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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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L'évolution récente du secteur pharmaceutique en france et en europe : quel impact des réformes ?

La situation de l'industrie franA§aise est souvent présentée de faA§on alarmiste. Selon certains (de Kervasdoué. 1999), " l'industrie franA§aise du médicament t selon des règles bien A  elles qui l'isolent du marché mondial () ". Sans prétendre faire un tour complet de la question, en étant de se livrer A  des présions souvent démenties, on peut tenter quelques observations.
Depuis le début des années 90, l'industrie pharmaceutique connait un processus de profonde mutation qui se manifeste par la fréquence et l'ampleur des opérations de fusion ou d'acquisition d'entreprises. Trois raisons principales expliquent ce phénomène : le coût croissant de la recherche - développement qui incite A  rechercher la taille critique, coût direct mais aussi indirect en termes d'allongement des délais avant la mise sur le marché de nouvelles molécules, la maitrise des dépenses de santé généralisée dans les pays développés l2 qui renforce la concurrence en limitant les marchés, et enfin la mondialisation tant de la recherche que de la production, de la commercialisation et du financement des entreprises et les impératifs de présence sur les grands marchés mondiaux.
Autrefois très dispersé, peu internationalisé et imprégné de l'histoire locale, le tissu industriel pharmaceutique des pays développés se resserre rapidement, et se concentre, pas tant globalement que par grands domaines thérapeutiques. Alors que le premier groupe pharmaceutique ne couvrait que 5% du marché mondial en 1997, le marché des vaccins est dominé par trois laboratoires, celui des antiraux par quatre ou cinq et celui de l'asthme par cinq entreprises. De rusions en acquisitions, les empreintes nationales s'estompent et laissent place A  des stratégies industrielles mondiales. L'industrie pharmaceutique allemande et suisse s'est construite sur le socle d'une industrie chimique puissante et déjA  internationale, l'industrie américaine sur les ressources des grossistes et de leurs drugstores ou les filiales de groupes allemands, tandis que l'industrie franA§aise est issue pour l'essentiel de l'officine et de l'ingéniosité de pharmaciens-chercheurs (Nativelle, Serer, Delagrange, Delalande, Fabre, Beaufour, Four-mer, Roussel) (Buisson, Giorgi, 1997). A l'origine, seul Rhône-Poulenc a sui le modèle rhénan en développant la pharmacie A  partir de ses actités dans les colorants et le textile. Les trente dernières années ont vu la constitution progressive de pôles industriels en France par absorption de laboratoires familiaux par Sanofi, Synthélabo et Rhône-Poulenc. On doit toutefois observer que les toutes dernières opérations réalisées en Europe sent la constitution de ténors européens (le dernier en date est l'accord entre le franA§ais Rhône-Poulenc et l'allemand Hoechst pour créer Aventis ), et traduisent un recentrage sur la pharmacie avec l'abandon des filiales chimiques. Alors que l'industrie pharmaceutique franA§aise comptait près de 2000 entreprises en 1950 (dont la moitié seulement étaient industrielles, les autres étant des pharmacies avec annexes de fabrication), elle n'en comptait plus que 507 en 1970 (dont 422 industrielles) et 362 en 1990 (349 industrielles). En 1998, 306 entreprises demeurent (dont seulement 6 pharmacies), mais malgré ce mouvement de concentration les effectifs de l'industrie continuent de progresser, atteignant 87 700 personnes en 1997 (SNIP, 1999).
Depuis 1995 et la mise en place de la politique conventionnelle, la France est devenue le premier producteur européen de médicaments et troisième mondial après les Etats-Unis et le Japon. Cette situation en Europe fait suite A  une longue domination de l'Allemagne (de 1988 A  1992, la production franA§aise représentait 85% de la production allemande, qu'elle a rattrapée en 1993-94 puis dépassée). De 1988 A  1998, le chiffre d'affaires hors taxes (pour la médecine humaine) a été multiplié par plus de 2 (A  143 milliards de francs en 1998), mais c'est en particulier le chiffre d'affaires A  l'exportation qui a bondi, avec une multiplication par plus de 4, pour atteindre 31 % du chiffre d'affaire total. La réorganisation de la production en Europe s'est opérée autour des trois principaux pays A  pris libres (l'Allemagne, le Royaume-Uni et la suisse) et du seul pays A  prix administrés offrant une lisibilité économique aux grands groupes internationaux, la France (SNIP, op. cit.).
