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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en œuvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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Connaissances, données, informations

Traditionnellement, la question de la connaissance ren-voie à celle de sa validité, et même de sa vérité. Connaitre englobe toujours l'idée d'une nécessité ; elle a toujours signifié «tenir pour vrai» dans la culture occidentale. «Bornons-nous à la connaissance de la vérité», dit Leibniz dans ses Nouaux Essais. On ne peut donc s'interroger sur une connaissance à nir, sur une connaissance en formation, sans renvoyer ipso facto à ce qui fonde sa validité, sa vérité.
Cependant, il faut bien l'avouer, cette question a bien du mal à être formulée ici. Nous le savons, la connaissance d'entreprise est spécifique, en ce sens qu'elle obéit à des enjeux d'utilité et même de division du travail en son sein. Il s'agirait donc de tracer une forme de vérité économique, «d'économicité de la connaissance» si l'on peut se permettre une expression qui sonne ici plutôt difficilement. Pour le dire crûment, l'idée d'une validité propre à l'entreprise, d'une validité économique semble assez éloignée de l'unirs de référence dans lequel généralement on parle de la connaissance.
Pourtant, on va le voir, cet éloignement n'est que relatif et à tout le moins paradoxal.

Connaissance et validité de la connaissance
En effet, que la connaissance doi être utile à l'entreprise ne l'exonère pas de tout rapport à la réalité, bien au contraire, ni surtout de certaines exigences de véracité. La connaissance se doit bien d'y être utile, mais cette utilité renvoie à deux critères spécifiques, qui sont en fait des critères de bon sens.
1. Tout d'abord, il s'agit d'une connaissance relati - au sens de relatif à un savoir extérieur - car l'entreprise ne cherche jamais la connaissance en soi. Connaitre en entreprise suppose se situer par rapport à un champ de connaissances déjà balisé que l'entreprise prend pour acquis (les sciences généralement, mais aussi le droit).
2. De plus, nous l'avons vu, la connaissance se doit d'y être pertinente. Et ce terme doit être pris dans un sens précis : celui de l'adéquation à un problème posé, qui s'ancre in fine dans une certaine réalité, industrielle ou commerciale.
C'est ici que git le paradoxe.
En effet, si l'on y réfléchit, ces deux critères - et particulièrement le dernier - sont en fait très proches de celui de la philosophie classique. Kant, son principal penseur, écrit ainsi : «la définition de la vérité () est l'accord de la connaissance à son objet». Il emploie même le terme latin d' «adequatio». Le paradoxe est d'autant plus grand que la philosophie moderne - ou a minima l'épisfémologie, comme indiqué dans l'encadré - s'est éloignée de cette conception, jugée trop objecti. On peut néanmoins facilement l'expliquer.


Le problème de l'épistémologie moderne

L'épisfémologie moderne est fortement marquée par le positivisme d'A Comte (1798 -l857). Alors que la philosophie s'interrogeait sur ce qui rend possible la connaissance. Comte et après lui E.Mach - proche d'Einstein - vont l'appréhender à l'aune de la science : « Une connaissance n'est possible que dans le système des sciences expérimentales h>. Cette approche qui revient à opposer la question du comment à celle du pourquoi, jugée métaphysique, possède deux contreparties qui résument le débat du XXeme siècle.
Elle conduit d'abord à se focaliser sur la seule connaissance déjà explicitée - sous forme de propositions - le débat se polarisant alors sur la nature de ces propositions. Il opposera : - le positivisme logique du «Cercle de Vienne» qui pose que seules sont scientifiques les propositions décidables - id est dont le rapport à un fait est dècidable (identifiable) ;
- et le réalisme de Popper qui leur oppose le principe de réfutation : sont scientifiques les propositions dont les prévisions peunt être expérimentées.
Il s'agit manifestement de conceptions statiques de la connaissance, qui se voit réduite à son expression pure. Cela explique l'apparition dans les années 60 des épistémologies de la «rupture» centrées sur leur évolution : ac notamment T. Kuhn qui considère que les théories scientifiques progressent par élaboration de paradigmes incommensurables l'un à l'autre (l'archétype étant la mutation entre Newton et la physique relativiste).Ce faisant ces auteurs ont ourt la porte à une compréhension sociologique de la connaissance : i.e. cherchant une origine sociale à la construction de ces paradigmes. La connaissance devient donc un «construit social» (Latour) ou, plus rigoureusement, le produit d'une «pragmatique intersubjecti» (Habermas). Cette approche largement matinée de marxisme, est très en vogue aujourd'hui, notamment dans la recherche en gestion. Mais elle reste limitée pour notre objet, car elle ne peut comprendre la connaissance sans les individus qui la portent : elle est notamment incapable d'éclairer sur les enjeux de capitalisation du savoir, qui obligent à le traiter comme réalité objecti.
Ces limites ne sont en fait que la conséquence des apories du positivisme auquel on s'est contenté, en fait, de s'opposer. D'où la proximité paradoxale du management des connaissances ac une approche plus classique de la philosophie (cf. ci après l'encadré sur l'induction).

La connaissance d'entreprise et la réalité
Pour la philosophie classique, la connaissance se construit avant tout dans un rapport privilégié entre un sujet «connaissant» et son objet. Certes, elle considère aussi que in fine la connaissance est fruit d'une activité réflexi : c'est-à-dire, pour elle, d'un dialogue raisonné qu'un sujet autonome tient sur la validité de la connaissance. Mais «avant tout» signifie que l'origine première de la connaissance ou - a minima - son critère de validité trou sa source dans un rapport direct du sujet au réel, c'est-à-dire un rapport sans médiation (ce rapport peut être d'intuition ou de perception selon les auteurs). Or ce rapport - ou cette absence de médiation - est aussi la caractéristique de la connaissance d'entreprise. Pour elle aussi, le réel est source première de toute la connaissance qu'elle produira et quelque part les enseignements qu'elle en tire relènt d'une réflexion qui lui est propre, où elle est autonome.
Il y a donc une analogie forte entre ces deux manières de percevoir la connaissance. Et si analogie n'est pas identité, elle signale en tout cas une proximité suffisante pour nous donner le fil de notre réflexion : il suffira, à l'image de la philosophie, de suivre le chemin qui va, pour l'entreprise, du réel au connu. Bref, de parcourir en termes d'entreprise un chemin balisé par la philosophie. Nous commencerons donc par nous interroger sur la logique individuelle de formation d'une connaissance puis nous aborderons le partage - le partage direct sans processus particulier de communication — pour aborder in fine l'usage de la connaissance.
Ce faisant, et nous devons nous en excuser auprès du lecteur, nous serons obligés de rompre ac le parti pris «didactique» que nous pris jusqu'ici pour adopter une démarche heuristique plus adaptée à la mise en évidence de tels enjeux. En effet, de telles questions, auxquelles il faut rajouter la nécessaire distinction entre connaissance et information (cf. ci-dessus), sont loin d'être habituelles dans le débat managérial et la littérature actuelle est d'ailleurs trop sount, sur ce sujet, source de confusions. Nous serons donc conduits à un travail rigoureux - mais forcément plus lent - de redécourte de ces enjeux et d'explicitation des principales notions.



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