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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en ouvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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L'urgence, une nouvelle pathologie des temps modernes

- Devant une sollicitation A  agir sans délai, il est sount urgent d'attendre -
S'il est incontesle que la flexibilité et les méthodes de conduite du changement ont impulsé une certaine bouffée d'oxygène permettant une modernisation sans précédent des entreprises, on ne peut cependant rester indifférent aux questionnements sur ce nouau rapport au temps qui boulerse les équilibres de vie.
Trois sujets sensibles inquiètent, ajuste titre, les ressources humaines. Il y a, d'une part, les déris liées aux manques de réflexion en profondeur, ce qui au final inhibe toute la dynamique de l'action (A). Il y a, d'autre part, la prise de conscience des pathologies déloppées par les salariés en raison du stress et du diktat permanent de l'urgence(B). Il y a enfin les déris d'une flexibilité trop systématique qui fragilisent l'ensemble de la population salariée et qui riment sount ac précarité (C).

A - L'urgence, un détournement de l'action

- Tous les acteurs sociaux s'y réfèrent, soit pour exprimer une demande, soit pour tenter d'exprimer une certaine légitimité -'''.
L'urgence érigée en dogme dans le management imprime un mode de pensée qui se structure autour de deux axes : l'un, focalisé sur l'instant, confère A  ce dernier un statut d'exception (1), l'autre consiste A  réduire, au nom de l'urgence, l'espace de réflexion dans l'élaboration du projet, ce qui génère des contre-productivités(2).


1) L'instant; un statut d'exception

L'urgence induit un mode de vie dans lequel seul l'immédiat a du prix. En revanche, le passé est vite oublié, car sount jugé inutile, et le futur, s'avère AStre sount d'un contour trop flou pour AStre affecté d'une quelconque pertinence. L'urgence impose également un type de comportement sur le mode de la réactivité, que l'on opposera A  la rigueur de l'action.
La réaction est animée par une logique soit d'ordre émotionnelle, soit d'ordre technicienne en réponse A  des circonstances ou des événements qui la provoquent. Or, tres vite, cette urgence peut fonctionner comme un piège, dans la mesure où la liberté de jugement risque de se trour enfermée dans un système dual dicté par le mode impulsion/réaction.
Quand l'urgence devient le registre principal de -l'agir dans l'entreprise-, c'est toute la capacité d'initiati, de créativité, de - faire autrement - qui est mise en question. L'urgence se transforme en pathologie, puisqu'elle détourne l'action en activisme et obère toute vérile réflexion.
La mission impartie aux Directions des Ressources Humaines consiste A  AStre une force de résistance face A  cette pression du temps court que l'on présente de manière sount très dogmatique comme une contrainte incontournable. Il y a, face A  ce défi, une pédagogie du temps A  enseigner dans l'unirs du travail sur la base d'actions très simples :
- domestiquer les porles, les emails pour réinstir sa propre liberté dans la gestion de son temps ;
- imposer une logique de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences qui va sount A  contre-courant des normes de cotation boursière, pour mettre en ouvre des politiques de formation audacieuses et innovantes ;
- mettre en place des outils de délégation pour domestiquer le temps62 ;
- prendre le temps de la réflexion, de la pause, de la discussion pour restaurer l'espace de la créativité et de la convivialité ;
- oser perdre son temps dans un échange, une rencontre imprévue, pour redonner du sens A  l'unirs de travail trop sount désincarné et déshumanisé du fait du manque de parole ;
- réapprendre A  gérer son temps pour prendre le temps d'AStre.

