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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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La stabilisation de la zone euro en cas de crise

La stabilisation de la zone euro en cas de crise
Les états membres de la zone euro se privent de deux instruments de politique économique, la politique monétaire et la politique du change, qui sont centralisées, tout en encadrant rigoureusement leurs politiques budgétaires nationales. Or, ces onze pays ne constituent pas une zone monétaire optimale, au regard des critères de mobilité du travail, de flexibilité de leurs structures de prix relatifs et de diversification des structures industrielles, en ce qui concerne les petits pays. Ils prennent, par conséquent, des risques A  partager une mASme monnaie : Pasynchronisme des cycles conjoncturels et les récessions spécifiques A  un pays seront délicats A  gérer en l'absence de possibilité d'ajustement par le taux de change et par des politiques monétaires ou budgétaires nationales appropriées. Ce changement radical de système oblige A  revoir l'affectation et la coordination de la politique économique de faA§on A  ce qu'elles permettent d'absorber les crises auxquelles l'union monétaire, ou quelques-uns des pays qui la composent, seront inélement confrontés.

Un policy mix inédit

La conjonction d'une politique monétaire centralisée et parfaitement autonome, avec des politiques budgétaires décentralisées et en partie bridées, est inédite pour la politique économique qui veut d'ordinaire qu'une nation coïncide avec une monnaie et que les états exercent une pleine souveraineté budgétaire. L'architecture institutionnelle originale de la zone euro est inspirée par le courant de la nouvelle macro-économie classique qui inte A  une grande prudence dans l'utilisation des instruments de politique économique. La difficulté principale de cette construction est d'arriver A  une coordination efficace entre les politiques budgétaires nationales et la politique monétaire unique afin d'offrir des réponses satisfaisantes aux perturbations qui affecteront un jour ou l'autre les économies de la zone euro.

L'influence de la nouvelle macroéconomie classique
La nouvelle macroéconomie classique se présente, dans les prolongements des travaux de Friedman, comme un corpus critique de la théorie keynésienne. Elle dénie toute efficacité aux politiques discrétionnaires de relance A  partir de l'hypothèse que les agents forment des - anticipations rationnelles - : ils ont la capacité de prévoir les effets des politiques de soutien de la demande et les voue ainsi A  l'échec (Lucas1). Tout se passe comme si les agents, A  partir d'une parfaite maitrise de l'information économique et sociale, pouvaient décrypter immédiatement les conséquences des décisions de politique économique et les der de leur efficacité opérationnelle, dès le moment où ils tentent, par avance, de s'y adapter. Ces anticipations rationnelles sont en effet - autoréalisatrices - : les attentes des agents économiques induisent de leurs parts des comportements qui entrainent la validation effective de ces attentes (cours des monnaies, inflation). Dès lors, la seule faA§on de redonner de l'efficacité aux politiques économiques consiste A  les - constitutionnaliser -, c'est-A -dire A  les définir en fonction de règles sles qui fixent les anticipations des agents (Kydland et Pescott2). La reconduction de ces règles de période en période permet d'élir une - réputation - (Barro et Gordon 3) et de transférer sur les agents le coût du non-respect de la règle.
Les règles fondatrices de l'UEM relèvent directement de cette analyse théorique tant au niveau de la politique monétaire que de la politique budgétaire. Deux types de règles peuvent AStre distingués :
- les règles de droit. Pour AStre crédible, la politique économique doit s'inscrire dans la loi. L'indépendance de la BCE A  l'égard du pouvoir politique ure dans le traité qui lui interdit le financement monétaire d'un déficit budgétaire. Les seuils acceples de déficit budgétaire et de dette publique sont aussi fixés par le traité ;
- les règles de comportement. Pour acquérir une bonne réputation, la politique suie doit AStre clairement affichée afin qu'un écart avec les objectifs annoncés puisse AStre sanctionné. Pour écourter le processus extrASmement long d'acquisition d'une réputation en matière monétaire, le traité assigne A  la BCE l'objectif - très conservateur - de s'attacher uniquement A  la silité des prix. La BCE est, en outre, présentée comme l'héritière de la réputation de la Bundesbank de par les choix qui ont été faits au niveau de ses statuts, des membres de son directoire et de sa localisation. Les objectifs intermédiaires assignés A  la politique monétaire unique, en termes d'évolution de la masse monétaire et d'inflation, permettent d'afficher une stratégie s-A -s du public et des marchés. En matière budgétaire, le pacte de silité et de croissance a précisé le mode de déroulement de la procédure de déficit budgétaire excessif. Il a entériné la mise en place d'un dispositif très mécanique avec un échéancier rigoureux, assorti de sanctions automatiques.
Ce courant de pensée a donné le rôle central A  la politique monétaire. L'objectif de silité des prix a été prilégié dès lors que la démonstration a été faite d'une impossibilité d'arbitrer entre l'inflation et le chômage. Cette priorité peut apparaitre comme un anachronisme au regard des niveaux d'inflation que connaissent les pays de la zone euro. S'il y a des avantages en termes de crédibilité A  se lier ainsi les mains, l'édiction de règles trop strictes, voire inadaptées, peut aussi constituer un vérile carcan pour la politique économique qui pèse sur la croissance.


