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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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La recherche de l'équilibre interne de lutte contre l'inflation et le chômage



La recherche de l'équilibre interne de lutte contre l'inflation et le chômage
On examinera successivement la lutte contre l'inflation et la lutte contre le chômage, enfin leur compatibilité.



A / LA LUTTE CONTRE L'INFLATION

Simultanément reflet d'un coût, instrument d'équilibrage entre offre et demande sur un marché, élément générateur de revenus, le prix a plusieurs raisons de rier. Sous les deux premiers aspects, on peut a priori envisager aussi bien des hausses que des baisses. Par contre, du fait du troisième, on est amené à penser qu'il y a en permanence dans l'économie une pression à la hausse des prix, résultant d'une aspiration à la hausse des revenus nominaux ; le phénomène à expliquer n'est pas tant qu'il y ait inflation, mais que celle-ci reste limitée ; en d'autres termes, il faut rechercher à la fois quels sont les facteurs inflationnistes et quels sont les butoirs ou les obstacles à la hausse et s'interroger sur les conditions de fonctionnement des uns et des autres, puisque la politique économique consistera en fait à essayer d'atténuer le jeu des premiers et à stimuler le jeu et renforcer l'impact des seconds.

1. Les facteurs de l'inflation
Du côté des coûts, il y a pression inflationniste directe :
— d'une part, chaque fois que le prix unitaire d'un facteur de production (trail, capital, consommations intermédiaires) a un taux de croissance supérieur au taux de réduction de sa consommation spécifique (consommation par unité de production) ; cela ut, qu'il s'agisse de biens produits intérieurement ou importés ;
— d'autre part, lorsque le prix des produits importés exprimé en monnaie nationale, augmente (inflation importée). L'effet est évidemment d'autant plus important que l'économie est plus ouverte sur l'extérieur1.
Du fait des consommations intermédiaires, il peut y avoir proation mécanique des riations de prix, à technologie inchangée. Mais il peut y avoir aussi des déformations de la matrice technologique et, de ce fait, des déformations de coûts relatifs, se proeant par le même mécanisme.
L'effet global de ces deux éléments devrait être a priori, la coexistence de riations de prix vers le haut et vers le bas, mais c'est là qu'interviennent des effets de cliquet. Il y a une certaine tendance naturelle à ce que les salaires d'une branche augmentent comme la hausse de productivité, mais en même temps, il y a une tendance à l'uniformisation intersectorielle des salaires. Le résultat en est une tendance à la silité des prix (ou une baisse modique) dans les secteurs à forte hausse de productivité et à une hausse des coûts — et donc des prix — dans les secteurs à faible hausse de productivité, c'est ce qu'on appelle la tendance structurelle à l'inflation, qui peut différer d'un pays à l'autre, du fait de leurs écarts de structures sectorielles et surtout des mécanismes de négociations salariales et de leur caractère plus ou moins global. Là encore, l'Europe est loin d'être homogène.
Le déséquilibre offre-demande sur un marché particulier se résorbe soit par la hausse du prix (cas des secteurs abrités), soit par un recours accru à l'importation (cas des secteurs exposés).
Le déséquilibre global offre-demande, avec une demande souhaitée (de la part des ensembles des prenants-parts à la demande finale) supérieure à l'offre potentielle à partir des capacités de production existantes (gap inflationniste), est considéré comme se résorbant normalement par une hausse du niveau général des prix qui oblige chaque acteur à se contenter d'une fourniture en volume inférieure à ce qu'il anticipait. Mais le phénomène est plus général : partant de la donnée psychologique d'une aspiration générale à l'augmentation du pouvoir d'achat face au plafond du pib de plein emploi, on peut remarquer qu'un des problèmes de base de toute société est le partage du pib (ou de son accroissement) entre les diverses parties prenantes, ménages (et les divers groupes socio-économiques de ménages), entreprises (aspiration à l'augmentation de l'autofinancement). Lorsqu'une modification de ce partage est provoquée par les rapports de force sociopolitiques, et devrait conduire à une réduction (relative) du pouvoir d'achat d'un groupe, si en même temps, pour des raisons institutionnelles, réglementaires ou politiques, cette réduction réelle ne peut se faire par une réduction nominale, elle se fera alors grace à l'inflation, qui est ainsi l'expression des tensions à l'intérieur de la société pour le partage du revenu national.
Il faut enfin souligner le rôle crucial des anticipations. Les agents vont se préoccuper d'anticiper la perte de leur probable de la monnaie et de se prémunir contre elle, tant dans les négociations salariales et les contrats portant sur des produits qu'en tentant d'organiser insti-tutionnellement la protection contre l'inflation (indexation des salaires sur les prix, par exemple au niveau du smic, auquel sont plus ou moins raccrochées beaucoup de rémunérations). On peut alors se trouver dans une situation où l'inflation, non seulement s'auto-entretient, mais peut même avoir tendance à s'auto-accélérer.



