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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en œuvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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Les apports de goffman

Son approche originale se rattache directement A  f interactionnisme en ce qu'elle se focalise sur les relations entre individus et plus précisément sur le comportement des individus en de telles situations. Cependant, Goffman prend soin de se distinguer de l'approche meadienne et mASme de critiquer ce dernier sur certains points'. Son œuvre est multiple et débute par un intérASt porté aux - institutions totales - , et aux comportements et interactions dans ce cadre10. Elle s'étend ensuite A  des aspects variés et des analyses aiguA«s des interactions. Nous n'allons retenir de ces apports dirs et toujours passionnants que certains éléments particulièrement pertinents A  la théorie des organisations au niau micro social de la constitution du tissu quotidien du fonctionnement de l'organisation dans les relations interpersonnelles.
Goffinan ne s'intéresse pas directement aux organisations, A  leur création ni aux principes organisationnels mais A  la faA§on dont ces principes sont - agis - par les individus, ce qui inspirera sans doute Giddens, ainsi qu'il l'est exposé plus bas. C'est l'apparition et le déroulement évanescent de l'interaction temporaire d'individus en courtes réunions sociales qui l'intéresse, les normes sociales auxquelles ils se réfèrent et qu'ils utilisent et interprètent sont hors du champ de son intérASt. Néanmoins, des éléments de son analyse sont très utiles pour nos objectifs.
Un premier élément de l'apport de Goffman s'attache A  la - face - ". Chaque individu vit dans un monde de contacts sociaux, en face A  face ou médiatisés. Dans chacun d'entre eux il exprime une ligne de conduite, mélange d'actes et attitudes rbaux et non rbaux qui expriment sa vision de la situation et son évaluation de ceux qui y participent, y compris lui-mASme. Les autres présumeront qu'elle correspond A  un choix délibéré, et pour traiter leurs réponses enrs lui l'individu doit prendre en considération l'impression qu'ils peunt s'AStre formée de lui.
La face se définit comme la valeur sociale positi A  laquelle un individu prétend pour lui-mASme A  trars la ligne de conduite que les autres présument qu'il a adoptée dans un contact quelconque. C'est une image du - self - tracée en termes d'attributs sociaux approuvés, mais une image qui peut AStre partagée par les autres. L'individu expérimente une réponse émotionnelle immédiate A  la face qu'un contact ac d'autres lui accorde, ses sentiments s'y attachent. Si les événements élissent une face qui correspond A  celle qu'il tient pour acquise pour lui-mASme, il n'y attachera pas d'importance alors qu'il se sentira bien si elle est meilleure qu'il pouvait s'y attendre et qu'il se sentira blessé dans le cas inrse. Plus généralement, l'attachement A  une face donnée, couplée ac la facilité ac laquelle des signes l'infirmant sont disponibles, constitue une des raisons pour lesquelles la participation dans un contact quelconque ac les autres est un engagement. Un individu éproura aussi des sentiments pour la face soutenue par les autres participants et s'y impliquera comme dans la sienne propre. Un individu maintient une face quand la ligne de conduite adoptée présente une image de lui cohérente tant intérieurement qu'ac les jugements et signes émanant des autres participants et les éléments impersonnels de la situation. La face n'est pas quelque chose de localisé dans ou sur le corps, mais présent de faA§on diffuse dans le flot des événements de la rencontre et présent seulement quand ces événements sont lus et interprétés pour les évaluations qu'ils expriment. Elle est liée A  la situation de l'individu dans le monde social au-delA  de la rencontre et A  son comportement propre passé et futur (qui peut discréditer la ligne et la face rendiquée) sauf A  n'avoir jamais d'autres contacts ac les coparticipants.
