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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Les sapeurs-pompiers de paris

Historique
Les grandes villes connaissent depuis très longtemps la nécessité de s'organiser pour combattre le feu. A€ Paris, dès le Moyen A‚ge et pendant plusieurs siècles, la lutte contre l'incendie est laissée A  l'initiative de certains corps constitués tels que le guet royal, le guet bourgeois, le guet des métiers. En plusieurs circonstances les moines des ordres mendiants, carmes, cordeliers et jacobins, viennent courageusement prASter main forte aux sauveteurs.
Bien que des incendies dramatiques aient régulièrement désolé la capitale, ce n'est qu'au milieu du dix-huitième siècle, sous la régence de Philippe d'Orléans, que le gouvernement franA§ais regroupe pour la première fois les moyens de lutte contre l'incendie dans cette ville. Le premier corps unifié est constitué par une ordonnance royale du 23 féier 1716. Doté de seize pompes et de trente-deux hommes avec un fonds de six mille lies, il est commandé par le sieur Dumouriez du Périer, qui reA§oit le titre de - directeur général des pompes du roy -. Ce document est en quelque sorte la première charte des pompiers de Paris.
Un siècle plus tard, dans la nuit du 1er au 2 juillet 1810, le prince de Schwartzenberg, ambassadeur d'Autriche A  Paris, organise un bal en sa résidence de la rue du Mont-Blanc (actuelle rue d'Antin) pour fASter le récent mariage de Napoléon 1er avec Marie-Louise, la fille de l'empereur d'Autriche. Le décor est somptueux, l'assemblée magnifique ; on compte près de quinze cents invités. Quelques minutes seulement après l'ouverture du bal par le couple impérial, une tenture prend feu et la salle entière s'embrase. Les invités se ruent vers la sortie, se piétinent. On compte une dizaine de morts, parmi lesquels l'épouse de l'Ambassadeur. L'Empereur assiste jusqu'au matin aux opérations de secours.
L'enquASte, ouverte sur l'ordre de Napoléon, révèle une accumulation de négligences. Le chef de corps des garde-pompes est destitué, l'architecte jeté en prison. Impressionné par les conséquences du drame, l'Empereur réorganise le corps militairement. Un décret signé par lui A  Compiègne le 18 septembre 1811 marque la création du Bataillon de Sapeurs-Pompiers de Paris. Constitué de 576 hommes répartis en quatre comnies, le nouveau corps est soumis partiellement aux lois militaires. Il reA§oit l'uniforme du génie mais il est rattaché au ministère de l'Intérieur.
Le 7 novembre 1821, Louis XVIII rattache le bataillon au ministère des Armées en laissant A  la ville de Paris le soin de son administration. Sous le Second Empire, avec l'intégration de douze communes de banlieue, la population de la capitale dépasse un million cinq cent mille personnes. Le 5 décembre 1866, par décret de Napoléon III, le bataillon est transformé en un régiment de mille cinq cents hommes comprenant deux bataillons de six comnies chacun. Il voit ses missions s'accroitre de faA§on importante.
Une nouvelle ère commence, au cours de laquelle les moyens techniques dont disposent les pompiers parisiens ne cesseront de se perfectionner. En 1900 le Régiment est équipé de fourgons A  traction électrique. En 1907, un progrès considérable est réalisé avec l'apparition des fourgons A  pétrole Delahaye dont certains resteront en service jusqu'en 1940. Le premier engin porteur d'une grande échelle mécanique apparait en 1911.
Sous l'occupation, le 5 ail 1943, le Régiment des sapeurs-pompiers de Paris est placé sous l'autorité du ministère de l'Intérieur. Ce n'est qu'en 1954 qu'il sera de nouveau rattaché au ministère de la Défense nationale. Pendant la libération de Paris, il dea faire face aux plus graves incendies de son histoire. Le 1er mars 1967, le Régiment devient la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Sa zone de responsabilité s'étend A  Paris intra muros et aux trois départements de la petite couronne : Hauts de Seine, Seine Saint-Denis et Val de Marne, soit une population de plus de six millions d'habitants.


Place en France et dans le monde

De toutes les unités de lutte contre le feu dans les grandes métropoles, la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris est l'une des mieux entrainées et des mieux équipées du monde. Si nous prenons comme critères de classement la dimension de la population protégée aussi bien que les effectifs opérationnels, elle arrive au troisième rang mondial après les unités de pompiers de New York et de Tokyo.
La Brigade est l'un des rares services de lutte contre le feu qui fait partie des armées alors que sa mission est de protéger les populations civiles. En France, deux groupements de pompiers ont un statut équivalent : le Bataillon des marins-pompiers de Marseille et les pompiers de l'armée de l'Air.
L'importance des moyens dont dispose la Brigade fait qu'elle est souvent sollicitée pour des interventions hors de son secteur habituel, parfois au-delA  des frontières de l'Hexagone. La première de ces opérations eut lieu en 1906 pour la grande catastrophe minière de Courrières. La Brigade est intervenue également pour l'incendie de la forASt des Landes en 1949 ; les inondations de Hollande en 1953 ; le tremblement de terre en Algérie en 1954. A€ Kourou, cinquante-deux pompiers de Paris veillent A  la sécurité du pas de tir Ariane et A  la protection des personnes et des biens dans l'enceinte du Centre spatial.
Les chiffres sont éloquents. En 1996, nous avons effectué près de quatre cent mille interventions, soit plus de mille interventions par jour. Hors de notre secteur, nous avons effectué huit mille quatre cent quatre-vingt-sept interventions, dans les Landes, la Gironde, les Pyrénées atlantiques et la Guyane franA§aise. Ces sorties concernent les incendies (4,9 %), les accidents de la circulation (8,3 %), les secours A  victimes (54,3 %), l'assistance A  personnes (10,1 %) et les faits d'animaux (1,1 %). Les fausses alertes ne représentent que 2 % des sorties.


