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MARKETING

Le marketing, parfois traduit en mercatique, est une discipline de la gestion qui cherche à déterminer les offres de biens, de services ou d'idées en fonction des attitudes et de la motivation des consommateurs, du public ou de la société en général. Il favorise leur commercialisation (ou leur diffusion pour des activités non lucratives). Il comporte un ensemble de méthodes et de moyens dont dispose une organisation pour s'adapter aux publics auxquels elle s'intéresse, leur offrir des satisfactions si possible répétitives et durables. Il suscite donc par son aspect créatif des innovations sources de croissance d'activité. Ainsi l'ensemble des actions menées par l'organisation peut prévoir, influencer et satisfaire les besoins du consommateur et adapter ses produits ainsi que sa politique commerciale aux besoins cernés.


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Brainstorming a  l'elysée

Très discrètement, un huissier vient déposer un jus d'orange sur le bureau et, après en avoir alé une gorgée, Nicolas Sarkozy s'apprASte A  recevoir ses premiers collaborateurs qu'il sait présents aux imperceptibles bruissements filtrant au travers de la porte.
Depuis mai 2007, il ne leur a rien épargné de sa boulimie de trail ni de cette hyperactivité qui est la marque indiscule de la nouvelle présidence. Le palais de -Lézard Ier1- est devenu, en l'espace d'A  peine huit mois, une war room, un QG, un centre opérationnel, un Pentagone de la politique franA§aise, bref, un endroit où l'on s'agite beaucoup, traille dur et sans répit au service des projets présidentiels. Pourtant, Nicolas Sarkozy est toujours impressionné par la réactivité de son cabinet. Bien que le jour ne soit pas encore levé, ils sont tous lA , fidèles au poste, et, malgré la mauise nouvelle de l'aube, il prendra sur lui pour les saluer avec presque plus de chaleur que d'habitude. Car il avoir besoin d'eux, et très vite mASme, pour élir une stratégie de réponse afin de contrer le sale coup qui se prépare. Définitivement, il se sent proche de ces personnes qui partagent son quotidien et qu'il apprécie sincèrement.
Soudain, une idée lui traverse l'esprit. Et s'il les impliquait, au-delA  des protocoles traditionnels, pour l'aider A  trouver des embryons de solutions et décoder les rouages de ces professions que sont les métiers de la communication, qu'il sait complexes, chargés d'un passé lourd de frustrations et de rancœurs liées A  une succession de législations pénalisantes, mais qui pèsent lourd dans l'économie ? Il constate soudain qu'il ne connait pas grand-chose A  ces métiers. Il a beau chercher au fond de sa mémoire, aucun souvenir sur un article de fond ou un - Que sais-je ? - expliquant comment A§a marche. étrange ! Pourquoi ? - Il faudra que je demande A  Saussez. -
Ouvrant machinalement la porte de son bureau en suint le fil de ses pensées, il , chose exceptionnelle, leur demander individuellement de le rejoindre. Pas la peine d'apporter un siège, ces réunions impromptues sont A  l'image du maitre des lieux. Rapides, sans formalisme, concrètes sur le fond et directes dans l'expression. Les rares fauteuils qu'il propose sont donc vite pris. Comme lors des comités de rédaction quotidiens du journal Le Monde, une majorité des participants reste debout. Lui-mASme a pris une simple chaise, une jambe repliée A  l'horizontale et qu'il tient par la cheville, une attitude dont il est coutumier. Nerveux et impatient comme il est, cela lui permet, au moins, de maitriser deux membres sur quatre. Une fois réunis dans le salon de taille moyenne, il leur expose rapidement les faits et pose cette seule question, assez brutalement : - Est-ce que quelqu'un veut bien m'expliquer ce qui leur prend, dans la pub ? - Un lourd silence s'ensuit. Le ton et la formulation du - quelqu'un veut bien - sont sans équivoque. Nicolas Sarkozy vient d'apprendre par la bande ce qu'on n'a pas eu le courage, ou pire, la possibilité de lui communiquer, faute de détenir l'information.
