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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en œuvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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La théorie des prix

La théorie des prix
Tant que les économistes s'occupent de ce qu'on appelle la Théorie de la Valeur, ils ont été habitués A  enseigner que les prix sont régis par les conditions de l'offre et de la demande. Les variations du coût marginal, notamment, et l'élasticité de l'offre dans la courte période jouent dans leur formation un rôle prépondérant. Mais, lorsque dans un tome n ou plus sount dans un ouvrage séparé, ces économistes abordent la Théorie de la Monnaie et des Prix, on n'entend plus parler de ces notions élémentaires sans doute, mais faciles A  comprendre. On évolue dans un monde où les prix sont gournés par la quantité de monnaie, par sa vitesse de transformation en renu*, par le rapport entre la vitesse de circulation et le volume des transactions, par la thésaurisation, par 1 ' épargne forcée, par l'inflation et la déflation, et tous autres facteurs du mASme ordre. Aucun ou presque aucun effort n'est fait pour rattacher ces expressions plus vagues A  nos anciens concepts d'élasticité de l'offre et de la demande. Lorsqu'on réfléchit aux théories qui nous ont été enseignées et qu'on essaye de leur donner une forme rationnelle, on constate dans les analyses les plus simples que l'élasticité de l'offre est considérée comme nulle, et que la demande est supposée AStre proportionnelle A  la quantité de monnaie ; dans les analyses plus savantes, on se perd dans un brouillard où rien n'est clair et où tout est possible. Nous avons tous pris l'habitude de nous trour tantôt d'un côté de la lune tantôt de l'autre, sans savoir par quel trajet ou parcours ils communiquent, ces deux côtés paraissant reliés en quelque sorte par nos vies de illes et de songes.
Un des buts des chapitres précédents a été de nous libérer de cette double existence et de rélir une étroite connexité entre la Théorie des Prix dans leur ensemble et celle de la Valeur. La division de l'économie en Théorie de la Valeur et de la Distribution d'une part et en Théorie de la Monnaie de V autre nous parait erronée. La division correcte, A  notre avis, range d'un côté la Théorie de l'Entreprise ou de l'Industrie individuelles ainsi que des rémunérations et de la répartition entre les différents usages d'une quantité donnée de ressources* et de l'autre la Théorie de la Production et de l'Emploi dans leur ensemble. Tant qu'on s'en tient A  l'étude de l'industrie ou de l'entreprise individuelles en supposant que la quantité globale des ressources employées est constante et en admettant provisoirement que les conditions des autres entreprises ou des autres industries restent inchangées, il est exact que les propriétés caractéristiques de la monnaie n'ont pas A  internir. Mais aussitôt qu'on en vient A  chercher ce qui détermine les volumes globaux de la production et de l'emploi, la Théorie complète d'une économie Monétaire est indispensable.
Peut-AStre la ligne de séparation pourrait-elle encore AStre placée entre la théorie de l'équilibre stationnaire et la théorie de l'équilibre mouvant, i. e. la théorie d'un système où les changements des vues sur l'anir peunt influencer la situation présente ; car l'importance de la monnaie découle essentiellement du fait qu'elle constitue un lien entre le présent et l'anir. On examinerait d'abord la répartition des ressources entre les dirs usages telle que les motifs économiques normaux la feraient prévaloir en état d'équilibre, si les vues concernant l'anir étaient A  tous égards sûres et invariables. Une subdivision serait peut-AStre faite entre une économie immuable et une économie qui pourrait changer, mais dans laquelle tout serait prévu depuis l'origine. De cette analyse simplifiée on passerait aux problèmes du monde réel, où les prévisions passées peunt se révéler fausses et où l'anir escompté influe sur les actes présents. C'est après cette transition qu'il conviendrait d'introduire dans les calculs les particularités de la monnaie en tant que lien rattachant le présent A  l'anir. Mais, bien que la théorie de l'équilibre mouvant doi nécessairement AStre conA§ue dans le cadre d'une économie monétaire, elle n'en reste pas moins une théorie de la valeur et de la distribution et ne peut AStre considérée comme une - théorie de la monnaie - d'une espèce différente. La monnaie envisagée dans ses attributs importants est surtout un procédé subtil pour relier le présent au futur ; sans elle on ne pourrait mASme pas aborder l'analyse de l'effet produit sur les activités courantes par des prévisions changeantes. C'est en vain qu'on chercherait A  s'en débarrasser en éliminant l'or, l'argent et les instruments légaux de paiement. Tant qu'il existe un type de richesse durable, il est susceptible de posséder les attributs de la monnaie (1) et peut donner naissance aux problèmes qui caractérisent l'économie monétaire.

