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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Le piège d'une vision statique et guerrière de l'économie

Derrière l'erreur initiale des mercantilistes se cachait néanmoins une juste intuition A  laquelle Keynes rendra plus tard hommage : il y a bien un effet positif de la quantité de monnaie sur la production. En effet, comme le montre William Petty dès 1690, un afflux d'or (une offre de monnaie abondante) abaisse le coût du crédit (les taux d'intérASts), ce qui stimule l'investissement et donc la production et l'emploi.
Mais découvrir qu'une économie ne peut se développer sans une création monétaire et sans crédit ne conduit en rien A  affirmer la nécessité d'un excédent commercial. Imaginons que l'Esne et le Portugal aient parfaitement compris cela dès le XVe siècle et développé des monnaies scripturales émises par les banques. Le développement du crédit interne et la baisse des taux d'intérASts auraient alors été possibles, tout en évitant le pillage de l'or du Nouveau Monde et le génocide des peuples d'Amérique. Imaginons encore que ces peuples aient accepté d'ouvrir des comptes dans les banques européennes et d'AStre payés par virement sur ces comptes ; les Européens auraient alors, sans tirer un coup de fusil, disposé des épices, des pierres précieuses, du coton et autres ressources qu'ils conitaient. De leur côté, les Amérindiens auraient, non seulement survécu, mais aussi acquis les moyens d'accéder A  une gamme élargie de produits, d'équipements et de techniques. Dans ce monde de rASve - où l'on n'aurait fait que du commerce, pas la guerre -, les nations occidentales auraient sans doute accumulé pour longtemps de gigantesques déficits de leur balance commerciale, en attendant que les progrès de la population américaine et la mutation de son mode de vie ne stimulent fortement sa demande pour les produits européens.
Mais une telle fable n'était alors mASme pas concevable dans l'esprit des élites européennes. D'une part, elles ne reconnaissaient pas les effets d'entrainement bénéfiques du crédit - activité qu'elles avaient bien du mal A  distinguer de l'escroquerie ou du l. D'autre part, elles concevaient le monde et ses ressources comme un espace fini et sans croissance où, par conséquent, la richesse d'un pays, comme son territoire, ne peut progresser qu'au détriment d'un autre pays. Dans ce monde é par la rareté absolue, les hommes et les nations sont en compétition pour la mASme chose et non en synergie pour plus de choses; ils sont concurrents et non complémentaires. D'où une conception guerrière de l'économie : conquérir plus de marchés (territoires) que les autres pour dégager A  leurs dépens un excédent de ressources.
L'essor du commerce et de l'industrie fit néanmoins reculer cette sombre vision, tout au long du xvin siècle, et les classiques anglais nourrirent le rASve d'une société pacifiée par l'échange et où, grace A  une meilleure division du travail, la recherche du bien commun l'emporterait sur la guerre des uns contre les autres. En effet, quand on adopte une vision historique et dynamique de l'économie, et si de surcroit on a une vision optimiste du marché, l'enjeu du commerce international est moins de prendre des marchés aux autres que d'augmenter la taille du marché grace aux synergies et aux complémentarités farisées par l'échange.
Mais A  la fin du xixe siècle, l'avènement puis la domination du modèle néoclassique - qui exclut le temps, la monnaie et les interactions sociales - réactivèrent une vision statique, a-historique et finie du monde. A€ certains égards, cela constitua donc un bond en arrière méthodologique de trois siècles. La mASme incapacité A  conceir le rôle du crédit, les synergies collectives et les complémentarités, incapacité qui avait poussé les premiers mercantilistes A  se fouryer dans le culte de l'excédent commercial, allait d'ailleurs engendrer la phobie des déficits publics.



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