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DROIT

Le droit est l'ensemble des règles générales et abstraites indiquant ce qui doit être fait dans un cas donné, édictées ou reconnues par un organe officiel, régissant l'organisation et le déroulement des relations sociales et dont le respect est en principe assuré par des moyens de contrainte organisés par l'État.


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Justice et droit

Sans doute ne peut-on concevoir le droit sans le penser dans un certain rapport avec la justice et pourtant, penser vraiment le droit dans son essence, dans sa spécificité, c'est être capable de penser ce qui le distingue de la justice. L'enjeu d'un tel rapport ne se réduit pas à une simple question spéculative sans conséquence pratique : si le juridique ne peut exister dans une société sans morale, le droit n'existe pas dantage tant qu'il est confondu avec la morale, tant que la loi morale tient lieu de loi juridique.
D faut bien reconnaitre l'antériorité et la prééminence de l'idée de justice sur celle de droit, tant au niveau de l'opinion que des doctrines philosophiques : quand l'homme invoque l'injustice dont il est victime, c'est d'abord d'un point de vue moral qu'il se place ant de constater que seul le droit peut permettre d'objectiver son préjudice. Il y aurait donc une dignité morale attachée à l'idée de justice que ne retrouverait pas celle de droit et qui justifierait le rôle de fondation joué par l'instance éthique vis à vis de la sphère juridique.
La justice est un idéal que l'homme trouve en lui-même, dans le rapport avec sa seule conscience et qui n'implique ni le rapport à autrui ni par extension un quelconque cadre social pour le réaliser. C'est en se contemt elle-même que l'ame, selon Platon, découvre la justice et non à travers les multiples faits que fournit la réalité quotidienne. Penser ce qu'est la justice n'implique donc pas que l'on produise une théorie du droit à moins de penser qu'il n'est nulle justice hors de la cité : dans la République, Platon s'assigne précisément comme objectif de définir ce qu'est Ja justice ; et après avoir pris soin de dire que la justice est une vertu morale que chaque homme doit dévoiler en et par lui-même, Socrate orienter sa réflexion dans un sens plus politique et social que prévu. Car la justice n'est pas seulement une propriété de l'individu, c'est aussi celle d'une cité entière ; et, comme il est plus facile de lire des gros caractères que des petits, pour connaitre la nature de la justice dans l'homme, il suffit de l'étudier "en gros" dans la cité, à travers le modèle que constitue la cité juste et à partir de là d'en inférer analogiquement ce qu'elle doit être pour l'homme individuel. Mais pour Platon, le changement d'échelle ne saurait impliquer un changement de nature : il ne s'agit pas de savoir ce qu'est la justice dans la cité (problématique qui le conduirait inévilement à poser la question du droit) mais ce qu'est une cité intrinsèquement juste, c'est à dire quelle est la structure interne qui réalise dans la cité l'idée de justice.
En s'interrogeant dans le cadre de la cité sur l'essence de la justice, Platon disposait du moyen théorique de penser le droit ; mais en pensant la cité sur le modèle de l'individu, ou aux seules fins de l'individu, il ne pouit dépasser le cadre strictement moral de l'idée de justice.
La rupture fondamentale qu'introduit Aristote porte sur l'idée même d'homme et de cité. Comme il l'écrit dans la Politique : "L'homme est par nature un animal politique" ; cela signifie d'une part que sa socialité n'est pas un artifice mais tient à son essence et d'autre part que la cité est le cadre naturel pour réaliser ses propriétés et ses vertus. Penser l'homme d'un point de vue moral et politique, c'est montrer qu'il se réalise au sein des rapports sociaux conformément à son essence : la justice sera produite elle aussi dans et par les relations sociales, ce qui n'exclut pas qu'elle existe comme vertu générale à l'intérieur du cour de l'homme. C'est à partir de cette idée générale du juste et de l'injuste qu'il tire d'abord de lui-même que l'homme détermine la rectitude de ses conduites sociales : en ce sens la morale demeure au fondement du droit mais c'est au droit qu'il revient de régler la vie sociale à travers laquelle l'homme se réalise. Le droit n'est pas simplement la conséquence d'une exigence pratique, un souci pragmatique de mieux réguler les rapports humains : il nait de la contradiction interne à la nature humaine entre l'impératif moral de justice et les conditions pratiques de la vie sociale.
Cette contradiction dans laquelle se constitue le droit comme régulateur de la vie sociale est accentuée par la croyance de l'homme dans son origine naturelle. Aristote montre bien comme le droit est à la fois naturel et conventionnel ; mais l'homme cherche à se persuader de façon illusoire que les lois ont un fondement naturel, qu'elles relèvent d'une instance transcendante au réel et qui les légitime ; par là il occulte le caractère arbitraire du droit, un arbitraire qui n'est pas illégitime puisqu'il relève de la nécessité du social. Reconnaissant et l'origine institutionnelle du droit et l'illusion naturaliste qui veut le légitimer, Pascal s'interroge sur le sort qu'il faut réserver à cette illusion : faut-il conincre le peuple que le droit n'est pas intrinsèquement juste quand cette croyance fonde son respect ? Et la justice humaine peut-elle être autre chose que le droit que les hommes élissent même s'ils idéalisent son origine ?



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