Dans une seule industrie le niau particulier des prix dépend en partie du taux de rémunération des facteurs de production qui entrent dans le coût marginal et en partie de l'échelle de production, n n'y a pas de raison de modifier cette conclusion lorsqu'on en vient A  l'industrie dans son ensemble. Le niau général des prix dépend en partie du taux de rémunération des facteurs de production entrant dans le coût marginal et en partie de l'échelle globale de la production, i. e. du volume de l'emploi (l'équipement et la technique étant pris comme données). Il est vrai que, lorsqu'on considère la production dans son ensemble, les coûts de production dans chaque industrie sont en partie fonction du volume de la production dans les autres industries. Mais la différence principale, celle qu'on ne peut pas négliger, c'est l'effet que les variations de la demande exercent A  la fois sur les coûts et sur le volume de la production. C'est donc du côté de la demande que des idées entièrement noulles doint AStre introduites quand on traite de la demande dans son ensemble, et non plus de celle d'un seul produit pris isolément dans l'hypothèse que la demande globale ne varie pas.

Supposons d'abord, A  titre de simplification, que les taux de rémunération des dirs facteurs de production entrant dans le coût marginal varient tous dans une proportion égale, c'est-A -dire dans la mASme proportion que l'unité de salaire. Le niau général des prix dépendra alors (l'équipement et la technique étant pris comme données) en partie de l'unité des salaires et en partie du volume de l'emploi. L'effet des variations de la quantité de monnaie sur le niau des prix pourra donc AStre considéré comme la résultante de ceux qu'elles exercent d'une part sur l'unité de salaire et de l'autre sur l'emploi.
Afin de mettre en lumière les idées contenues dans cette proposition, simplifions encore nos hypothèses. Supposons : 1A° que les ressources* inemployées sont toutes homogènes et interchangeables en ce qui concerne leur aptitude A  produire ce dont on a besoin ; 2A° que les facteurs de production entrant dans le coût marginal se contentent d'un mASme salaire nominal tant qu'ils ne sont pas tous employés. Les rendements sont alors constants et l'unité de salaire est rigide, aussi longtemps qu'il subsiste du chômage. Il s'ensuit que l'accroissement de la quantité de monnaie ne produit absolument aucun effet sur les prix tant qu'il reste du chômage et que toute augmentation qui en résulte dans la demande effecti se traduit par une augmentation exactement proportionnelle de l'emploi. Aussitôt que le plein emploi est atteint, ce sont, au contraire, l'unité de salaire et les prix qui s'élènt dans une mesure exactement proportionnelle A  l'augmentation de la demande effecti. Par suite, si la production demeure parfaitement élastique tant qu'il subsiste du chômage, et devient parfaitement inélastique dès que le plein emploi est atteint, si d'autre part la demande effecti varie dans la mASme proportion que la quantité de monnaie, la Théorie Quantitati de la Monnaie peut AStre énoncée dans les termes suivants : - Tant qu'il existe du chômage, l'emploi varie proportionnellement A  la quantité de monnaie ; lorsque le plein emploi est réalisé, les prix varient proportionnellement A  la quantité de monnaie. -
Ayant ainsi sacrifié A  l'usage en introduisant assez d'hypothèses simplificatrices pour AStre A  mASme d'énoncer une Théorie Quantitati de la Monnaie, examinons les dirses complications qui, en fait, peunt influer sur les événements :
1A° Les variations de la demande effecti ne sont pas exactement proportionnelles A  celles de la quantité de monnaie.
