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MARKETING

Le marketing, parfois traduit en mercatique, est une discipline de la gestion qui cherche à déterminer les offres de biens, de services ou d'idées en fonction des attitudes et de la motivation des consommateurs, du public ou de la société en général. Il favorise leur commercialisation (ou leur diffusion pour des activités non lucratives). Il comporte un ensemble de méthodes et de moyens dont dispose une organisation pour s'adapter aux publics auxquels elle s'intéresse, leur offrir des satisfactions si possible répétitives et durables. Il suscite donc par son aspect créatif des innovations sources de croissance d'activité. Ainsi l'ensemble des actions menées par l'organisation peut prévoir, influencer et satisfaire les besoins du consommateur et adapter ses produits ainsi que sa politique commerciale aux besoins cernés.


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La pub sur un plateau

A€ vous déjuger réunissait ce soir un panel d'invités exceptionnel autant qu'hétéroclite. Ariette Chabot avait été contactée par une délégation commune Medef, UDA, AACC (fortement soutenue financièrement par Bercy et le ministère du Travail) pour monter en catastrophe son émission dette sur le thème de la grè et de ses conséquences désastreuses. On en était en effet A  plus de cinq semaines de conflit, et l'économie commenA§ait A  tanguer sérieusement tandis que la nervosité et l'incompréhension de la population denaient chaque jour plus perceptibles.
L'économie ! Un mot qu'on avait assez peu entendu jusqu'A  présent et que les clignotants de Bercy, les commentaires alarmistes de chefs d'entreprise, autant que les sondages, mais plus encore la montée concomitante et brutale de la courbe du chômage, faisaient soudain surgir sur le devant de la scène. Dans les grosses agences, le problème était clair. La grè, très suivie au début, était subie maintenant par tous, et plus pour certains.
Des CDD renoulables avaient été suspendus, les nombreux stages payés A  30 % du Smic, également. Des milliers d'emplois précaires avaient disparu. Tous ces petits métiers liés de près ou de loin A  la pub se précipitaient donc A  l'ANPE qui vit se gonfler dangereusement ses statistiques de chercheurs d'emploi.
Côté - Free-lances en colère -, la disparition des commandes n'était pas tenable et, faute de pouvoir bénéficier d'allocations chômage, ne restait que la colère comme moyen de s'exprimer. Relayés un temps par leurs caisses de retraite, comme la Maison des artistes, qui se plaignaient de ne plus recouvrer de cotisations, des groupes de free-lances s'étaient regroupés spontanément via la blogosphère pour aller crier leur désarroi et leur colère devant des sièges d'agence ou devant le ministère du Travail. Une manif devant ce dernier était passée A  peu près inaperA§ue, mais celle organisée en haut des Champs-Elysées, devant le siège de Publias, avait sensibilisé l'opinion. Il avait mASme fallu faire appel aux forces de l'ordre pour dégager l'anue prestigieuse, pourtant déjA  mal en point fautes de cinémas ourts et de désertion d'une bonne partie de ses touristes. Ce qu'il restait de télés avait bien sûr court l'événement, mais c'étaient surtout les vidéos des téléphones porles qui en avaient été le meilleur relais. Par diffusion spontanée, les images s'étaient vite retrouvées sur Internet.
La plupart des secteurs liés A  la publicité avaient également commencé A  licencier du personnel: outre l'imprimerie, où la solidarité du début faisait A  présent place A  une nervosité mal contenue, l'audiovisuel, le show-biz, les expos, le Web, l'événementiel, les intérimaires du - tractage - sur la voie publique ou dans les boites aux lettres, des dizaines et des dizaines de métiers étaient nus s'ajouter A  la liste.
Plus personne, désormais, ne pouvait ignorer qu'une population encore mal connue, mais qui semblait très jeune ée aux syndiqués bien protégés, souffrait durement de la grè et ne disposait d'aucune des protections classiques.