Organisation

Grande unité de l'arme du génie, la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris est commandée par un officier général assisté d'un colonel commandant en second et d'un état-major. Elle présente un effectif total de sept mille trois cents hommes, dont deux cent cinquante-six officiers et quarante-cinq médecins. Parmi les officiers, on compte d'anciens sous-officiers de la Brigade qui ont été promus par le canal des écoles militaires ou par le rang ainsi que des officiers venant d'autres corps d'infanterie. Ceux-ci arrivent généralement avec le grade de lieutenant pour faire leur instruction et passent au grade de capitaine pour commander une comnie. La plupart retournent ensuite dans leur arme d'origine, mais quelques-uns continuent leur carrière A  la Brigade en fonction des postes disponibles.
Quant aux sous-officiers, ils sont exclusivement issus des militaires du rang engagés au titre de la Brigade. Leur hiérarchie et leurs critères d'avancement sont identiques A  ceux des autres sous-officiers de l'armée de Terre, mais ils ne peuvent pas AStre mutés dans un autre corps.
La Brigade s'articule en quatre groupements : un groupement d'instruction, un groupement des services et trois groupements d'incendie.
Le groupement d'instruction comprend un centre d'instruction des recrues, situé A  Villeneuve-Saint-Georges, et un centre de formation de cadres, implanté A  Saint-Denis. Le premier a pour mission de donner aux jeunes pompiers une instruction militaire de base et une formation professionnelle élémentaire. Le second assure la formation des caporaux, caporaux-chefs et sous-officiers.
Le groupement des services comprend les services et les bureaux de l'état-major. Le bureau Prévention s'efforce de prévenir le risque incendie en intervenant notamment au stade des permis de construire. Il informe les comnies d'incendie et gère le parc des bouches d'incendie sur l'ensemble du secteur de la Brigade. Le bureau Opérations veille A  l'intégrité et A  l'efficacité de la couverture opérationnelle. Le bureau études générales anime les travaux relatifs A  la doctrine d'emploi du personnel et du matériel. Il a conA§u différents types d'engins spécifiques A  la Brigade. Le bureau Formation/Instruction détermine le type de formation devant AStre dispensé au personnel et la forme que doit prendre l'instruction. Il organise stages, examens et concours. Le bureau Information/Relations publiques reA§oit et pilote plus de soixante mille visiteurs par an, organise les manifestations extérieures, gère une très importante photothèque et vidéothèque et assure la rédaction du magazine mensuel Allô Dix-Huit. La division Logistique regroupe les services administratifs, les services de maintenance des engins et du matériel, le service Infrastructure, chargé de l'entretien des casernements, ainsi que le service Télécommunications et Informatique.
Les groupements d'incendie constituent le fer de lance opérationnel de la Brigade. Se présentant A  l'image d'un régiment dont il a sensiblement l'effectif et l'organisation tactique, chacun d'eux est commandé par un lieutenant-colonel et bénéficie d'une assez large décentralisation sur le plan de la gestion des moyens et du commandement opérationnel. Chaque commandant de groupement est assisté d'un état-major et dispose d'un service médical. Avec un effectif moyen de mille cinq cents hommes, un groupement d'incendie coue un tiers de Paris et un département de la petite couronne, soit :
- 1er Groupement, PC A  la caserne Montmartre : tiers nord-est de Paris et Seine-Saint-Denis ;
- 2e Groupement, PC A  la caserne Masséna : tiers sud-est de Paris et Val-de-Marne ;
- 3e Groupement, PC A  la caserne Courbevoie : tiers ouest de Paris et Hauts-de-Seine.
Chaque groupement se subdivise en huit comnies d'incendie, soit vingt-quatre au total pour la Brigade. Commandée par un capitaine qui lui-mASme est secondé par un certain nombre d'officiers et de sous-officiers, la comnie d'incendie s'articule A  son tour en un nombre variable de centres de secours qui forment l'unité élémentaire tactique d'intervention. Au total, soixante-dix-huit centres de secours ou CS, dont deux A  vocation fluviale, constituent le maillage sur lequel repose toute l'efficacité opérationnelle de la Brigade. Ayant A  sa tASte un sous-officier, chacun de ces centres de secours est doté de moyens en personnel et en matériel déterminés par la nature et l'importance des risques que présente le secteur qu'il défend. Ainsi, un centre de secours doit, au minimum, mettre en œue un engin-pompe et une échelle, sachant que le nombre des engins-pompes en service dans une comnie d'incendie ne dea jamais AStre inférieur A  cinq. Certains CS sont dotés de moyens plus puissants qui interviennent soit en renfort, soit A  la demande pour des opérations spécifiques.