2A° Les ressources* n'étant pas homogènes, les rendements diminuent et ne restent pas constants, lorsque l'emploi augmente.
3A° Les ressources n'étant pas interchangeables, l'offre de certaines richesses devient inélastique alors qu'il reste des ressources inemployées capables de servir A  la production d'autres richesses.
4A° L'unité de salaire tend A  croitre avant que le plein emploi soit atteint.
5A° Les rémunérations des facteurs entrant dans le coût marginal ne varient pas toutes dans la mASme proportion.
Il faut donc examiner en premier lieu l'effet produit par les variations de la quantité de monnaie sur le montant de la demande effecti. Or l'augmentation de la demande effecti se traduit en règle générale, partie par l'augmentation de l'emploi et partie par la hausse des prix. Dans la réalité par conséquent les prix, au lieu d'AStre constants lorsqu'il existe du chômage et d'augmenter proportionnellement A  la quantité de monnaie lorsque le plein emploi est réalisé, montent progressiment A  mesure que l'emploi augmente. La Théorie des Prix, i. e. l'analyse de la relation entre la quantité de monnaie et le niau des prix, qui vise A  déterminer l'élasticité des prix réagissant aux variations de la quantité de monnaie, doit donc traiter les cinq facteurs de complication énumérés ci-dessus.
Nous les examinerons tour A  tour. Mais cette méthode ne doit pas nous faire supposer qu'ils sont A  strictement parler indépendants. La relation entre la quantité de la monnaie et le montant de la demande effecti peut AStre influencée, par exemple, par la proportion dans laquelle une augmentation de la demande effecti partage son effet entre l'accroissement de l'emploi et la hausse des prix, ou encore par les différences entre les variations relatis des rémunérations allouées aux dirs facteurs de production. Le but de notre analyse n'est pas de fournir une machine automatique, i. e. un procédé qui, appliqué les yeux fermés, donne une réponse infaillible, mais de nous munir d'une méthode rationnelle et ordonnée pour résoudre les problèmes particuliers. Lorsque nous avons obtenu une conclusion provisoire en examinant les facteurs de complication un A  un, il faut renir sur nos pas et tenir compte, autant que possible, des réactions probables de ces facteurs les uns sur les autres. Telle est la nature du raisonnement économique. Toute autre faA§on d'appliquer nos principes formels de raisonnement (sans lesquels nous serions en tout cas perdus dans la nuit) nous induirait en erreur. Les méthodes pseudomathématiques, comme celle que nous décrirons dans la section VI ' qui donnent une uration symbolique d'un système d'analyse économique ' ont le gra défaut de supposer expressément l'indépendance rigoureuse des facteurs dont elles traitent et de perdre leur force et leur autorité lorsque cette hypothèse n'est pas valable. Dans le raisonnement ordinaire, où nous n'avanA§ons pas les yeux fermés mais où, au contraire, nous savons A  tout moment ce que nous faisons et ce que les mots signifient, nous pouvons garder - derrière la tASte - les résers nécessaires ainsi que les restrictions et les adaptations que nous aurons A  faire par la suite, alors qu'il n'est pas possible de transporter de la mASme manière des différentielles partielles complexes - en marge - de plusieurs es d'algèbre où on les suppose toutes nulles. Trop de récentes - économies mathématiques - ne sont que pures spéculations ; aussi imprécises que leurs hypothèses initiales, elles permettent aux auteurs d'oublier dans le dédale des symboles vains et prétentieux les complexités et les interdépendances du monde réel.

L'effet premier d'une variation de la quantité de monnaie sur le montant de la demande effecti résulte de son influence sur le taux de l'intérASt Si cène réaction était la seule qui intervint, son effet quantitatif pourrait AStre connu au moyen des trois éléments suivants : a) la courbe de la préférence pour la liquidité qui indique de combien le taux de l'intérASt doit baisser pour que la monnaie noulle soit absorbée par les personnes disposées A  la conserr ; b) les courbes des efficacités marginales des capitaux, qui indiquent de combien un fléchissement donné du taux de l'intérASt augmente l'instissement, et c) le multiplicateur d'instissement qui indique de combien une augmentation donnée de l'instissement accroit la demande effecti globale.