Un individu peut AStre dit - en mauvaise face - quand une information regardant sa valeur sociale est apportée de quelque manière que ce soit qui ne peut AStre inté-grable, mASme au prix d'un effort, dans la ligne de conduite soutenue pat lui et pour lui (par les autres). Il est dit hors de face quand il participe A  un contact ac les autres sans avoir prASte une ligne de conduite du type qu'il est habituel de s'attendre A  voir adopter dans le type de circonstances où il se trou. L'objet de multiples plaisanteries est d'ailleurs d'aboutir A  ses fins. Dans ces cas, l'individu se sentira honteux, inférieur et diminué, soit parce qu'il est responsable du tout que prend l'interaction de son fait, soit parce que sa réputation de participant va souffrir, soit parce que l'image de lui qu'il avait engagée dans le contact et A  laquelle il est attaché émotionnellement se trou menacée. Il peut alors se troubler jusqu'A  s'effondrer en présentant alors une face - honteuse -. Au contraire, une personne en bonne face répond ac des sentiments de confiance et d'assurance et présente ourtement et fermement sa ligne de conduite aux autres. - Saur la face - est le processus par lequel l'individu tentera de donner l'impression aux autres, dans des circonstances qui pourraient conduire A  une situation de face perdue, honteuse ou mauvaise, que cela n'est pas le cas. Un des aspects du code de tout cercle social est une compréhension de jusqu'où un individu doit aller pour saur la face et se montrer digne de l'image de soi qu'il exprime A  trars elle. Il est ainsi requis de montrer du respect de soi, en renonA§ant A  certaines actions incompatibles ac l'image assumée et en entreprenant d'autres, dont il est possible qu'elles soient fort coûteuses. En entrant dans une situation où il se trou ac une face A  maintenir il endosse la responsabilité de iller sur le flot des événements qui passent autour de lui et s'assurer qu'un ordre expressif soit maintenu qui les régule de faA§on telle que ce qu'ils apparaissent exprimer soit compatible ac sa face, que ce soit en raison du devoir A  l'égard de soi-mASme (fierté) ou d'ensembles sociaux d'appartenance (honneur). En ce sens, bien que la face puisse AStre la possession la plus personnelle et valorisée de l'individu et le centre de sa sécurité et de son plaisir, elle ne lui est que prAStée par la société et peut lui AStre retirée s'il ne se conduit pas de la faA§on qui en est digne. En ce sens note Goffman chaque homme est son propre geôlier, sous la contrainte sociale, mASme s'il aime sa cellule.
De mASme qu'un membre d'un groupe est supposé avoir le respect de soi, il est aussi attendu qu'il fasse preu de considération et qu'il maintienne non seulement sa face, mais aussi celle des autres participants, résultant en un état provisoire où chacun accepte temporairement la ligne de conduite des autres A  sa valeur faciale, ce qui constitue un trait de base des interactions, particulièrement celles de discussion en face A  face. Toute une série de tactiques et de rituels existent pour l'exécution du travail relié au maintien de la face, de soi et des autres. Le self est en ce sens double : image faite de l'agrégation des implications expressis du flot des événements et joueur dans un jeu rituel qui vient plus ou moins bien A  bout des éntualités portant jugement dans la situation. Objets sacrés, note Goffman, les hommes sont sujets A  des profanations et ils doint conduire des tituels pour les traiter12.
L'ordre rituel est de nature beaucoup plus accommodante que nombre d'autres ordres sociaux. Quelle que soit sa position sociale, l'individu s'isole par auglement, demi-vérités, illusions et rationalisations. Il - s'ajuste - en se convainquant lui-mASme, ac l'aide pleine de tact de son entourage intime immédiat, qu'il est ce qu'il ut AStre et qu'il ne ferait pas pour arrir A  ses fins ce que les auttes peunt faire pour arrir aux leurs. Quant A  la société, si l'individu se soumet au contrôle social informel, s'il comprend les insinuations, allusions, suggestions tacites, regards, indices qui indiquent quelle est sa place et qu'il la garde, il lui sera loisible d'y rester tout A  son confort. Il n'aura ni A  travailler dur, ni A  concurrencer les autres, ni A  se faire accepter par un groupe. 11 lui suffira de faire attention aux jugements exprimés dont il se placera en position d'AStre témoin, d'éviter certains actes et individus et de ménager certains autres sans les pousser trop loin. La vie sociale est ordonnée car l'individu s'ésectiune volontairement des places, idées et moments où il n'est pas souhaité, et où il pourrait AStre dénigré s'il s'y trouvait. Il coopère pour garder la face et découvre qu'il y a beaucoup A  gagner A  ne rien risquer. Ce en quoi l'individu instit ses sentiments est une idée de lui-mASme, et les idées sont vulnérables non pas aux faits et aux choses mais aux communications. Les faits appartiennent aux autres ordres sociaux, et les communications A  l'ordre rituel, qui sont moins punitis que les faits, car elles peunt AStre contournées, ignorées, commodément mal comprises et transmises ac tact.