Règles d'efficacité

L'efficacité opérationnelle de la Brigade est fondée sur un certain nombre de règles primordiales, A  savoir :
La permanence des secours. Elle est assurée de faA§on égale tous les jours sans exception et vingt-quatre heures par jour dans chacun des soixante-dix-huit centres de stationnement de l'unité.
La rapidité des interventions. Elle est basée sur la règle dite des - dix minutes -, règle que la Brigade s'est imposée comme garante de son efficacité. Nous estimons A  une minute le temps de la prise d'appel, A  une minute le délai qui s'écoule entre la réception de l'appel et le départ du premier engin, A  six minutes le temps maximum pour le trajet jusqu'au point le plus éloigné du secteur et A  deux minutes la mise en œue des premiers moyens. Un temps précieux a été gagné, notamment au niveau de la prise d'appel et de la transmission de l'alerte, grace A  l'informatisation des moyens d'alerte.
L'anticipation sur l'événement. Elle s'appuie sur une règle de présomption des risques importants. Toute demande de secours pour feu provoque l'envoi systématique d'un - départ normal -, c'est-A -dire de deux engins-pompes et d'une échelle. Si l'appel, ou la multiplicité des appels, laisse prévoir un événement important, d'autres moyens seront alors déclenchés pour - présomption de grand feu - par exemple. Si l'appel émane d'un élissement classé comme présentant un risque particulier - on parle alors d'élissement - répertorié - - un certain nombre d'engins prévus selon un plan prééli seront aussitôt actionnés. De mASme, si le chef de garde d'un départ normal se trouve A  son arrivée devant une situation dépassant ses moyens, il pourra demander un renfort avec l'envoi d'engins supplémentaires lui permettant de mener A  bien sa mission.
L'appui permanent et réciproque de centres de secours. Il est rendu possible par le quadrillage, qui constitue la couverture opérationnelle du secteur de la Brigade.
La mise en place rapide des moyens de commandement et de liaison permettant d'assurer une bonne coordination des secours.


La pyramide du commandement

Une opération de secours, quelles que soient son importance et sa durée, n'a de chance d'AStre menée A  bien que si elle s'accomplit avec rigueur et précision, critères qui vont de pair avec l'organisation militaire de la Brigade. La responsabilité des interventions s'y exerce par périodes de vingt-quatre heures selon une hiérarchie pyramidale représentative de l'implantation territoriale.
A€ l'échelon du centre de secours (CS), un chef de garde assure la responsabilité des interventions de l'engagement de ses moyens dans les limites de son secteur. Le chef de garde - décale - sur le fourgon d'appui ou sur l'engin principal de son CS. Cette fonction ne peut AStre remplie que par un sous-officier du grade minimum de sergent-chef et titulaire du certificat de chef de garde incendie. Les officiers, lieutenants et sous-lieutenants, sont également chefs de garde au CS du PC de comnie.
A€ l'échelon de la comnie, le capitaine et son adjoint assurent A  tour de rôle la fonction d'officier de permanence, ce qui implique leur présence sur les interventions qui excèdent les moyens d'un chef de garde. La présence de l'officier de permanence est systématique dans un certain nombre de cas : deux lances manœuant sur un feu, grave accident de la circulation, intervention dans le métro, etc. Il peut aussi se rendre sur toute intervention quand il le juge utile, aussi bien pour une meilleure connaissance du secteur et de ses risques que pour un contrôle permanent du personnel en opération.
A l'échelon du groupement, c'est le commandant de groupement ou l'officier supérieur de garde qui est responsable de l'ensemble des interventions qui se produisent dans la zone du groupement. Lorsque l'un ou l'autre intervient sur le terrain, il dispose sur place d'un véhicule PC avec les moyens de transmission appropriés.
A€ l'échelon de la Brigade, c'est un colonel de garde qui assure chaque vingt-quatre heures le commandement de l'ensemble des activités opérationnelles. C'est également lui qui représente le Général lors des opérations importantes sur lesquelles il ne peut se rendre. Toutefois, et mASme lorsqu'il n'est pas sur place, le Général assume l'entière responsabilité des opérations menées sur l'ensemble du secteur de compétence de la Brigade. S'il est présent sur les lieux de l'intervention, le Général peut en laisser la direction au colonel de garde. Mais il peut aussi, A  tout moment, décider de prendre A  son tour le commandement des secours. Sur le terrain, un état-major avancé vient seconder le commandant des opérations de secours (COS) lors des opérations importantes. Il est composé d'un officier de liaison, d'officiers de garde technique et prévention, d'un médecin directeur ses secours médicaux (DSM), d'un officier du bureau Informations/Relations publiques (BIRP). A€ l'état-major, un officier est de permanence chaque vingt-quatre heures A  la salle de commandement opérationnel qui constitue le PC arrière. Il assure la coordination de l'ensemble des moyens mis en œue et tient A  jour les informations afin de permettre au commandement de rendre compte du déroulement des opérations aux autorités de tutelle, en particulier au Préfet de Police.