Une telle analyse a le mérite d'introduire de l'ordre et de la méthode dans notre étude, mais elle serait d'une simplicité fallacieuse si on oubliait que les trois éléments a), b) et c) sont eux-mASmes influencés par les facteurs de complication 2), 3), 4) et 5), qui n'ont pas encore été examinés ; la courbe de la préférence pour la liquidité dépend en effet de la quantité de monnaie noulle absorbée par les besoins des paiements professionnels et privés, quantité qui dépend elle-mASme de l'accroissement de la demande effecti et de la manière dont son action se répartit entre la hausse des prix, la hausse des salaires et l'augmentation de la production et de l'emploi. Quant aux courbes des efficacités marginales, elles dépendent en partie de l'effet que les circonstances entourant l'augmentation de la quantité de monnaie exercent sur l'évolution attendue des perspectis monétaires. Le multiplicateur enfin est influencé par la faA§on dont le renu nouau créé par l'augmentation de la demande effecti est réparti entre les différentes classes de consommateurs. Encore s'en faut-il que cette liste contienne toutes les interactions possibles. Néanmoins, si l'on met tous les faits devant soi, on dispose d'assez d'équations simultanément satisfaites pour obtenir un résultat déterminé. H existera un accroissement de la demande effecti d'un montant déterminé qui, compte tenu de tous les facteurs enjeu, correspondra et fera équilibre A  l'accroissement de la quantité de monnaie. De plus, il faudrait des circonstances très exceptionnelles pour qu'une augmentation de la quantité de monnaie s'accomne d'une diminution de la demande effecti.
Le rapport entre le montant de la demande effecti et la quantité de monnaie s'apparente étroitement A  ce qu'on appelle sount - la vitesse de transformation de la monnaie en renu* -,' encore que la demande effecti ne corresponde pas au renu déjA  réalisé mais au renu dont l'attente a été le motif de la production, et que d'autre part elle corresponde au renu brut et non au renu net. Mais la - vitesse de transformation de la monnaie en renu - n'est en soi qu'une expression qui n'explique rien. D n'y a aucune raison de la croire constante ; l'analyse précédente prou qu'elle dépend d'un grand nombre de facteurs complexes et variables. L'emploi qui en a été fait obscurcit, A  notre avis, la nature réelle de l'enchainement causal et n'a été qu'une source de confusion.
2A° Ainsi que nous l'avons exposé précédemment (p. 66), la distinction entre les rendements décroissants et les rendements constants dépend en partie du mode de rémunération de la main-d'œuvre. Si le salaire est strictement proportionnel au rendement, le coût du travail (exprimé en unités de salaire) est constant quand l'emploi augmente. Si au contraire le salaire des travailleurs de mASme qualification est uniforme quel que soit le rendement des individus, le coût du travail monte indépendamment de la diminution d'efficacité de l'équipement. Lorsqu'en outre l'équipement n'est pas homogène et que l'emploi de certaines de ses parties implique un coût premier plus élevé par unité de production, l'augmentation des coûts premiers marginaux est supérieure A  celle qui résulterait de la seule hausse du coût du travail.
En règle générale le prix d'offre a donc tendance A  monter lorsque la production obtenue A  l'aide d'un équipement donné augmente. Il en résulte qu'en dehors de toute variation de l'unité de salaire l'accroissement de la production s'accomne d'une hausse des prix.
3A° Nous avons vu au A§ 2 qu'il était possible que l'offre ne fût pas entièrement élastique. S'il y avait un équilibre parfait dans la répartition quantitati entre les différentes branches de la production des ressources* spécialisées non employées, le plein emploi apparaitrait en mASme temps dans toutes ces branches. Mais, en général, la demande de certains biens et services atteint un montant où leur offre perd pour un temps toute son élasticité alors qu'ailleurs il reste un excédent appréciable de ressources inemployées. A mesure que la production augmente on parvient successiment A  une série de - goulots d'étranglements -, où l'offre de certaines richesses cesse d'AStre élastique et où leurs prix sont obligés de monter autant qu'il faut pour détourner la demande rs d'autres objets.
