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MARKETING

Le marketing, parfois traduit en mercatique, est une discipline de la gestion qui cherche à déterminer les offres de biens, de services ou d'idées en fonction des attitudes et de la motivation des consommateurs, du public ou de la société en général. Il favorise leur commercialisation (ou leur diffusion pour des activités non lucratives). Il comporte un ensemble de méthodes et de moyens dont dispose une organisation pour s'adapter aux publics auxquels elle s'intéresse, leur offrir des satisfactions si possible répétitives et durables. Il suscite donc par son aspect créatif des innovations sources de croissance d'activité. Ainsi l'ensemble des actions menées par l'organisation peut prévoir, influencer et satisfaire les besoins du consommateur et adapter ses produits ainsi que sa politique commerciale aux besoins cernés.


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Un jogging qui finit mal

Exceptionnellement, le Président ait mal, très mal dormi. Un texto aussi laconique que tardif de son fils - « Il semble qu'ils aient enclenché le processus, on morfler »- ait généré un malaise qui ne s'était pas dissipé. Lui généralement si prompt à agir dans l'instant ait décidé que, la nuit portant conseil, il prendrait le lendemain les décisions qui s'imposaient ! Mettre l'Elysée à feu et à sang après minuit n'apporterait rien.
Entre 3 heures et 4 heures du matin ne cessant de se retourner dans son lit en quête de ce sommeil réparateur - ce soir aux abonnés absents - où il puisait d'habitude une partie de son énergie, il se le sans bruit, décidé à rejoindre son bureau sans déranger son épouse.
Quelques minutes plus tard, la voiture franchit lentement la grille du coq sous le regard perplexe du planton. Cette arrivée inusitée du « patron » à l'aube était un fait rare et n'augurait rien de bon. Bougon, celui-ci sortit prestement du véhicule, sans laisser à quiconque le soin d'ouvrir la portière, escalada le perron et annonça à son garde du corps qu'il allait courir.
Encore transpirant de ses deux tours du parc de l'Elysée, Nicolas Sarkozy après une nuit blanche a du mal à assimiler la nouvelle. Évidemment, les deux gendarmes qui l'accomnent dans son jogging quotidien sont au courant. La règle, durant ces vingt minutes de mise en forme ant la furie d'un emploi du temps immanquablement surchargé, est qu'on y parle de tout en petites foulées et sans retenue. Ces garçons sont épatants. Discrets, efficaces, ils ont vite compris que le Président attendait d'eux plus qu'une simple surveillance rapprochée. Ils sont pour lui un canal de « communication rapprochée ». Un canal qui shunte la soixantaine de collaborateurs directs du « chateau » quand ils lui racontent sans fioritures ce qui les a intéressés dans Le Parisien ou à la télévision, ce que leurs femmes leur rapportent sur leurs émissions de radio préférées ou ce que leurs gosses bricolent sur le Net. Précieux.
Et ce petit matin, il se sent vraiment débarqué dans un drôle de « binz », à l'image de l'expression culte de son copain Christian Clavier, se retrount malgré lui, à la fin du film Les Visiteurs, « télétransporté » dans une autre époque. Ou plutôt, il se sent trahi. C'est cela. Trahi. La corn', il en a fait l'un des fondements de sa présidence. Cinq ans de camne méthodique, de 2002 à 2007, pour pouvoir courir comme ce matin sur les allées sablonneuses des jardins dessinés par Gabriel. Et même vingt-cinq ans, lorsqu'il s'est emparé de la mairie de Neuilly, en 1983, au nez et à la barbe de ce « terrible M. Pasqua1 ». Depuis qu'il a accédé à la magistrature suprême, il a peaufiné sa maestria d'utilisation de tous les médias possibles pour loriser la fonction présidentielle au service de la «rupture», assisté d'un staff de professionnels qu'il croyait imbatles. Et ce matin, ces deux gendarmes du GSPR1 confirment ce qui ait été évoqué la veille au soir et ait donné lieu à cette horrible nuit. Dire que même ses propres conseillers n'ont pas été capables de lui annoncer avec un minimum d'anticipation. Un comble !