La aison des prix des médicaments en Europe pose de nombreux problèmes méthodologiques (influence de la structure des prix de détail très variable selon les pays, prise en compte des marges des distributeurs et des taux de TVA). Avec la prudence qui s'impose, on peut utiliser les résultats des aisons élies en 1993 puis en 1997 par le SNIP, sur un panier de 161 présentations relatives A  94 molécules, soit un peu plus de 40 % du chiffre d'affaires réalisé par les huit pays retenus. Il en ressort qu'avec un indice 97 la France se situe dans la moyenne européenne (100), au voisinage de la Belgique et du Portugal, sensiblement au-delA  de l'Esne et de l'Italie (respectivement A  75 et 82) (cf. pays du sud A  prix administrés). En revanche, les prix des Pays-Bas et du Royaume-Uni et de l'Allemagne demeurent supérieurs (respectivement A  110 pour le premier et 120 pour les deux autres). En quatre ans, l'éventail des prix européens se serait resserré avec une hausse de 3 % en Esne (hors effet de change), et une baisse de 25 % aux Pays-Bas, de 12 % en Allemagne et de 3 % au Royaume-Uni. La France s'est rapprochée de la moyenne européenne, sans atteindre le niveau des pays A  prix élevés qui sont également les principaux pays de recherche et de production.
La renilité après impôt progresse également depuis 1995. Comprise entre 1,5 et 4,5 % du CA depuis le début des années quatre-ngt, elle a depuis franchi la barre des 5 %, ce qui correspond A  la renilité moyenne du japon ou de l'Italie mais reste très en deA§A  des ratios américains et britanniques (10 % et plus).
Le facteur essentiel au maintien (ou A  l'amélioration) de la position de l'industrie franA§aise est sa capacité A  mettre sur le marché des molécules nouvelles, seules capables de générer des ventes importantes sur le marché domestique comme A  l'exportation. Or, depuis le début des années 80, les coûts de la recherche ont littéralement explosé. La position de la France en termes d'innovation est difficile A  cerner. En 1997, l'effort de recherche et développement représentait 14 % du CA de l'industrie franA§aise, chiffre able A  celui des grands pays découvreurs de médicaments (SNIP. 1999). En quinze ans, les effectifs de R&D ont plus que doublé dans l'industrie pharmaceutique, pour atteindre 15.200 personnes. Mais comme dans d'autres secteurs, la recherche est A  la fois le fruit des équipes des grandes entreprises et des PME plus souples. Si l'on examine la productité de la recherche et les succès respectifs des principaux pays, la sion plutôt rassurante change : L'étude d'Etienne Barrai sur les 1.061 nouveaux médicaments mis sur le marché de 1975 A  1994 dans les sept pays les plus industrialisés, révèle une nette progression du Japon, de la Suisse et dans une moindre mesure du Royaume-Uni parmi les pays découvreurs, au détriment des Etats-Unis, de l'Allemagne et surtout de la France qui rétrograde du 2e au 7e rang. Ce recul spectaculaire s'est cependant produit dans une période où de nombreux indicateurs étaient mal orientés. Il serait intéressant de connaitre l'évolution de la situation depuis 1995 et l'évolution de la politique conventionnelle franA§aise, mais il est probable qu'il faudra attendre encore quelques années pour avoir le recul nécessaire du fait des délais en matière de recherche

Conclusion
Les effets des politiques communautaires sont difficilement mesurables, mais il faut rappeler que le médicament se trouve au cœur de politiques publiques très différentes : politique de santé publique, politique de maitrise des dépenses de santé, politique industrielle et plus particulièrement de l'innovation. Les dilemmes y sont permanents. Les chiffres qui précèdent ne permettent pas de lire la trace d'une incitation industrielle homogène en Europe Ils accréditent l'idée d'un partage du terrain entre la Communauté et les Etats membres : reent A  la première la certification et le développement de la concurrence sur le grand marché, reent aux Etats la politique économique du médicament, partie prenante A  la fois de la politique industrielle et de la gestion du système d'assurance maladie.



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