Il est peu probable que l'accroissement de la production s'accomne d'une hausse sensible du niau général des prix aussi longtemps qu'on dispose de ressources disponibles non employées de toutes les catégories. Mais, aussitôt que la production a suffisamment augmenté pour atteindre la zone des - goulots d'étranglements -, il faut au contraire s'attendre A  une forte hausse du prix de certaines richesses.
Dans ce paragraphe, comme dans le 2A°, l'élasticité de l'offre est en partie fonction du temps. Si on considère une période assez longue pour que le volume de l'équipement lui-mASme varie, les élasticités de l'offre seront sensiblement plus fortes en fin de période. Une variation modérée de la demande effecti, surnant A  une époque où le chômage est considérable, peut donc se manifester surtout par l'augmentation de l'emploi et seulement dans une très faible mesure par la hausse des prix, tandis qu'une variation plus forte qui, n'ayant pas été prévue, fait apparaitre des - goulots d'étranglements - temporaires, agira plus sur les prix et moins sur l'emploi au début que par la suite.
4A° Le fait que l'unité de salaire puisse accuser une tendance A  la hausse avant que le plein emploi soit atteint n'appelle pas beaucoup de commentaires ou d'explications. Puisque chaque groupe de travailleurs tire avantage, toutes choses restant égales, d'une hausse de ses propres salaires, il s'exerce naturellement, de la part de la main-d'œuvre dans son ensemble, une pression dans le sens de la hausse, A  laquelle les entrepreneurs cèdent plus volontiers lorsqu'ils font de meilleures affaires. C'est pour cela que toute augmentation de la demande effecti a des chances de servir en partie A  satisfaire la tendance de l'unité de salaire A  la hausse.
Outre le point critique ultime du plein emploi, où sous l'effet d'un accroissement de la demande effecti exprimée en monnaie les salaires nominaux sont forcés de monter dans une mesure pleinement proportionnelle A  la hausse des prix des biens de consommation ouvrière, il existe donc une succession de points semi-critiques préalables, où l'accroissement de la demande effecti détermine une hausse des salaires nominaux non entièrement proportionnelle A  celle des biens de consommation ouvrière ; et il en va de mASme en cas de diminution de la demande effecti. Dans la pratique, l'unité de salaire exprimée en monnaie ne réagit pas d'une faA§on continue aux faibles mouments de la demande effecti ; les variations sont discontinues, et les points de discontinuité dépendent de l'état d'esprit des travailleurs ainsi que de la politique des employeurs et des syndicats ouvriers. Dans un système ourt où ces points correspondent A  une variation du coût des salaires par rapport A  l'étranger, et dans un cycle commercial, où, mASme au sein d'un système fermé, ils marquent une variation par rapport aux coûts escomptés des salaires dans l'anir, leur importance pratique peut AStre considérable. D'un certain point de vue on estimera peut-AStre que ces points, où un noul accroissement de la demande effecti est de nature A  causer une hausse discontinue de l'unité de salaire, jalonnent des états de semi-inflation offrant une certaine analogie (A  vrai dire très imparfaite) ac l'inflation absolue, laquelle résulte d'un accroissement de la demande effecti en situation de plein emploi (cf. p. 305 ci-dessous). Sur le historique au surplus l'importance de ces points est certaine. Mais ils se prAStent mal aux généralisations théoriques.
5A° Notre première simplification a consisté A  supposer que les rémunérations des dirs facteurs entrant dans le coût marginal variaient toutes dans la mASme proportion. Mais en fait les taux de rémunération des différents facteurs de production présentent des degrés différents de rigidité. Et les élasticités de l'offre de ces facteurs en réponse aux variations de la rémunération nominale offerte peuntn'AStre pas non plus les mASmes. N'étaient ces motifs, on pourrait dire que le niau des prix est la résultante de deux facteurs, l'unité de salaire et le volume de l'emploi.