Ceci implique que l'individu ne soit pas construit par des propensions psychiques internes, mais des règles morales imprimées de l'extérieur qui déterminent l'évaluation qu'il fait de lui-mASme et des autres dans les rencontres, de la distribution de ses sentiments et des pratiques qu'il utilisera pour maintenir un équilibre rituel obligatoire.
Un autre apport considérable vise la présentation de soi dans la vie quotidienne1*. Quand un individu entre en présence des autres, ceux-ci vont rechercher des indices et des informations A  son sujet, ou lui appliquer de l'information déjA  accumulée, afin d'aider A  définir la situation, de savoir ce qu'il attend d'eux et ce qu'ils peunt attendre de lui, et donc comment agir A  son égard. De multiples sources d'information et véhicules pour la transmettre sont disponibles tels que sa conduite, son apparence mais aussi des expériences antérieures ac quelqu'un de similaire et des stéréotypes qu'appelle son apparence. Cependant pendant l'interaction, peu de ces éléments seront concluants, telles ses vraies attitudes, croyances et émotions qui ne peunt AStre saisies qu indirectement. Il agira en fait afin de s'exprimer et de faire impression sur les autres. Il produira cependant ce qu'il exprime et communique directement et aussi ce qu'il dégage comme impressions par d'autres moyens, parfois ce qu'il révèle involontairement, ce dont les autres tireront des déductions. Cette activité a, au moins partiellement, un caractère de promesse en ce que les auttes doint l'accepter tel qu'il se présente, offrant en retour leur comportement en échange de quelque chose (le sien) dont la valeur réelle n'a pas été définitiment élie, mais agissant en fonction des inférences qu'ils en tirent.
Un individu qui se présente devant les autres cherchera donc ainsi A  contrôler, de manière plus ou moins calculée ou plus ou moins due A  l'habitude, leur comportement A  son égard, la faA§on dont ils vont le traiter, dans son intérASt. Ce contrôle s'effectue principalement en influenA§ant la définition de la situation que les autres vont formuler, de faA§on A  ce qu'ils agissent d'eux-mASmes en confotmité ac ses souhaits. Il cherche A  produire une impression et projette ainsi une expression voulue et contrôlée mais aussi des indices exprimés par son comportement plus difficiles A  contrôler, révélations involontaires, rélissant ainsi une symétrie dans le processus de communication.
Cependant, mASme passifs, les autres projettent aussi une définition de la situation de par leurs réponses mASmes A  l'individu qui se présente. Ces définitions sont habituellement compatibles, sans AStre candides, mais chacun projette une vue de la situation dont il estime que les autres vont la considérer au minimum comme temporairement acceple. Le maintien de ce consensus de surface procède de ce que chacun dissimule ses propres besoins derrière des considérations d'intérASt général qui sont théoriquement au service de valeurs auxquelles chacun ne peut que souscrire, mASme du bout des lèvres. Chaque participant est aussi autorisé A  élir une position provisoire - officielle - sur les points qui sont essentiels sur lui mais non immédiatement importants pour les autres, par exemple les rationalisations et justifications qui rendent compte de son activité passée. En échange de cette politesse, il rend la pareille et reste silencieux, évasif ou réservé sur les sujets importants pour les autres mais non immédiatement essentiels pour lui. Ainsi, un modus vindi interactionnel émerge, par le fait qu'ensemble les participants aboutissent A  une définition unique de la situation, qui est un accord réel non pas tant sur ce qui existe que sut les prétentions qui seront honorées sur les thèmes qui seront temporairement reconnus, ainsi que sur les avantages d'éviter un conflit ourt de définition de la situation. Ce niau d'accord
-est celui du consensus opératoire qui reste le mASme mais s'applique A  de multiples situations différentes (rencontre d'amis, visite au médecin, déjeuner d'affaires,). L'importance de l'information que l'individu possède ou acquiert initialement sur les autres est en pratique cruciale car c'est sur cette base qu'il va définir la situation et constituer ses réponses. En ce sens, la projection initiale de l'individu l'engage et l'oblige inrsement A  abandonner toute autre prétention. Elle est très difficile A  modifier quand l'interaction se déroule. Les premières impressions sont décisis. Elles projettent un pour les activités coopératis qui suivront et viseront A  éviter les perturbations tout en élissant le droit moral d'un individu qui présente certaines caractéristiques sociales d'AStre traité par les autres d'une certaine faA§on dans notre société. Ces perturbations sont évitées soit par des pratiques défensis soit par des pratiques protectis des autres (tact) de la part des individus.
