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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Finlande - le cinéma vu comme un système et les recommandations des évaluateurs

La situation du cinéma en Finlande a connu une évolution semblable A  celle de nombreux pays: un long et constant déclin de la fréquentation en salles, dû en particulier A  la concurrence de la télévision, et une prégnance des films américains, qui imposent goûts et modes.
En 1993, les principales données chiffrées sont les suivantes. Le nombre des spectateurs a été de 5,8 millions, soit pour une population totale de 5,05 millions, 1,1 entrée par habitant: moins que dans certains pays (plus de 2 en France), plus que dans d'autres. Ce chiffre est cependant supérieur A  celui de 1992, 5,4 millions, année qui a ponctué une série négati de la fréquentation: 7,23 millions en 1989, 6,19 millions en 1990, 6,03 millions en 1991, et seulement 5,4 millions en 1992.

Le chiffre d'affaires global du cinéma a été de 195,5 millions de FIM en 1993, soit, lA  aussi une évolution positi par rapport aux quatre années précédentes.
Cinéma: entrées et chiffre d'affaires pour la période 1989-l993


Année Entrées Chiffre d'affaires

1989 7,23 millions 187 millions FIM


1990 6,19 millions 182 millions FIM

1991 6,03 millions 184 millions FIM


1992 5,40 millions 174 millions FIM

1993 5,80 millions 195,5 millions FIM
Cent cinquante nouaux films de long métrage sont en moyenne présentés en Finlande chaque année, et le nombre des films finlandais est environ de 10; en 1993, celui-ci a été de 13. La part d'audience de ces films nationaux a été de 6,3 %. Les coproductions internationales ont été au nombre de 2.
Le cinéma finlandais est donc dans une situation difficile, en dépit des talents artistiques dont il dispose, ce dont témoigne le renom international de réalisateurs comme Aki et Mika Kaurismaki.
L'analyse de la structure de production du cinéma révèle une partie du problème. Pour l'essentiel, il s'agit de petits producteurs, dont la durée de vie de l'entreprise est sount courte, qui ne disposent pas de grande expérience de management, et qui font aussi bien des films publicitaires ou d'entreprise que des films de long métrage. En fait, un quart des films produits ces dernières années a été fait par les comnies les plus efficientes.
Le cinéma finlandais est largement subntionné par les pouvoirs publics. Le coût moyen d'un film est de 6 millions de FIM, soit environ 1 million de dollars américains, somme évidemment faible par rapport aux standards internationaux, mais qui s'explique par le contexte de la production nationale. L'aide moyenne des pouvoirs publics est de 3 A  4 M FIM ac un plafond de 70 % du budget du film.
Plusieurs organismes participent au financement du cinéma. Le plus important est la Fondation du Film finlandais (FFF), qui reA§oit 40 M FIM par an du gournement. Son rôle est de financer les films de long métrage, mais aussi, et ce pour 20 % de son budget, les documentaires, les films de court métrage, les films d'animation et pour enfants. En 1993, la FFF a consacré 22 M FIM aux films de long métrage. Il est A  noter que, initialement, la FFF, fondée il y a 25 ans, recevait un pourcentage sur les ntes de billet, mais cette forme d'alimentation financière, analogue d'une certaine faA§on A  celle du CNC en France, a disparu au profit du financement public. Il est également A  noter que les statuts de la FFF prévoient des dispositions particulières afférentes A  ses instances de direction, le conseil de surillance et le conseil exécutif. Outre les représentants du ministère de l'Education et de l'YLE, il est stipulé que -les membres, en sus de leurs compétences, doint représenter différentes idéologies, régions et groupes linguistiques ainsi que les organisations principales œuvrant dans les secteurs du film et de la vidéo-. La référence aux -différentes idéologies- reflète l'ancienne politisation de la vie culturelle finlandaise, et la mention des -organisations principales- empASche l'émergence d'organisations noulles: il n'est pas sûr que de telles dispositions soient une source d'efficacité et de bon fonctionnement de la fondation.