Sous la douche, il peste contre cette nouvelle qui sans aucun doute affecter l'image internationale de la nation et la sienne propre. La corn', il lui a tout donné. L'aurait-elle quitté après plus de trente ans de bons et loyaux services ? Les arbres du parc le protègent, aucune rumeur ne parvient dans sa chambre ni ne vient troubler sa réflexion. Il lui semble qu'il a du mal à émerger. Comme un gros coup de fatigue dans cette course effrénée qu'il mène depuis des années, pour sa camne d'abord, pour réformer ce fichu pays, ensuite, au pas de charge et malgré tous les bien-pensants et contre toutes les lourdeurs accumulées depuis si longtemps. Ce qu'il vient d'apprendre le dépasse complètement. « Mais, bordel, comment en est-on arrivé là ? »
Alors qu'il se rhabille, Emmanuelle Mignon, sa chef de cabinet, l'appelle sur le porle qui ne le quitte jamais. Elle est déjà à son bureau, dans une des ailes qui donne sur la cour d'honneur. Alpiniste chevronnée, cette Chamoniarde d'adoption sait faire court quand c'est nécessaire. ter un piton et accrocher un mousqueton pour assurer la cordée ne nécessite pas de longs commentaires. C'est ce qu'il apprécie chez elle. Avec le ton presque rogue qu'il prend pour lui répondre, son ton des mauis jours, elle a compris qu'il sait déjà. Pourtant, ce qu'elle lui commente plus en détail est proprement incroyable.
Maurice Lévy, Vincent Bolloré, lean-Claude Decaux et les présidents des grandes chaines de télévision nationales sont à l'heure qu'il est en conférence call avec tous les syndicats liés aux médias et aux métiers de la communication. Ils viennent d'annoncer pour les uns, d'apprendre pour les autres, une grève illimitée de la publicité : création, production, achat d'espaces, résertion, diffusion, tout. Et toute tentative de négociation semble dans le contexte présent inenvisageable, si ce n'est explosive et pire que tout !
Emmanuelle Mignon a eu Olivier Bouygues au téléphone il y a à peine cinq minutes. Il souhaitait informer personnellement le Président de cette « tuile » qui lui tombait dessus et venait d'intimer l'ordre à Nonce Paolini, directeur général de TFi et l'un des premiers à subir dès ce matin les prémices dommageables de cette stupéfiante nouvelle, d'en tirer immédiatement les conclusions. TFi se mettrait dès 7 heures au service minimum. Pas de pub ? Pas de programmes !
Quelques minutes plus tard, négligeant comme à son habitude l'ascenseur installé par François Mitterrand, Nicolas Sarkozy quitte les appartements privés où il vient de se changer. Il descend quatre à quatre le majestueux escalier et traverse l'ancien appartement d'Eugénie de Montijo, affecté à ses principaux collaborateurs, pour rejoindre le Salon doré, bureau présidentiel depuis le général de Gaulle, hormis l'intermède giscardien.
Un nouveau flash angoissant traverse son esprit : « Tous les souverains ou grands qui ont vécu ou séjourné ici ont bien mal fini : Murat, Napoléon, le roi de Rome, Napoléon III et Eugénie » Lui qui a conquis sa présidence tambour battant, comme l'« autre » au pont d'Arcole, -t-il aussi être précipité dans la chute, tout étant possible avec cette effroyable affaire dont il a du mal à cerner les contours, mais dont son esprit extraordinairement rapide échafaude dans le désordre les conséquences désastreuses ?