2) L'urgence, une notion contre-producti dans l'entreprise ?
Ce nouau rapport au temps est denu une contrainte redoule qui pèse sur tous les dirigeants. Il a des conséquences multiformes tant sur les organisations et la nature des décisions qui sont prises, que sur les personnes elles-mASmes. Mais les effets perrs de ce culte de l'urgence ne sont pas encore totalement pris en compte par les dirigeants des entreprises, et valorisés A  leur juste coût.
» D'abord, il pénalise la démarche créati qui nécessite un engagement sur le temps long; cela n'est pas sans conséquence sur les choix d'instissements qui seront faits. Par exemple, le temps exerce une pression croissante sur les créateurs d'entreprise du secteur de la noulle économie. Les porteurs de projet doint concevoir, délopper et contrôler leurs systèmes d'offres et leurs s opérationnels sous des contraintes temporelles multiples: délais très courts entre la conception et le lancement du produit, fabrication de ce dernier -en juste A  temps-, communication en temps réel, temps de réaction A  la concurrence, vitesse de croissance de l'entreprise, délai très court d'utilisation des capitaux instis au démarrage Bref, la maitrise de ces noulles temporalités devient un des principaux défis lancés aux créateurs d'entreprise de ce secteur économique6'.
» Ensuite, cette relation au temps court empASche de formuler des projets d'entreprise, et de se projeter sur l'anir. Le concept de projet s'inscrit nécessairement dans la durée, une durée d'autant plus longue que sa mise en ouvre implique une rupture ac l'ordre existant. Pourtant, l'évolution des démarches -projets d'entreprises- qui perdent en ambition est révélatrice de la tendance au rétrécissement de la -perspecti temporelle-64.
» Enfin, la fonction de ille est sount négligée au profit d'une réactivité permanente aux mouments du marché. Ce temps présent qui pèse de plus en plus sur les organisations a des répercussions très sensibles sur le vécu individuel et sur la gestion collecti des grandes fonctions de l'entreprise.


B - Les pathologies liées au stress et A  l'urgence


Les médecins du travail ou les spécialistes des conditions de travail ont déjA  plusieurs fois tiré la sonnette d'alarme, sur le fait que la flexibilité maximale imposée aux personnes déloppe beaucoup d'insécurité et de stress. Mais tous les effets négatifs ne sont pas encore pris en compte.
Il est important de formaliser des indicateurs pour prendre en compte les impacts négatifs sur la société qu'occasionnent la prise massi de médicaments antidépresseurs ou encore l'incidence du stress sur la perte de créativité et de motivation. L'homme est ainsi fait, qu'il est soumis A  des contraintes biologiques qui lui imposent un rythme de sommeil, de repos, de détente, d'alimentation. Ce rythme est programmé A  l'échelle d'un temps très court qui n'excède pas la journée voire exceptionnellement la semaine.
Cette soumission A  l'ordre biologique est un rappel A  l'ordre constant pour tous ceux qui ont en responsabilité des hommes et des femmes au travail. On ne peut pas tout faire en temps réel. Il y a des limites infranchissables qui font qu'au-delA  d'un certain nombre d'heures de travail consécutis, la personne est fatiguée. Les temps de pause et de récupération sont indispensables.
Le principe selon lequel on pourrait cumuler indéfiniment des heures de travail pour ensuite les récupérer sous forme de journée de congés, bute en pratique sur les ressorts physiologiques qui eux, ne sont pas extensibles A  l'infini.
Cette rigidité du corps face aux exigences de la flexibilité constitue sans aucun doute une contrainte non négociable, une sorte d'obstacle insurmonle qui amène de fait, les Directions des Ressources Humaines A  un principe de réalité qui ne rime pas toujours ac flexibilité. Pourtant, ce principe a été sount négligé et nombreux sont les médecins du travail qui constatent aujourd'hui l'explosion de noulles pathologies liées au stress.
Pour apprécier ac précision l'impact réel des conditions de travail sur le salarié, il est important de faire la distinction entre charge physique et charge mentale (I), ce qui permettra de mieux prendre la mesure de cette noulle forme de pathologies (2). Enfin sur le économique, il n'est pas certain que ce culte de l'urgence ne soit pas A  terme contre-productif (3).

1) Charge mentale et charge physique
Ces notions de charge physique et de charge mentale ont été formalisées par des chercheurs pronant d'horizons dirsifiés et engagés dans le processus d'amélioration des conditions de travail"'. L'évolution des conditions de travail sur un siècle a contribué A  déplacer de manière significati les facteurs de pénibilité des postes de travail. La mécanisation et la robotisation des unités industrielles ont contribué A  réduire la pénibilité physique des conditions de travail. En revanche, la charge mentale du travail a considérablement augmenté sur la mASme période ce qui est la cause principale des manifestations de stress.
La charge physique d'un poste résulte de la


prise en compte de deux facteurs :

-d'une part, la posture liée au poste de
travail qui correspond A  la charge statique ; -d'autre part, les efforts des différents
muscles pour effectuer la tache (qui renvoie


A  la charge dynamique).