Les caractéristiques du policy mix

La coordination entre les politiques budgétaires nationales et la politique monétaire unique ne va pas de soi dans l'UEM. Aucune instance ne centralise la politique macro-économique. La BCE et le Conseil de l'euro peuvent parfaitement poursuivre des buts contradictoires et entrer en conflit. Pour éter ce risque, des contacts informels ont lieu : participation du président et du ce-président de la BCE aux réunions de l'Euro 11 et du Conseil écofin, possibilité pour le ministre des finances du pays qui préside l'Union de participer, sans voter, au conseil des gouverneurs. Le dispositif est sommaire et il n'y a aucune obligation de résultat, si ce n'est la bonne intelligence des deux parties. L'UEM marque l'abandon d'une conception néo-keyné-sienne de la politique économique qui sait A  doser de manière fine la politique monétaire et de la politique budgétaire.
La marque du nouveau système réside en effet dans l'asymétrie marquée en faveur de la politique monétaire K Le pivot du nouveau policy mix est la BCE. Toutes les règles ont été définies de faA§on A  assurer la prééminence de ses arbitrages et de sa préférence pour la silité des prix afin d'éter un conflit avec la politique budgétaire. Le pacte de silité place les finances publiques sous la tutelle de la politique monétaire, en leur interdisant toute action décentralisée et autonome dont les effets affecteraient l'ensemble de la zone, afin que puisse AStre dégagée une orientation commune pour le policy mix européen. Si la politique du change suit les orientations générales données par le Conseil de l'euro, elle doit toujours AStre compatible avec l'objectif de silité des prix et elle est conduite, au jour le jour, par la BCE. Entre une politique monétaire unique, défendue par une institution puissante, et des politiques budgétaires décentralisées, coordonnées de manière informelle par le Conseil de l'euro, le déséquilibre est patent.
Autre caractéristique nouvelle : la politique monétaire sera orientée en fonction de la situation macroéconomique globale de la zone euro. Elle présentera les avantages mais aussi les défauts d'une moyenne : restrictive pour certains, trop expansive pour d'autres, elle peut AStre en déphasage avec la conjoncture d'une économie de la zone et l'orientation donnée A  sa politique budgétaire. Cette situation peut AStre exacerbée dans les petits pays qui ne représentent qu'une faible part du PIB de l'UEM et ne peuvent infléchir qu'A  la marge l'orientation de la politique monétaire commune. Les états centralisés ou fédéraux connaissent déjA  ces tiraillements : la politique monétaire définie par la Banque d'Italie a-t-elle toujours été adaptée au contraste entre le Nord du pays et le Sud ? La coexistence au sein d'un mASme pays de plusieurs zones monétaires n'a été soutenable que - lorsqu'un système budgétaire maintenait sa cohésion -l ainsi que l'a démontré, lors de la réunification allemande, l'importance des transferts budgétaires de l'Ouest vers l'Est (voir Chapitre 4).
Or, la troisième originalité de l'UEM est l'absence d'un budget central digne de ce nom qui constitue un puissant mécanisme d'assurance contre les retards de développement, les particularités des dotations naturelles (ressources, climat, insularité), la trop forte spécialisation sectorielle de certains petits pays (Finlande, Irlande, Luxembourg) et les décalages de conjoncture. Les transferts entre territoires rendent ables la coexistence d'économies différenciées. Un budget central amortit enron de l'ordre de 15 A  20 % d'une récession régionale. La zone euro ne disposera que de mécanismes légers pour opérer cette redistribution (Fonds structurels, Banque européenne d'investissement) et peu sensibles aux décalages de conjoncture. Plusieurs propositions ont circulé qui saient A  pallier A  cette carence par la création d'un mécanisme communautaire de partage des risques en cas de récession localisée A  un ou quelques états membres2. Un système d'assurance chômage, ciblé sur les divergences d'évolution du taux de chômage, permettrait, par exemple, avec des transferts modestes d'obtenir une silisation équivalente A  celle d'un budget fédéral '. Cette mutualisation ne serait pas sans présenter un - risque moral - 2 intrinsèque A  tout processus d'assurance : utilisation abusive de la part de certains pays en situation de différer les réformes structurelles qui s'imposent. Une dernière voie explorée, face A  l'absence de budget central silisateur, concerne les mécanismes de marché qui peuvent permettre aux pays européens de s'assurer contre des évolutions économiques trop divergentes. Deux mécanismes ont été étudiés 3 : la détention croisée de titres entre les pays membres d'une mASme zone monétaire et les emprunts transfrontaliers. Selon les estimations faites pour les états-Unis, ces mécanismes seraient plus efficaces pour amortir une récession localisée A  un des états de l'Union que le budget fédéral américain. L'intégration européenne qui passe par l'approfondissement d'un marché financier et d'un marché du crédit uniques créerait, dans cette perspective, les conditions de sa propre réussite.


