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ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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L'offre de produits bancaires dans la zone euro



Depuis une ngtaine d'années, un mouvement sans précédent d'intégration internationale des marchés de capitaux s'est affirmé. Ce mouvement ne concerne pas seulement les marchés financiers au sens strict mais aussi Pintermédialion bancaire. Une preuve en est l'entrée en gueur d'un accord sur l'ouverture A  la concurrence mondiale du marché de la banque et de l'assurance en mars 1999 sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce. Pour toute firme d'un Etat signataire, cet accord prévoit notamment la faculté de s'installer librement sur le territoire de tout autre état signataire. Dans l'Espace économique européen, et plus particulièrement dans l'Union européenne, les choses sont beaucoup plus avancées. Cette évolution, qui découle d'une longue histoire, s'est accélérée récemment par la mise en place du marché unique des serces bancaires et financiers en janer 1993 et de la monnaie unique en janer 1999. Cette partie analyse la situation et le devenir de la concurrence au sein des industries bancaires européennes ainsi que le profil géographique des restructurations présentes et A  venir. Elle constitue une actualisation d'analyses antérieures comme celle de Lemaire et Ruffini (1993).


Bien que concentrés sur la zone euro, nous élargirons l'horizon de notre analyse A  l'Union européenne (UE) ou A  l'Espace économique européen (EEE). Nous proposons d'abord d'élir la disparité de l'ouverture des systèmes bancaires européens en notant la diversité de ses motivations. Nous poursuivrons notre analyse en exposant les facteurs d'accélération de cette ouverture ; une partie de ces facteurs est propre A  l'Europe et A  la construction européenne, tandis qu'une autre découle d'avancées technologiques regroupées sous le vocable de " banque A  distance ". Dans les prochaines années, ces bouleversements devraient introduire une forte concurrence entre banques européennes alors qu'elles ont souvent exercé leurs actités dans des conditions oligopolistiques. Cette contesilité nouvelle des marchés bancaires nationaux s'appuiera sur la banque A  distance (ou directe), mASme si cette dernière ne suptera pas intégralement les formes traditionnelles d'intermédiation bancaire (réseaux d'agences). De toute manière, cette situation de contesilité n'est que transitoire : elle s'épuisera par les fusions et acquisitions qu'elle suscite d'ores et déjA . Enfin, en livrant une photographie (partielle) des interpénétrations actuelles des systèmes bancaires au sein de l'EEE, selon diverses modalités juridiques, nous dégageons quelques orientations géographiques de l'intégration A  venir des actités bancaires de proximité au sein de la zone euro.