En résumé, l'interaction en face A  face se définit en gros comme l'influence réciimmédiate. Une représentation (performance) se définit alors comme toute l'activité d'un participant donné en une occasion donnée qui sert A  influencer de faA§on quelconque l'un quelconque des participants. Le modèle d'action prééli qui se déroule pendant une représentation, et qui peut AStre présentée ou jouée en d'autres occasions, peut AStre défini comme un rôle (part) ou une routine. Quand un individu (ou acteur) joue le mASme rôle A  la mASme audience en des circonstances différentes, une relation sociale a des chances de se délopper. L'on passe ainsi du situationnel au structurel. Le rôle social est vu comme l'agissement de droits et devoirs attachés A  un statut donné impliquant un ou plusieurs rôles (parts) pouvant AStre présentés en une série d'occasions au mASme type d'audiences ou A  une audience identique.
Un certain nombre d'éléments peunt AStre précisés pour mieux comprendre le jeu de ces représentations dans la vie quotidienne. L'un des premiers de ceux-ci, suivant Goffman, est la foi mise dans le rôle qui est joué, qui va d'un extrASme A  un autre, de l'acteur totalement absorbé au manipulateur cynique. Des mouments peunt se produire au cours du temps sur ce continuum, dans les deux sens, et, A  un point de transition, l'acteur peut parfois s'illusionner aussi lui-mASme, cherchant le jugement des autres comme une fin en soi, tout en ne se croyant pas totalement digne de l'évaluation de soi qu'il demande implicitement, ou doutant que l'impression de réalité qu'il projette soit valide. La faA§ade (front) est la partie de la représentation donnée par l'individu qui fonctionne régulièrement de faA§on générale et fixe A  l'intention de ceux qui peunt obserr, pour définir la situation. Elle comprend le décor dans lequel il opère (salon bourgeois, cabinet médical, magasin de luxe, etc.) ; les caractéristiques personnelles de vAStement, taille, posture, accent, gestes, expressions, qui se répartissent en apparence, qui visent l'indication du statut social, et la manière, qui prévient du type de rôle interactif qui va AStre joué dans l'interaction. Une cohérence entre ces crois éléments est attendue, mais pas toujours réalisable étant donné les limites sur le nombre de signes disponibles et la variété des taches qui tombent entre les rôles. Par ailleurs certaines faA§ades s'institutionnalisent et acquièrent le statut de représentations collectis et de faits sociaux attendus de tous et s'imposant A  certains rôles. Un troisième élément consiste en la réalisation dramatique par laquelle l'individu souligne et éclaire des éléments confirmatoires de ce qu'il entend transmettre pendant l'interaction. Elle va de facile (concert par exemple) A  problématique en impliquant des efforts préparatoires ou l'usage d'un savoir accumulé qui ne peunt AStre vus dans l'accomplissement de certaines taches. Elle résulte parfois ensuite en une réalisation dramatique affectée, pour mettre en évidence ces efforts ou une - spontanéité calculée -, par exemple celle du bon élè qui agit - en bon élè - en démontrant les signes extérieurs de l'attention, qui peunt mASme d'ailleurs gASner et agir au détriment de son mode individuel propre d'apprentissage. Il peut donc y avoir une contradiction implicite entre une bonne exécution et donner l'apparence d'une bonne exécution.