Chocs économiques et réponses de politique économique

Les chocs économiques sont d'origines variées : les catastrophes naturelles, les guerres, les migrations, les crises sociales, financières ou sectorielles, les difficultés d'approsionnement énergétique, les changements de technologie ou les variations intempestives des cours des monnaies sont A  l'origine d'autant de perturbations face auxquelles les économies doivent AStre silisées. Comme en géologie, où une onde de choc se répercute sur un enronnement plus ou moins étendu, les chocs économiques pourront concerner toute la zone euro, auquel cas il s'agit d'un choc symétrique, ou ne toucher qu'un pays, une région ou un secteur d'actité. La perturbation est alors asymétrique. Les chocs ont une incidence sur la demande ou sur l'offre 4. Les chocs de demande agissent sur l'une ou l'autre des composantes de la demande globale, tandis que les chocs d'offre affectent les coûts de production des entreprises et modifient durablement leur profiilité : ce sont des chocs permanents. Si l'utilisation de la dépense publique est efficace, en cas de choc de demande, elle ne l'est plus en cas de choc d'offre car elle contribue A  l'appréciation des prix et réduit la compétitité. Seule une modification des prix relatifs permettra alors A  l'économie de s'ajuster.
Les réponses de politique économique devront AStre différenciées en fonction du type de choc subi (Tableau 11). La politique monétaire commune est a priori adaptée pour traiter des chocs symétriques, couplée A  une coordination des politiques budgétaires nationales en cas de choc de demande, mais elle est inopérante face aux chocs asymétriques puisqu'elle doit prendre en compte les intérASts de l'ensemble de la zone. La politique budgétaire nationale est par contre appropriée pour amortir un choc spécifique dès lors qu'il a un impact sur la demande, coordonnée éventuellement aux autres politiques budgétaires nationales. Les serces de la Commission ont ainsi calculé qu'une perte de 100 de revenu dans une région de l'Union est compensée A  hauteur de 30 A  40 par les seuls budgets allemands et franA§ais1. De tous les chocs, ce sont les chocs d'offre asymétriques qui posent les problèmes les plus délicats A  résoudre car, si l'on s'en tient au critère proposé par Mundell pour déterminer les contours d'une zone monétaire optimale, ils nécessitent des ajustements par de purs mécanismes de marché (flexibilité des prix et des salaires, mobilité du travail) qui imposent des réformes structurelles délicates A  mettre en œuvre.