A. Le degré d'ouverture des marchés européens

L'ouverture des systèmes bancaires occidentaux est très inégale. Le leau 6 autorise d'intéressantes aisons. Les pays de la zone euro sont en gras (convention reprise dans les leaux ultérieurs). Pour chaque pays, la première colonne indique le nombre total d'élissements de crédit et non pas des seules banques. L'importance de ceux-ci découle de l'émergence ancienne ou récente d'élissements mutualistes ou coopératifs ou encore de l'extension des domaines d'intervention des caisses d'épargne dans plusieurs pays d'Europe occidentale. Ces élissements étant souvent A  l'abri d'un contrôle étranger, leur inclusion conduit A  relatiser la présence étrangère dans le système bancaire.
La première indication fournie ici concerne la taille des élissements étrangers : ils sont généralement de plus petite taille que les élissements " nationaux " puisque leur importance en nombre est souvent au-delA  de leur importance en taille de bilan. Cela se vérifie dans cinq des six pays où la présence des enseignes étrangères est la plus grande (Royaume-Uni, Irlande, Pays-Bas, Suisse et Belgique). L'exception luxembourgeoise découle amplement du caractère offshore de sa place financière, la quasi-totalité des élissements venant de l'étranger pour profiter des structures fiscales. Le Royaume-Uni, en fait la place financière de Londres, bénéficie d'une situation exceptionnelle puisque c'est le second pays où le poids des élissements étrangers dépasse celui des locaux en nombre comme en taille. La position de l'Irlande est assimilable A  celle du Royaume-Uni.
Une telle internationalisation revASt souvent deux aspects, pas nécessairement présents simultanément. D'une part, elle répond A  la facilité relative de l'extension internationale des actités de marché ; celle-ci n'entraine en principe que des coûts limités et souvent récupérables. D'autre part, l'internationalisation répond au besoin d'accomnement de la clientèle du pays d'origine lorsque celle-ci développe ses actités concernant les biens et serces non financiers A  l'étranger ou recherche des serces financiers A  l'extérieur (par exemple vers des pays représentant des " havres " pour l'épargne privée).
La présence A  l'étranger capitalise ainsi les relations que certains élissements entretiennent avec une partie de leur clientèle (entreprises exportatrices et particuliers disposant d'une certaine fortune). La première motivation a notamment sous-tendu le développement de la présence bancaire franA§aise A  l'étranger et en particulier en Europe. La seconde explique l'ouverture des systèmes suisses, irlandais ou luxembourgeois. Dans ce dernier cas, il faut mentionner l'importante actité des filiales de banques allemandes qui collectent " au Luxembourg " une fraction significative de l'épargne des résidents allemands, au point que la banque centrale allemande s'est vue obligée d'en tenir compte en élissant les statistiques des avoirs liquides des résidents allemands. Dans le cas de l'Irlande, il s'agit de la création de l'IFSC (International Financial Serces Center) en 1987 sous les auspices de la Banque centrale d'Irlande et des autorités budgétaires qui lui ont garanti une totale transparence fiscale.
Face A  cette internationalisation " traditionnelle ", les autres formes d'internationalisation supposant la prestation de serces financiers par des entités bancaires d'un pays A  des agents non-financiers d'autres pays, quelles qu'en soient les modalités, sont restées limitées. On peut cependant citer quatre contre-exemples significatifs qui sont autant de stratégies de niche engagées A  une échelle internationale. Le premier concerne les élissements ayant développé un savoir-faire exporle A  faible coût ; c'est le cas des investment banks américaines dont la spécialisation découlant des réglementations restrictives américaines les a incitées A  exporter très tôt leur expertise. Les deux suivants concernent les places ayant acquis une réputation particulière dans le traitement d'opérations privées (Suisse) ou interbancaires (Royaume-Uni) ; cette réputation a rejailli sur leur système bancaire. Le dernier concerne l'Irlande qui cumule l'avantage de faibles coûts salariaux et l'usage courant de l'anglais A  tous les échelons hiérarchiques.

B. Les fadeurs de l'ouverture des marchés bancaires européens

La faible prestation de serces par-delA  les frontières est appelée A  évoluer en Europe pour deux raisons qui modifient le cadre d'actité des banques européennes :


