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ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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L'étrange domination d'une théorie irréaliste

Soit, mais d'où ent l'avantage relatif d'un pays dans tel ou tel secteur ? Pour Ricardo, il tient aux différences dans les techniques utilisées. Mais pourquoi les pays à moindre productité n'imiteraient-ils pas les meilleures techniques de leurs concurrents, abolissant ainsi toute différence ? Il faut attendre plus d'un siècle pour que la théorie ricardienne trouve une justification plus solide. Les Suédois EU Heckscher (1919) et Bertil Ohlin (1933) intègrent la question de l'avantage relatif dans le cadre du modèle néoclassique d'équilibre général. Dans ce modèle, à l'origine, il n'y a pas de place pour le commerce international puisqu'il n'y a pas de nations mais des marchés de concurrence parfaite, où tout circule librement et sans coûts. Heckscher et Ohlin définissent alors une nation comme l'espace à l'intérieur duquel le travail et le capital sont parfaitement mobiles, tandis qu'ils ne peuvent circuler hors de cet espace. Autrement dit, une « frontière » au sens économique, c'est l'ensemble des obstacles limitant la mobilité des facteurs : coûts de déplacement, réglementations, taxes, langue, culture, etc.
Dès lors que les différents pays constituent des blocs de facteurs de production séparés et hermétiques, il peut exister entre eux des différences durables de dotation en travail et en capital. Cette divergence des dotations factorielles fonderait l'avantage atif. Les nations auraient tendance à exporter les biens qui incorporent davantage le facteur dont elles sont relativement bien dotées et à importer les biens incorporant le facteur relativement rare. Ainsi, des pays relativement pauvres à forte population devraient exporter des biens issus d'industries employant une main-d'ouvre abondante, peu qualifiée et bon marché, et importer les biens nécessitant plus de capital ou de main-d'ouvre hautement qualifiée. La libre circulation des biens et des serces apparait ainsi comme un substitut à la circulation des facteurs de production.
Cette nouvelle version de la loi de l'avantage atif va dominer la théorie du commerce international jusqu'au début des années 1980. Domination étrange en vérité, puisque l'évolution des échanges internationaux n'a cessé de l'infirmer. En 1953, Wassily Leontief montre que les États-Unis, réputés être mieux dotés en capital qu'en travail, exportent néanmoins des biens incorporant plus de travail que de capital. Par ailleurs, l'essor du commerce international ent surtout des échanges entre des pays riches, dont les dotations factorielles sont ables, plutôt qu'entre des nations aux dotations très divergentes.
De plus, un grand pays industriel a tendance à exporter et importer les mêmes biens. Ainsi, plutôt qu'un commerce inter-branches, suggéré par la loi de l'avantage atif, se développe un commerce intra-branche : on n'échange pas des voitures françaises contre des machines-outils allemandes, mais des machines allemandes contre des machines françaises, des Peugeot contre des Volkswagen. Enfin, l'approche traditionnelle ne peut rendre compte du commerce intra-firme : un tiers des flux internationaux de biens consiste en échanges internes entre les filiales des firmes multinationales qui assemblent des produits finis à partir de biens intermédiaires et de produits semi-finis élaborés dans divers pays.
Pourquoi une approche disqualifiée par tant d'édences contraires a-t-elle constitué le socle de la théorie dominante jusqu'aux années 1970 ? Pour une double raison politique et théorique. Au politique, cette approche a le « mérite » de promouvoir la sion libérale et naturaliste de l'économie chère aux tenants du modèle néoclassique. Elle fait de l'avantage atif une donnée naturelle à laquelle le politique doit s'adapter en garantissant le libre-échange des biens. Et n'est-ce pas là le meilleur moyen de pérenniser, bien au-delà des « indépendances », le pacte colonial qui réservait aux pays du Sud les produits de base et les produits industriels peu élaborés, et aux pays riches les hautes technologies et les actités à plus forte valeur ajoutée? À terme, le seul moyen de desserrer la contrainte des dotations naturelles en facteurs est de promouvoir la libre circulation internationale de ces derniers, argument clé pour exiger une dérégulation toujours plus complète des marchés.
Au théorique, comme le montreront les développements ultérieurs, l'adaptation de la théorie à la réalité supposait d'abandonner la plupart des hypothèses tales pour la théorie walrasienne de l'équilibre général (homogénéité des biens et des facteurs, atomicité, rendements constants à l'échelle, absence d'externalités, etc. [Cf. Lois n° 3 et n° 7]). Comme ce fut, hélas, trop souvent le cas dans le programme de travail néoclassique, il semble que l'on ait davantage recherché une théorie de l'échange international conciliable avec le modèle irréaliste de l'équilibre général plutôt qu'une théorie compatible avec la réalité. Rien d'étonnant dès lors à ce qu'une nouvelle théorie ne parenne à s'imposer qu'après l'implosion du modèle walrasien, à la fin des années 1970.



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