Quel degré d'homogénéité pour les économies européennes ?


Les réactions des états membres de l'Union européenne aux cycles conjoncturels et aux chocs économiques ont été longuement analysées afin d'appréhender le niveau d'homogénéité atteint par des pays qui partagent une mASme monnaie et ne peuvent plus avoir recours aux ajustements de change. Des différences profondes constitueraient une présomption de non-optimalité de la zone euro. Elles augmenteraient le risque pour un état membre d'une silisation moins bien assurée en union monétaire qu'auparavant. Il pourrait avoir alors un jour la tentation de retrouver sa souveraineté monétaire et budgétaire.


La convergence face aux cycles conjoncturels

La convergence économique n'est pas réductible aux seuls critères définis par le traité de Maastricht. Elle doit également intégrer le profil des cycles conjoncturels dans les différents états membres parce qu'il est plus édent de définir une politique monétaire commune dans des économies en phase que décalées. Les observations réalisées montrent une remarquable synchronisation des évolutions conjoncturelles dans les principales économies de la zone euro de janer 1990 jusqu'A  la réalisation de l'union monétaire (Graphique 7). Elle tient d'une part A  l'importance des échanges intra-zone qui fait que tous ces pays sont A  la fois leurs premiers clients et leurs premiers fournisseurs au sein du marché unique et A  la mise en œuvre d'autre part de politiques économiques similaires qui ont été imposées par l'appartenance de ces pays au SME. Seul un secteur abrité de la concurrence internationale, comme le batiment, est marqué par un asynchronisme de la production d'un pays A  l'autre.
Le Royaume-Uni était alors le seul pays en décalage avec ses partenaires européens. La récession y était plus profonde et plus précoce qu'ailleurs (Graphique 8). Le cycle britannique est davantage hé au cycle des états-Unis qui est en avance sur le - noyau dur - européen '. Ce constat est l'élément économique qui a motivé le choix du gouvernement britannique de faire jouer la clause d'- opting out - avant que ne soit arrAStée la liste des pays membres de la zone euro le 2 mai 1998. Il a été répondu par la négative A  la question suivante posée par le chancelier de l'échiquier : - est-ce que les cycles conjoncturels et les structures économiques sont suffisamment compatibles pour que nous et d'autres puissions vre de faA§on permanente avec des taux d'intérASt européens ? -2. Le différentiel des taux d'intérASt courts entre le Royaume-Uni et le noyau dur européen, qui était de 3,5 % A  la fin 1998, attestait de cette divergence. Ce décalage avec la zone euro tient A  deux facteurs :
- la spécialisation économique du Royaume-Uni sur les secteurs des serces financiers et de l'énergie. De tous les pays européens, c'est le seul A  AStre, par exemple, un exportateur net de pétrole, ce qui le place en porte-A -faux par rapport A  ses partenaires en cas de choc pétrolier ;
- la sortie de la livre sterling du mécanisme de change du SME en 1992 qui a permis au gouvernement britannique de choisir des options de politique monétaire différentes de celles définies sur le continent, ce qui est une source importante d'asymétrie.
Si l'adhésion A  l'euro devrait faire disparaitre ce second facteur de divergence, la question posée par le secteur de l'énergie reste entière. La politique monétaire définie par la BCE serait, en cas de choc pétrolier, sans aucun doute trop expansive pour le Royaume-Uni. Par contre le système financier britannique a toujours milité pour la monnaie unique qui imposerait définitivement la City comme la place financière dominante en Europe. En annonA§ant le lancement d'un programme de transition vers l'euro, le 4 novembre 1998, le gouvernement britannique a fait clairement un choix européen, sans doute moins édent au terme d'une approche des coûts et des avantages économiques que dans d'autres pays.

