Si nous nous contentions de noter que le capital subit un processus de dématérialisation, nous resterions -au milieu du gué-. Nous laisserions entendre que cette évolution pourrait se dérouler sans problème, sur le modèle de la substitution : c'est-A -dire -comme si- le capital immatériel allait simplement remplacer l'ancien capital matériel, -comme si- sa fonction et son usage allaient rester les mASmes.
La réalité de ce processus, ses liens avec le management sont toutefois beaucoup plus complexes que cela, notamment parce que le terme de -capital connaissance- que nous venons d'utiliser est encore ambigu, mal situé. Pour le moment, nous avons simplement constaté que la connaissance - ou d'autres -biens immatériels- -tendait de plus en plus A  fonctionner -comme le capital- au sein des entreprises. Ce capital connaissance n'est cependant apparu que par analogie avec le capital traditionnel, ce qui est suffisant pour poser un problème mais ne l'est pas pour fonder une théorie. De plus, ce que montrent les exemples que nous avons cités, c'est la profonde imbrication qui apparait au quotidien entre les enjeux d'efficacité immédiate et la formation d'un capital connaissance. Ainsi, dans notre entreprise de service, rien ne permet de distinguer la connaissance que l'on va développer pour répondre aujourd'hui A  l'appel d'offre de celle qui ne sera utile que dans une année.
Or cette imbrication ne convient pas A  ce que l'on entend, classiquement, par capital. Celui-ci a toujours été pensé comme un -pur- outil de production et sa fonction économique, son traitement par le management se sont adaptés A  cette réalité. Il y a donc pour le moins une différence de nature entre les deux réalités, dont on peut présumer qu'elle peut brouiller les repères classiques des théories de l'économie et du management. On pourrait mASme parler d'un bouleversement puisque non seulement la pratique managériale, mais aussi les outils d'analyse - c'est-A -dire la manière avec laquelle les entreprises peuvent anticiper l'avenir - peuvent AStre désilisés par cette évolution.
La question se pose dans ces conditions de son enjeu : jusqu'où peut-on pousser l'analogie entre capital matériel et immatériel ? Et s'il apparait bien que le second va supter le premier, quelles peuvent en AStre les contreparties sur le terrain du management ?
C'est A  une telle question qu'il convient de se confronter désormais. Et ce n'est que dans un deuxième temps que nous pourrons préciser les ais enjeux du management des connaissances.