Le deuxième organisme participant A  l'aide au cinéma est le Conseil national des arts pour le cinéma. Il attribue donc des aides directes (6 aides d'un an, 3 de trois ans, 1 de cinq ans) pour un total de 2,1 M FIM; il joue aussi un rôle de conseiller de l'administration pour la politique du cinéma; enfin il soutient, pour 1,5 M FIM, des productions de films de haute qualité, finance des centres régionaux pour 1,6 M FIM, ainsi que des magazines et des festivals vidéo.
Le troisième organisme est les Archis du film finlandais, A  la fois lieu d'archivage et musée. Mais il promeut aussi des études et des films d'art.
Le quatrième organisme est l'Ak, le centre de promotion de la culture audiovisuelle, qui reA§oit ses ressources, non de l'Etat, mais des organismes de droit d'auteurs: il aide les films de court métrage, la formation et la recherche. Son budget a été de 14 millions de FIM en 1992, dont 11 millions pour la production.
Cette multiplicité d'organismes peut AStre une source de pluralisme et de dirsité, puisqu'elle organise un certain partage du pouvoir, mais elle peut aussi engendrer, par la multiplication des -guichets-, un chevauchement des compétences et une dilution des responsabilités, et il semble bien que ce soit le cas dans la pratique. La réorganisation des responsabilités des structures qui est internue en 1993, et dont ce rapport fait état, A  savoir la production et la distribution A  la FFF, et le soutien aux films de qualité finlandais au Conseil des arts, n'est peut-AStre pas allée assez loin A  cet égard: la coexistence de deux organismes, pour ce qui est du financement des films eux-mASmes, n'est-elle pas superfétatoire?
Quoi qu'il en soit, le haut niau de financement public du cinéma est la preu de l'importance attachée par les pouvoirs publics finlandais A  la création cinématographique nationale: il garantit chaque année, nonobstant l'essentielle étroitesse du marché, et en dépit des aléas de la fréquentation et de la vigueur de la concurrence des films étrangers, une production minimale d'œuvres finlandaises. Toutefois, un tel mode de financement présente un inconvénient: les films étant préfinancés, en quelque sorte amortis en tout ou partie A  l'avance, les producteurs ne sont vraisemblablement pas incités A  conquérir ac vigueur le marché, et A  avoir une politique commerciale. Certes, le cinéma est un art autant qu'une industrie, mais il est clair que la sanction du marché est un aiguillon indispensable dans ce secteur.
Le nombre de salles de cinéma en Finlande est de 242 en 1993, le nombre d'écrans de 335, et le nombre de sièges de 60 828. 70 % des salles sont dans les villes, et notamment A  Helsinki. La propriété des salles a subi un processus de concentration dans les années 80, et une comnie détient A  présent un quart du total des salles. La distribution des films est, elle aussi, très concentrée. Dans ces conditions, il est loisible de suggérer les pistes suivantes:
- Pour les salles multiplex, est-il possible de négocier ac les exploitants et les distributeurs la diffusion, dans des conditions A  définir, des films finlandais?
- Dans le milieu rural et les banlieues des grandes villes, est-il imaginable de demander aux municipalités de favoriser, notamment par des aides en instissement, la création ou l'aménagement de salles de cinéma? Citons l'exemple de la France: dans les années 80, une agence nationale subntionnée par l'Etat a été fondée, pour aider les collectivités locales A  créer et moderniser des salles, et pour favoriser la diffusion plus rapide de copies de films: une telle politique a contribué A  siliser et préserr la fréquentation en salles.
En matière de diffusion des films, un autre enjeu important est, bien sûr, la télévision. En 1991, le nombre de films de long métrage diffusés A  la télévision a été de 521, et les films étrangers se taillent la part du lion, quoique les films nationaux y connaissent une audience encourageante. Le déloppement des chaines par satellite et par cable a accru ce phénomène, et une chaine -pay TV-, Filmnet, diffuse en outre des films 24 heures sur 24. S'il existe un délai pour la diffusion des films A  la télévision (2 ans), il n'y a pas de quotas de diffusion (nombre de films diffusables et pourcentage de films nationaux). De plus, la télévision publique et privée participe au financement de certains films. YLE aide ainsi 4 A  5 films par an pour un total de 5 millions de FIM, et la chaine commerciale, 2 par an.