- La première, déjA  présente, est la conjonction d'une évolution juridique et d'une évolution technologique. L'évolution juridique concerne tous les élissements de crédit de l'EEE et s'est traduite A  partir du T janer 1993 par le marché unique des serces bancaires et financiers et notamment par le libre élissement et la libre prestation de serces (l'agrément d'un EC dans un seul pays de l'EEE devenant un passeport européen autorisant son actité dans l'ensemble de cette zone). L'évolution technologique concerne le développement de la banque A  distance dont l'apparition est rendue possible par la mobilisation de moyens techniques déjA  anciens (courrier, téléphone), modernes (télématique et informatique) et en pleine explosion (Internet). Celte évolution permet une nouvelle localisation des actités (voire une délocalisation pour certaines, cf. les plates-formes en Irlande) et une extension des clientèles potentielles ;
- La seconde, en marche depuis le 1er janer 1999 mais sous de nombreux aspects rtuelle jusqu'au I" janer 2002, est l'homogénéisation de la matière première des banques de la zone euro. D'ores et déjA , les titres négociables sur des marchés financiers sont libellés en euros et, sur ce , aucun élissement financier ne jouit d'une rente de situation. En 2002, toute l'actité bancaire sera concernée puisque l'intermédiation traditionnelle (crédits, dépôts et moyens de paiement) se fera aussi en euros.
Sur un théorique, une telle évolution s'interprète comme un choc augmentant radicalement la contesilité des marchés bancaires (pour un exposé de ce concept, voir l'article pionnier de Baumol, Panzar et Willig, 1988 ou Dietsch. 1992). Autrement dit, elle modifie radicalement les conditions de la concurrence bancaire qui est extrASmement atténuée dans de nombreux pays par la position oligopolistique d'une poignée de grands élissements (leau 7).
A ce titre, les exceptions marquantes en Europe sont l'Allemagne et, dans une moindre mesure, l'Italie. Ces exceptions ne traduisent pas des concurrences sans frein mais plutôt l'existence de nombreux élissements ayant un faible rayon d'action (Sparkassen, Banchepopolari). Ceci découle du cadre culturel fédéral mASme sans une réglementation contraignante comme aux Etats-Unis. Par contre, la situation du Luxembourg est concurrentielle du fait de l'exlraversion de son système bancaire. C'est aussi en partie le cas des iles britanniques où coexistent des ilots concurrentiels (ll'SC A  Dublin et City A  Londres) et des systèmes nationaux oligopolistiques.
Le leau 7 montre aussi que les systèmes bancaires des pays de l'EEE sont sur la voie d'une réduction et d'une rationalisation des réseaux. Ceci s'observe depuis le début des années quatre-ngt avec le nombre d'élissements et depuis la fin des années quatre-ngt avec le nombre de guichets A  l'exception nole de l'Esne, de l'Italie et du Portugal ainsi que, pour des raisons différentes, de l'Irlande et du Luxembourg. Un tel mouvement a des conséquences ambiguA«s sur la part de marché des premiers élissements puisqu'il concerne également les plus petits.