La convergence face aux chocs économiques
Une mASme réaction des pays de l'Union européenne aux chocs économiques permet également de présumer de la abilité de la zone euro et de l'adaptation aux conjonctures nationales des politiques communes qui y seront conduites. L'évaluation de ces réactions s'est opérée en trois étapes qui marquent chacune une évolution des techniques utilisées :
- dans une première étape, la corrélation des fluctuations de la production a été estimée entre l'Allemagne, en tant qu'économie européenne dominante, et les autres pays de l'Union. Les états-Unis ont ser de référence pour jauger de la abilité et des contours de la nouvelle union A  cause des similitudes qu'ils présentent avec l'Union européenne en termes de population, de PIB et d'ouverture de leur économie. La région Centre-Est, économiquement la plus puissante aux états-Unis, joue un rôle similaire A  celui de l'Allemagne pour l'Europe. De part et d'autre, un - noyau dur - se dégage avec des fluctuations nettement corrélées (Tableau 12) : Allemagne, Pays-Bas, France, Belgique et Autriche pour l'Union européenne, régions Centre-Est, Nouvelle-Angleterre, Grands Lacs, états du Sud-Est, les Plaines et le Far-West pour les états-Unis. Un important pôle périphérique apparait en Europe qui regroupe les pays du Sud, les pays du Nord et l'Irlande. Le Royaume-Uni est dans une situation atypique par rapport A  ses partenaires comme le sont également les Montagnes rocheuses aux états-Unis ;
- dans une deuxième étape, l'étude des variations d'actité a été affinée en les décomposant en choc d'offre et en choc de demande. Les travaux de référence de Bayoumi et Eichengreen ' (Graphique 9) montrent une meilleure corrélation avec - l'économie ancre - entre les régions des états-Unis qu'entre les régions de l'Union européenne sur la période 1962-l988. Elle confirme l'existence d'un - noyau dur - en Europe (Danemark, Belgique, France et Pays-Bas) dont les chocs sont corrélés avec l'Allemagne, de faA§on nette pour les chocs d'offre et plus faible pour les chocs de demande en raison de l'absence de coordination des politiques économiques nationales ;
- la troisième étape a vu l'émergence d'analyses dynamiques qui apprécient si une convergence accrue des économies européennes A  l'égard de l'Allemagne se dessine des années soixante-dix aux années quatre-ngt-dix. Les travaux de Boone - attestent A  nouveau de l'existence du - noyau -, lors des chocs d'offre, tout en montrant qu'en dynamique ce noyau s'élargit A  des pays du Sud (Italie, Esne, Portugal) et A  des pays du Nord (Suède, Finlande, Danemark). Ils atteignent dans les années 1991-l994 des valeurs ables aux pays du - noyau -. Seuls le Royaume-Uni et la Grèce restent A  l'écart de ce processus. En revanche, aucun progrès n'apparait dans le sens d'une plus forte symétrie en cas de choc de demande.
Ces approches mettent en édence un groupe assez large de pays qui n'aurait pas de coût d'ajustement important en cas de choc économique. La référence aux états-Unis est bien entendu discule compte tenu de l'ancienneté de l'intégration économique de cet ensemble qui a un impact édent sur les meilleures corrélations observées. La définition d'une seule politique monétaire dans la zone euro, l'absence de variabilité du change et l'existence d'une coordination et de contraintes en matière de politique budgétaire feront disparaitre une source de dissymétrie au niveau des chocs de demande. En suivant l'argument développé par Frankel et Rose2, l'intégration réelle entre pays renforce le degré de symétrie des chocs et donc l'intérASt A  passer A  l'union monétaire. Dans ce processus, une intégration plus poussée permet une plus forte synchronisation du cycle conjoncturel et crée les conditions de sa propre réussite.
Au niveau des différents pays de la zone euro, si l'intégration accroit la spécialisation régionale3, l'impact des chocs asymétriques sur l'offre en sera renforcé, mais si au contraire la structure intrabran-che du commerce européen se confirme, avec notamment une spécialisation industrielle des pays sur des produits similaires, simplement différenciés sur le de la qualité ', l'impact des chocs asymétriques s'en trouverait affaibli. Il est impossible de trancher A  ce stade entre ces deux options. Il est simplement possible de relever que l'intégration européenne a favorisé jusqu'A  présent le développement du commerce intrabranche (voir Chapitre 2).

Comment absorber un choc spécifique A  un ou plusieurs pays de l'Union?

