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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Les fondements du protectionnisme agricole et du soutien de l'agriculture

Les fondements du protectionnisme agricole et du soutien de l'agriculture
A la fin des années 1950, l'agriculture est une activité déficitaire sur le du commerce extérieur, et globalement en retard sur les agricultures concurrentes, tout particulièrement celle des États-Unis. En outre, les marchés européens sont des marchés protégés dans les différents États pour diverses raisons, de nature sociale, économique ou politique. Les justifications de la protection de l'agriculture sont tout d'abord sociales et politiques : le soutien de l'agriculture, plutôt des agriculteurs, est encouragé par un système politique qui donne aux agriculteurs un poids politique nettement supérieur à leur poids démographique, mais le soutien de l'agriculture repose sur des arguments économiques plus profonds. On évoquera les arguments suints : la lutte contre la concurrence déloyale, la présertion de l'offre de produits agricoles par un mécanisme d'assurance, la protection des industries naissantes et l'argument des externalités2.

La concurrence déloyale

Le premier argument est celui de la lutte contre la concurrence déloyale. Il se fonde sur l'analyse selon laquelle le marché mondial est moins le lieu de rencontre d'une offre et d'une demande mondiale, qu'un marché de soldes, soldes positifs ou négatifs. Chaque marché national, plus ou moins protégé, recourt au « marché mondial » pour écouler ses excédents ou combler ses déficits, les prix étant extrêmement fluctuants et bas. Si cette analyse est juste, il est tout à fait légitime de se protéger d'importations à prix artificiellement bas et d'exporter par des formes de subventions à l'exportation. Cet argument qui aboutit, en fait, à renforcer la situation que l'on déplore - l'absence d'un vérile marché mondial -, ne doit pas faire oublier que l'importation de biens moins chers est génératrice de bien-être.

Une activité aléatoire

L'argument de l'aléa part d'un constat évident : les résultats de l'activité agricole sont extrêmement riables, peu prévisibles et indépendants des efforts des exploitants : aux aléas météorologiques, s'ajoutent les fluctuations des cours mondiaux. Les agriculteurs peuvent patir aussi bien d'une baisse de la production que de sa hausse. En cas de hausse de la production, les prix baissent mais, du fait de sa faible élasticité, la demande ne s'accroit pas : les agriculteurs peuvent enregistrer des pertes accusées ; la baisse de prix n'est pas compensée par la hausse des volumes vendus. Comme le souligne J.-M. Boussard (1996), les périodes d'abondance font disparaitre des agriculteurs qui ne sont plus là lorsque l'abondance fait place à une certaine pénurie. Les exploitations agricoles sont susceptibles, dans un système de marché ouvert, de subir des pertes de nature à entrainer des faillites et des disparitions d'agriculteurs. Dans les périodes de reprise, les exploitations ne pourraient renaitre de leurs cendres. La pérennité, à long terme, d'un appareil agricole solide suppose, à court terme, des mécanismes de sauvegarde. Un système d'assurances privées pourrait, en théorie, assurer cette fonction de régulation. Mais, d'une part, le comportement économique des agriculteurs ne les incite pas à s'assurer spontanément contre de tels risques ; d'autre part, la disparition d'exploitations agricoles n'a pas que des effets microéconomiques sur les intéressés mais aussi des effets globaux, ce qui légitime un soutien du revenu des agriculteurs, même en présence d'excédents plus ou moins temporaires. Au total, comme l'activité est fortement aléatoire, les mécanismes de présertion des revenus des agriculteurs permettent de donner des garanties à certaines catégories de la population, tout en protégeant l'offre et en poursuint des objectifs d'approvisionnement et de balance des paiements. Néanmoins, il faut souligner que cet argument assuranciel justifie beaucoup plus une aide temporaire qu'un soutien permanent de l'agriculture.

La protection des industries naissantes

L'argument des industries naissantes, tiré de List, applique à l'agriculture un principe classique en matière industrielle. Une activité économique, dont le niveau de productivité est inférieur à ceux des autres pays, brutalement soumise à la concurrence internationale, est condamnée à disparaitre. Un « protectionnisme éducateur », qui permet à une activité économique de se moderniser à l'abri de la concurrence internationale, est légitime, mais il s'agit, là aussi, d'un protectionnisme transitoire.

La prise en compte des extemalités

L'argument des extemalités, quant à lui, permet de fonder un protectionnisme permanent, mais son éluation reste imprécise. L'idée de base est que l'activité de l'agriculture ne se réduit pas à la production de produits agricoles qui se vendent sur le marché, elle produit aussi des extemalités. Ces extemalités sont, pour une part, négatives, en raison de la pollution que certaines activités agricoles engendrent, mais elles sont, pour une large part, positives : l'agriculture a une influence sur l'aménagement du territoire (l'exode rural massif dans de grandes métropoles peut avoir des effets néfastes), sur le patrimoine naturel (développement anarchique des forêts par exemple), etc. L'agriculture fournit à la collectivité des services qui, le plus souvent, ne peuvent être négociés et vendus sur un marché et rémunérés par les bénéficiaires. Dans ce cas typique de bien collectif, il revient à la collectivité de rémunérer des services dont on peut exclure quiconque de la consommation et qui s'ajoutent à la production de biens marchands. Si la légitimation de l'aide à l'agriculture par la prise en compte des extemalités est évidente, en renche, l'éluation exacte de ces extemalités est délicate, ce qui affaiblit la portée de l'argumentation.



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