Le Centre de coordination
C'est au Centre de coordination des opérations et transmissions (CCOT) que bat le cœur de la Brigade. Tout y afflue, tout en repart. Au mur de la vaste salle bien en évidence, un compteur égrène en rouge des chiffres lumineux. C'est le nombre des appels reA§us sur le - 18 - depuis minuit. Chaque jour, ce sont ainsi trois mille appels qui aboutissent A  l'un des six terminaux dont les écrans brillent autour de la grande le hexagonale qui occupe le centre de la pièce. A€ chaque poste, un stationnaire prend les appels : - pompiers, j'écoute ! -. De ces trois mille appels, un peu plus du tiers donneront effectivement lieu A  une intervention des pompiers. Car le public a de plus en plus le réflexe - 18 -, non seulement dès qu'il y a danger, mais également et tout simplement quand l'appelant ne sait pas A  qui s'adresser. Deux appels sur trois sont donc renvoyés A  un interlocuteur compétent. L'efficacité de l'intervention commence A  se jouer lors de la prise d'appel. Calmer la personne, la rassurer et obtenir d'elle le maximum de renseignements sur des éléments essentiels de réussite pour la suite de l'opération. L'outil logiciel Syntia, dont la Brigade est dotée depuis mai 1993, permet de réduire encore davantage le délai de départ des engins.


La formation des sapeurs pompiers

Unité opérationnelle, sportive, dynamique, la Brigade des sapeurs-pompiers doit une grande partie de son efficacité A  la jeunesse de son personnel dont la moyenne d'age est de vingt-quatre ans. Le jeune homme qui y contracte un engagement doit savoir qu'il sera soumis A  une sélection rigoureuse dans laquelle vont AStre prises en compte ses aptitudes physiques, mais également ses capacités intellectuelles et psychiques. Car dans toutes les circonstances de sa tache quotidienne le pompier aura A  faire preuve non seulement d'endurance A  la fatigue mais aussi d'énergie, de caractère, de vigilance, d'équilibre, de sang-froid et de discrétion. Témoin omniprésent de la détresse et de la misère humaines, il dea soutenir sans défaillance ni dégoût les scènes de souffrance physique ou morale les plus cruelles, supporter les réalités les plus affligeantes auxquelles le confronteront quotidiennement ses missions. Dans tous les cas, il lui faudra rester maitre de lui et apprendre A  surmonter l'émotion la plus légitime.
Cette solidité mentale qu'on exige du pompier va de pair avec une forme physique parfaite. MASme si, lorsqu'il monte dans l'engin, le pompier sait sur quel type d'intervention il part, il ignore tout de ce qu'il va trouver en arrivant sur place. Dans la plupart des cas, il va devoir, en quelques secondes, s'engager totalement dans une action pour laquelle il lui faudra mobiliser instantanément tout son potentiel d'énergie physique et mentale. Car il sait que ceux qui l'ont appelé attendent tout de lui. Il est leur ultime recours. Non seulement il doit agir, mais il doit rassurer. Sa mission est impérative et implique une obligation de réussite. Pas question de baisser les bras et de dire - je ne sais pas - ou - je ne peux pas -. MASme confronté aux situations les plus incongrues, les plus inattendues, les plus déconcertantes, mASme mobilisé pour les taches les plus rebutantes, il doit non seulement savoir et pouvoir, mais aussi anticiper.
Bien sûr, sauf cas exceptionnel, le pompier n'agit jamais seul. Il fait partie d'une équipe dans laquelle il a sa place, sa fonction et la responsabilité qui s'attache A  cette fonction. Il sait, parce qu'il les a répétés et encore répétés, les gestes qu'il doit accomplir dans telle ou telle circonstance, il connait les risques qui s'attachent plus particulièrement A  son secteur.
L'équipe elle-mASme n'est pas isolée. Elle est commandée, hiérarchisée, intégrée A  un vaste et puissant dispositif apte A  mettre en œue des moyens considérables. Mais c'est de l'aptitude du premier chef d'agrès A  juger d'une situation, des décisions qu'il prendra, de la célérité et de la précision avec lesquelles ses ordres seront exécutés, donc de la cohésion et de l'efficacité de son équipe, que dépendra la suite de toute opération. D'où l'exigence cultivée A  la Brigade d'une formation rigoureuse et d'un professionnalisme sans faille.