Face A  un choc asymétrique, la BCE qui statuera en fonction des intérASts de l'ensemble de la zone euro n'infléchira pas une politique monétaire et une politique du change conA§ues par rapport A  l'intérASt commun, ou, insuffisamment, au regard du recul de production enregistré par le, ou les pays concernés. C'est dans ce cas de ure que la perte de l'instrument du taux de change, de l'autonomie de la politique monétaire et du recours temporaire A  d'importants déficits publics pourrait se faire le plus durement sentir. Néanmoins, ces instruments étaient devenus de moins en moins opérants et bénéfiques. Le coût de renonciation est par conséquent A  relatiser. Les pays européens doivent cependant disposer des moyens qui leur permettront de maitriser les chocs de demande et les chocs d'offre, compte tenu de la faible mobilité du travail et flexibilité des salaires en Europe.

Les politiques budgétaires nationales face A  un choc de demande
En réponse A  un choc spécifique qui modifie une des composantes de la demande globale, l'utilisation de la politique budgétaire nationale est a priori efficace puisqu'elle permet de maintenir constante la demande, sauf pour les petites économies ouvertes sujettes aux fuites budgétaires.
L'union monétaire atténuera ce type de choc puisque les fluctuations de change seront éliminées ainsi que les politiques monétaires autonomes. L'impact de la politique budgétaire sur l'économie sera en outre amélioré grace A  une contrainte extérieure assouplie, A  des perspectives de faible inflation pour la zone et A  un marché financier plus large, qui limitera l'effet d'éction sur l'investissement.
La seule vraie question qui se pose est de savoir si la plage de + 1 A  - 3 % du PIB laissée aux déficits publics par le pacte de silité et de croissance sera suffisante pour que la politique budgétaire puisse vérilement exercer une action contra-cyclique ? Si le pacte préconise des soldes budgétaires - proches de l'équilibre, ou excédentaires -, en temps normal, c'est précisément pour que chaque pays dispose d'une marge de sécurité afin que les silisateurs automatiques puissent opérer en phase de dépression. Les estimations réalisées par la Commission européenne1, le Fonds monétaire international (FMI)2 et l'Observatoire franA§ais de conjoncture économique (OFCE) 3 convergent pour expliquer que les silisateurs automatiques auront suffisamment de latitude pour fonctionner avec néanmoins trois réserves :
- la première évoque un scénario catastrophe, pour le cas où un retournement surendrait peu après le début de l'UEM, alors que beaucoup de pays connaissent des déficits publics supérieurs A  la barre de l'équilibre, ou bien encore, pour le cas où des pays se contenteraient de maintenir leurs déficits A  -2 % du PIB. La politique budgétaire n'aurait pas alors la marge de 2 points A  2 1/2 points de PIB requise pour laisser jouer les silisateurs automatiques sans qu'ils ne ennent buter sur la contrainte de 3 % imposée par le pacte de silité. Si la politique budgétaire devait AStre resserrée en pleine récession afin de respecter les contraintes imposées par le pacte, le recul de la production serait amplifié ;
- la deuxième concerne le Danemark, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède qui ont une sensibilité de leur solde budgétaire au cycle un peu plus importante que les autres pays de l'Union européenne, et devront dégager un excédent structurel de l'ordre de +1 % pour que les silisateurs puissent fonctionner sans dépassement. Les autres pays pourraient se contenter d'un équilibre structurel de leurs finances publiques pour obtenir une marge de manœuvre budgétaire suffisante en cas de retournement conjoncturel ;
- enfin, la dernière réserve porte sur la Finlande et la Suède, et, dans une moindre mesure, sur le Danemark, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Ces pays ont en commun d'AStre atteints par des récessions plus brutales que les autres, d'autant plus délicates A  amortir qu'ils se distinguent également par une sensibilité plus élevée du solde budgétaire au cycle, A  l'exception de la Finlande.
L'existence de procédures d'évaluation plus politiques, prévues par le pacte pour les situations les plus difficiles, donne un peu de souplesse au dispositif, mASme si l'issue en reste incertaine. La coordination des politiques budgétaires des autres états membres, pour partager les risques et soutenir le pays en difficulté, est tout aussi aléatoire :
une vraie coordination serait-elle compatible avec le déroulement rigoureux du pacte de silité et de croissance ?
Parmi les pays pressentis comme les plus vulnérables, le Danemark, le Royaume-Uni et la Suède ont choisi de différer leur appartenance A  la nouvelle zone monétaire. Pour les Pays-Bas, déjA  proche d'une situation d'union monétaire avec l'Allemagne, l'appartenance A  la zone euro ne semble pas constituer une réelle prise de risque économique.
Tout autre est le cas de la Finlande qui a fait le choix de l'adhésion malgré une économie très spécialisée sur le secteur du bois-papier (40 % du PIB), exposée A  des récessions extrASmement sévères et qui ne pèse que pour 1,8 % dans le PIB de la zone euro. Pour assurer sa silisation, en union monétaire, les partenaires sociaux ont conclu le 17 novembre 1997 un accord qui porte sur la mise en œuvre de mesures contra-cycliques au sein des fonds d'assurance chômage et des fonds de pension. Dans ces deux branches, le principe est le mASme : un fonds de silisation a été constitué qui permet, en période de récession, soit de compenser la baisse des rentrées de cotisations (assurance chômage), soit d'organiser temporairement leur diminution pour soutenir la croissance et réduire la masse salariale (fonds de pension). Cet accord constitue le premier système de silisateurs automatiques organisés par les partenaires sociaux afin de compléter l'action du budget de l'Etat. S'il est impossible de présumer A  l'avance de l'efficacité de telles mesures, leur existence mASme montre les risques que la silisation soit moins bien assurée en union monétaire que dans la situation antérieure et la nécessité dans laquelle sont certains pays d'imaginer de nouveaux instruments de politique économique pour s'en prémunir.

