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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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L'étrange phobie du déficit budgétaire

L'étrange phobie du déficit budgétaire
Jusqu'aux années 1930, il n'y eut pas de vrai débat sur cette question. La pensée orthodoxe assimile la gestion des finances publiques A  celle d'un père de famille prudent qui s'efforce de ne pas vivre au-dessus de ses moyens, voire d'épargner pour préparer l'avenir et se prémunir contre les mauvaises surprises. Cette vision a pourtant une conséquence facheuse quand survient une dépression. Celle-ci entrainant une chute des recettes fiscales et donc un déficit public, le gouvernement s'efforce de rélir l'équilibre budgétaire en réduisant ses dépenses et/ou en relevant les impôts. Ce faisant, il déprime plus encore l'activité.
D fallut la grande dépression des années 1930, la sagesse de quelques hommes d'état (comme Roose-velt aux états-Unis) et la révolution scientifique initiée par John Maynard Keynes pour qu'on renonce au dogme funeste de l'équilibre budgétaire. Systématisant les intuitions négligées de quelques prédécesseurs (notamment Le Pesant de Boisguillebert et Malthus), Keynes (1936) finit par convaincre que la pire des politiques consiste A  assécher les liquidités et la dépense d'une économie en crise. A€ l'opposé de cette attitude suicidaire, le seul fait de laisser filer le déficit public conjoncturel provoqué par la récession exerce un effet silisateur automatique : le recul des revenus et de la demande est freiné par la baisse des impôts et la remontée des dépenses sociales. L'état peut bien évidemment compléter cette silisation automatique par un déficit discrétionnaire qui renforce l'action contracyclique des budgets publics. Depuis les années 1940, tout le monde sait cela et tous les gouvernements ont recours A  la politique budgétaire (y compris, voire surtout, ceux qui A  l'instar des gouvernements R. Reagan, J. Major, G.W. Bush récusent officiellement le key-nésianisme).
Il y eut néanmoins une vive contre-attaque néoclassique. Dans les années 1960, les monétaristes développent l'hypothèse d'un -effet d'éviction- de la dépense prie par la dépense publique. Un déficit public doit en effet AStre financé. Quand l'état emprunte sur le marché financier, il réduit l'épargne disponible et fait monter les taux d'intérASts, ce qui déprime l'investissement. Il se peut qu'A  court terme le déficit ait des effets stimulants sur l'activité ; mais, au terme du processus, le supplément de production sera compensé par la chute des investissements pris. L'économie se retrouve alors avec un produit intérieur inchangé, l'inflation engendrée par les pressions sur la demande et un état endetté qui finira par lever plus d'impôts pour rembourser ses dettes.
Dans les années 1970-l980, les -nouveaux classiques - prétendent mASme que le déficit public n'a aucun effet positif A  court terme en raison des - anticipations rationnelles - des agents pris. Ces derniers savent bien que le déficit n'aura aucun effet net sur la richesse nationale et que les largesses présentes de l'état se traduiront A  terme par des prélèvements supplémentaires. Aussi, dès l'annonce de la relance budgétaire, les agents pris réduisent leur dépense pour faire face aux impôts A  venir. L'éviction de la dépense prie par le déficit public est donc instantanée.
Comme nous l'avons déjA  montré [Lois nA° 9, nA° 10 et nA° 11], la conclusion de la théorie des anticipations rationnelles est une pure tautologie. Ce modèle part d'une situation d'équilibre général et de plein emploi, dans laquelle il n'existe pas la moindre dépression de l'activité et donc aucun besoin de relance. Il parvient ensuite, A  grand renfort d'équations, A  démontrer que, dans ce cas, la relance budgétaire est inefficace. La belle découverte ! Autant dire qu'un estomac déjA  plein risque l'indigestion si on lui injecte un kilo de saindoux.
Plus sérieusement, l'hypothèse d'une éviction de la dépense prie par la dépense publique n'est pas rifiée empiriquement50, et cela s'explique aisément. Une relance budgétaire intervient normalement dans une situation où les ménages et les entreprises réduisent leurs dépenses : il n'y a alors pas pénurie d'épargne mais pénurie d'investissements. En empruntant les fonds que les agents pris n'osent plus investir, l'Etat ne les prive de rien : il prend seulement leur relais. Les dépenses publiques ne sont pas des substituts aux dépenses pries, mais des compléments doublement indispensables : d'une part, elles assurent la production des biens publics (éducation, justice, etc.) et des infrastructures sans lesquelles aucune activité prie ne prospérerait; d'autre part, elles réamorcent la pompe des échanges quand elle tombe en panne.



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