Globalement, il semble que les pouvoirs publics devraient demander aux chaines de télévision un effort accru en faur du cinéma finlandais: soit par la mise en place d'un dispositif législatif ou réglementaire, mais l'on sait que les systèmes de quotas de diffusion ou d'obligations de production sont coer-citifs et sount critiqués par leur manque de libéralisme; soit par une négociation contractuelle ac la FFF et le Conseil national des arts, pour obtenir de la télévision un engagement plus grand et plus volontariste.
Enfin, l'industrie du film finlandais se tourne A  juste titre rs la coopération internationale, et notamment européenne. Les pouvoirs publics y incitent fortement: la FFF participe A  des événements internationaux (festivals par exemple) et la Finlande a adhéré aux différents dispositifs créés A  l'échelle internationale: Media, EurASka audiovisuel, Eurimages, et également pour les pays nordiques, le Fonds nordique pour le film et la télévision. Cette coopération tous azimuts est en effet essentielle, car elle oblige les producteurs finlandais A  partager les coûts et l'expertise. Elle est ainsi, dans un contexte de compétitivité aiguA«, un facteur d'accroissement de la qualité et du professionnalisme des productions nationales, et l'occasion de conquASte de nouaux marchés.
La dimension internationale pousse évidemment A  formuler un regret: deux tiers des films montrés sur les écrans en Finlande sont américains, et aucun des pays européens producteurs de films n'atteint 10 % de part de marché. Certes, il appartient d'abord aux cinémas de ces pays d'avoir une politique d'exportation plus performante. Mais peut-AStre faut-il aussi que les organismes publics finlandais réfléchissent aux modalités susceptibles de faciliter une meilleure connaissance des films européens: création de festivals, aides au sous-titrage ou au doublage, négociations spécifiques ac les distributeurs, etc.
Une remarque doit en outre AStre faite A  propos de la censure cinématographique. Le Comité national de la censure est chargé d'appliquer la législation en ce domaine. Il peut d'une part classer les films en catégories, qui seront autorisés ou non A  AStre vus par la jeunesse: 18, 16, 12, 10 ou 8 ans. Cette disposition n'appelle pas d'observations car il est normal de garantir la protection de l'enfance et de la jeunesse A  l'égard de certains films.
Mais il peut aussi interdire des films qui sont -contre la loi, les bonnes mœurs, indécents-, -comportant des scènes de brutalité, pornographique-, et aussi -les films susceptibles de perturber l'ordre public ou de porter atteinte aux relations de la Finlande ac des puissances étrangères-. Cette dirsité très grande des motifs d'interdiction est tout A  fait contesle, et ne parait pas en harmonie ac les principes et le fonctionnement, par ailleurs démocratiques, des institutions finlandaises. -La loi, les bonnes mœurs, l'indécence- sont des formules et des concepts trop vagues pour ne pas pouvoir faire l'objet d'interprétations extrASmement multiples. Quant A  la stipulation relati aux atteintes possibles aux relations ac des puissances étrangères, transparente dans son objet, il ne semble pas qu'elle ait été, pratiquement, appliquée sount, tant il est vrai que des producteurs ou des réalisateurs ont pu l'avoir -intériorisée- A  l'avance, et adapté leurs propos aux termes de la loi. Quoi qu'il en soit, elle n'est plus adaptée A  l'évolution du contexte international.
Le groupe d'experts recommande donc la modification des dispositions législatis en matière de censure cinématographique. Il en va de mASme pour le secteur de la vidéo où les vidéogrammes interdits aux moins de 18 ans ne peunt AStre, en l'état actuel, ni ndus ni loués pour un usage privé. Cette disposition est surannée, alors mASme que les chaines de télévision peunt diffuser des films interdits aux moins de 18 ans et que, au surplus, l'importation de cassettes vidéo en pronance de Suède est tout A  fait fréquente.



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