Les principaux engins de la Brigade

Le parc automobile de la Brigade compte un effectif total de huit cents véhicules qui se répartit en six cents engins opérationnels (véhicules rouges) et deux cents engins de servitude (camionnettes, etc.).
Chaque année les véhicules consomment deux cents mètres cubes d'essence et mille cinq cents mètres cubes de gazole. Leur consommation ne tient pas tant aux distances qu'ils parcourent qu'A  la durée des missions. Pompes et échelles fonctionnent sur carburant et il n'est pas extraordinaire, lors d'un grand feu, que l'on doive faire tourner les moteurs plusieurs heures d'affilée. Ce fonctionnement des moteurs équivaut A  des parcours importants pour des engins dont la consommation peut aller jusqu'A  quinze litres aux cent kilomètres.
Les engins de première intervention comprennent les premiers secours-relevage (PSR), les premiers secours-évacuation (PSE), les premiers secours-tonnes (PST), les fourgons mixtes (FM), les fourgons d'appui (FA) et leurs camions d'accomnement (CA), les échelles de différents types : pivotantes automatiques de trente et trente-deux mètres (EPA), ou semi-automatiques de vingt-quatre mètres (EPSA), ou encore motorisées sur porteur (EMP). Chaque centre de secours est en outre muni d'un véhicule d'interventions diverses (VID). Quant aux véhicules de liaison (VL), ils dotent les PC de comnie et les états-majors A  chaque échelon de commandement : dans les comnies, ils permettent au capitaine commandant et A  l'officier de permanence de se rendre sur les lieux des interventions. Il en est de mASme aux PC de groupement, A  l'état-major de la Brigade et dans les différents services.
En première intervention, l'armement minimum d'un centre de secours a été fixé par le commandement de la Brigade : il doit AStre dans tous les cas, vingt-quatre heures par jour, d'un engin-pompe et d'un engin de sauvetage (une échelle). De mASme, chaque comnie d'incendie doit impérativement AStre dotée d'un minimum de cinq engins-pompes. Il arrive cependant qu'au niveau du centre de secours tous les engins se trouvent engagés sur une intervention, laissant ainsi leur secteur temporairement A  découvert. S'applique alors au profit de ce secteur la règle d'appui mutuel des centres de secours, règle appliquée par le système informatique Syntia qui tient A  jour en temps réel un état rigoureux de la disponibilité des moyens, gère la permanence de la couverture opérationnelle et fait agir si nécessaire des centres de secours voisins. Bien entendu, il est exclu qu'un centre de secours soit paralysé pour cause d'indisponibilité technique d'un de ses véhicules (panne, révision, réparation). C'est pourquoi le commandement de la Brigade met en permanence A  la disposition de chaque groupement un volant d'engins de réserve composé de huit engins-pompes et de quatre échelles qui font une rotation dans les différents centres de secours selon les impératifs du calendrier de la maintenance et de l'entretien.
Dans les cas d'opérations spécifiques ou de grande ampleur, les engins sont appuyés par d'autres véhicules A  usage particulier. Ce sont notamment des fourgons de protection équipés de ventilateurs, des véhicules radiolo-giques et chimiques, des fourgons producteurs de mousse, des camionnettes de désincarcération-éclairage, des camions-grues, des camions porte-barrage, un véhicule antipollution, un camion d'éclairage lourd, etc.
Au nombre des engins spéciaux s'ajoutent évidemment les ambulances de réanimation et les véhicules de soins aux asphyxiés et blessés. La Brigade met également en œue des moyens fluviaux : vedettes d'intervention, embarcations de reconnaissances et sauvetages, canots de sauvetage légers, barges antipollution. Enfin l'hélicoptère de la Sécurité civile assure les missions d'évacuation sanitaire et de reconnaissance. Pour ce qui est du stationnement des différents engins spéciaux, il est déterminé, soit en fonction des risques spécifiques A  certains secteurs, soit par rapport A  un point central qui tient compte des principaux axes de circulation. Par exemple le camion-grue et la camionnette de désincarcération-éclairage de chacun des trois groupements sont stationnés A  Bondy pour le 1er groupement, A  Créteil pour le 2e et A  Courbevoie pour le 3e.


