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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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La diversité des capitalismes : l'approche régulationniste

La transition des pays de l'Est rs l'économie de marché a fait prendre conscience aux théoriciens de leur difficulté A  répondre précisément A  la question pourtant fondatrice : qu'est-ce que le capitalisme ?

Pour avoir privilégié l'unicité du capitalisme, les économistes ont paru désarA§onnés par la variété des formes que revASt la transition rs l'économie de marché dans les pays de l'Est. La aison des systèmes économiques soviétique et occidentaux avait, il est vrai, convaincu certains analystes d'une tendance A  la conrgence. D'un côté, les économies libérales enregistraient des interntions croissantes de l'Etat, y compris dans le domaine de la ification des décisions stratégiques. D'un autre côté, les économies centralement ifiées mettaient en œuvre des réformes visant A  introduire plus de flexibilité grace A  un plus grand recours aux mécanismes du marché. L'effondrement des sociétés de type soviétique a démenti cette hypothèse d'une uniformisation progressi des dirs systèmes économiques.
C'est dans ce contexte que les travaux de chercheurs n'appartenant pas stricto sensu A  la profession des économistes reprennent tout leur intérASt. Ceux, par exemple, d'Andrew Shonfield, spécialiste anglais des relations internationales et qui fut l'un des premiers A  montrer, dans les années 60, la variabilité des capitalismes dans le temps et l'espace (1). Son but était de comprendre dans quelle mesure la croissance remarquable observée après 1945 dérivait de changements majeurs dans les relations entre Etat et marché. Dans le mASme temps, il soulignait combien les institutions de base du capitalisme différaient entre la France et la Grande-Bretagne, l'Allemagne ou encore les Etats-Unis.
A la réflexion, il est assez paradoxal que ces idées émanent surtout de spécialistes des relations internationales, de politologues et de dirigeants d'entreprises, trop rarement d'économistes (2). Pour sa part, la théorie de la régulation (3) s'est précisément constituée pour rendre compte de la variabilité dans le temps et l'espace des formes de capitalisme : il n'existe pas un mais de multiples régimes d'accumulation, en fonction du résultat des conflits politiques et des processus d'institutionnalisation qui émergent en particulier des grandes crises structurelles (4). En un sens, ces recherches visent A  faire l'analyse des conséquences économiques des compromis institutionnalisés dont les politologues et historiens montrent l'émergence. C'est donc une approche interdisciplinaire, indispensable en vue d'une carac-térisation des capitalismes.
Le point de départ n'est autre que la théorie marxiste des modes de production : le capitalisme se définit par la conjonction de deux principes d'organisation économique. Un rapport marchand, de type horizontal, organise les relations d'échanges entre agents économiques, alors que le rapport capital/travail, de type rtical, codifie une soumission des salariés A  une logique d'entreprise.
En théorie, il n'existe pas qu'une seule faA§on d'organiser ces deux rapports fondamentaux, mais une certaine variété. D'une part, les rapports marchands peunt avoir une plus ou moins grande extension selon les marchés : marché de biens, marché du travail, marché du crédit Dans ces marchés, la concurrence peut internir entre une multitude de producteurs et de demandeurs ou au contraire mettre en jeu la domination d'un petit nombre d'agents, soit offreurs, soit demandeurs. C'est une première source très importante de différenciation des capitalismes : l'extension et la nature des rapports marchands. D'autre part, une variété au moins équivalente régit les formes du rapport capital/travail, selon la nature des principes de division du travail (monde d'ouvriers professionnels, division taylorienne des taches, ou encore marché interne propre A  la grande entreprise, etc.), les modalités de rémunération des salariés (fixée sur des marchés locaux, des marchés professionnels ou A  l'issue de négociations collectis A  dirs niaux, sectoriels comme nationaux) et la reconnaissance plus ou moins complète de droits collectifs A  trars la courture sociale VoilA  pourquoi, d'un strict point de vue théorique, peunt coexister ou se succéder dans l'histoire dirs capitalismes.
Mais la lecture régulationniste pousse l'analyse en spécifiant quelque&unes des raisons de la dirsité des capitalismes nationaux et de leur évolution au cours du temps. L'institutionnalisation d'une forme du rapport marchand et d'un type du rapport salarial ne résulte pas de la seule sélection en fonction de critères d'efficience économique. Les recherches historiques sur de longues périodes suggèrent que ce processus intervient en réaction A  des crises structurelles d'un régime antérieur, qu'il mobilise de faA§on essentielle les luttes politiques et sociales et que, par ailleurs, les guerres ont sount joué un rôle important dans la synchronisation et la légitimation des changements apportés A  un ordre économique antérieurement réputé immuable. VoilA  la raison pour laquelle on peut parler A  juste titre de capitalismes nationaux, au moins pour les pays dont l'industrialisation est ancienne.
Mais aucun régime économique n'est susceptible de se reproduire A  l'identique sur la longue période, contrairement A  ce que postulent la plupart des théories économiques contemporaines obsédées par l'hypothèse d'anticipations rationnelles d'agents optimisant leurs décisions sur l'horizon complet de leur cycle de vie dans un environnement stationnaire. Un ensemble de formes institutionnelles peut d'abord impulser un mode de régulation initialement viable et A  peu près cohérent. Mais au fur et A  mesure que se succèdent les cycles économiques, apparaissent dirses sources de désilisation. Des conflits sociaux, relayés par le pouvoir politique, peunt remettre en cause des institutions clés, alors mASme qu'émergent en général de noulles formes pour les déséquilibres économiques. Par exemple, une inflation cumulati a été associée A  la croissance de l'après-guerre, ce qui n'a pas manqué A  terme de désiliser le régime monétaire international et national. Alors, peut s'ouvrir un noul épisode de crise structurelle au sens précis de ce terme : les ajustements économiques induits par le mode de régulation désilisent les formes institutionnelles qui en sont la base.



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