La question des chocs d'offre
En réponse A  un choc sur l'offre qui renchérit les coûts de production, les politiques budgétaires sont inefficaces, qu'elles soient coordonnées ou non coordonnées, parce qu'il s'agit alors de procéder A  la nécessaire adaptation de l'économie et non d'obtenir des financements. L'ajustement A  ce type de choc permanent, pour des économies structurellement plus inflationnistes que celles de leurs partenaires, s'opérait jusqu'alors par une variation du taux de change. En effet, la dévaluation d'une monnaie au sein du SME entrainait une baisse des salaires réels, générée par la progression des prix des produits importés, sans modifier les salaires nominaux. Les dévaluations étaient A  ce titre une composante importante des politiques de revenus1. Les salariés acceptaient cet infléchissement de leur pouvoir d'achat parce qu'ils étaient ctimes de l'illusion monétaire. L'appréciation isolée des salaires en France en 1981-l982 a ainsi été gommée par plusieurs dévaluations du franc qui ont remis les coûts franA§ais au niveau du reste du monde et absorbé les gains de pouvoir d'achat consentis. La manipulation du taux de change n'en demeure pas moins un moyen d'ajustement de mauvaise qualité. A€ long terme, une dévaluation provoque une recrudescence de l'inflation, sous la forme de rattrae des pertes de pouvoir d'achat, qui affecte A  nouveau la compétitité et l'équilibre extérieur. L'association de la dévaluation A  l'inflation et au déséquilibre extérieur a suffisamment été dénoncée pour relatiser la perte de l'instrument du taux de change.
Quel sera cependant l'instrument susceptible de le remplacer ? Mundell voyait dans l'amélioration du fonctionnement du marché du travail un substitut A  la flexibilité des changes. Cette hypothèse a donné lieu A  de nombreux travaux atifs entre l'Union européenne et les Etats-Unis au niveau de la mobilité du travail et de la flexibilité des salaires.
La mobilité du travail entre les états fédérés aux états-Unis est presque trois fois supérieure A  la mobilité du travail en France et en Allemagne1. Au cours des années 1970-l990, plus de la moitié de l'ajustement intervenu aux états-Unis pendant la première année qui suivait un choc a pris la forme de migrations2, tandis que les ajustements s'opèrent davantage dans l'Union européenne par une variation des taux d'actité3 : entrées-sorties de la population active des femmes, des jeunes, des travailleurs de plus de cinquante ans et travail A  temps partiel. Si l'on s'en tient A  ces analyses, la faible mobilité du travail en Europe hypothéquerait la réussite de l'union monétaire. Ce raisonnement néglige néanmoins les chocs que pourraient déclencher des mouvements migratoires intempestifs entre des pays de la zone euro qui y sont mal préparés. Une faible mobilité du travail en Europe 4 permet de siliser la base imposable et d'éter, une polarisation excessive des actités qui rendrait les économies nationales plus vulnérables aux chocs asymétriques.
L'ajustement par la flexibilité des salaires réels est en Europe enron la moitié de celui qui est constaté aux états-Unis5. Le mode de formation des salaires accentuerait les déséquilibres régionaux au sein de l'Union européenne. Les régions les moins développées et les plus touchées par le chômage seraient aussi celles marquées par la rigidité la plus élevée des salaires *, Or, en union monétaire, un pays qui connait une inflation supérieure A  celle de ses partenaires doit abaisser son taux de change réel, fondé sur les coûts et sur la productité de sa main d'oeuvre, pour AStre A  nouveau compétitif La flexibilité des salaires et les gains de productité se substituent au blocage du taux de change. La politique des revenus prend une importance tout A  fait stratégique au sein de la politique macro-économique d'où le rôle crucial joué par les modes de fixation institutionnels des salaires (voir Chapitre 6).
En cas de différentiel d'inflation et de productité, avec des salaires rigides, la perte de compétitité d'une économie se traduira par un recul de la production et de l'emploi. 11 y a des risques de récession et de chômage associés A  la monnaie unique en l'absence de politiques correctrices2. Il est, néanmoins, impossible d'extrapoler, A  partir des tendances passées la dynamique qui sera A  l'œuvre dans l'union monétaire sur ce . Face A  un changement de système économique aussi radical, les schémas traditionnels évoluent ainsi qu'en témoignent les réformes intervenues sur le marché du travail dans les pays européens au cours de ces dernières années et l'intégration par les organisations syndicales des contraintes nouvelles générées par l'UEM (voir Chapitre 6).