Le service de Santé de la Brigade

On a vu précédemment que c'est par une ordonnance du 23 féier 1716 que le régent Philippe d'Orléans créait le corps des garde-pompes. Mais il faudra attendre plus d'un demi-siècle pour voir, en 1770, apparaitre la fonction de chirurgien de la Comnie des garde-pompes, charge attribuée par le roi Louis XV au sieur Arnaud, domicilié rue de la Platrière. C'est un civil et sa mission consiste A  soigner gratuitement les garde-pompes blessés au feu.
La militarisation du Corps ne changera rien au statut et A  la mission du chirurgien-major du Bataillon qui ne se verra adjoindre un aide-chirurgien qu'en 1821. Deux ans plus tard, les deux praticiens seront intégrés dans les cadres de l'armée et des postes de soins médicaux seront créés dans les comnies au profit des militaires du Corps blessés lors des interventions.
En fait, il faudra attendre 1884 pour qu'une vérile infirmerie régimentaire soit instituée A  la caserne du Vieux-Colombier. Mais si le nombre des médecins augmente et si, entre 1910 et 1919, plusieurs ambulances automobiles sont mises en service au Régiment, il ne s'agit encore que d'agir auprès des seuls sapeurs-pompiers.
L'année 1924 est déterminante dans l'histoire du service de santé des pompiers de Paris. C'est en effet cette année-lA  que, sous l'impulsion du médecin principal Cot, les missions du service médical du Régiment vont s'exercer également au profit de la population. Ainsi, de sauveteurs, les sapeurs-pompiers vont devenir des secouristes et des médecins. Le docteur Cot a en effet l'idée de s'inspirer de la médecine de l'avant pratiquée sur le front pendant le conflit mondial. Il élit ainsi les principes essentiels de la médecine d'urgence avec médicalisation précoce des victimes avant toute évacuation, application de manœues secouristes et apport de l'oxygénothéra-pie. D'abord appliqués avec enthousiasme, ces principes tomberont dans l'oubli dès que le docteur Cot aura quitté le Régiment et, dès le début des années 1930, on en reviendra A  la funeste habitude qui consistait A  acheminer la victime vers l'hôpital dans le - panier A  salade - de Police-secours, véhicule aussi peu adapté que possible A  ce type de missions. C'est pourtant cette méthode qui prévaudra encore jusque dans le courant des années 1960 et mASme bien au-delA .
Il faudra en effet l'arrivée au Régiment en 1963 du médecin en chef Robert pour que les méthodes préconisées quarante ans plus tôt par le docteur Cot soient remises A  l'honneur. Entre temps, les opérations militaires de 1944-l945, puis celles d'Indochine, de Corée et d'Algérie avaient de nouveau sensibilisé les médecins militaires aux principes de la médecine d'urgence. Le colonel Robert conA§oit donc de former le personnel du Corps aux techniques de la médecine de réanimation avec médicalisation de secours. Le 11 novembre 1967 apparait la première ambulance de réanimation, basée A  la caserne de Port-Royal. C'est, en région parisienne, la première aie médicalisation d'urgence avant l'hôpital.
En 1973, la Brigade compte six ambulances de réanimation, mais leur doctrine d'utilisation reste encore floue. Peu A  peu, cependant, la notion de médecine d'urgence se précise et s'organise. Les SAMU voient le jour entre 1972 et 1976. A€ la Brigade, les départs pour - asphyxiés - font place aux interventions pour intoxications médicamenteuses, arrASts cardiaques, accidents de la route, etc. De plus en plus s'impose la nécessité de la présence permanente d'un médecin au CCOT. Ainsi nait le 2 janvier 1974 la fonction de médecin régulateur. Discrète au départ, sa présence, du fait mASme de la progression en nombre des interventions, va s'imposer jusqu'A  faire de lui le vérile chef d'orchestre des interventions A  caractère médical. Peu A  peu, s'élit un dialogue entre le régulateur et les chefs de garde. Les renseignements s'échangent sur l'état du malade ou du blessé et la notion de bilan médical ne tarde pas A  s'imposer, notion qui va devenir essentielle et A  laquelle les médecins des sapeurs-pompiers de Paris restent fortement attachés. En 1985, il sera créé un second poste de médecin-régulateur.
En 1978, l'explosion de la rue Raynouard cause un nombre important de victimes et fait apparaitre la nécessité en cas de catastrophe d'une coopération étroite et planifiée de tous les services de secours (sapeurs-pompiers, SAMU, police, Croix-Rouge, protection civile, ambulances privées, etc.). Ainsi nait le rouge. ConA§u, élaboré par la Brigade, il lui sera d'abord spécifique avant de devenir une obligation nationale.
Tous les médecins qui servent A  la Brigade sont spécialistes de l'urgence et de la réanimation. Ce sont, pour une part, des médecins militaires d'activé issus des écoles militaires du service de Santé de Lyon ou de Bordeaux, ou bien des médecins civils servant sous contrat, certains ayant accompli leur temps d'internat dans les SAMU.
Sur le plan du matériel, le service médical de la Brigade dispose de douze ambulances de réanimation, dont sept sont opérationnelles vingt-quatre heures par jour, les cinq autres étant maintenues en réserve mais pouvant AStre activées quasi instantanément. Il possède également plusieurs véhicules de secours aux asphyxiés et blessés qui peuvent éventuellement AStre équipés en ambulances de réanimation.

Le GREP
Quand de hardis sapeurs-pompiers de Paris, recon-naissables A  leur casque, sont suspendus entre ciel et terre pour dégager des blessés au cours d'une intervention spectaculaire, il s'agit A  coup sûr d'hommes du Groupe de recherche exploration profonde de la Brigade, autrement dit le Grep. Basé A  Issy-les-Moulineaux, A  proximité de l'héliport de Paris, et faisant partie de la 6e comnie, le Grep compte quarante hommes, dont six sous-officiers, tous spécialistes d'interventions en milieu périlleux. Chaque jour et A  tour de rôle, cinq d'entre eux, dont un sous-officier, sont de garde auprès d'une camionnette spéciale qui transporte le matériel nécessaire aux missions spécifiques du groupe : cordes de rappel, sangles, mousquetons, matériel de spéléologie, appareils respiratoires isolants A  circuit fermé, caméra thermique, matériel de désincarcération, etc. Le Grep, qui intervient sur l'ensemble du secteur de la Brigade, effectue entre trois cent cinquante et quatre cents missions par an, soit en moyenne une par jour. En plus des interventions nécessitant une escalade, il est sollicité pour les reconnaissances en milieu profond (carrières, galeries, etc.), ainsi que pour les feux en sous-sol, les interventions héliportées et les désincarcérations de victimes. Tous les membres du Grep sont volontaires ; ils se soumettent, en plus des manœues de la garde et du sport quotidien, A  un entrainement spécifique.