Thierry Saussez, s'est fait excuser. Le chef d'équipe de la communication élyséenne est au charbon, actint ses réseaux et préparant en catastrophe les commentaires A  réciter par les ministres A  la sortie du conseil. Franck Louvrier, son conseiller en communication qui s'est glissé dans les derniers (un mauis point pour lui, il le sent) la mine chiffonnée, et qui jusque-lA  regardait ses pieds, lève le menton. A€ l'arrivée du patron, il a vite perA§u que celui-ci n'est pas content du tout et que le tutoiement de rigueur, en période - normale -, serait malséant. Lui-mASme a été informé en début de nuit que cette rumeur d'une - bisbille - entre agences et annonceurs s'amplifiait dans le monde de la communication et que les relations s'étaient A  ce point envenimées qu'elles allaient se concrétiser par quelque chose de complètement fou : une grève ! Pris en défaut, il cherche vite une solution pour répondre A  la demande de Nicolas Sarkozy. Il sait que celui-ci préfère de loin une explication directe et sans fioriture A  un dossier d'énarque trop bien tourné dont la marque de fabrique sera de gommer en d'interminables circonlocutions toute l'urgence et l'acuité du problème traité. Sous les lambris de l'Elysée, le - parler-vrai - si souvent évoqué par le candidat lors de sa camne, est largement préféré aux rapports insipides :
' Monsieur le Président, la situation est effectivement inédite et on peut s'attendre A  une réaction forte de l'opinion, sans aucun doute A  notre détriment, car elle ne comprendra pas que le gouvernement se trouve pris au dépourvu (toujours commencer par le pire, Nicolas appréciait. Au moins, on ne se dorait pas la pilule et A§a permettait d'embrayer rapidement vers des brainstormings informels où les pistes de solutions s'amorA§aient tout naturellement). Le mouvement qu'on nous annonce, et qui devrait débuter en fait aujourd'hui, semble avoir pris corps au sein d'agences moyennes mais dont plusieurs sont des filiales de grands groupes. Comme elles sont pressurées par les maisons mères, elles se trouvent coincées entre le marteau et l'enclume pour produire du résultat d'un côté et contracter leurs coûts de l'autre. Le marché s'étant durci et la concurrence étant rude, elles se voient contraintes de vendre moins cher leurs conseils et leurs créations. Dans ce contexte
' Attends, Franck, c'est quand mASme formidable, l'interrompt Nicolas Sarkozy, utilisant une de ses expressions favorites lorsqu'il argumente, au cours de ses interviews aux journalistes, pour prendre l'opinion publique A  témoin du bon sens de ses décisions. Tu connais tout le monde dans la pub, des gens A  qui j'ai fait totalement confiance depuis toujours, mASme A  la mairie de Neuilly, pour me - driver - en corn', et voilA  qu'ils nous glissent une peau de banane sous les pieds sans préavis, sans mASme nous avoir prévenus. C'est quand mASme fort de café tu avoueras.


Puis, balayant tous les visages autour de lui :

' Bon, écoutez. Moi je veux savoir exactement ce qui se passe dans ce marigot pour que les crocodiles se mettent A  se taper dessus sans se soucier de nous éclabousser. Pas la peine d'en discuter avec les patrons. Ceux-lA  sauront toujours nous emberlificoter avec des arguments très - macros -. Mais ce n'est pas A§a qui nous fera comprendre comment A§a se passe sur le terrain. Trouvez-moi ce matin une ou deux personnes qui traillent en agence, des cadres ou ce que voulez, pour éclairer ma lanterne. C'est moi qui interviewerai, cette fois-ci. Franck, tu me les trouves, ou si quelqu'un A  une idée, je suis preneur.