La charge mentale est plus complexe A  appréhender. Elle résulte de la combinaison de quatre paramètres :
- la contrainte temps qui représente la cadence imposée au travailleur pour effectuer la tache qui lui est confiée ;
- la relation entre la complexité et la vitesse ;


- l'attention nécessaire ;

- la minutie.

2) Stress et fatigue, une noulle pathologie des temps modernes
Il y a une sorte de paradoxe sur lequel on n'aura jamais fini de réfléchir. Jamais on a aussi peu travaillé dans l'histoire de la société industrielle et pourtant jamais les personnes ne se sont autant plaintes de pathologies liées A  la surcharge d'activité.
La réduction du temps de travail contribue A  déséquilibrer de manière très sensible la charge de travail selon les périodes d'activité. De plus, la pression du temps court, contribue A  intensifier les rythmes de travail, ce qui n'est pas sans conséquences sur l'équilibre de santé physique et mentale des salariés. Nombreux sont les médecins du travail qui ont souligné une forte dégradation de l'état de santé des salariés et ont pointé le déloppement de nombreuses pathologies, directement liées au stress.
Selon une enquASte menée par le magazine -Liaisons sociales- près de trois salariés sur quatre souffrent du stress, et plus d'un sur deux pensent que sa situation va s'aggrar A  l'anir1'''. Stress et fatigue sont considérés par les médecins professionnels comme les deux causes de pathologie principales aujourd'hui. Les manifesta-lions sont très nombreuses; elles se traduisent principalement par des maux de dos, des migraines, des angoisses, des insomnies.

C - La montée des précarités, conséquence directe de la flexibilité

Si l'on définit la notion de précarité -comme un degré d'exposition au risque du chômage -", on peut faire apparaitre une corrélation significati entre la montée du sentiment de précarité et la flexibilité de l'emploi6*. Plusieurs raisons peunt AStre avancées :
» les populations soumises A  ces formes d'emplois atypiques comme les CDD ou l'intérim, sont les premières victimes des fluctuations du marché de l'emploi et subissent de plein fouet les aléas de la conjoncture ;
» la deuxième raison provient du faible intérASt que procure ces types de travail, ce qui génère un niau d'insatisfaction très élevé face au poste occupé. Du coup, l'emploi occupé, lorsqu'il correspond A  ce type de contrats précaires s'apparente le plus sount A  une solution d'attente, -une passerelle- pour un anir meilleur. Il constitue donc le plus sount un palliatif au chômage tout autant qu'un risque de s'y retrour.
Cette prise de conscience du risque de précarisation lié aux noulles formes d'emplois ne peut échapper aux Directions des Ressources Humaines. Elles ne peunt jouer l'indifférence face A  un processus maintenant vérifié par des données statistiques suffisamment grandes pour ne pas douter de leur pertinence. Cela dit, on ne peut également isoler le second paramètre de leur responsabilité liée A  l'équilibre financier de l'entreprise et qui passe largement par le suivi de la masse salariale.
On est donc très sount confronté A  un exercice d'équilibre, d'ajustement subtil entre la logique de sécurité de l'emploi et les contraintes de masse salariale, ce qui rend la position des Directions des Ressources Humaines sount inconforle. L'ajustement n'est jamais définitif; il ne peut AStre ni théorique, ni dogmatique, ni éli une fois pour toute.
Cette nécessité de conjuguer ce paramètre de la sécurité d'emploi ac les contraintes de la masse salariale impose une réflexion, une concertation ac tous les acteurs concernés (partenaires sociaux, syndicats professionnels, entreprises du mASme secteur d'activité ou du mASme bassin d'emploi, pouvoirs publics)"9. Des pistes noulles ont été proposées ces dernières années pour sortir de ce qui peut apparaitre encore pour beaucoup comme une impasse. Elles s'organisent autour du contrat d'activité7" et ou du groupement d'employeurs. Pour l'instant, elles sont A  l'état très embryonnaire, au niau de l'expérimentation.



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