Certes, l'importance déjA  observée (leau 8) et A  venir des fusions et acquisitions, ainsi que les forts mouvements de capitaux traduisant les investissements directs A  partir de, ou vers, les divers secteurs bancaires européens ont en fait pour objet le retour A  une telle situation oligopolistique. Toutefois, ce retour nécessite un certain temps et, avant que l'on reenne A  une situation plus sle, on observera probablement une redistribution importante des sectiunes. La baisse de la renilité bancaire qui découlera de l'accroissement de la concurrence sera également un puissant leer pour ce mouvement de fusions et acquisitions. En diagnostiquant de grands bouleversements dans la structure de l'industrie bancaire européenne, on doit noter que les rythmes en sont très divers selon les pays. Dans les pays méditerranéens, le processus s'accélère en Italie mais marquerait le pas en Esne. Une situation able prévaut en Finlande. Ailleurs, on note l'importance d'opérations ponctuelles précédées ou suies de calme relatif (Allemagne, Autriche, Belgique, Pays-Bas, Suisse). Enfin, certains pays apparemment plus sereins ont connu d'importants mouvements de transferts de propriété qui n'apparaissent pas dans le leau mais qui sont le prélude A  d'autres mouvements de fusions et acquisitions : la France avec les privatisations et le Royaume-Uni avec les démutualisations des building socieiies.

C. Orientation géographique de l'ouverture

Nous avons jusqu'ici constaté l'ampleur du mouvement, ses motivations et ses modalités. Préoccupons nous maintenant de ses potentialités en dégageant ses lignes de forces dans l'espace européen. En effet, les éléments avancés jusque lA  laissent penser que nous sommes A  la veille d'un vérile big bang puisque le nombre d'acteurs va se réduire A  l'horizon de quelques années, cette réduction s'effectuant marginalement par des disparitions et se traduisant surtout par des fusions et absorptions de plus en plus transfrontalières. En particulier, la technique de la banque A  distance dont le développement transfrontalier est permis par le passeport européen ne peut AStre une fin en soi. C'est le prélude A  l'irruption de nouveaux acteurs sur les scènes nationales et A  la recomposition de ces scènes autour de ces nouveaux acteurs ou en réaction face A  ceux-ci. La contesilité des marchés nationaux ne sera que transitoire et conduira A  des regroupements qui produiront de nouveaux oligopoles dont plusieurs ignoreront les frontières. Ainsi le big bang est plutôt une implosion A  moyen terme puisqu'il doit en définitive réduire le nombre d'élissements en compétition sur le marché bancaire européen unifié.
Pour ces raisons, l'étude des positions A  la veille du big bang doit permettre de dégager les principales directions de développement A  court terme (a les innovations technologiques et juridiques) qui seront ultérieurement les principales directions de recomposition. C'est pourquoi nous recensons toutes les formes de présence étrangère dans les pays de l'UE (leau 9). Il ne s'agit pas seulement d'analyser le développement du libre élissement (de succursales) et de la libre prestation de serces, car il ne faut pas oublier les formes traditionnelles d'intervention A  l'étranger que sont filiales et bureaux de représentation. Ensuite nous portons notre attention sur l'origine géographique des modalités d'intervention tangibles sur un marché : filiales, succursales et libre prestation de serces (épargne et Financement, 1999).