Tableau 6-2 L'inflation


A / Les facteurs de l'inflation

► Inflation par les coûts


— effets directs :

• hausse du coût du trail plus forte que celle de la productivité,
• hausse du prix des consommations intermédiaires supérieure à la réduction des inputs unitaires,
• hausse des prix extérieurs (produits finis ou consommation intermédiaire) ;


— effets de transmission :

• inflation structurelle (effet de cliquet).


► Inflation par la demande

— déséquilibre offre-demande sur certains marchés ;
— déséquilibre global offre-demande (l'inflation comme mécanisme d'ajustement sociétal pour le partage du revenu).
► Le rôle crucial des anticipations


B / Les instruments de lutte contre l'inflation

>■ Les actions directes et partielles
— les diverses formes du contrôle des prix (de la simple surveillance au blocage total) ;
— le contrôle (ou blocage) des hausses de salaires ;


— la stimulation de la concurrence ;

— le plafonnement de la consommation et de l'investissement publics.


► La stratégie à base de consensus

— la recherche d'un accord sur un niveau de hausse des rémunérations compatible avec la hausse de la productivité moyenne dans l'économie ;


► La politique monétaire

— le freinage de la hausse de la masse monétaire comme source de contrainte aux comportements des opérateurs.

2. Les principaux instruments de lutte contre l'inflation
On peut distinguer les instruments agissant de façon directe, mais le plus souvent partielle, la stratégie à base d'un certain consensus, enfin le recours à un grand instrument visant à modifier (par une contrainte indirecte), l'ensemble des comportements économiques (la politique monétaire).
Le contrôle des prix, ne touchant pas les facteurs de fond, ne se justifie qu'en cas de chocs pour éviter des réactions excessives et ne peut donc constituer qu'une mesure de court terme, donnant un délai de réaction à l'Etat pour la mise en place d'une politique structurelle de lutte contre l'inflation.
La politique de concurrence favorise la transmission sur les prix des gains de productivité découlant des innotions. Ce n'est pas un instrument conjoncturel.
Enfin, la puissance publique peut réduire directement la demande globale par une diminution du niveau (ou de la croissance ) de son absorption de la demande finale par la consommation publique et l'investissement public.
La stratégie à base de consensus (politique des revenus) vise à susciter des comportements liant la hausse des rémunérations à la hausse escomptée de la productivité (aspect arithmétique des choses) et à organiser un partage du revenu national qui soit accepté et ne provoque donc pas de tensions qui ne pourraient en fait être résolues que par l'inflation (aspect sociopolitique des phénomènes). Il s'agit donc d'une opération dont la mise en œuvre sera plus ou moins facile suint l'organisation sociopolitique du pays2.
L'instrument monétaire est plus indirect et plus global (d'où son expression par l'équation quantitative de la monnaie). Concrètement, un freinage de la hausse de la masse monétaire peut s'opposer à des hausses de prix par divers canaux :
— un plafonnement (a fortiori l'absence) des ances de la Banque centrale à l'Etat oblige celui-ci à réduire ses dépenses (ou au moins son déficit) et la hausse du taux d'intérêt le dissuade de trop recourir à l'emprunt ;
— en ralentissant la progression de l'ouverture du crédit aux entreprises, elle freine la croissance de la trésorerie de celles-ci et les pousse à ralentir la progression de leurs investissements, en même temps qu'elle les amène à s'opposer plus vigoureusement à la croissance des éléments de leurs prix de revient (qu'il s'agisse de la hausse des salaires ou de celle des prix des consommations intermédiaires) ;
— un effet analogue se manifestera sur la demande des ménages.
L'immense antage de l'instrument monétaire est qu'il est synthétique et couvre toute l'économie sans créer de distorsion. Il ne sera toutefois efficace que si les opérateurs emprunteurs ne parviennent pas, notamment par des innotions financières, à contourner les obstacles mis sur leur chemin.
L'attitude du corps social face à l'inflation, allergie ou indifférence, est en définitive une donnée de base fondamentale. La politique de lutte contre l'inflation est en effet le cas le plus marqué où les actions publiques cherchent à susciter chez les opérateurs économiques un comportement différent de celui qu'ils auraient spontanément et, de ce fait, les « gênent » individuellement. Elle sera donc moins difficilement — ou plus facilement — acceptée si le corps social est sensible aux inconvénients de l'inflation3 et si la répartition effective du revenu national est à peu près acceptée par l'ensemble de la population.