Mise en confiance par la proposition, Claire, l'une des secrétaires du staff présidentiel, propose sa nièce, Estelle, qui, après des études de philosophie et de sociologie, a fait une école de communication où les hasards des stages l'aient amenée A  rejoindre un institut d'études spécialisé dans l'obsertion et l'analyse des évolutions du marché de la communication. Elles aient diné ensemble quelques jours auparant et la jeune femme, qui était passionnée par ce qu'elle obserit, l'évolution, les enjeux, mais également le malaise de cette profession, lui ait dit AStre très inquiète sur l'issue de relations conflictuelles entre les grands acteurs. Claire ait en tout cas retenu que l'aberration de modèles économiques risquait de mener A  la faillite beaucoup d'entreprises, des agences en l'occurrence, que leurs clients, A  force de rogner sur leurs rémunérations, aient rendues exsangues.
' Faites-la venir ! Mais en attendant, qui peut m'en dire plus ?
Un silence un peu lourd s'installe. Il n'était pas dans la coutume de se retrouver ainsi réunis et que le patron demandat leur avis A  l'ensemble de ses collaborateurs. Généralement il le faisait de manière individuelle, mais surtout appelait ses multiples conseillers ou amis, puis consultait la synthèse des dossiers qui aient été rédigée par des experts du domaine concerné. Aujourd'hui les choses étaient différentes, l'attaque était tellement soudaine !
' Vous, Aurélien, dit-il en pointant du doigt un jeune homme qui venait de rejoindre l'équipe de Frank Louvrier, vous en pensez quoi ? C'est votre monde et si ma mémoire est exacte, vous avez fait un master en communication. Alors, racontez-moi et ne prenez pas de gants.
Aucun hasard s'il a désigné ce grand escogriffe A  la crinière noire de jais un peu ébouriffée. Il se souvient l'avoir croisé A  plusieurs reprises A  son QG de camne, rue d'Enghien. Il était arrivé quelques semaines plus tôt au service de presse de la présidence, sans doute recruté par Franck ou par FranA§ois de La Brosse, un des conseillers pour les médias pendant la camne et créateur d'une agence, chez qui cet Aurélien ait passé plusieurs mois de stage. Celui-ci se promenait toujours un volume de Victor Hugo A  la main et, dès qu'il ait cinq minutes de répit, l'ouvrait pour lire ou relire un passage. Le Président, qui, lui, n'ait plus trop le temps de lire, l'ait remarqué et l'ait questionné quelques jours plus tôt. Le jeune homme, brant sa timidité lui ait expliqué qu'ant d'entrer A  Sciences-Po, il ait suivi des études de lettres et s'était passionné pour le grand homme, sans pour autant se décider A  se lancer dans l'enseignement ou envisager, du moins pour le moment, une thèse :
' Premier point, monsieur le Président, la communication est un pan important de l'économie ; elle pèse 1 500 milliards de dollars sur le mondial et presque 33 milliards d'euros en France. Deuxièmement, les mutations au cours des dernières années ont été fulgurantes. Au mASme titre, me direz-vous, que celles de notre société et de l'industrie, avec toutefois une différence notoire liée A  une perte de revenu assez considérable des entreprises de conseil qui œuvrent dans ce secteur. Mais également A  une complexifi-cation croissante des techniques et de leur imbrication. Hier, les choses étaient assez simples. Pour agir sur l'attitude, on utilisait les cinq grands médias que sont la télévision, l'affichage, la presse, la radio et le cinéma. Pour agir sur le comportement et faire acheter, on faisait appel A  des techniques plus directes : la promotion, la distribution de prospectus, des coupons de réduction. Mais je ne suis pas lA  pour vous dérouler ce que j'ai appris en cours, d'autant que je ne suis pas un spécialiste. L'arrivée des médias interactifs, découlant d'Internet, a bouleversé le paysage et la profession est passée d'une logique dirons-nous cartésienne, A  une logique systémique, où tout est interconnecté. Troisième élément, sur le historique, la publicité a toujours dominé le marché, mais, depuis quelques