d'Arendt, et une fois effectuée la triple critique de - la - philosophie de l'histoire, quelle tache peut-on encore assigner aux sciences sociales ? Certes, l'historien ou le sociologue qui postulent la rationalité parfaite du réel risquent fort de sombrer dans un délire paranoïde dont il ne serait que trop facile de donner des exemples. Mais, comment d'autre part ' et cela Max Weber, qui pourtant n'était guère hégélien, l'avait bien vu ' chercher A  produire une quelconque intelligibilité dans le domaine des sciences sociales dès lors que le principe de raison ou de causalité est de part en part frappé d'illégitimité ? Et comment, sur le pratique, conserver encore la possibilité d'une appréciation éthique du politique (ce qui ne signifie pas forcément une confusion des deux domaines. Qui d'ailleurs pourrait - honnAStement - prétendre pouvoir se priver d'une telle possibilité ?), dès lors que tout volontarisme est dénoncé au nom du - terrorisme - que potentiellement (et c'est vrai) il recèle ? Comment conserver, ne fût-ce qu'un minimum de - vision morale du monde - (et sans ce minimum, quel sens aurait encore cette - banalité du mal - dont nous parle si bien Arendt ?) si les actions humaines ne sont plus attribuées A  une causalité intentionnelle de la volonté humaine, mais considérées comme autant de - miracles de l'AStre - ? Admettons un instant qu'il soit naïf ' de cette naïveté qu'ont les métaphysiciens ' de penser que l'homme soit, par la causalité libre de sa volonté, l'auteur de ses actes. Dans ce cas, ne faut-il pas en tirer la conséquence ' celle-lA  mASme qu'a si bien assumée Heidegger ', que l'éthique, par essence, relève de cette illusion métaphysique selon laquelle le sujet serait le fondement de ses actes ? Par crainte des implications théoriques et pratiques de la causalité, la destruction qui en fut faite par la phénoménologie - jetait le bébé avec l'eau du bain -.
De lA  les deux questions qui seront constamment au cour de cet essai et qui en constituent l'enjeu rile :

1/ Est-il possible de conserver un usage du principe de raison ou de causalité, usage indispensable par définition A  toute explication de quelque ordre qu'elle soit (car qu'est-ce qu'expliquer, sinon rendre raison ?), sans que le maintien d'un tel principe conduise inévilement A  la production d'une philosophie hyper-rationaliste et historiciste de l'histoire ? Bref, est-il possible, plutôt que de diviniser ou de détruire le principe de raison, de le limiter ? Existe-t-il, entre le rationalisme des métaphysiques de l'histoire et l'irratio-nalisme de sa critique phénoménologique, une position philosophique qui ne soit ni un vou pieux, ni un scepticisme de bon aloi ou un simple appel au bon sens, mais bel et bien une position philosophique explicile et cohérente ? En d'autres termes, qui feront peut-AStre mieux ressortir l'enjeu actuel de ces questions : Peut-on concilier, d'une part, la philosophie politique qui, afin de créer son propre espace théorique, doit admettre l'autonomie du politique et, pour ce faire, critiquer le principe de raison, et d'autre part les sciences sociales qui ne sauraient fonctionner sans utiliser, comme toutes les autres sciences, ce mASme principe ?

2 / Est-il possible de conserver sur le monde de l'histoire et du politique une- vision morale-, donc une perspective pratique, voire volontariste, sans que cette - moralisation - de la politique ne tourne A  cette confusion des deux domaines dont on sait comment elle peut induire une logique de la Terreur que le jacobinisme a sans doute illustrée, au sein de la modernité, pour la première fois ?
Mais il est une seconde erreur, on l'a dit, que les critiques phénoménologiques du totalitarisme risquent de susciter : celle qui consiste A  amalgamer sous les expressions de - philosophie de l'histoire -, ou de - métaphysique de l'histoire -, une pluralité en rité antinomique de représentations de l'historicité. Ces expressions, telles qu'elles sont aujourd'hui le plus souvent utilisées sous la plume de ceux qui font profession de critiquer le phénomène totalitaire, sont en effet d'une équivocité dont la méconnaissance risquerait d'interdire toute compréhension rilement rigoureuse des origines intellectuelles du totalitarisme.



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