B / LA LUTTE CONTRE LE CHOMAGE



L'emploi a un caractère bicéphale :

c'est un facteur de production, permettant de produire des biens et services qui vont satisfaire une demande ; il est à la racine de la création de revenus.
Le chômage est ainsi l'expression du déséquilibre entre un volume d'emplois désiré (qui dépend à la fois de riables économiques — taux de salaires réels notamment —, de riables sociologiques et de riables démographiques), et un volume d'emplois correspondant à ce qui est nécessaire pour assurer, avec les techniques en usage, le volume de production satisfaisant la demande exprimée. La politique de l'emploi vise à rélir cet équilibre en agissant sur l'un ou l'autre des éléments précédents.




1. Les éléments générateurs de chômage

Le partage de la population totale P entre la population en age de trailler Pj et les autres classes d'age découle de riables démographiques (taux de natalité des années antérieures et ampleur des mouvements migratoires) et de riables institutionnelles (age minimal de fin de scolarité obligatoire, age normal de la retraite).
Le partage de Pt entre population souhaitant trailler et inactifs est un phénomène socio-économique, influencé par des données profondes de comportement sociologique (notamment l'attitude vis-à-vis du trail féminin) et des riables économiques, en particulier le niveau des salaires, les conditions de trail offertes, l'état de la conjoncture et les anticipations de la population sur son évolution.
Enfin, la demande de trail dépend également de l'offre de trail : si une offre se matérialise quelque part, elle peut susciter une demande qui était jusque-là restée latente (d'où généralement à court terme, une réduction du chômage inférieure à l'augmentation de l'emploi effectif)-Dans l'analyse de l'emploi et du chômage, il y a donc lieu de distinguer entre des facteurs n'évoluant que lentement (démographie) ou par saut (éléments de réglementation) et des facteurs de court terme.
Dans la théorie classique, l'ajustement à court terme du marché du trail se fait essentiellement par la modification du taux de salaire, (après toutefois un éventuel délai). En tendance, à moyen terme, il y a constamment, de façon simultanée, des suppressions et des créations d'emplois, mais là encore, l'ajustement est influencé essentiellement par la leur du taux de salaire (ainsi que par celle du taux d'intérêt). Plusieurs limitations à ce schéma d'ajustement ont été soulignées :
— le niveau de la production (et donc de l'emploi) est lié à la demande globale et il y a a priori possibilité de sous-emploi durable ;
— on peut contester la possibilité pratique d'une baisse du salaire réel, soit par suite des comportements (notamment des syndicats), soit par le jeu de réglementations gouvernementales ;
— les ajustements relatifs aux changements de moyen terme impliquent des délais. Même si, à terme, les suppressions d'emplois sont compensées par des créations d'emploi, le processus demande du temps, qui peut se chiffrer en années. Dans les périodes de transformation rapide des débouchés ou de transformation intense des technologies, un substantiel « chômage structurel » peut apparaitre et durer, parce que l'investissement a été insuffisant en volume (et éventuellement mal adapté en orientation) pour créer les postes de trail nécessaires : il y a alors à la fois un « rationnement » des produits et services et un « rationnement » des emplois ;
— du fait de l'absence de fluidité de la main-d'œuvre et d'homogénéité du marché du trail, il peut y avoir coexistence, dans une économie nationale, entre des poches de chômage et des bassins en plein-emploi, entre un chômage général et une pénurie de trailleurs ayant certaines qualifications.
Sur la base de tout ce qui précède, on est amené à distinguer plusieurs types de chômage (cf. leau 6-4 A).