Peut-AStre le plus important des éléments du coût premier marginal susceptibles de varier dans une proportion différente de l'unité de salaire est-il le coûtd'usage* marginal, lequel est d'ailleurs sujet A  des fluctuations beaucoup plus étendues. Ce coût en effet peut augmenter brusquement quand l'emploi commence A  s'améliorer, si (comme c'est probable) l'augmentation de la demande effecti provoque un changement rapide de la prévision dominante en ce qui concerne la date A  laquelle il sera nécessaire de remplacer l'équipement.
Bien que ce soit une première approximation fort utile en bien des cas de supposer que les rémunérations de tous les facteurs entrant dans le coût premier marginal varient dans la mASme proportion que l'unité de salaire, il vaudrait sans doute mieux considérer une moyenne pondérée de ces rémunérations, que l'on appellerait l'unité de coût. Ainsi l'unité de coût ou, sous le bénéfice de l'approximation précédente, l'unité de salaire peut AStre regardée comme l'étalon de valeur essentiel. Dans un état donné de la technique et de l'équipement, le niau des prix dépend en partie de l'unité de coût et en partie de l'échelle de production, la variation relati de ce niau quand la production augmente étant supérieure A  celle de l'unité de coût conformément au principe des rendements décroissants dans la courte période. Le plein emploi est réalisé lorsque la production atteint le montant où le volume marginal produit par une unité représentati des facteurs de production tombe au minimum nécessaire pour que ces facteurs s'offrent en quantité suffisante pour le produire.

Lorsqu'un noul accroissement du montant de la demande effecti ne provoque plus de noulle augmentation du volume de la production et se traduit par un accroissement de l'unité de coût qui lui est pleinement proportionnel, on est parnu A  un état qu'on peut proprement qualifier d'inflation vérile. Jusque-lA  l'effet de l'expansion monétaire était une pure affaire de degré. En aucun point antérieur on n'aurait pu tracer une ligne précise et déclarer qu'un état d'inflation s'était instauré. Une augmentation de la quantité de monnaie, pour autant qu'elle agissait sur la demande effecti, se traduisait en partie par une hausse de l'unité de coût et en partie par une augmentation de la production.
Une certaine asymétrie se manifeste donc entre les deux zones séparées par le point critique où 1 ' inflation vérile apparait. En deA§A  de ce point une contraction de la demande effecti réduit son montant mesuré en unités de coût, tandis qu 'au-delA  de ce point une expansion de la demande effecti n'a pas, en général, pour effet d'accroitre son montant mesuré en unités de coût. Ce résultat est une conséquence de l'hypothèse que les facteurs de production, la main-d'œuvre notamment, cherchent A  résister A  la réduction des rémunérations nominales et qu'il n'existe aucun motif analogue faisant obstacle A  l'accroissement de ces rémunérations. Cette hypothèse est évidemment conforme aux faits, car un changement des rémunérations qui n'est pas général et uniforme entraine pour les catégories de facteurs qu'il affecte un avantage s'il s'agit d'une hausse et un dommage s'il s'agit d'une baisse.
Si les salaires nominaux devaient au contraire baisser sans limite chaque fois qu'on tend A  s'éloigner du plein emploi, l'asymétrie, il est vrai, disparaitrait. Mais dans ce cas il n'y aurait au-dessous du plein emploi aucune position d'équilibre possible tant que le taux de l'intérASt pourrait encore baisser ou que les salaires ne seraient pas nuls. En fait il est obligatoire que, dans un système monétaire, il y ait un certain facteur dont la valeur exprimée en monnaie soit visqueuse, sinon fixe, pour donner quelque silité aux valeurs.
L'idée que toute augmentation de la quantité de monnaie est inflationniste (si - inflationniste - ne signifie pas simplement que les prix montent) est liée A  l'hypothèse de base de la théorie classique qu'on est toujours dans une situation où une baisse de la rémunération réelle des facteurs de production entraine une réduction de leur offre.

