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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en ouvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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Le système

À l'évidence la notion de système est bien antérieure aux déloppements qu'elle connait actuellement. La définition qu'en donnent Diderot et d'Alembert, dans leur fameuse encyclopédie, éditée à partir de 1751, parait d'ailleurs étonnamment moderne : «(Un) système n'est autre chose que la disposition des différentes parties d'un art ou d'une science dans un état où elles se soutiennent toutes mutuellement, et où les dernières s'expliquent par les premières. » Plus près de nous, c'est Ludwig von Bertalanffy qui, dans son ouvrage Théorie générale des systèmes paru en 1947, a formalisé une bonne partie des notions qui parcourront cet ouvrage.
Qu'est-ce donc qu'un système ? On dit habituellement d'un système, et ceci est une très large définition, qu'il est constitué par un «ensemble d'éléments en interactions dans la poursuite d'une ou de plusieurs finalités spécifiques». La ure 1 donne une représentation possible, au demeurant la plus simple qui soit, d'un système, même si ses finalités ne sont pas ici représentées.
Si l'on s'attache aux liens qui relient chacun des éléments de ce système ac les autres (ici les flèches), on comprend que ce système est bien plus que la somme de ses parties. Mais on peut également considérer des sous-systèmes, par exemple l'ensemble des carrés ou l'ensemble des flèches selon leur sens. En ce cas, ce système est moins que la somme de ses parties. Ainsi, tout système peut être divisé en sous-systèmes. Ces sous-systèmes deviennent alors eux-mêmes les éléments de l'ensemble pour entrer dans un jeu interactionnel. Ainsi, par exemple, chaque service d'une entreprise constitue un sous-système de cette entreprise.
Ce qui constitue avant tout l'originalité d'un système, c'est d'abord l'ensemble des liens, spécifiques à chaque système. J'utiliserai fréquemment le terme d'interaction. Ainsi, un système s'organise dans un processus dynamique et non pas uniquement dans la rencontre ou la coexistence d'un certain nombre d'éléments. Ces interactions consomment à la fois de l'information et de l'énergie. Au 19e siècle, l'accent à été essentiellement mis sur la notion d'énergie et surtout sur celle de conservation de l'énergie. C'est même une notion que le moument New Age (on a la psychologie qu'on mérite ! ) a repris à son compte. Inrsement ou de manière complémentaire, on peut, en simplifiant, considérer que le 20e siècle s'est constitué autour de la notion d'information. Peut-être le 21e siècle maintiendra liées ces deux notions, l'énergie et l'information, elles-mêmes en interaction, même si le coût énergétique de l'information elle-même est de plus en plus dérisoire, dans une meilleure utilisation de l'une et de l'autre. En effet, le surcroit d'informations sous lesquelles nous pouvons être facilement submergés, leur inflation très sensible, rend de plus en plus nécessaire leur exploitation en terme d'économie d'énergie et de renilité.
Poursuivons notre exploration de ce qu'est un système. La première qualité d'un système est d'être ourt sur son environnement, on dit qu'il est «vivant». Aucun système humain n'est fermé. À partir du moment où une personne se met ou est mise dans la situation de tenir un discours sur ce système, ce dernier prend contact ac ce qui lui est extérieur. Il prend vie dans l'ourture rs les autres systèmes. Il se met, et il est mis, dans une économie d'échanges ac ces autres systèmes. Autrement dit, tout système est vivant car lorsqu'un être humain décrit le fonctionnement de ce système, il s'implique dans le fonctionnement de ce système. Il est impossible de prétendre rester uniquement un observateur ac toute la neutralité que cela sous-entend. Dans l'approche systémique, un système n'existe que dans la mesure où il est décrit. Ceci renvoie, par exemple, à la fameuse question : en dehors de tout observateur, les arbres font-ils du bruit lorsqu'ils tombent dans la forêt ?