Le rouge

C'est afin de pouvoir lutter avec le maximum d'efficacité contre une catastrophe survenant dans son secteur de responsabilité que la Brigade a conA§u le rouge en 1978. Bel hommage rendu par les pouvoirs publics au professionnalisme des pompiers parisiens, ce dispositif a été étendu dès 1989, et sans qu'il lui soit apporté de modifications, A  l'ensemble de la France.
Le principe du rouge consiste A  faire face aux interventions comportant plusieurs victimes en engageant simultanément des moyens de sauvetage, de secours et de soins médicaux d'origines diverses (pompiers, police, SAMU, Croix-Rouge, Protection civile, ambulances privées, etc.) sous une mASme autorité. Les causes de déclenchement d'un rouge sont variables : incendie violent entrainant des risques pour la population, explosion, effondrement d'immeuble, accident routier, ferroviaire ou aérien, prise d'otages, attentat, inondation
Le rouge peut alors AStre déclenché, soit directement par le CCOT au reA§u des diverses demandes de secours ou de renseignements, soit par le premier chef d'agrès ou le premier médecin qui se présente sur les lieux. Ce fut le cas le 3 décembre 1996 lors de l'attentat du métro Port-Royal où le rouge fut déclenché A  la demande du médecin de l'AR de Masséna. L'essentiel de l'évaluation réside dans le caractère collectif de l'accident, sans préjuger pour autant de la gravité initiale. Doit AStre également prise en compte la possibilité d'évolution du risque qui peut ajouter d'autres victimes A  celles déjA  dénombrées.
Trois missions doivent AStre assurées : lutter contre le sinistre initial ; soustraire les victimes au milieu hostile ; les prendre en charge. Du fait de leur caractère simultané, elles relèvent de deux chaines de commandement, toutes les deux placées sous l'autorité unique du commandant des opérations de secours, lequel est, au minimum, l'officier supérieur de garde du groupement d'incendie concerné.
La chaine - incendie-sauvetage -, aux ordres du directeur des secours incendie et sauvetage (DSIS) - officier de la Brigade désigné par le COS - est essentiellement chargée de la lutte contre le sinistre initial. Mais elle concourt également A  rechercher, localiser et dégager les éventuelles victimes.
La chaine - médicale -, aux ordres du directeur des secours médicaux (DSM) - le médecin-chef de la Brigade ou son représentant - prend en charge le ramassage et le brancardage des victimes vers le poste médical avancé (PMA) où elles sont réparties par catégories d'urgence avant d'AStre mises en condition puis évacuées vers les hôpitaux.
Le ramassage des victimes et leur acheminement vers le PMA s'effectuent sous la direction d'un officier désigné par le COS. Le PMA est le lieu où sont rassemblées les victimes. Il est partagé en trois zones : urgences absolues, pour les grands blessés ; urgences relatives, pour les victimes atteintes plus légèrement ; zone de dépôt mortuaire. Le PMA est dirigé par un médecin, lui-mASme assisté d'un officier chargé des problèmes logistiques. Les évacuations s'effectuent par les moyens de la Brigade, des SAMU, de la Croix-Rouge, etc.
Afin d'identifier les différentes fonctions des intervenants, la Brigade a doté son personnel de chasubles et de brassards de couleurs distinctives : chasuble jaune pour le COS, le DSIS, le DSM et l'officier de presse, chasuble rouge pour l'officier de ramassage, brassards rouges pour le personnel, chasubles blanches pour le médecin-chef du PMA et pour l'officier PMA, brassards blancs pour le personnel, chasuble bleue pour l'officier d'évacuation, brassards bleus pour le personnel.
Entre les diverses vagues d'attentats qu'a connues la capitale et les catastrophes de grande ampleur comme celle de la gare de Lyon en juin 1988, la Brigade a eu maintes occasions de démontrer l'efficacité du rouge ainsi que la parfaite connaissance que le personnel a de sa mission A  chaque échelon de commandement et d'exécution.

Les services techniques
C'est en 1967 que les services techniques de la toute jeune Brigade de sapeurs-pompiers de Paris se sont implantés A  Rocquencourt, dans les Yvelines, donc hors de son secteur opérationnel, sur les huit hectares du camp de Voluceau précédemment occupé par l'armée américaine. Avec un effectif total de deux cent vingt-deux personnes, c'est A  eux qu'il appartient de maintenir dans leur forme opérationnelle les huit cents véhicules de la Brigade, mais aussi de gérer, entretenir, réparer, contrôler, tester, stocker, répertorier, réformer et remplacer la multitude de matériels divers, tuyaux, échelles, lances, extincteurs, appareils respiratoires, pompes, pièces détachées, carburants, armes et munitions, outillage et machines, moteurs divers, produits d'extinction, oxygène, gaz carbonique et produits médicaux, matériel nucléaire et de décontamination, bref tout ce qui est indispensable A  la Brigade pour le bon accomplissement de sa mission.
Parmi ces taches, la plus visible est celle qui se rapporte au parc automobile. Sur les huit cents véhicules, six cents sont peints en rouge. Véhicules de première intervention ou engins spéciaux, ils sont directement impliqués dans le service Incendie et relèvent de la sacro-sainte couverture opérationnelle. De l'entretien minutieux dont ils doivent AStre l'objet dépendent leur fiabilité et leur efficacité en intervention et aussi leur durée de vie. D'où une gestion rigoureuse de la maintenance qui doit AStre menée en tenant compte des impératifs opérationnels des unités. Pour cela, le commandement met A  la disposition des groupements un certain nombre d'engins de réserve destinés A  remplacer les véhicules durant leur période d'immobilisation pour entretien ou réparation.
En fait, la responsabilité de l'entretien des véhicules commence A  l'échelon des utilisateurs, au niveau des centres de secours et des comnies où conducteurs et sous-officiers chefs de remise assurent un contrôle technique élémentaire et quotidien. Tous les jours, dans chaque comnie, la grande échelle est déployée, les cornes de feu sont testées, les gyrophares, les phares et les feux sont vérifiés, la pression des pneus contrôlée, les pompes mises en manœue. Après chaque intervention, les pleins de carburant sont complétés.
Les services techniques de la Brigade font en permanence l'entretien, la réparation, voire la modification, d'une moyenne de soixante-dix véhicules. Le suivi des différentes opérations donne lieu A  un ordonnancement informatique rigoureux où sont pris en compte de nombreux paramètres : convocation des véhicules en fonction des charges des unités, délai des réparations, temps d'immobilisation, approvisionnement en pièces détachées, coût de chaque opération, planning des ateliers, contrôle avant remise en service, etc. Chaque matériel est suivi toute sa vie, depuis le jour de son arrivée A  la Brigade jusqu'A  sa réforme, qui obéit surtout A  des critères d'age. Toutefois, une dizaine d'engins sont réformés chaque année pour cause d'accident.
Plus de dix ateliers fonctionnent A  Voluceau : ateliers de petite et grosse mécanique, carrosserie, marbre, mais aussi menuiserie, chaudronnerie, peinture, bourrellerie. Un atelier de moulage de pièces en polyester permet la fabrication de certains éléments de carrosserie.
Une grande partie de l'activité des services techniques est également consacrée A  leur rôle de Centre national d'essai, c'est-A -dire de laboratoire pilote de certification des matériels de série de sécurité civile. Par ailleurs c'est aux services techniques de la Brigade qu'il revient de former les chefs et sous-chefs de remise, les mécaniciens, les écheliers et les conducteurs d'engins-pompes, de mASme que les officiers ou sous-officiers de sapeurs-pompiers étrangers ou bien des autres armes de l'armée de Terre qui ont des missions de mise en œue d'engins d'incendie dans leurs unités. Chaque année ce sont ainsi mille cinq cents stagiaires qui passent A  Voluceau.
C'est A  Voluceau que sont définies les caractéristiques techniques des matériels de la Brigade, en liaison avec les bureaux Opérations et études générales. Ainsi ont été conA§us les engins polyvalents comme les PSE (premiers secours-évacuation), qui n'ont leur pareil dans aucun autre corps de sapeurs-pompiers. Les services techniques lancent des appels d'offres, choisissent un fabricant, élissent les commandes, en assurent le suivi, la réception et le contrôle. Chez eux arrivent également les idées d'amélioration, d'innovation ou d'adaptation du matériel émanant du personnel des comnies. En effet tout utilisateur du matériel a la possibilité de transmettre directement au bureau études générales ses suggestions en la matière.
Comme tous les autres services et unités de la Brigade, les services techniques du camp de Voluceau répondent aux impératifs de rigueur, de professionnalisme et de précision qu'exigent le rythme et la mission d'une grande unité opérationnelle.