Jusqu'A  présent nous nous sommes surtout occupés de la faA§on dont les variations de la quantité de monnaie agissent sur les prix dans la courte période*. Mais, si on considère la longue période, n'existe-t-il pas une relation plus simple ?
Cette question ressortit plus A  la généralisation historique qu'A  la théorie pure. S'il y a quelque tendance A  une certaine uniformité de longue période dans l'état de la préférence pour la liquidité, il est très possible qu'il existe une sorte de relation grossière entre le renu national et la quantité moyenne de monnaie requise pour satisfaire la préférence pour la liquidité, cette quantité moyenne étant calculée A  la fois sur des périodes de pessimisme et d'optimisme. A condition que le taux de l'intérASt reste supérieur A  un certain minimum psychologique, il peut y avoir, par exemple, une proportion assez sle du renu national que le public ne laissera pas dépasser pendant une suite de longues périodes par les avoirs qu 'il conser sous une forme improducti. Si la quantité de monnaie excédant les besoins de la circulation acti dépasse cette proportion du renu national, tôt ou tard le taux de l'intérASt tendra A  baisser au voisinage du minimum psychologique. Toutes choses restant égales, la baisse du taux de l'intérASt fera croitre la demande effecti, et celle-ci au cours de sa progression atteindra le ou les points semi-critiques qui sont marqués par une hausse discontinue de l'unité de salaire et par l'effet correspondant sur les prix. Les tendances opposées se feront jour si la quantité de monnaie excédant les besoins de la circulation acti constitue une proportion anormalement faible du renu national. Le résultat net des fluctuations sera donc d'élir après un certain temps un niau moyen des salaires et des prix compatible ac la proportion sle que les tendances psychologiques du public tendent A  ramener tôt ou tard entre la quantité de monnaie et le renu national.
Ces mouments rencontreront sans doute moins de résistances de frottement dans le sens de la hausse que dans celui de la baisse. Mais, si pendant une longue période de temps la quantité de monnaie demeure très insuffisante, on aura normalement recours A  un changement de l'étalon monétaire ou du système monétaire qui augmentera la quantité de monnaie, plutôt qu'A  une réduction de l'unite de salaire qui alourdirait le fardeau des dettes. Aussi les mouments de très longue durée du niau des prix sont-ils presque toujours orientés rs la hausse. Car, lorsque la monnaie est relatiment abondante, l'unité de salaire s'élè ; et, lorsqu'elle est relatiment rare, on trou des moyens pour en augmenter la quantité effecti.
Pendant le xix siècle les progrès de la population et de l'inntion, la mise en valeur de noulles contrées, l'état de la confiance, et la fréquence des guerres lorsqu'on considère la moyenne des décennies, semblent avoir suffi, conjointement ac la propension A  consommer, A  maintenir une élévation suffisante de la courbe de l'efficacité marginale du capital pour que le volume moyen de l'emploi restat A  peu près satisfaisant sans que le taux de l'intérASt fût obligé de baisser A  un niau qui n'aurait pas été psychologiquement acceple pour les détenteurs de richesse. Sur une période de quelque cent cinquante ans, on constate que le taux significatif de l'intérASt A  long terme a été dans les principaux centres financiers de 5 % environ, que le taux des obligations de premier ordre a oscillé entre 3 et 3,5 %, et que grace A  la modicité de ces taux le flux d'instissement est resté suffisant pour maintenir un volume moyen de l'emploi qui ne fût pas d'une faiblesse insupporle. Parfois l'unité de salaire, mais plus sount l'étalon monétaire ou le système monétaire (A  la faur du déloppement de la monnaie bancaire en particulier) étaient ajustés de manière que la quantité de monnaie mesurée en unités de salaire fût suffisante pour satisfaire la préférence normale pour la liquidité sans que les taux d'intérASt tombassent sensiblement au-dessous des chiffres standards indiqués plus haut. Dans l'ensemble, l'unité de salaire tendait d'ordinaire A  croitre d'une faA§on régulière, mais le rendement du travail croissait lui aussi, n y avait ainsi un équilibre de forces qui assurait une assez grande silité des prix ' le chiffre le plus élevé entre 1820 et 1914 de l'indice de Sauerbeck A  base quinquennale ne dépasse que de 50 % le chiffre le plus bas. Ce fait n'est pas fortuit et c'est A  juste titre qu'on l'attribue A  l'équilibre qui a existé durant cette période entre les forces antagonistes. Les groupes individuels d'employeurs étaient en effet assez puissants pour empAScher l'unité de salaire de s'éler beaucoup plus vite que le rendement de la production ; et les systèmes monétaires étaient A  la fois assez souples et assez permanents pour fournir une abondance moyenne adéquate de la quantité de monnaie, mesurée en unités de salaire, et pour maintenir ainsi le taux moyen de l'intérASt au niau le plus bas que les détenteurs de richesse pussent aisément accepter, eu égard A  leurs préférences pour la liquidité. Bien entendu, le volume moyen de l'emploi était sensiblement inférieur au plein emploi, mais l'écart n'était pas insupporle au point de provoquer des réformes radicales.