Un système se décrit également par l'ensemble de règles de fonctionnement visant une ou plusieurs finalités. Ces règles définissent les relations entre les différents éléments ou les différents sous-systèmes de ce système. Dans une entreprise, certaines de ces règles proviennent de l'environnement extérieur, comme par exemple le Code du travail. D'autres sont définies en son sein, comme par exemple le rythme ou le contexte des réunions. Les règles sont elles aussi l'objet de constants remaniements et de constantes négociations selon des modalités qui elles-mêmes sont particulières à chaque entreprise ou à chaque contexte socioculturel.
Quant à la finalité de l'entreprise, elle s'énonce habituellement, selon nos références sociales et économiques, en termes financiers et comples. Cette finalité vise à l'augmentation du chiffre d'affaire et/ou du montant des dividendes répartis entre les différents actionnaires. Il s'agit là de la finalité objecti, celle qu'il est généralement possible de calculer, mais il est bien d'autres finalités qui sont en quelque sorte secondaires même si elles sernt, parfois, la finalité première. Parmi ces finalités secondaires il est possible de citer, par exemple, le besoin de fidéliser les cadres supérieurs, la nécessité d'améliorer les conditions de travail ou encore l'obligation de créer des filiales à l'étranger. Tout comme les règles de l'entreprise, ses finalités secondaires peunt évoluer et prendre des orientations différentes selon les époques et selon les lieux. Nous rrons que les notions qui permettent au mieux de décrire à la fois ces règles et ces finalités sont celles de la logique. J'aurai l'occasion de renir longuement sur la manière ac laquelle peunt se déployer ainsi les différentes logiques d'un même système.
Tout système humain, donc vivant, présente cinq caractéristiques fondamentales qui sont les suivantes : il est en équilibre, il est en désé-libre, il est autonome, il est dépendant et il est susceptible de recevoir de son environnement des informations à caractère aléatoire. On peut facilement constater que certaines de ces caractéristiques, lorsqu'elles sont confrontées les unes aux autres, sont contradictoires, voire paradoxales. Cette notion de paradoxe, ou mieux de paradoxa-lité, fait partie intégrante de l'approche systémique. Le systémicien prend rapidement l'habitude de faire la constatation suivante : les paradoxes ne sont pas seulement rares mais fréquents, ils ne sont pas l'exception mais la règle dans tout système humain.
La première caractéristique renvoie à la notion d'homéostasie. Selon cette notion, tout système se constitue à partir et autour de règles qui cherchent à lui assurer sa survivance et sa perpétuation. Ce système «tourne», selon une courbure en fait sinusoïdale, ac une plus ou moins grande amplitude et une plus ou moins grande souplesse, autour d'un point d'équilibre appelé donc le point d'homéostase. Les fluctuations autour de ce point d'équilibre sont amorties par des rétroactions positis ou négatis qui, nous le rrons plus loin, amplifient ou diminuent les dirgences ou les conrgences possibles. Une entreprise peut « survivre » autour d'une certaine amplitude de son chiffre d'affaire. Vers le bas, elle peut faire des économies ou licencier une partie de son personnel ; rs le haut, elle peut se dirsifier ou faire des instissements sans remettre en question son identité. Parfois, le terme d'autopoïèse sera utilisé, plus précisément dans le domaine de la biologie, pour décrire ces systèmes ou ces machines qui, de façon continue, engendrent et spécifient leur propre organisation. Ainsi, tout système cherche avant tout à assurer sa propre survivance, à se reproduire, en un mot : à ne pas changer ou à ne changer que dans des conditions et des amplitudes conforles et favorables à sa conservation. Cette première caractéristique n'est pas surprenante, elle a cependant le mérite de poser d'emblée le problème du non-changement et de sa force.
La prévalence des forces homéostasiques était couramment admise dans le champ de la systémique jusqu'à ce que soit mise en évidence, par Ilya Prigogine, l'existence d'états stationnaires de non-équilibre qui peunt évoluer, au-delà d'un certain point de bifurcation, rs des états eux-mêmes de plus grande complexité. Ces noulles organisations spatio-temporelles ont été appelées «structures dissipatis». Elles permettent aux ruptures qualitatis et quantitatis de se manifester dans le passage rs des états différents et/ou nouaux. Rien ne change jusqu'à ce qu'une toute petite cause produise un effet sensible et un ou plusieurs changements importants et significatifs. Une entreprise peut ainsi avoir à passer d'un stade adolescent à un stade adulte, dans un profond remaniement de son fonctionnement, lorsqu'elle doit assumer, par exemple, une commande très importante.
