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ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Comment éviter des politiques contre-productives dans un environnement pourtant propice ?

Si la relance salariale est une stratégie délicate A  manier pour un pays isolé, fut-il un grand pays, puisqu'elle détériore sa position concurrentielle, elle permet néanmoins de rééquilibrer le partage de la VA au profit du travail et elle est bénéfique pour l'économie européenne dans son ensemble dans la mesure où elle stimule l'activité chez ses partenaires. Seule une coordination des politiques salariales éviterait des politiques contre-productis et permettrait de mieux composer ac la politique monétaire unique.

A. La baisse des salaires dans la VA et l'atonie de la demande

L'UEM a débuté dans un environnement et ac des systèmes institutionnels qui favorisent une grande modération des évolutions salariales. Or, les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix sont marquées par une chute de la part des salaires dans la valeur ajoutée au sein de l'Union européenne de 76,0% en 1980 A  68,2% en 1998 (Tableau 3), contrairement aux Etats-Unis où elle s'est relatiment maintenue en raison des créations d'emploi enregistrées par ce pays au cours de cette période. Seule la Grèce échappe A  ce phénomène ac un retournement net dans la deuxième moitié de la période dès lors que ce pays s'est donné pour objectif d'intégrer la zone euro. En Allemagne, c'est 9,5% du renu national qui a ainsi été redistribué du capital rs le travail de 1980 A  1998, en France 9,6%, en Italie 5,8 %, en Esne 11,6%, sans produire d'effets positifs sur la création d'emplois. L'Irlande a poussé ce redéploiement A  son paroxysme (22,1%). La tendance au recul a été plus accusée dans les années 1980-l990 que dans les années 1990-l998, A  l'exception de la Finlande, de la Grèce et de l'Italie. Le Royaume-Uni représente une exception paradoxale A  ce moument puisque ce pays maintenait relatiment sa part salariale. La proportion des gains de productivité qui revient aux salariés est grosso modo passée de 100% A  50% et a alimenté les taux de marge des entreprises (Husson, 1999).
Cette tendance peut difficilement AStre prolongée sans fragiliser la demande intérieure et sans poser question sur le de la justice sociale, La stratégie de durcissement des rendications salariales en Allemagne en 1999 y trou l'essentiel de sa justification. Pour l'IG Metall, la revalorisation des salaires, jusqu'alors largement inférieure aux gains de productivité, n'a pas contribué A  la création d'emplois mais A  l'explosion des bénéfices des entreprises (Hege, 1999).
Dans une zone euro faiblement ourte sur l'extérieur, les stratégies de rigueur salariale, voire de restriction salariale compétiti sont contre-productis. Les gains de compétitivité et de parts de marché au détriment de ses partenaires constituent un jeu A  somme nulle qui ne génère aucun surcroit global d'activité. Les détournements de demande ne permettent pas de dégager davantage de croissance. Ces stratégies empASchent les européens de profiter de l'efficacité retrouvée du multiplicateur keynésien et de la disparition de la contrainte extérieure. Elles ne prennent pas en compte du fait que la consommation des ménages, financée essentiellement par les salaires, demeurent le principal soutien A  la demande, bien avant la demande adressée par le reste du monde. La consolidation de la croissance A  moyen terme au sein de la zone euro augmentera la tentation de renforcer significatiment la demande intérieure.

B. Politiques salariales dirgentes et durcissement de la politique monétaire

Les politiques salariales nationales doint éviter d'entrer en conflit potentiel ac la politique monétaire unique qui, si elle devait AStre tiraillée entre des orientations dirgentes ou une appréciation importante des salaires dans un ou plusieurs grands pays, sans relations ac les gains de productivité, risquerait d'AStre plus restricti. Le rapport du Commissariat général du Plan sur " le gournement économique de la zone euro " (Boyer, 1999) distingue trois modes de coordination salariale susceptibles de prendre forme au niau européen :
- un système de négociation centralisé, sur le modèle allemand. Ce scénario dégagerait des orientations claires pour la politique monétaire mais buterait sur les difficultés A  prendre en compte l'hétérogénéité des salaires et des coûts et sur l'absence d'un vérile syndicalisme européen ;
- un système de négociation A  plusieurs niaux qui se calerait sur une anticipation d'inflation commune A  la zone et qui l'adapterait en fonction des situations et des préférences nationales ou sectorielles. Si ce scénario présente l'avantage d'une gestion macroéconomique qui prend en compte les différences, il est complexe A  mettre en ouvre ;
- enfin, un dernier système est fondé sur le leadership d'un syndicat, en l'occurrence le syndicat allemand de la métallurgie IG Metall. Il comporte deux variantes, selon que le syndical fonctionne dans une stricte logique interne A  l'Allemagne, sans anticiper les réactions de la BCE, ou en prenant en compte la situation syndicale dans les autres pays et les orientations prévisibles de la politique monétaire.
Depuis son installation, la BCE a amorcé un dialogue ac les représentants des partenaires sociaux au niau européen : le Centre européen des entreprises A  participation publique (CEEP), l'Union des confédérations de l'industrie et des employeurs d'Europe (UN1CE) et la Confédération européenne des syndicats (CES). Ces organisations patissent de leur caractère très composite. Ainsi la CES regroupe pas moins de 67 confédération de 29 pays sans qu'il n'y ait de sous-groupe propre A  la zone euro. En outre, les interactions entre l'échelon européen et le niau national ne vont pas toujours de soi. Selon Cukierman et Lippi (1999), l'augmentation du nombre des syndicats dans une mASme zone monétaire ferait que chacun d'eux n'internalise qu'une fraction des effets de son comportement de rendication salariale sur l'inflation et sur la fonction de réaction de la banque centrale, alors qu'un seul syndicat internaliserait complètement les effets d'une augmentation des salaires sur l'inflation. Ces interactions stratégiques pourraient AStre infléchies par la décision du Conseil de Cologne, du mois de juin 1999, d'instaurer un " dialogue macroéconomique " entre les gournements, la BCE, la Commission et les partenaires sociaux européens afin d'améliorer la relation entre l'évolution des salaires et la politique monétaire, budgétaire et financière. Il s'agit d'une première tentati pour mettre en place des outils de coordination institutionnelle propre A  la zone euro. Leur efficacité dépendra en partie de la faA§on dont les acteurs européens vont se saisir de ses lieux de dialogue et leur donner une réelle substance.