Conclusion
Riche d'un passé glorieux et forte de l'expérience accumulée pendant presque deux siècles, la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris est le plus grand corps de sapeurs-pompiers en France. Sa compétence interdépartementale et l'intensité du risque A  couir sur l'ensemble de son secteur, dans un environnement particulièrement peuplé et organisé, donnent une dimension inégalée A  toute action de secours et créent le caractère unique de cette institution.
Face A  ce constat, la Brigade, en situation d'obligation de résultats quels que soient les moyens consentis, se positionne dans une sphère de sécurité évolutive sans cesse déformée par le développement constant des risques quotidiens A  maitriser.
Pour cela les sapeurs-pompiers de Paris ont su, sans réserve, se remettre en question et anticiper les grandes mutations nécessaires A  l'exercice de la profession. Les innovations, en adéquation permanente avec les objectifs opérationnels, ont permis A  la Brigade de conserver son niveau d'excellence mASme en situation de catastrophe. Nombreuses sont les réalisations qui marquent cette volonté : le tristement célèbre - rouge -, le nouveau casque F.l, l'emploi du défibrillateur cardiaque au niveau secouriste, la défense contre le risque Nucléaire-Biologique-Chimique (NBC), sont les plus notoires. Mais, en fait, toute la force de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris est ailleurs. Elle réside dans la qualité des personnels qui la composent.
En effet chaque sapeur-pompier de Paris place la victime au cœur de toutes ses préoccupations tant professionnelles que personnelles. Cette dimension humaine s'exprime par un engagement total de tous les instants inlassablement ponctués d'efforts, de douleurs et de sacrifices pour garantir aux populations défendues un degré effectif de sécurité toujours plus élevé.
Cela suppose une volonté farouche, une condition physique sans faille pour résister A  la fatigue occasionnée par la multitude des interventions parisiennes (près de 400 000 en 1997), du cran pour affronter la violence des fléaux et surtout, une formidable passion du métier, fortement empreinte d'abnégation et de dévouement, pour assurer en toute circonstance la sauvegarde des personnes et des biens.
A€ l'aube du troisième millénaire la maitrise du risque demeure l'enjeu majeur des sapeurs-pompiers de Paris et ils forment des vœux pour que les victimes soient toujours moins nombreuses, les accidents moins graves et les catastrophes absentes. Néanmoins le risque zéro reste une utopie et il faudra sans aucun doute, dans les années A  venir, acquérir une dimension supplémentaire en invitant les populations A  prendre une part plus active dans la concrétisation de leur sécurité, notamment en respectant les règles de prévention élémentaires et en prAStant une plus grande attention aux conseils de prudence face aux risques de la vie quotidienne en milieu urbain.
La Brigade, déjA  bien engagée sur le chemin de l'an 2000, est prASte A  poursuie ses efforts jusqu'au bout de sa célèbre devise : - Sauver ou périr -.


Remerciements

Nous tenons A  remercier particulièrement monsieur Jean-Claude Demory dont le lie Pompiers militaires de France, Editions ETAI, est A  la base des informations de ce chapitre.



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