L'autonomie d'un système lui permet de trour son identité et donc sa liberté, la dépendance d'un système lui permet de trour son identité et donc sa liberté. L'autonomie et la dépendance sont donc les deux faces d'un même processus. Autrement dit, un processus constant d'interaction relie ces extrêmes apparents. Cette dynamique des opposés qui s'interpénétrent, able à celle du Yin et du Yang, est fondamentale dans l'approche systémique. Tout système voit sa liberté garantie par la contrainte, mais la contrainte ne suffit pas à assurer la liberté. La liberté totale et la contrainte totale sont insupporles et inacceples pour des raisons, à l'évidence, tout à fait différentes.
Ces deux qualités fondamentales, inhérentes au fonctionnement des systèmes, sont donc apparemment contradictoires et paradoxales alors qu'elles résument, presque à elles seules, la complexité de l'approche systémique. L'autonomie conduit peu ou prou à la dépendance, de même que la dépendance exhorte à l'autonomie dans un même mécanisme de va et vient. Il faut, pour mieux comprendre encore cette dynamique, pouvoir considérer un ensemble de systèmes en relation les uns ac les autres et où chacun tente de trour la meilleure distance ac les autres. La bonne distance étant, pour chacun, celle où empiéter sur le territoire de l'autre risque d'entrainer le moins de représailles.
Le caractère aléatoire des relations d'un système ac son environnement constitue une autre règle auquel il peut être soumis. Par environnement j'entends ici l'ensemble des autres systèmes ac lequel le système considéré peut se trour être en contact. Parfois le terme « éco-systémique » peut être utilisé. En ce cas le système considéré est inclus dans l'analyse. Par exemple on ne peut, comme cela est sount le cas, différentier l'homme de son environnement : l'homme constitue et est constitué par son environnement. Pour éviter cette confusion, on parlera alors de la dimension éco-systémique de l'homme. J'emploierai ici également le terme de milieu, en considérant que le milieu est cette partie de l'environnement ac lequel notre système entretient effectiment des contacts. Par exemple, l'ensemble des clients potentiels d'un constructeur automobile constitue son environnement d'un point de vue commercial, alors que son milieu correspond à l'ensemble de ses clients. Ses camnes publicitaires cherchent à étendre son milieu, c'est-à-dire à faire en sorte que ses clients n'appartiennent plus simplement à son environnement. Le caractère aléatoire des relations d'un système ac cet environnement peut se retrour dans les relations entre certains sous-systèmes d'un même système, ou entre certains éléments d'un système. En ce cas, le fonctionnement de ce système quitte parfois le domaine de la complexité pour entrer dans celui du chaos. J'y reviendrai. Cette dimension de l'aléatoire, parfois qualifié de hasard, pose le problème de la prédictibilité d'un système : dans quelle mesure peut-on prévoir le denir d'un système et de quelle manière ? On comprend que ceci puisse avoir des conséquences très importantes.
La notion de contexte est également importante. Elle ne peut être ici confondue ac celle d'environnement. Lorsque j'utiliserai le terme de contexte, cela concernera l'ensemble des systèmes ac lesquels un système sera lui-même en relation. Le monde économique, et commercial, offre les meilleurs exemples quant au caractère imprévisible des informations qui peunt surnir dans l'environnement de chaque système. Ici, plus qu'ailleurs, rien n'est jamais acquis. Ainsi, par exemple, une erreur sur une des lignes informatiques d'un programme peut avoir des conséquences redoules, un changement de gournement peut entrainer une modification sensible de certaines réglementations, un séisme ou un tremblement de terre peunt profondément changer l'économie d'un pays. Nous sommes dans un monde où les imbrications sont, plus que jamais, tellement étroites que de plus en plus d'informations ont une signification unirselle. Paradoxalement, le progrès scientifique a rendu l'aléatoire encore plus important et déterminant en fragilisant toute notre ète.



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