Le leau 9 permet de faire apparaitre l'importance el la diversité des imtations étrangères en distinguant celles qui proennent d'autres pays de l'EEE de celles provenant de pays tiers. Ceci fait ressortir l'importance des déclarations de libre prestation, qui ne concernent que les élissements en provenance de l'EEE, en liaison avec les autres formes d'imtations pour les seuls pays de l'EEE. On perA§oit que la majorité des filiales ou des succursales ont pour origine les autres pays de l'EEE : les exceptions noles sont le Royaume-Uni, dont la spécificité a déjA  été soulignée, les Pays-Bas et l'Allemagne, ces deux pays étant de toute manière relativement peu ouverts. Cette ouverture généralement plus grande vers les autres pays de l'EEE témoigne déjA  d'une certaine forme d'intégration au sein de cette zone.
En outre, relativement A  la taille de leur système bancaire et aux autres formes de présence étrangère, les déclarations de libre prestation sont concentrées sur les petits pays (Belgique en tASte) plutôt que sur les grands pays pour lesquels nous disposons d'informations (Allemagne, France et Royaume-Uni). Il existe deux justifications A  cette répartition. La première relève des économies d'échelle : les petits pays ne justifient guère une imtation "dure" et amènent de préférence A  reniliser des bases nationales déjA  installées grace A  la libre prestation. La seconde réside dans la relative faiblesse des banques de ces pays qui, sur une échelle internationale, ont une taille en conformité avec la faible ampleur de leur marché national. C'est la mASme réalité qui conduit souvent A  un plus grand recours aux succursales qu'aux filiales, ces dernières suscitant des coûts fixes importants alors que les succursales n'impliquent que des coûts marginaux, au sens micro-économique du terme.
Les petits pays apparaissent alors comme des maillons faibles, mais une analyse détaillée incite A  nuancer ce constat. Par exemple la Belgique confirme cette faiblesse des petits pays puisque, sur les cinq groupes qui détiennent aujourd'hui 80 % du marché bancaire belge, deux seulement sont entièrement belges. Mais cette faiblesse s'est surtout concrétisée au profit des banques néerlandaises qui dominent deux de ces cinq groupes. Les Pays-Bas fournissent le contre-exemple d'un pays de taille modeste représenté sur la scène bancaire internationale par de très grandes entreprises. Ceci est parfois devenu possible grace A  une stratégie de bancassurance (ING et Fortis notamment). L'autre exemple porte sur les politiques luxembourgeoise et irlandaise qui ont prilégié l'emploi dans ces secteurs et sacrifié la position, peut-AStre illusoire, de champions nationaux.
Les pays d'accueil comme les pays d'origine des élissements méritent un examen. On remarque que l'usage prilégié de la libre prestation de serces est l'apanage de certains petits pays qui profitent de cette possibilité pour apparaitre lA  où ils sont généralement inexistants. Ce n'esl pas le cas de la Finlande ou de la Grèce mais c'est celui de l'Autriche qui est présente dans tous les pays sur lesquels nous disposons d'informations. C'est également vrai pour le Portugal qui est presque aussi dynamique dans les deux sens : "A  l'export", se concrétise surtout le sui de l'émigration, notamment en France, et, "A  l'import", la jeunesse de son système bancaire aiguise les appétits de systèmes plus mûrs et notamment, pour des raisons historiques, celui de la Grande-Bretagne. La forte présence sur ce créneau de l'Irlande et du Luxembourg accrédite le fait que ces places offshore redistribuent leur production sur l'ensemble des pays. Il s'agit certainement de fausses opérations transfrontalières : en effet, la filiale au Luxembourg d'une banque allemande peut vendre ses serces en Allemagne en utilisant le réseau de sa maison-mère On vérifie enfin que ces deux pays accueillent des élissements de nombreux pays de l'UE, et particulièrement l'Irlande, les déclarations de libre prestation émanant d'un peu partout.
Les pays nordiques sont en retrait, quelle que soit la modalité analysée. Ils conservent la trace de leurs fortes interrelations avec une prééminence certaine de la Suède et, dans une moindre mesure, du Danemark qui sont tous deux des pays oui pour la phase III de l'UEM. On est frappé par le fait que la libre prestation semble avoir permis aux grands systèmes bancaires de l'UE (Allemagne, France, Pays-Bas, Royaume-Uni) et aux places offshore (Luxembourg, Irlande) de prendre pied au Danemark, mais il reste A  vérifier si ces déclarations ont été ou seront suies d'effet.
Pour les systèmes bancaires de taille moyenne, notons la relative absence, eu égard A  leur taille, de l'Ksne et de l'Italie qui ont probablement été trop absorbés par leur processus interne de concentration. On a vu que celui-ci est loin d'AStre terminé en Italie mais qu'il est plus avancé en Esne. Pour ce dernier pays, il est possible qu'il y ait A  l'avenir une agressité plus grande A  l'international ; les banques esnoles sont parmi les plus renles et l'exemple de la filiale allemande du Banco Santander montre leur dynamisme. Pour l'Italie, notons la forte présence des banques franA§aises et donc leur capacité A  jouer un rôle dans les restructurations A  venir ; la seule participation bancaire prise A  l'étranger par les caisses d'épargne franA§aises concerne l'Italie. Enfin, comme indiqué plus haut, les puissantes banques néerlandaises sont présentes partout et selon toutes les modalités.
Notons le dynamisme du Royaume-Uni sur la libre prestation. Ceci doit AStre relié A  la présence A  Londres de nombreuses filiales de maisons-mères situées hors de l'EEE. La libre prestation est prilégiée par certaines d'entre elles pour utiliser pleinement leur base londonienne ; une preuve en est que des tAStes de pont ouvertes en Europe continentale par les maisons-mères ont été fermées après la mise en place du marché unique pour y substituer cette modalité moins onéreuse.


