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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Choc asymétrique et politique salariale

L'UEM fait des salaires la variable principale d'ajustement en cas de choc asymétrique d'offre dans un pays membre, en raison de la disparition des taux de change et de la faible mobilité du travail en Europe. Elle rend plus difficile la relance salariale dans un seul pays.

A. Perte du taux de change et gestion de choc asymétrique

C'est un puissant moyen d'ajustement interne qui n'est plus actionnable. En effet, la dévaluation d'une monnaie permettait d'améliorer la compétitité-coût de la main d'œuvre dans les économies structurellement plus inflationnistes que celles de leurs partenaires pour maintenir l'emploi, tandis que la réévaluation d'une monnaie, en diminuant les prix des biens importés, permettait de mieux contrôler l'inflation. La dévaluation d'une monnaie au sein du SME entrainait une baisse des salaires réels, générée par la progression des prix des produits importés, sans modifier les salaires nominaux. Les dévaluations étaient A  ce titre une composante importante des politiques de revenus. Les salariés acceptaient cet infléchissement de leur pouvoir d'achat parce qu'ils étaient ctimes de l'illusion monétaire. L'appréciation isolée des salaires en France en 1981-l982 a ainsi été gommée par plusieurs dévaluations du franc qui ont remis les coûts franA§ais au niveau du reste du monde et absorbé les gains de pouvoir d'achat consentis. La manipulation du taux de change n'en demeure pas moins un moyen d'ajustement de mauvaise qualité. A€ long terme, une dévaluation provoque une recrudescence de l'inflation, sous la forme de rattrae des pertes de pouvoir d'achat, qui affecte A  nouveau la compétitité et l'équilibre extérieur. L'association de la dévaluation A  l'inflation et au déséquilibre extérieur a suffisamment été dénoncée pour relatiser la perte de l'instrument du taux de change.
Quel sera cependant l'instrument susceptible de le remplacer ? Dans son article de 1961 qui a amorcé la réflexion sur l'optimalité des zones monétaires, Mundcll se donne implicitement pour cadre des économies caractérisées par une rigidité des salaires. Dès lors, seule la mobilité du facteur travail des régions en crise vers les régions plus prospères constitue un substitut A  un mouvement de changes. Cette hypothèse a donné lieu A  de nombreux travaux atifs entre l'Union européenne et les états-Unis. La mobilité du travail entre les états fédérés aux états-Unis est presque trois fois supérieure A  la mobilité du travail en France et en Allemagne (Eichengreen, 1993). Au cours des années 1970-l990, plus de la moitié de l'ajustement intervenu aux états-Unis pendant la première année qui suivait un choc a pris la forme de migrations (Blanchard, Katz, 1992), tandis que les ajustements s'opèrent davantage dans l'Union européenne par une variation des taux d'actité (Decressin, Fatas, 1995) : entrées-sorties de la population active des femmes, des jeunes, des travailleurs de plus de cinquante ans et travail A  temps partiel. Si l'on s'en tient A  ces analyses, la faible mobilité du travail en Burope hypothéquerait la réussite de l'union monétaire. Ce raisonnement néglige néanmoins les chocs que pourraient déclencher des mouvements migratoires intempestifs entre des pays de la zone euro qui y sont mal préparés. Une faible mobilité du travail en Europe (Erkel-Rousse, 1997) permet de siliser la base imposable et d'éter, une polarisation excessive des actités qui rendrait les économies nationales plus vulnérables aux chocs asymétriques.
En l'absence d'ajustement par la mobilité du travail, un différentiel d'inflation et de productité entre les pays de la zone euro peut AStre compensé par une modification du taux de change réel de faA§on A  restaurer la compétitité et A  éter le sous-emploi des facteurs de production. Il s'agit d'abaisser le coût de la main d'œuvre, pour rendre au pays sa position concurrentielle. Dans ce domaine également, les aisons menées avec les états-Unis ne sont guère plus favorables A  l'Union européenne. L'ajustement par la flexibilité des salaires réels est en Europe enron la moitié de celui qui est constaté aux états-Unis (Layard, Nickell, Jackman, 1991). Le mode de formation des salaires accentuerait les déséquilibres régionaux au sein de l'Union européenne. Les régions les moins développées et les plus touchées par le chômage seraient aussi celles marquées par la rigidité la plus élevée des salaires (Abraham, 1994).
Il est, néanmoins, impossible d'extrapoler, A  partir des tendances passées la dynamique qui sera A  l'œuvre dans l'union monétaire sur ce . Face A  un changement de système économique aussi radical, les schémas traditionnels évoluent ainsi qu'en témoignent les réformes intervenues sur le marché du travail dans les pays européens au cours de ces dernières années. La volonté de participer dès son lancement A  l'UEM a conduit A  un certain renouveau des négociations centralisées afin d'internaliser de faA§on plus satisfaisante un certain nombre de variables macroéconomiques (Maurice, 1999). L'Italie a ainsi démantelé en 1992-l993 son système d'indexation automatique des salaires (scala mobile) et a précisé dans l'accord national de 1993 l'articulation entre les négociations salariales sectorielles centralisées (prenant en compte le contexte macroéconomique) et les négociations décentralisées (prenant en compte les gains de productité et le partage des profits). L'Esne a remplacé en 1994 les ordonnances sur l'emploi (ordenanzas) par des conventions collectives négociées entre les partenaires sociaux. La Belgique a fixé dans la loi de 1996 relative A  " la promotion de l'emploi et A  la sauvegarde préventive de la compétitité ", un plafond aux hausses de salaires basé sur la moyenne pondérée des augmentations des coûts de la main d'œuvre chez ses principaux partenaires commerciaux (Allemagne, Pays-Bas, France). L'Irlande a négocié depuis 1987 des pactes pluriannuels qui ont associé la modération salariale, l'évolution de la sécurilé sociale et les baisses d'impôt. En Finlande, les partenaires sociaux ont mis en place en 1997 un accord qui porte sur l'instauration de silisateurs automatiques au sein des fonds d'assurance chômage et des fonds de pension. Les contraintes économiques liées A  l'intégration monétaire européenne ont été en partie internalisées par les syndicats nationaux qui tentent de maintenir la compétitité de leurs entreprises au niveau des autres entreprises européennes. L'UEM a débuté avec des systèmes institutionnels qui favorisent une modéra-lion des évolutions salariales.