Avec l'introduction d'une monnaie unique, qui est un symbole puissant de la souveraineté économique européenne, l'UEM arrive aux confins de l'approche fonctionnaliste des pères fondateurs de la Communauté. Il n'y a en effet historiquement -jamais eu d'union monétaire durable entre de grandes nations souveraines sans une forte intégration politique - 3. La zone euro expérimente un cadre institutionnel nouveau, original A  maints égards, qu'il lui faut maintenant faire vre et évoluer, de manière A  surmonter les tensions, les conflits et les perturbations économiques auxquels elle sera inélement confrontée.
Les inconnues sont actuellement nombreuses et le recul presque inexistant pour apprécier la abilité et l'efficacité du nouveau cadre macroéconomique de la zone euro. La coordination entre les politiques budgétaires nationales est-elle bien assurée ? La coordination entre ces dernières et la politique monétaire unique peut-elle donner de vraies orientations A  la politique économique européenne ? Quelles directions fixer A  la politique monétaire unique s'il y a d'importantes divergences des taux de croissance et d'inflation entre les pays membres ? Le pouvoir de silisation laissé aux politiques budgétaires nationales est-il suffisant ? Les mécanismes d'assurance générés par le marché constitueront-ils un substitut A  l'absence de budget central ?
Après une année d'expérimentation, il est simplement possible de relever que l'hétérogénéité des conjonctures entre les Onze a été plus importante que dans la période qui avait précédé l'élissement de l'UEM, le comportement de l'euro s-A -s du dollar, plus faible que ce qui avait été initialement pressenti, tandis que le pacte de silité s'avérait peu contraignant en raison du caractère très favorable de la conjoncture. Le débat qui s'était longtemps focalisé sur la convergence économique s'est déplacé vers les réformes structurelles qui permettront d'assurer A  long terme la pérennité de la nouvelle union. Si la monnaie unique a été conA§ue pour favoriser l'intégration des marchés des biens et des capitaux, et non celle des marchés du travail, l'organisation de ces derniers est affectée en profondeur. La concurrence entre pays européens est entrain de se déplacer de la monnaie vers une compétitité plus générale des systèmes socio-économiques, ce qui interpelle directement la construction de - l'Europe sociale -.



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