Ainsi, d'un conflit catégoriel, qui faisait rudement parler de lui depuis qu'il perturbait le mental et les habitudes de consommation de beaucoup de FranA§ais, on était passé contre toute attente A  un grand désordre national comme jamais on n'aurait pu l'imaginer. On en vint donc A  penser que la partie immergée de l'iceberg méritait sans doute d'AStre explorée un peu plus sérieusement. Peut-AStre était-ce lA  qu'on trourait des solutions pour y mettre fin ? Un grand déballage s'imposait, et Ariette Chabot avait été choisie pour jouer les - Madame Loyal - d'un débat qui remplirait au moins la soirée et remplacerait avantageusement les programmes insipides de France 2. Cependant un coup de fil de la présidence avait imposé qu'elle partage la dette ac Marc-Olivier Fogiel et Thierry Ardisson, - plus incisifs et modernes -. Depuis l'automne 2007, - Chabot -, c'est ainsi que le Président l'appelle, avait encouru les foudres du patron de la France en osant énoncer dans la presse qu'il - fallait aborder le divorce de Nicolas Sarkozy -, appelant de sa part cette cinglante remarque pleine de sous-entendus : - La prochaine fois qu'elle m'invitera, je lui dirai : "le vais avoir le courage d'évoquer votre vie privée !" - Celui-ci récidivant début 2008 en expliquant A  propos de la suppression de la publicité sur la télévision publique : - C'est pour emmerder Chabot et Carolis. Ils sont nuls1 ! -
L'émission démarra assez brutalement sur la remarque assez mal nue d'Ariette Chabot elle-mASme. Croyant bien faire, la directrice de l'information de France 2 commenA§a par rappeler le reproche traditionnel fait A  la publicité de ne pas démontrer sa vérile utilité économique et d'inciter outrageusement A  la consommation sans en justifier vérilement le besoin. Elle n'eut pas le temps de prolonger sa question (en fait, elle voulait simplement rappeler quelques points négatifs avant de questionner ses invités sur l'impact insoupA§onné que la grè actuelle avait déclenché dans la vie quotidienne). Ce fut radical.
Dix paires de bras se dressèrent en mASme temps et des sifflets fusèrent sans retenue aucune : - Quoi, vous commencez par ressasser les vieilles lunes alors que cette grè nous paralyse lentement mais sûrement ! Mais on est où, lA  ? Si vous n'aviez pas l'état derrière vous, on ne serait mASme pas lA  ce soir ! France Télévisions en berne et écran noir pour toutes vos chaines. Comme les copains ! Un peu de sérieux, s'il vous plait ! -
Ardisson et Fogiel n'avaient pas pipé, s'étant contentés en introduction de préciser pour le premier qu'il avait démarré sa carrière comme publicitaire en 1972 chez BBDO, puis TBWA, avant de fonder ac éric Bousquet et Henri Baché l'agence Business, et pour l'autre que la pub, il ne la connaissait que par la télé, sans oublier de préciser : - Thierry, Thierry, "Lapeyre, y'en a pas deux", c'est bien de toi ? Oui, mais j'aurais surtout aimé AStre le créateur de ton surnom : "Pitbull du PAF". - Ce qui avait immédiatement déclenché l'hilarité générale et détendu l'atmosphère.
Ariette Chabot bien décidée A  rester maitre de l'émission reprit les choses en main, abondant dans le sens de ses interrupteurs (- Mais non, si nous sommes ici ce soir, c'est que nous sommes tous bien conscients qu'il y a un problème, etc. -). On passa donc rapidement A  ce qui faisait problème, l'emploi, et Xavier Bertrand lui-mASme, le ministre du Travail, cita quelques chiffres de l'ANPE qui firent forte (et mauvaise) impression. Les représentants de la pub eux-mASmes les découvraient en mASme temps et, pendant quelques secondes, plusieurs visages parurent incrédules, sinon atterrés.
Dans le brouhaha qui suivit, Maurice Lévy leva haut la main, puis se leva lui-mASme, ce qui fit que, vu sa haute taille, il s'imposa rapidement aux exclamations et commentaires des uns et des autres et, secouant un index ngeur, tel un prophète haranguant des ames en perdition : - Plus de 2 % du PIB, près de 70 000 entreprises, plus de 360 000 emplois. Je l'ai rappelé A  votre confrère, Jean-Pierre Elkabbach, il y a près de six semaines sur sa radio. VoilA  ce que c'est que la pub. Il est temps de s'en rendre compte. On ne le savait pas ou on ne voulait pas le savoir. Eh bien, vous l'az décourt. Nous sommes une force économique. Qu'on ne l'oublie pas. - Et il se rassit. Cela incita Ariette Chabot A  envoyer dans la foulée une courte séquence d'images tournées dans les rues de Paris, et dans son métro, pour montrer toute la force de l'absence de la publicité. Une remontée rapide sur les Grands Boulevards A  hauteur des cinémas déparés de leurs affiches, le hall de correspondances du RER A  Opéra tout aussi neutralisé, puis, pour faire bonne mesure, un échantillon de quelques plaintes représentatis des secteurs sinistrés : un directeur d'agence, un directeur marketing d'un grand groupe de la distribution, une jeune infographiste très remontée contre les abus des deux précédents. Enfin, le P-DG d'une marque internationale expliqua calmement que si le marché franA§ais lui faisait faux bond, il y avait suffisamment A  faire ailleurs (-Vers l'Asie, vous voyez ce que je ux dire -) pour se contenter de traiter l'Hexagone comme un pays du tiers-monde le temps qu'il faudrait, ce qui attira plusieurs remarques acerbes sur le plateau.