B. Les conséquences d'une hausse des salaires dans un seul pays

L'analyse d'un choc sur les salaires qui ne se produit que dans un seul pays de l'union monétaire (Cadiou et al., 1999), c'est-A -dire d'un choc asymétrique, montre que le pays où les salaires augmentent perd une partie de sa compétitité (les autres pays gagnent des parts de marché), sa production recule (elle augmente dans le reste de l'union). Les auteurs soulignent que les écarts de production et de chômage persistent tant que les salaires n'ont pas retrouvé leur niveau initial. Les effets seraient plus transitoires dans quatre des huit pays étudiés (Allemagne, France, Italie, Finlande) dans la mesure où la modération salariale y est assurée soit par les mécanismes de marché, soit par l'action des partenaires sociaux qui négocient les salaires sur la base des gains de productité, alors qu'ils auraient des effets plus persistants aux Pays-Bas, en Suède, au Danemark et, dans une moindre mesure, au Royaume-Uni.
Le caractère plus transitoire d'une hausse des salaires en Allemagne, en France et en Italie s'explique également par la plus faible ouverture de leurs économies sur leurs partenaires européens (en moyenne 12,8% d'ouverture in-tra-Union européenne en 1995). La concurrence salariale y exerce une contrainte plus réduite sur les salaires (Peters, 1995), compte tenu de leur taille et de leur degré limité d'ouverture. Les petits pays qui ont des taux d'ouverture intra-Union européenne très élevés (45,8% pour la Belgique et le Luxembourg, 44,8% pour l'Irlande, 36,2% pour les Pays-Bas, 20,4% en Suède, 19,5% pour le Danemark, 17,4% pour la Finlande) s'exposent davantage A  des pertes de parts de marché s'ils sont les seuls A  connaitre des revalorisations de salaires importantes. La relance salariale dans un petit pays est une stratégie déraisonnable. Elle ne bute plus sur la contrainte extérieure mais sur une contrainte de compétitité A  long terme de son économie.
Les différences dans la transmission d'un mASme choc selon les états membres de l'UEM sont également de nature A  créer des asymétries. Ces différences résultent de l'hétérogénéité des systèmes légaux, culturels et sociaux et des politiques structurelles dans les Etats membres qui font que les pays ne gèrent pas les conflits sociaux de la mASme faA§on. Ces différences affectent la croissance qui, dans cette perspective, n'est pas simplement déterminée par les variables classiques des modèles de croissance mais aussi par la manière dont les pays absorbent les chocs externes qui affectent la distribution des revenus, en fonction du caractère plus ou moins consensuel de leurs sociétés et de la solidité de leurs institutions (Rodrik, 1998). Ces liens entre chocs, conflits et croissance ont été testés par De Grauwe et Skudelny (1999). Ils mettent en édence que pour un mASme choc les pays du Sud (Esne, Italie, Portugal et Grèce) subissent des perles de croissance plus importantes que les pays du Nord. Ces différences dans la transmission d'un choc sont imputées A  une moindre efficacité institutionnelle.



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