Pénétrant dans le Salon doré, il se saisit machinalement de la télécommande qui pilote l'écran plasma, discrètement installé afin de ne pas dénaturer la somptueuse pièce. Entendant le 21e concerto pour piano de Mozart, il est saisi d'un moment d'effroi quand son regard découvre sur TFi, comme au temps de sa petite enfance, la « mire1 » comme unique image. « Mais je ne suis pas mort ! »
Effectivement, la coutume veut que, lors du décès d'un Président en exercice, les programmes soient immédiatement interrompus pour laisser place à un programme de musique classique. Au demeurant, cela n'était arrivé que pour Georges Pompidou ! Son esprit en ébullition lui envoie ce commentaire : « Et si, sans communication, j'étais, nous étions morts ? »
À une vitesse hallucinante, mille scénarios défilent dans son esprit. La mobilisation de toutes les télévisions étrangères pour pallier en peu de temps la carence des chaines nationales et de toutes les autres, encore plus dépendantes de la publicité. De toute évidence, Al Jazeera, la BBC, CNN ou d'autres auront les moyens d'agir en un temps record. La Belgique, la Suisse francophone, iront encore plus vite et, compte tenu du nombre de riches Français partis là-bas ces dernières années, ceux-ci n'hésiteront pas à financer des solutions alternatives profitant à leurs affaires. Même chose pour les journaux, Internet permettant une réactivité phénoménale et donnant accès à tout immédiatement.
Mais, dans son esprit, c'est aussi la révolte, plus que l'incompréhension. « L'affichage dehors, qu'est-ce qu'ils vont en faire ? et la radio, tous leurs spots ? et Martin ? Qu'est-ce qu'il faire avec sa chaine ? Et avec son téléphone ? Et Vincent, à la fois opérateur avec Has et industriel, donc client? Mais qu'est-ce qui leur prend ? » Tous ces médias qui participent avec tant d'empressement au nouveau tempo présidentiel qu'il a inauguré depuis son élection. Si la pub ne les nourrit plus, que vont-ils devenir ? Avec le déficit galopant, inutile d'espérer avoir recours à l'État providence. Donc, ils le lacheront. C'est ca. Ils le lacheront. Impossible ! Pas de corn', pas de rupture ! Et Puis, un pays de la taille de la France sans pub, ça n'est pas imaginable, non plus. On encore se f de nous ! » Ce bureau lui est soudain insupporle. Son prédécesseur y a passé douze ans. Et voilà qu'un nouveau brûlot se déclare. Douze ans ! Quand je pense à tout ce que j'ai lancé comme réformes, moi, en quatorze mois ! Merde ! Et là, personne n'a rien vu venir. Personne ne m'a rien dit. Pas vu, pas pris ! Les imbéciles !
Rageusement, il éteint l'écran et descend au rez-de-chaussée Pour rejoindre le Salon des portraits. Une demi-douzaine de chefs d'États étrangers à l'époque du Second Empire. Pas vraiment chaleureux, mais leurs regards vides lui rappellent la Pérennité toute relative de sa fonction. Il y a fait emménager Un deuxième bureau présidentiel, plus intimiste et pratique que le Salon doré où il reçoit ses visiteurs de manière officielle. Ici, la vue est tout aussi splendide, sur les jardins et la fontaine. Le mobilier, contemporain, lui convient dantage. D'ailleurs, il y traille sans crate.
Emmanuelle Mignon est là, qui l'attend. En fait, elle-même n'est au courant que depuis tard la veille au soir. La soudai-neté de l'événement, apparemment imprévisible ou lié à la mésestime du monde économique et politique face à une possible fronde des métiers de la publicité allait lui donner une dimension beaucoup plus grande que si on ait pu « gérer », selon le mot à la mode, le conflit en anticipant des négociations. L'effet de surprise allait rendre beaucoup plus difficile le pilotage des opérations selon le principe évident qu'il ut mieux être acteur que spectateur. Prenant les dents, elle lui confirme l'ampleur des dégats.
Ce qu'il entend le projette dans un monde apocalyptique en le renvoyant à ses pensées noires d'il y a quelques instants. Comment poursuivre les réformes sans médias, envoyer des messages de fond sans outils de communication ? Et au-delà, comment administrer les conséquences économiques qui vont découler d'une grève comme on n'en a encore jamais vue ? Ceux qui ont lancé l'information ont été clairs : plus aucune communication publicitaire, de quelque nature que ce soit, ne pourra voir le jour pour une période dont il est impossible d'envisager l'échéance.