Pour la France et l'Allemagne, on remarque A  la fois un parallélisme mais aussi une forte dissymétrie. Du côté du parallélisme, relevons la position centrale de leurs systèmes bancaires car presque tous les autres sont présents chez eux et réciproquement ils sont présents A  peu près partout. Dans le cas de la France, le barycentre est au sud de l'Europe avec un grand poids de l'Italie et de l'Esne tandis qu'en Allemagne, il est au nord (Autriche et Danemark). Par ailleurs, du fait de l'émigration, il existe des liens particuliers entre la France et le Portugal et entre l'Allemagne et la Grèce. Du côté de la dissymétrie, se situe la forte disparité en matière d'ouverture des systèmes bancaires : sur toutes les modalités, la France est plus accueillante que l'Allemagne et, en particulier, elle accueille davantage les banques allemandes que la réciproque n'est vraie.
Ces assertions sont confirmées par le leau 10 où urent les taux de pénétration des banques étrangères ou seulement de celles provenant de l'EEE, en tenant compte ou non de la libre prestation de serces. Cette dernière a bien un effet multiplicateur sur la contesilité des marchés ; le pays le moins sensible esl le Royaume-Uni du fait de son statut de place offshore pour le monde entier, ce qui n'est pas vrai du Luxembourg et de l'Irlande qui sont des places offshore seulement pour l'UE. Il confirme aussi (en l'exagérant certainement, du fait de la faible concentration des banques allemandes) le caractère peu ouvert de l'Allemagne : trois A  quatre fois moins que la France selon les chiffres relatifs (leau 10) ou un tiers en moins en chiffres absolus (leau 9) alors mASme que le système allemand est plus important en taille de bilan.
En conclusion, la France dispose A  la fois de la centralité el de l'ouverture qui en font un champ d'affrontement et d'investigation prilégié par les banques de l'UC de préférence A  l'Allemagne. A l'inverse, l'avantage de la France est son orientation vers les pays les plus susceptibles de s'ouvrir, A  savoir essentiellement les pays de l'Europe latine. En effet, les pays du nord de la zone euro sont soient déjA  fortement ouverts comme places offshore (Irlande, Luxembourg), déjA  fortement investis (Belgique surtout par les Pays-Bas, Finlande par la Suéde) ou plutôt investisseurs avec une certaine ouverture (Pays-Bas) ou une certaine fermeture (Allemagne, Autriche). A l'inverse, les pays du sud de la zone euro ont une dynamique d'ouverture présente ou A  venir (Esne, Italie, Portugal). Toutefois, la situation de l'Esne est ambiguA« et il faut compter au Portugal avec la concurrence des banques britanniques. Au total, la pression des banques allemandes el néerlandaises devrait AStre rapidement très forte sur la France tandis que les banques franA§aises pourraient tirer leur épingle du jeu dans les pays latins, quoique non sans difficulté.
A plus long terme, il est douteux que les banques allemandes ne soient pas affectées A  leur tour par le mouvement de convergence et d'allégement des structures. Leur situation pourrait s'avérer alors délicate si elles ne parennent pas A  capter les bénéfices de la position de la BÅ' A  Francfort, du poids de l'Allemagne sur les marchés financiers et de son adossement au système économique et industriel le plus puissant d'Europe. Ceci suppose un écart important par rapport aux traditions allemandes (relations intimes entre banque et industrie, secteur coopératif ou local encore plus développé qu'en France). Néanmoins certaines opérations peuvent s'effectuer rapidement comme l'ont montré la montée en puissance rapide des marchés A  terme allemands, le projet d'alliance avec la place de Londres, l'actisme de la Deutsche Bank (achat de Morgan Grenfell A  Londres, de Bankers Trust aux Etats-Unis).
Les modalités d'intervention A  distance permises par les nouvelles technologies permettront de rationaliser et de compléter les anciennes techniques bancaires mais n'ont pas vocation A  s'y substituer. De ce fait, les extensions réalisées A  la faveur des nouvelles possibilités réglementaires dans l'EEE et des nouvelles technologies seront probablement suies, en cas de succès, d'une phase de consolidation par la mise en place de nouveaux réseaux (ou le rachat d'anciens) ayant pour but d'appuyer et de compléter les positions acquises A  distance. La banque A  distance étant A  long terme complémentaire de la banque de réseau, son utilisation intensive et exclusive n'est qu'une réponse transitoire A  la nécessité de prospecter de nouvelles clientèles en dehors de son territoire traditionnel. En définitive, c'est une stratégie au mASme titre que celle des fusions et acquisitions. La différence entre les deux git essentiellement dans le calendrier des investissements : la stratégie de fusion ou d'acquisition d'un réseau étranger nécessite un lourd investissement initial, donc une trésorerie préalable ou une capacité d'emprunt importante, tandis que la stratégie de banque A  distance sur un nouveau territoire nécessite un investissement initial plus limité (grace A  l'exploitation de la base nationale) mais plus durable (du fait de l'acquisition nécessaire d'une image).
Enfin, la contrepartie de tous les mouvements évoqués est l'amplification de la concurrence. MASme destinée A  se réduire ultérieurement, elle signifie que la période A  venir sera relativement favorable aux consommateurs. Ceux-ci verront leurs opportunités se multiplier et les coûts se réduire. Il est possible que les nombreux remaniements de portefeuille ensagés dans la première partie se traduisent par une hausse des commissions perA§ues par les intermédiaires financiers mais, au total, il n'est pas sûr que la période soit marquée par une progression de la profiilité bancaire et particulièrement par un redressement de cette profiilité en France.





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