2. Les moyens de la politique d'emploi
La lutte contre le chômage utilise deux familles d'actions :
— des actions ponctuelles directes sur les causes apparentes du chômage ;
— des actions d'ensemble, souvent indirectes, cherchant à modifier le jeu des mécanismes qui ont suscité le chômage ou qui bloquent sa réduction.
Les mesures directes visant à réduire le chômage peuvent intervenir à différents points du marché du trail (cf. leau 6-4 B). L'ensemble de ces mesures n'est pas homogène quant à l'impact réel sur l'économie.
Celles visant à favoriser une meilleure adaptation de la main-d'œuvre à la nature des emplois offerts sont a priori tout à fait favorables, même si l'effet n'est pas immédiat. Par contre, d'autres mesures peuvent entrainer des effets pervers à court et moyen terme4.
Les actions indirectes appartiennent à deux grandes familles :
— les politiques favorisant les ajustements (ou politiques d'offre) cherchent à atténuer les obstacles à ceux-ci et à favoriser une bonne adaptation structurelle de la main-d'œuvre potentielle aux besoins5 ;
— la politique de relance macro-économique consiste à stimuler la demande finale. L'impact de cette relance peut être limité par les délais nécessaires, l'effet d'éviction, la nécessité de capacités physiques de production disponibles.

Tableau 6-4 Le chômage


Les grandes familles de chômage

Chômage frictionnel (ou d'ajustement de court terme).
Chômage classique : pas d'ajustement par le salaire « rationnement ».
Chômage keynésien (ou chômage de demande), de caractère global.


Chômage structurel (ou chômage d'offre) :

— nombre insuffisant de postes physiques de trail ;
— mauise adaptation de la qualification de la main-d'œuvre et capacités de production mal adaptées à la nature de la demande.
Les grands moyens d'action Actions directes (et partielles) :
— durée totale du trail sur la vie d'un actif (age de la fin de scolarité, age de la retraite) ;
— modification de la durée hebdomadaire du trail ;


— contrôle des mouvements migratoires ;

— actions sur l'embauche des jeunes ;


— actions de court terme sur la qualification ;

— obstacles au licenciement ;


— création d'emplois publics. Actions indirectes :

— politique de relance macro-économique ;


— politique d'offre :

• atténuation des rigidités.


• réduction de l'incertitude sur le futur,

• augmentation de la mobilité (géographique).


• formation de la main-d'œuvre ;

— modification du rapport coût du trail/coût du capital ;




— modification du taux de change.



3. La nécessité d'une stratégie d'ensemble adaptée

Les divers types de chômage énumérés plus haut ne sont pas alternatifs et mutuellement exclusifs : ils peuvent se manifester simultanément, et c'est en fait le cas général : simplement, suint les moments et les pays, leur importance relative peut être très différente6. Il est alors indispensable d'opérer un bon diagnostic et de bien préciser à quel type de déséquilibre il faut s'attaquer. La juxtaposition de causes riées du chômage conduit alors à recourir à toute une palette d'actions riées.
D'ailleurs, certaines actions peuvent avoir à la fois des effets heureux et des effets pervers, et il y a lieu de neutraliser ceux-ci par d'autres actions. Ainsi plusieurs éléments des politiques d'ajustement peuvent avoir, au moins à court terme, un effet dépressif sur la demande globale, qu'il y a donc lieu de corriger par une action stimulante de cette dernière.
La politique de stimulation de l'activité peut recourir a priori aussi bien aux instruments budgétaire que monétaire. On peut essayer de préciser les mérites respectifs de chacun.
On synthétise quelquefois ces résultats en disant que, en changes fixes, la politique budgétaire est plus efficace que la politique monétaire et que, en changes flexibles, c'est l'inverse, et ceci d'autant plus qu'il y a forte mobilité des capitaux. Il faut toutefois prendre ces résultats comme une première approximation, car ils ne tiennent pas compte des modifications des prix et de leurs effets sur le taux de change.
Il faut également observer que de nombreuses actions font appel aux fonds publics et on retrouve la nécessité, déjà mentionnée, de er les effets de divers emplois possibles de ces fonds.
Il faut enfin noter que, dans une économie largement ouverte sur l'extérieur, l'influence de la conjoncture des autres pays peut être décisive. On pressent alors que, en économie ouverte, une certaine cohérence des politiques de lutte contre le chômage menées dans les divers pays peut se révéler bénéfique, voire même indispensable. On reviendra sur ce point fondamental au chapitre 9.