En quatrième lieu, la représentation d'une routine présente une vision idéalisée de la situation et du self. Elle incorpore et démontre des valeurs sociales bien accréditées. Goffman y voit en suivant expressément Durkheim une cérémonie d'affirmation et de réjunévation des valeurs morales de la communauté. Elle n'est nulle part plus apparente que dans l'étude des tentatis de mobilité sociale ascendantes. Cette idéalisation peut se présenter de faA§on positi ou négati et amène son auteur A  cacher ou éliminer tout trait incohérent ac la faA§ade présentée. Il est aussi attendu de lui qu'il maintienne un contrôle de son expression dans les détails.
Ce type d'analyse jette une lumière intéressante sur les cas de mystification ou présentation de soi frauduleuse, les limites entre elles et une routine - honnASte et sincère - apparaissant ainsi beaucoup plus fluctuantes et imprécises que l'on pouvait le penser A  première vue. En effet, des gestions des impressions s'imposent dans tous les cas. La réalité et le fabriqué se mASlent, au lieu de s'opposer clairement l'un ancré dans le réel et l'autre dans la fantaisie, l'un illustrant la sincérité et l'autre le mensonge. Toute relation sociale est partiellement une scène où sont présentes dramaturgie, expressivité, etc. L'audience, soumise aux mASmes impératifs en d'autres circonstances, par - socialisation anticipée - favorise le bon déroulement du mécanisme. Etre une personne n'est pas seulement posséder certains attributs, mais aussi la capacité de maintenir les standards de conduite et d'apparence qui permettent de représenter les rôles pertinents au groupe social d'appartenance.
En ce sens, un statut, une position, une place sociale n'est pas tant une chose matérielle A  posséder et présenter qu'un modèle de conduite appropriée cohérent, embelli et correctement approprié. Que ce modèle soit réalisé consciemment ou pas, adroitement on non, de bonne foi ou non, il s'agit néanmoins de quelque chose qui doit AStre - agi - et représenté.
La représentation n'est pas seulement une extension expressi du caractère de celui qui agit, en termes personnels, mais peut aussi exprimer les caractéristiques de la tache accomplie en dehors de celui-ci. C'est par exemple le cas pour l'intégrité et la compétence dans les occupations de service, dont la démonstration cherche A  élir une définition favorable du service plus qu'une qualité individuelle de celui qui en fait preu. De plus, la faA§ade qu'il projette est utilisée non tant en ce qu'elle lui permet de se présenter tel qu'il le souhaite, mais surtout comme élément d'une toile de fond plus vaste (par exemple une réceptionniste pour une entreprise). Plus généralement, la définition de la situation projetée par un acteur fait partie d'un cadre plus large soutenu par la coopération de plusieurs autres participants. C'est par exemple le cas du personnel d'une équipe médicale en présence de patients ou mASme simplement d'un couple qui reA§oit, ou est en visite chez des amis, en termes de liens apparents de subordination et de réciprocité qui sont très différents entre les mASmes personnes en des circonstances différentes. Une représentation d'équipe prend alors place A  un niau situé entre ceux de l'individu et sa représentation propre et de l'ensemble des participants présents et de leurs interactions. Par ailleurs, il a été noté qu'un acteur peut denir sa propre audience, convaincu que l'impression de réalité qu'il interprète est la réalité, incorporant quand il est seul, dans sa conduite, les standards qu'il essaie de maintenir en présence d'autres, se cachant A  lui-mASme en tant qu'audience certains faits qu'il sait néanmoins, pour pouvoir AStre acteur. Au-delA  mASme de ces cas d'auto auglement si ces standatds existent en référence A  un groupe social une audience absente est ainsi créée. Ils sont appliqués alors par un individu qui n'y croit pas par peur de sanctions sociales de la part d'une audience imaginée. Ces situations d'auto audience ou d'audience imaginée peunt aussi s'appliquer aux équipes.
