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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Peut-on vivre au-dessus de ses moyens ?

Peut-on vivre au-dessus de ses moyens ?
Soit, dira-t-on, mais l'état peut-il vivre au-dessus de ses moyens en dépensant plus que ses recettes courantes ? Oui, bien sûr, comme tout le monde et plus longtemps que tout le monde, mais pas éternellement.
Heureusement, grace au crédit, tout le monde vit au-dessus de ses moyens, sauf les pauvres. Dans quel piteux état serait notre économie si personne ne dépensait plus que ses recettes courantes ? Un ménage occidental au revenu moyen devrait épargner cinq A  six ans avant de s'acheter une voiture et durant quinze A  vingt ans avant d'acheter son logement. Ceux qui ont accès au crédit peuvent faire un pari raisonnable sur l'avenir, disposer immédiatement de biens en anticipant sur leur capacité d'épargne future.
Il y a toujours un risque que tel individu perde son emploi ou tombe malade et soit empASché de gagner son pari sur l'avenir. C'est d'ailleurs pourquoi, quand l'avenir devient trop incertain, les ménages et les entreprises arrAStent de parier, épargnent au lieu de consommer et d'investir, aggravant ainsi collectivement la morosité ambiante qui motive leur frilosité. C'est précisément A  ce moment qu'un acteur A  l'abri du risque d'insolvabilité, l'état, doit prendre le relais des investisseurs pris et parier A  leur place. Mais s'il est avisé, le pari de l'état n'est pas un jeu de dés, c'est un investissement. S'il y a toujours un risque que l'investissement d'un individu ou d'une entreprise ne soit pas couronné de succès, il n'y a aucun risque qu'une meilleure éducation ou de meilleures infrastructures n'aient pas A  terme des retombées positives sur l'ensemble de la nation. On le voit, il serait non seulement incongru, mais aussi dangereux, d'interdire A  l'état de recourir au déficit, c'est-A -dire tout simplement au crédit.
Malgré tout, nous sommes toujours plus inquiets des déficits publics que des déficits pris. Cela vient en partie de ce que nous n'avons pas directement conscience de ces derniers et de leur ampleur. Or, il faut savoir que, globalement, le secteur des entreprises vit au-dessus de ses moyens en permanence, pour la simple et bonne raison qu'il réalise une part essentielle des investissements tandis que l'épargne est très largement détenue par les ménages : il est donc globalement et structurellement déficitaire et emprunteur. Il ne viendrait pourtant A  personne l'idée saugrenue d'imposer aux entreprises un retour vers l'équilibre budgétaire.
Pourquoi cette idée nous vient-elle en ce qui concerne les budgets publics ? Pour une mauvaise raison, mais aussi de moins mauvaises. CommenA§ons par la mauvaise. Dans les comptes d'une entreprise, on n'enregistre pas les dépenses d'investissement comme des charges de l'exercice en cours, parce que les équipements contribuent A  la production des cinq, dix ou trente années A  venir. Chaque année, au poste - amortissements -, on impute donc aux charges courantes une fraction seulement des dépenses d'investissement (par exemple, un dixième de la valeur d'une machine qui servira pendant dix ans).
Ce traitement logique n'est pas possible quand on élit le budget de l'état et des autres collectivités publiques. En effet, les règles de la compilité publique exigent que l'on enregistre au budget toutes les dépenses de l'année votées par les assemblées compétentes, dépenses courantes et dépenses d'investissement. Pour cette seule raison comple, un budget peut afficher un déficit provoqué par des investissements, alors que les recettes courantes couvrent ou dépassent les dépenses courantes. Dans ce dernier cas, en toute logique économique, on devrait considérer que le budget est équilibré ou excédentaire.
L'équilibre A  moyen terme du solde courant des budgets publics est un objectif pertinent En période de basse conjoncture, on peut laisser les dépenses courantes dépasser les recettes courantes et s'endetter, A  condition qu'en phase de reprise de l'activité un excédent de recettes courantes permette de rembourser les dettes contractées.
Mais au nom de quelle logique économique devrait-on interdire les emprunts nécessaires pour construire des routes, des universités, des crèches, des hôpitaux? En matière d'investissement, il serait pertinent d'appliquer aux comptes publics le mASme raisonnement qu'aux comptes de l'entreprise. Le déficit et l'endettement publics sont parfaitement justifiés, quand ils financent des biens et des équipements publics indispensables et dont l'effet positif sur le développement suscitera A  terme les rentrées fiscales permettant de rembourser les crédits contractés. Comme l'a d'ailleurs magistralement montré l'exemple américain depuis les années 1980, une très longue période de déficit public accomnant et soutenant l'activité est l'un des ingrédients qui engendrent l'équilibre budgétaire A  long terme.
Bien entendu, comme pour les entreprises pries, il existe aussi de bonnes raisons de s'inquiéter des déficits, quand ils ne génèrent pas A  terme la capacité de remboursement nécessaire et contraignent A  un endettement perpétuellement croissant (effet dit - boule de neige -). Dans ce dernier cas, le déficit excessif engendre une charge de la dette croissante qui obère les ressources disponibles pour les biens publics et redistribue l'argent des contribuables vers les détenteurs du capital financier.
A€ dire vrai, ce que nous venons de décrire comme une attitude économiquement sensée a été jusqu'ici assez largement adopté par les principaux gouvernements, en dépit de l'adhésion apparente de certains A  une rhétorique libérale antidéficits. Mais ce bon sens économique s'est trou récemment perturbé au sein de l'Union européenne par la mise en place d'une monnaie unique.



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