C / LA DIFFICILE CONCILIATION DES DEUX OBJECTD7S PRIX ET EMPLOI

Entre les deux objectifs de silité des prix et de plein emploi, l'existence d'une compatibilité ou d'une contradiction est à examiner à long terme et à court terme.
En évolution de long terme, on a de sérieuses raisons de penser que la silité du niveau général des prix favorise la pertinence des choix économiques et donc l'efficacité globale de l'économie ; réciproquement, on peut penser que la croissance du pib favorise les ajustements économiques et atténue les tensions pour le partage du PIB, donc en définitive certaines sources de l'inflation. En tendance, plein emploi et silité des prix vont donc plutôt de pair et se renforcent mutuellement.
A court terme, il est moins évident qu'il en aille de même. En effet, on sent bien intuitivement que, lorsqu'on se rapproche du plein emploi des capacités de production, divers mécanismes vont avoir tendance à modifier les coûts et les prix, et ceci plutôt vers la hausse. Certes, le relèvement du taux d'utilisation des capacités permet d'amortir les coûts fixes sur une quantité plus importante de biens ou de services ; mais, en sens inverse, il conduit à remettre en service des équipements moins performants entrainant des coûts unitaires plus élevés. D'autre part, il y a une tendance à la hausse du coût des facteurs, et notamment du coût de la main-d'œuvre, celle-ci étant moins freinée dans ses demandes de hausse de rémunération par la crainte du chômage. Enfin, la pression de la concurrence a tendance à se réduire, chaque producteur ne cherchant pas à augmenter sa part de marché, puisqu'il n'a pas de réserves de capacité pour la satisfaire : il en résulte une poussée générale à un relèvement des prix.
Globalement, pour toute l'économie, l'élément principal du coût est constitué par la rémunération du facteur de production main-d'œuvre, d'où le passage par le salaire pour préciser la relation entre emploi et prix et la reformulation de la courbe de Philipps par Samuelson-Solow.
La relation entre chômage et inflation prend alors la forme d'une droite verticale et uo sera qualifié de chômage naturel, ou encore nairu (Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment) s'il correspond à un taux d'inflation nul (engendrant un taux d'inflation anticipé nul).
Ce « chômage naturel » correspond d'abord évidemment au chômage frictionnel, mais aussi à un certain chômage de recherche (les agents passant du temps à chercher un emploi plus satisfaisant et plus rémunérateur).
Suint qu'on se rallie plutôt à l'une ou l'autre des explications précédentes, on mènera des politiques différentes : à un extrême des positions possibles, on lancera une stimulation de la demande, en acceptant délibérément un peu plus d'inflation pour avoir un peu moins de chômage ; à l'autre extrême enfin (et c'est la position de Friedman), il est inutile de chercher à faire descendre le chômage en-dessous de son taux naturel, car on ne peut y parvenir et, en l'essayant, on déclenche l'inflation ; dans une position moyenne où on est conscient que la politique de stimulation est dangereuse, car elle risque d'engager sur la pente d'une inflation croissante, on combinera un peu de relance et un peu de « politique d'offre » visant à atténuer toutes les rigidités qui rendent le marché du trail opaque et visqueux ; cette politique d'offre visera donc notamment à réduire la leur du nairu8.






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