A l'heure actuelle, et il en sera sans doute de mASme A  l'anir, la courbe de l'efficacité marginale du capital est, pour un grand nombre de raisons, beaucoup plus basse qu'au xix siècle. La gravité et la particularité des problèmes contemporains viennent donc du fait que le taux moyen de l'intérASt compatible ac un niau raisonnable en moyenne de l'emploi peut AStre tellement inacceple pour les détenteurs de richesse qu'il est impossible de l'élir facilement par de simples manipulations de la quantité de monnaie. Aussi longtemps qu'il a suffi pour que l'emploi atteigne un niau tolérable sur une moyenne d'une, deux ou trois décennies, de maintenir une abondance adéquate de la quantité de monnaie comptée en unités de salaire, le xix0 siècle a encore pu trour des solutions. Si ce problème était le seul qui se posat maintenant, s'il ne nous fallait qu'une dévaluation suffisante, nous aussi, A  l'heure actuelle, nous trourions certainement une solution.
Mais l'élément le plus sle et le plus difficile A  modifier de notre économie contemporaine a été jusqu'A  présent, et s'affirmera sans doute dans l'anir, le taux d'intérASt minimum acceple pour la généralité des détenteurs de richesse (1).
Si un niau de l'emploi assez élevé pour que le chômage soit supporle exige un taux d'intérASt très inférieur aux taux moyens qui ont prévalu au xrxe siècle, il est fort douteux qu'on puisse maintenir un semblable taux par de simples manipulations de la quantité de monnaie. Sur le pourcentage de gains que la courbe de l'efficacité marginale du capital permet A  l'emprunteur d'espérer il faut en effet préler 1A° le coût de la mise en contact des emprunteurs et des prASteurs, 2A° l'impôt cédulaire et l'impôt général sur le renu, et 3A° l'abattement exigé par le prASteur pour couvrir le risque et l'incertitude, avant d'arrir au rendement net offert au détenteur de richesse pour le décider A  sacrifier sa liquidité. Si, dans une situation où le chômage est en moyenne supporle, il apparait que ledit rendement net est infime, les méthodes éprouvées par le temps pourront se montrer inefficaces.
Pour renir A  notre sujet immédiat, la relation existant dans la longue période entre le renu national et la quantité de monnaie dépend du degré de la préférence pour la liquidité. Quant A  la silité ou A  l'insilité des prix dans la longue période, elle est fonction de la rapidité ac laquelle l'unité de salaire (ou plus exactement l'unité de coût) tend A  croitre par rapport au rendement du système productif.



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La direction des ressources humaines : une fonction stratégique
Le temps, une contrainte externe de l entreprise
Le choc des temporalités dans l entreprise
Territoire et entreprise : une nouvelle relation à inventer
Le territoire, une question nouvelle pour les ressources humaines
Questions de méthode - complexité
La complexité de l environnement juridique de l entreprise
La complexité des enjeux de la gestion des ressources humaines
Ethique et responsabilité
Les échelles de la responsabilité
Pour une pédagogie de la responsabilité
La propension a consommer
L incitation a investir
Salaires nominaux et prix