Pour faire bonne mesure, la rédactrice en chef de France 2 donna ensuite la parole en direct sur l'antenne A  un anti-pub, membre du - Collectif des déboulonneurs - (ceux-lA  mASme qui avaient été poursuivis pour avoir barbouillé des affiches aux Champs-Elysées. Mais c'était A  une autre époque). Celui-ci avait manifestement bien préparé son interntion, qu'il voulut la plus provocatrice possible :
' Il faut supprimer totalement l'affichage, que ce soit dans Paris ou A  l'extérieur, dans les zones urbaines ou A  la camne, partout, fini ces étrons. Les publicitaires pourraient alors se rabattre sur la téloche, au point de corruption où elle en est, pas gra ! Et, par dessus-tout, en finir ac ces ordures dans le métro. Quel bonheur et quel repos pour les yeux et l'esprit, ces murs blancs dans les stations rénovées, un vrai bain de paix et de jounce. Mais je rAS éillé1.
' Vous ne croyez pas que c'est justement très utopique. Il y a plus de 300 stations de métro A  Paris, répliqua aussitôt l'animatrice, désireuse de couper court aux commentaires A  voix haute de plusieurs publicitaires et annonceurs sur le plateau (- étron toi-mASme -, - Mais oui, c'est A§a. Et tu les repeins comment tes stations ? -, etc.). Et puis, regardez ce que A§a donne, la télé sans pub. Voyez où nous en sommes depuis quelques semaines. On ne peut pas nier que
' Mais tant mieux, madame Chabot ! Moi, je me souviens de ce qu'a dit le patron de TFi, y a un ou deux ans. Il nous disait que sa chaine elle servait A  ndre - du temps de cerau disponible A  Coca-Cola1 ! - Dites donc, c'est A§a leur pub ? Mais ils nous prennent pour des c ou quoi !
Le brouhaha qui s'ensuivit fut encore plus inaudible que le précédent, quelques dizaines de minutes plus tôt. Des bras se levèrent A  nouau, mais, dans un geste de franc désespoir, les plus ardents défenseurs de la pub se trouvant dûment piégés par une remarque hélas trop connue, qu'on leur ressortait au plus mauvais moment.
Un quart d'heure supplémentaire d'échanges plus que vifs entre - pro - et - anti - pub la mena A  son grand soulagement A  la fin de la première partie qu'elle annonA§a (presque) comme A  l'accoutumée : - Si voulez bien, nous allons en rester lA  pour l'instant et nous reprenons le débat juste après cette petite pause, le temps que d'autres invités s'installent. -
Et la régie de France 2, faute de spots, lanA§a quatre minutes de séquences - Le monde en direct - prises en webcam fixes dans quelques grandes villes de la ète : une plage au petit matin près de Sydney (Australie), un carrefour anonyme A  Stockholm (Suède), les faubourgs de Metz (Lorraine).