En tout état de cause, les membres d'une équipe en représentation sont liés par des états de dépendance réciproque, en représentation, malgré des statuts sociaux différents (car chacun dépend et peut trahir les autres et réciproquement), et de familiarité et de complicité, car les rôles n'ont plus A  AStre maintenus quand ils sont entre eux seuls, hors de présence de l'audience. Cette familiarité réciproque ne signifie d'ailleurs pas obligatoirement accord (par exemple le raleur). Par ailleurs, il ne s'agit pas ici de cliques ou de groupes informels mais du groupe de ceux engagés dans une représentation dramaturgique d'une définition de situation.
Cet état de groupe ajoute de nouaux facteurs A  la performance individuelle. La définition de la situation devient collecti, commune A  tous les membres qui en partagent inégalement les données et donc réduite A  un plus petit dénominateur commun. Une position préélie requiert la loyauté de l'équipe. Ses membres doint afficher et pratiquer une solidarité sans faille A  l'égard des subordonnés ou supérieurs sociaux, en présence ou non de l'audience (par exemple, policiers).
Un groupe est un ensemble d'individus dont la coopération intime est requise si une définition de la situation projetée doit AStre entretenue. Ce groupe n'est pas constitué par rapport A  une structure sociale ou une organisation sociale mais en relation A  une interaction ou une série d'interactions dans lesquelles la définition de la situation pertinente est entretenue. Dans la mesure où une représentation doit AStre efficace, l'étendue et le caractère de cette coopération doint rester secrets.
L'espace dans lequel la représentation prend place a aussi son importance. Goffman définit comme une - région - tout emplacement limité A  un degré quelconque par des barrières A  la perception. Le - devant - ou la région de devant est l'emplacement où ma représentation est accomplie. Elle contient un - cadre - si un matériel signalétique y ure. L'acteur y maintient certains standards de comportement, de politesse en dialogue ac l'audience, d'étiquette quand il n'y a plus dialogue mais simplement présence A  sa portée de vue ou de voix. Ces derniers sont difficiles A  repérer car le plus sount tenus pour acquis dans les situations sociales et varient suivant les cas en termes de standards de travail (ou de loisir), de vAStements, de comportements actif ou passif, de faire semblant (de travailler ou de loisir A  la mode), etc. I-e comportement - devant - généralement accentue ou supprime certains faits, alors que celui - en coulisses - fait réapparaitre des faits supprimés devant, et en connaissance de cause, contredit volontairement la performance quand les acteurs sont A  l'abri des regards et entre eux. Bien évidemment l'audience est autant que possible interdite d'accès aux coulisses (garage, personnel de service, etc.). Leur contrôle est un enjeu important pour les acteurs. Coulisses et devant peunt d'ailleurs ne pas AStre fixes mais alterner en un mASme lieu géographique (comme par exemple le bureau d'un cadre). Il y a en fait peu d'exemples de conduite appartenant purement A  l'un ou l'autre domaine. Dans les situations concrètes il s'agit presque toujours d'un compromis entre formalisme du - devant - et informalité des coulisses. Des éléments de l'un glissent dans l'autre.
Le fait que l'équipe doit soutenir la définition de la situation que sa représentation entretient amène un problème de contrôle de l'information vis-A -vis de l'audience-Elle a des secrets. Cela laisse place pour des rôles dirgents tels que ceux d'informateur, de complice, d'imposteur, d'intermédiaire, de non-personne (serviteurs), de fournisseurs de services, de confidents et de collègues A  l'égard desquels les éléments de - devant - et de coulisses varient.