C. Coopération syndicale et coordination des politiques salariales

La recherche de noulles formes de régulation se déloppe également au niau syndical ac l'impulsion donnée en faur de négociations européennes de branches. Le but recherché est d'améliorer et d'harmoniser les conditions de travail sur les secteurs les plus directement exposés A  une conrgence des salaires pour un travail d'une qualité donnée (transports routiers, maritimes et ferroviaires). L'enjeu est aussi que les syndicats nationaux passent de l'intégration des contraintes de compétitivité générées par la zone euro A  une stratégie rendicati plus offensi car plus globale. La Fédération européenne de la métallurgie (FEM) a entériné au printemps 1999, sous l'impulsion du syndicat IG Metall, un projet afin d'empAScher que les salaires ne soient la variable d'ajustement aux problèmes de compétitivité et de chômage nationaux, faute de l'échappatoire jusqu'alors constituée par la dévaluation monétaire. Les adhérents de la FEM se sont mis d'accord pour coordonner leurs rendications salariales A  partir de l'évolution de l'inflation et de la productivité dans les différents pays. Les augmentations peunt prendre la forme de renu supplémentaire, d'une amélioration de la formation professionnelle, de la protection sociale, ou de réduction du temps de travail. Cette résolution, si elle devait AStre suivie d'effets, conduirait A  retrour les avantages de la négociation de branche au niau européen, pour la métallurgie, ac des résultats similaires A  ceux obtenus dans une économie fermée. La coordination syndicale pourrait AStre un bon substitut A  la centralisation.
Faute provisoirement d'une stratégie syndicale unifiée et d'un interlocuteur patronal européen, la stratégie alternati, poursuivie par les syndicats allemands, a consisté A  fractionner les négociations salariales par zone économique et sociale relatiment homogène (Freyssinet, 1999). Lors d'une rencontre A  Doorn (Pays-Bas) les 4 et 5 septembre 1998, les confédérations allemandes, belges, néerlandaises et luxembourgeoises ont décidé de coordonner leurs politiques salariales et leurs stratégies rendicatis afin d'aboutir A  des conntions collectis nationales " neutres ". Si cette orientation permet d'éviter la concurrence salariale, elle n'est pas sans poser problème sur le de la conrgence sociale et de l'intégration européenne, en fractionnant la zone euro dans un avatar plus social des zones monétaires optimales. Aucune mention n'est faite de l'hétérogénéité des taux de chômage entre pays de l'UEM, ni des écarts considérables entre les niaux de salaire qui y subsistent. Les situations acquises sont ées, le rattrae des pays " en retard de déloppement " (Esne, Irlande, Portugal et Grèce) ne peut s'opérer que si les gains de productivité y sont plus substantiels.
Le cas de la métallurgie est-il transposable A  d'autres branches d'activité ? IG Metall peut-il imposer sur le européen son leadership dans la fixation des évolutions salariales ? Les absents des accords de Doorn (France, Italie, etc.) souhaiteront-ils s'insérer dans cette dynamique ? Les syndicats nationaux respecteront-ils les règles envisagées? Est-ce que le schéma imaginé A  Doorn a vocation A  s'insérer dans le " dialogue macroéconomique " ? Quelle est la nature des relations envisagées ac la BCE ? Quel sera le rôle de la CES dans ce processus ? Autant de questions qui montrent que l'organisation de la coordination des politiques salariales en est au stade exploratoire et que l'efficacité sur le terrain de la méthode retenue A  Doorn sera un test important pour son éntuel élargissement.



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