Après cet intermède lénifiant, la reprise fut plus calme, ac l'interntion du président de l'Union des annonceurs qui voulut renir sur la question initiale d'Ariette Chabot, en début d'émission : -Voyez-vous, madame Chabot, et je m'adresse aussi A  ceux qui nous regardent ce soir, je crois qu'on ne peut plus passer sous silence l'importance économique de la publicité que le président Maurice Lévy nous a rappelée tout A  l'heure. Comme l'a excellemment montré une étude1 très édifiante conduite A  notre initiati, et n'en déplaise A  ses détracteurs qui semblent AStre assez nombreux ce soir mais certainement mal informés, la publicité est un facteur de croissance économique. -
Et, insistant, il martela son accoudoir :
' Elle est un facteur de croissance économique ! L'instissement publicitaire pèse en effet de plus en plus lourd dans le PIB des pays industrialisés, comme chez nous, par exemple, puisqu'il y est mASme supérieur A  celui de la défense, qui ne fait que 1% ! évidemment, il y a d'autres facteurs variables que la publicité pour expliquer la croissance économique d'un pays, mais on a calculé qu'un marché publicitaire dynamique est une condition sine qua non pour que l'économie atteigne des performances élevées et durables. La publicité stimule la consommation, on ne peut pas le nier, mais elle accélère aussi la diffusion de l'innovation, comme on a pu le mesurer dans les entreprises qui ont la plus forte croissance en valeur ajoutée. Ce sont justement celles qui consentent le plus gros effort en recherche et déloppement et en publicité. Et puis elle dynamise aussi la concurrence et cela, personne ne peut nier non plus que c'est bon pour les consommateurs. Enfin, et lA  je m'adresse A  tous ceux qui aiment le football, comme moi, et qui sont privés de matchs depuis des semaines. Si on n'a plus de matchs, c'est bien parce que le sport est financé par le sponsoring, donc par la pub. Plus de pub, plus de sport ! CQFD ! Alors qu'on ne nous dise pas que
' Mais pourtant, l'interrompit Ariette Chabot, j'aimerais comprendre. Cette grè, ce ne sont pas les consommateurs qui l'ont déclenchée, mASme si certains prétendent pouvoir se passer de la publicité. Ce ne sont pas non plus de noulles restrictions de la part des pouvoirs publics. Dommage que Maurice Lévy ait quitté ce plateau, parce que, si je me souviens bien, c'est quand mASme aux annonceurs qu'il en voulait. A€ ceux que vous représentez et A  qui il reprochait de ne pas rémunérer la création des agences A  son juste prix.
On bougea soudain beaucoup dans les rangs des publicitaires. C'est vrai, on était quand mASme en grè pour A§a, mASme si, au fil des semaines, tout avait franchement dérapé. Il était peut-AStre temps de reprendre les choses en main.
' Ariette Chabot a raison, intervint l'un d'entre eux. Tenez, si on prend l'exemple des publicitaires britanniques. Ils raflent régulièrement les premiers prix dans les classements internationaux et on les considère A  juste titre comme les meilleurs créatifs du monde. Mais quand on sait que leurs agences sont bien mieux payées qu'en France, ac un décalage de 4 A  1 en leur faur, cela montre bien qu'une juste rémunération de la créativité n'est pas vaine et mASme qu'elle y incite fortement.


Un autre renchérit :

' On ne s'en rend pas compte, mais nos camnes coûtent horriblement cher. Est-ce qu'on sait, ici, comment A§a fonctionne chez nous? Une camne, c'est d'abord une
compétition. Et A§a pèse lourd parce que A§a fait internir un tas de monde : des créatifs, des gens responsables de l'analyse, ceux qui travaillent sur les mutations des marchés, sur l'évolution des tendances comportementales ; et puis la construction des s d'achat d'espaces dans les médias. Et A§a, c'est un des scandales de la profession car on se sert de nous en mettant une multitude d'agences en compétition, sans presque les rémunérer. Si, par exemple, on relooke le petit écureuil d'une banque bien connue, on va le décliner A  toutes les sauces dans les spots télé, dans les annonces presse. Et puis, il y aura aussi un scénario très complet pour la stratégie digitale. LA -dessus, on va calculer les calendriers de passages, sans oublier les relations publiques, le matériel destiné aux agences, mais aussi au personnel. On va mettre également en place une politique de relation client, ce qu'on appelle le - marketing opérationnel -, relayer le tout sur de multiples canaux en prenant en compte les différents publics auxquels ont doit s'adresser, former les opérateurs des centres d'appels. On apporte toute une valeur ajoutée créati qui s'appuie sur des choix technologiques et
' Vous vouliez dire quelque chose, coupa l'animatrice qui souhaitait éviter pugilat et cours de pédagogie trop abscons pour les non-initiés, sur un sujet qu'elle savait sensible, en pointant le doigt rs un jeune homme qui s'agitait sur son siège.