Et alors, que -t-il advenir de la consommation et surtout de l'amélioration du pouvoir d'achat, si souvent invoquée et proclamée depuis son élection, comme une grande cause nationale ? Et l'économie, comment -t-elle maintenir ses objectifs de croissance ? Et la grande distribution ?
Cette « communication » que tout le monde maltraite depuis des années, dont on se gausse si facilement parce qu'on la confond trop souvent avec la « peopolisation » sans doute parce que lui, mieux qu'un autre, sait s'en servir, c'est quand même le moteur de croissance de la consommation, la boussole dans le maquis des possibles qui permet aux uns et aux autres de choisir une marque, un produit, d'être informé des actions commerciales, promotionnelles. Surtout, mieux qu'un autre, il sait combien elle a contribué à l'élection du sixième président de la Ve République ! Pour conincre ces Français si versatiles qui, depuis des mois, font jouer du yoyo aux sondages, il sait qu'il faut aller sur le terrain et que les réunions d'informations relayées par la presse sont incontournables et fondamentales.
Un sourire s'esquisse à la commissure de ses lèvres et une image lui traverse l'esprit, celle d'un garde champêtre, tambour et baguettes vigoureuses, traversant les rues d'un village ou d'une petite ville et haranguant le bon peuple pour annoncer la venue du Président ou de l'un de ses ministres au Palais des Congrès. Qui est-ce qui lui a raconté ça ? Ah oui ! C'est Jacques Chirac. La ville, c'était Ussel, dans la Corrèze chérie de l'ancien Président. « Arrête Nicolas, ressaisis-toi ! Ce n'est pas le moment de te laisser impressionner par le passé, toi qui t'es toujours projeté dans le futur. »
Il s'est laissé dépasser à ne fréquenter que le dessus du panier: Bolloré, un modèle d'intelligence et stratège industriel ; son pote Martin qui exploite si bien l'héritage de papa Bouygues entre le BTP, sa chaine de télévision, et son rôle d'opérateur dans le mobile. Et tous ces publicitaires qui l'ont gavé d'études et de « reco1 », comme ils disent, pendant des mois et des mois ant, pendant et après les présidentielles. Il les connait tous et il apprécie leur comnie. Mais ça deit être insuffisant. Il lui manque des billes pour comprendre. Une affaire pareille, ça n'aurait jamais dû arriver !
La France qui ait inventé le TGV était-elle restée, au niveau de ses institutions publicitaires et de leur mode de fonctionnement, au temps de la locomotive à charbon. Au fait, qui lui ait fait cette remarque ? Il se souvient parfaitement des mots, l'homme lui ait dit ronger son frein, mais oui, bien sûr, c'était le président de Publicis ! « Si je l'ais écouté plus sérieusement au lieu de me satisfaire de mes press books toujours plus épais d'une semaine à l'autre, nous aurions peut-être pu influer sur le cours des choses. »
Aujourd'hui le TGV lancé à grande vitesse ait déraillé et personne ne sait quand il s'arrêterait et ce n'étaient pas les énarques qui allaient lui apporter la solution. « Dire qu'un train déraille, ils sont capables de le constater. Mais calculer où quand et comment on l'arrêter, ça, il ne faut pas rêver, ils en sont incapables. » C'est Jacques Chirac qui lui ait un jour rapporté cette mauise blague racontée par le Premier ministre anglais. S'il ne l'ait pas vraiment appréciée, le « grand Jacques » sait qu'il n'ait pas tort le « Tony », lui qui ait su accélérer le mouvement après que Margaret Thatcher eut remis son pays sur les rails. Ant même la fin de la matinée, on serait au courant dans toutes les chancelleries européennes, comme ailleurs. La honte !
« Dans quatre heures, j'ai conseil des ministres et il faut que j'aie compris, que je puisse leur démontrer que ce n'est pas eux, mais moi qui ai encore cette longueur d'ance qui fait la différence. »



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