Quand des équipes se présentent réciproquement en vue d'une interaction, elles ont tendance A  conserr leurs rôles et A  maintenir l'équilibre formalisme/informalité éli. Toutefois, il se présente parfois des situations où les membres peunt AStre conduits A  admettre que leur performance n'est en fait qu'une représentation et non la définition de la situation projetée. De telles hypothèses sont par exemple la ridicu-lisation des absents, le traitement de dénigrement d'une audience hors scène, la profanation rituelle du - devant - vide, les discussions de - trucs - de métier, les échanges de signaux secrets en représentation. De mASme les relations entre membres deviennent des relations collégiales rituelles. Elles sont parfois l'objet de réalignements et d'ajustements. C'est le cas d'une part entre collègues mis en présence et ne se connaissant pas comme tels, par exemple deux francs-maA§ons échangeant des signes - secrets - , ou plus prosaïquement l'un, puis l'autre baissent progressiment leur garde réciproquement échangeant des indices pour s'identifier comme appartenant au mASme milieu social, ou partageant les mASmes (parfois extrASmes) opinions politiques. Ce processus est géré pour s'interrompre facilement en cas d'erreur initiale. D'autre part une relation de subordination sociale peut AStre temporairement realignée sur d'autres termes, techniques ou sentimentaux, (par exemple le thème de Lady Chatterlcy's lor est un classique de beaucoup de sous-cultures males ouvrières)
De mASme la performance d'une équipe n'est pas une réaction spontanée et immédiate A  une situation. Elle est en mASme temps quelque chose dont les membres ont la capacité de s'ésectiuner, assez pour imaginer ou jouer d'autres performances simultanément A  l'égard d'autres réalités, en rsions multiples, parfois incompatibles.
Goffman en conclut que le besoin de contact humain prend deux formes : celle d'une audience devant laquelle faire valoir élogieusement son - self- et celui d'une équipe d'appartenance au sein de laquelle faire jouer connince et complicité intime - en coulisse -. Ces deux fonctions sont généralement séparées mais elles sont parfois réunies. Un acteur qui réussit A  tenir son personnage doit savoir gérer les impressions qu'il projette.
La constatation d'importance primordiale est non seulement le constat banal que chacun fait de soi une présentation aux autres, mais surtout que c'est la structure mASme du - self- qui peut AStre perA§ue en termes de comment les individus arrangent de telles représentations dans leurs sociétés. L'individu est double : un acteur, créateur .d'impressions, et un personnage, de la qualité que la performance évoque.
La présentation de soi aux autres requiert de la part de l'acteur l'art de gérer les impressions du personnage qu'il ut produire.
Sur un autre 15, en contact les uns ac les autres, les individus exsudent des expressions par tous les moyens rbaux autant que non-rbaux. Ils émettent aussi des communications formulées rbalement. L'information communiquée par les expressions est liée au contexte, n'est pas émise sous forme discursi et cherche A  informer sur sa source. En interaction stratégique les individus devront mutuellement interpréter leurs expressions et leurs communications rbales en situation de dépendance mutuelle et d'incertitude réciproque, cherchant A  s'influencer l'un l'autre. Il y a alors estimation des expressions, communications rbales (qui peunt avoir une valeur propre égale A  un fait, valeur de - performati utterances - au sens d'Austin, et mouments et contre mouments.
Finalement, tout épisode (strip) - brut - (raw) d'activité interactionnelle quelconque sans qu'il soit nécessaire qu'il soit isolé et borné par des limites dues A  l'attention de l'observateur ou des participants peut AStre lu A  trars des - cadres - aboutissant A  une définition de la situation par organisation de l'expérience. Ces cadres sont multiples et dépendent de l'implication dans la situation et des principes d'organisation qui leur sont appliqués par chacun, participants et observateurs."'
Goffman n'est pas resté insensible A  l'influence du macro social sur les interactions, ni A  la contribution des interactions individuelles A  l'ordre social. Certes, dans - Frame Analysis17 - il affirme qu'il n'étudie ni l'organisation sociale ni l'organisation de la société ni la structure de la vie sociale mais celle de l'expérience que les individus ressentent au cours de celle-ci et que la société passe avant les implications des individus. Cependant, il exposera très clairement18 que l'une ne peut se réduire A  l'autre. Pas plus que les structures sociales ne peunt se réduire A  l'accumulation des rites d'interaction, elles ne les déterminent. Loin de se borner A  les répéter ou les - agir -, pratiques interactionnelles et structures sociales sont mutuellement en situation de - couplage relaché - (Los coupling), liées les unes aux autres par des séries de règles de transformation.



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