C'était un jeune directeur de clientèle. Il voulait ajouter un argument A  caractère général dont il pensa qu'il valait le coup d'AStre placé A  ce point de la conrsation, lui-mASme en ayant fait les frais :
' Oui, une autre conséquence de cette situation, Ariette Chabot, c'est que la pub n'attire plus les jeunes diplômés, alors qu'on y a besoin de gens de plus en plus pointus. Les salaires d'embauché sont bien trop bas par rapport A  ce qu'ils peunt espérer ailleurs. La pub n'attire plus, elle a perdu la fascination qu'elle générait il y a encore dix ans chez les jeunes par manque de promotion et de reconnaissance. ça ne contribue évidemment pas A  améliorer la qualité du recrutement et A§a ne contribuera pas, si on continue sur cette voix-lA , A  améliorer celle des agences A  long terme.
Se tournant rs Fogiel et Ardisson, il poussa plus loin sa provocation : - Pouz-vous me dire dans lesquelles de vos émissions vous az reA§u des publicitaires au cours des douze derniers mois? Aucune! Et on s'étonne que la pub n'attire plus. C'est l'une des raisons supplémentaires qui font que la profession est dans une situation sinistrée. -
' De toute faA§on, poursuivit une jeune femme qui se présenta comme - sociologue A  mi-temps et biogueuse pour le reste -, tout le monde doit évoluer. Pourquoi croyez-vous que les blogs ont tant de succès ? C'est parce qu'on s'est rendu compte qu'ac eux, le pouvoir avait changé de mains. Avant, c'étaient les marques qui, dans une posture souraine, parlaient aux gens. Maintenant, ce sont les gens qui parlent entre eux ! Et ils se passent très bien de l'avis des entreprises. Tandis que l'inrse n'est pas vrai. Beaucoup d'entreprises sont très clairement conscientes de cette situation, mais il faut qu'elles comprennent qu'elles ne peunt pas régler le problème en regardant les étoiles, sinon elles auront beaucoup de mal A  se faire comprendre de leurs clients. Elles ont besoin qu'on les aide A  décoder les nouaux modes de fonctionnement. Les agences et les instituts d'études sont lA  pour cela, mais par arrogance, inconscience, ou soucis d'économies, elles refusent de payer ce travail de fond. C'est en tout cas ce que nous répètent ceux-ci depuis qu'ils ont décidé de faire grè.
' Attendez un peu, grogna le représentant d'une marque de l'alimentaire, sans qu'on lui ait donné la parole. On n'est pas ici pour faire le procès des entreprises. La grè n'est pas de notre fait, je tiens A  le rappeler. S'il y a des problèmes, on peut et on doit en discuter. Je vous rappellerai quand mASme que le - tout gratuit - a fait son entrée dans pas mal de secteurs, en particulier A  cause d'Internet. C'est bien le cas pour la musique, pour les films, pour des séries télévisées mASme. Alors, il faut bien que nous conservions quelque chose A  ndre et qu'on ne tue pas la poule aux œufs d'or. Parce que les emplois, c'est quand mASme chez nous qu'ils sont les plus nombreux. Que les agences fassent également le ménage chez elles. Et puis, de toute faA§on, quoiqu'on lui propose et de quelque manière qu'on lui propose, ce sera toujours au consommateur de décider. ' Ah, enfin ! On l'avait un peu oublié, celui-lA  ! s'exclama Ariette Chabot. Si je comprends bien, dit la journaliste ac un grand sourire qui se voulait le plus consensuel possible, voilA  notre consommateur qui refait surface et qui redevient ce qu'il aurait dû toujours AStre : le roi. Quelqu'un a parlé de dialogue, tout A  l'heure. C'est vrai que l'intrusion ou le coup de force n'ont plus cours, aujourd'hui, pour convaincre vos clients. Vous dez presque avoir, je dirais son autorisation. Car ac Internet, c'est vrai qu'il s'implique. Dans le fond, vous devriez tous AStre satisfaits. Vous az du pain sur la che. Vos clients discutent des mérites és de vos produits, ceux que vous fabriquez, précisa-t-elle en se tournant rs le chef d'entreprise, et ceux que vous vantez, se tournant rs les publicitaires. Ils partagent leurs expériences, ils font et défont des réputations et critiquent vos discours. Finale-ment, ils deviennent par eux-mASmes de vériles publici-taires. Alors, faites un effort, les uns et les autres. Vous n'AStes pas seuls. N'oubliez pas les consommateurs. Ils ne demandent qu'A  internir et que cessent vos querelles qui ne leur facilitent pas la vie depuis plusieurs semaines. Vous le leur dez bien.
Les représentants des entreprises regardèrent les représentants de la pub. Presque un peu honteux. Des applaudissements éclatèrent dans la salle. C'étaient les représentants des consommateurs.



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