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ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Une crise de rÉussite

Une crise de rÉussite
Des performances positives et des points noirs

La politique agricole commune européenne a eu des résultats positifs sur le des performances économiques - dont la contrepartie a été, bien sûr, une disparition de nombreuses exploitations agricoles. La productivité et les rendements ont progressé fortement : la productivité s'est accrue à un rythme de l'ordre de 4 à 5 % par an ; la superficie moyenne des exploitations est passée de 6,8 ha en 1950 à 16 hectares en 1980; leur nombre est passé de 15 à 6,5 millions, et le nombre des actifs dans l'agriculture est passé de 23,5 à 8,7 millions. Évidemment, cette contraction de l'emploi agricole a farisé la désertification de nombreuses zones rurales. Les revenus agricoles ont nettement progressé et l'auto-approvisionne-ment s'est nettement amélioré : les déficits significatifs, en dehors des produits tropicaux, concernent le maïs grain, les tes protéa-gineuses nécessaires pour l'alimentation du bétail et les oléagineux (. 31). Les prix réels des produits agricoles ont baissé. Toutefois, malgré ou, plus exactement, à cause de ses performances, la PAC entre en crise au début des années 1980. En effet, la réduction des déficits agricoles et l'apparition d'excédents pour certains produits (. 31 ) ont pour contrepartie évidente la réduction des débouchés des pays tiers (. 32). Dans l'enceinte du GATT, la politique agricole commune est l'objet d'apres critiques, émanant en particulier des États-Unis, qui dénoncent les subventions à l'exportation et le protectionnisme européen.
Même si cette remise en cause externe est loin d'être négligeable, le principal symptôme de cette crise est financier : la PAC creuse les dépenses budgétaires : les dépenses du « FEOGA garantie » passent de 4 milliards d'écus, en 1973, à 9 milliards d'écus en 1978, à 15 en 1985, et à 27 en 1988. L'excédent engendre le déficit, plus précisément l'excédent commercial creuse le déficit budgétaire. En effet, comme les importations apportent les recettes liées au prélèvement, alors que les exportations sont génératrices de dépenses (restitutions), plus la situation s'améliore en termes commerciaux, plus le poids financier de la politique agricole commune est élevé. Le succès de la PAC a une contrepartie financière extrêmement lourde, sans compter le coût directement assumé par les consommateurs de prix de produits agricoles élevés.


Le rôle central de la politique des prix élevés


Cette crise a des causes pour partie exogènes : l'agriculture mondiale est victime d'une crise de débouchés - malgré les problèmes de sous-nutrition de nombreuses populations -, alors que les progrès technologiques permettent des gains de productivité qui, non accomnés de réduction des surfaces, engendrent des hausses de production : en longue période, la production augmente de 1,5 à 2 % par an, alors que la demande augmente de 0,5 % par an.
Dans ce cas, c'est la politique de « guichet ouvert » : le prix est garanti et fixe. Quelle que soit la quantité produite par un agriculteur, ou l'ensemble des agriculteurs, le prix reste le même. L'offre n'influe pas sur le prix. Cette situation contraste avec la situation usuelle d'un marché dans lequel l'offre est contrainte par la demande et la demande est décroissante en fonction du prix (ir . 33b).
En effet, le monopole ou l'oligopole doivent tenir compte de la demande et de la réaction de celle-ci ou à une variation de prix. Le monopole, par exemple EDF ou SNCF, est (juridiquement) libre de fixer le prix, il est price maker : ce sont les usagers qui nt déterminer la quantité demandée. Si l'entreprise veut vendre beaucoup (Qb), elle doit vendre peu cher (Pb) ; en sens inverse, si elle veut vendre cher (Pa), les acheteurs limiteront les quantités achetées (Qa). Il en est de même pour un oligopole, tel que l'OPEP au début des années 1980, qui avait le choix de vendre beaucoup (et à bas prix, point B) ou cher (mais en faible quantité, point A). Autrement dit, de façon générale, les offreurs sont contraints par la demande ; cette contrainte prend la forme d'une réduction des ventes si le prix est faible, et d'une réduction des prix si l'offre est forte.
Le système de soutien des prix par la PAC revient à supprimer cette contrainte de demande. La courbe de demande devient une horizontale du fait des interventions ; quel que soit le niveau de production, Qa, Qb, Qc, le prix est inchangé (. 33a).
La crise de la PAC est principalement endogène et trouve son origine dans les effets contradictoires de la politique de prix élevés. Celle-ci est particulièrement bien adaptée à une situation de pénurie, parce qu'elle permet de combiner trois objectifs : un objectif de soutien du revenu des agriculteurs, une incitation à la production, une incitation à la modernisation. Mais elle a différents inconvénients : a) la politique de prix élevés farise une agriculture intensive, qui a des effets néfastes sur l'environnement ; b) la compression de la demande et la stimulation de l'offre farisent l'émergence d'excédents et la constitution de stocks ; c) la réduction des importations et la hausse des exportations engendrent des problèmes financiers ; d) la PAC induit une rationalité économique discule : elle pousse l'offre sans que les producteurs soient « responsabilisés » par les excédents (ir . 33) ; é) le soutien des prix est inégalitaire. À la veille de la réforme de 1992, 20 % des agriculteurs reçoivent 80 % des subventions. En effet, le gain unitaire du producteur résulte de la différence entre le prix et les coûts et le gain total dépend des quantités vendues. L'aide est donc d'autant plus forte que les coûts sont faibles et que les quantités vendues sont fortes, elles aussi. Les plus grandes entreprises tendent à être farisées (ir . 30).
Notons, enfin, que l'explosion des dépenses est amplifiée par le fait que les exportations communautaires contribuent à faire baisser les prix mondiaux : les prix européens farisent la croissance de l'offre mondiale ; la croissance de l'offre mondiale contribue à faire baisser les prix mondiaux, mais les prix européens sont isolés des prix mondiaux et l'écart se creuse (. 34).



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