années, les autres métiers de la communication se sont imposés, entre autres ceux que l'on appelle les marketing services, issus de la promotion, du marketing direct et de tout ce qui concerne les systèmes de fidélisation. Ajoutez A  cela une montée en puissance très importante des agences média, autrefois appelées - centrales d'achat d'espaces - qui, de brokers, de négociateurs, sont devenus de vériles conseils en stratégies média et ont pris un réel ascendant sur la profession. Rajoutons également l'explosion des agences Internet qui contribue A  brouiller les sectiunes. Dans ce contexte, les grandes agences de publicité ont perdu du pouvoir, chacun voulant s'attribuer la légitimité de conseil auprès des annonceurs. Last but not least, depuis la promulgation en 1993 de la loi Sapin relative A  la prévention de la corruption et A  la transparence de la vie économique, e sur la profession un doute que nous pourrions appeler le péché originel, doute qui a terriblement durci les relations entre les annonceurs et leurs agences. La conséquence induite est une baisse des revenus considérable pour ces dernières. Parallèlement, comme dans tous les secteurs, de fortes concentrations ont vu le jour : cinq grands groupes contrôlent aujourd'hui 70% du marché mondial de la communication, tous métiers confondus. Pour conclure sur ce qui arrive aujourd'hui, je dirais que si le volume des investissements en communication des entreprises en France n'a pas décru au cours des dernières années, le marché étant devenu mature, il apparait clairement que la profession n'a pas réussi A  imposer un nouveau modèle lui permettant d'assurer un maintien de marges suffisant pour fournir un niveau de prestation correspondant aux attentes des annonceurs, qui, dans ce contexte, ont profité de la situation. Par ailleurs, aucune action de fond n'a été menée sur le législatif pour défendre ses intérASts, le législateur ayant toujours légiféré -contre- les métiers de la communication depuis la loi Sapin. La tension est montée progressivement, les tentatives de dialogue et de reconstruction initiées par les différents syndicats professionnels des deux côtés ayant été ines. Depuis quelques semaines, les esprits se sont échauffés, personnes n'a vu la gravité d'un éventuel conflit ni cru qu'il était réaliste. Or les professionnels ont visiblement décidé de frapper fort, de manière subite, en bloquant le système.
Nicolas Sarkozy est bluffé. C'est évident ! Ce jeune homme a tout compris. Sa réponse est tout sauf improvisée. C'est-A -dire qu'il a tout organisé. Comme l'Elysée est le royaume de la note, il a dû se préparer A  en pondre une - au cas où - et il a donc rapidement potassé le problème pour préparer sa copie. Pour lui, c'est bingo ! En fait de note qui aurait été récupérée par un autre et dont lui, l'auteur, serait resté anonyme, l'occasion est inespérée : un exposé dent le Président lui-mASme et tout son staff réuni.
La mimique de Nicolas Sarkozy, qui secoue la tASte d'un air hilare en regardant alternativement les - communicants - de son équipe comme pour les prendre A  témoin de la qualité de la prestation, atteste de sa satisfaction d'avoir demandé A  Aurélien de s'exprimer. - Ce petit ira loin, pense-t-il, son propos est clair, structuré, digne de la formation qu'il a reA§ue A  Sciences-Po. -
Dans la foulée de l'invitation lancée par le Président A  la nièce de Claire, et encouragé par l'accueil de Nicolas Sarkozy A  son exposé, Aurélien se permet alors d'évoquer une de ses amies, Juliette, discrète et intelligente qui, après un troisième cycle en marketing, est partie en Asie trailler dans une agence chargée de l'achat média. Elle est A  Paris pour quelques jours et il lui semble que sa vision pourrait AStre intéressante. Le Président demande aussitôt A  Aurélien de l'appeler et d'organiser un deuxième ramassage par une voiture de l'Elysée. Il est enchanté. Ces jeunes gens vont certainement lui en apprendre encore dantage.



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