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ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Le rÀgne des firmes multinationales globales?

Indissociables de la globalisation des années 80, les multinationales globales marquent une noulle étape dans le déloppement des grandes firmes. Leurs caractéristiques majeures : la présence sur les principaux marchés, la gestion unifiée des activités commerciales, industrielles et financières.

GLOBALES ? Cet adjectif accolé A  firmes multinationales désigne le fait que ces entreprises ont peu A  peu déloppé des stratégies poursuivies A  l'échelle mondiale. Toutes les multinationales n'ont certes pas atteint un tel stade de déloppement, mais plus le nombre de celles qui l'atteignent croit, et plus elles tendent A  denir un mode d'organisation nouau de l'économie mondiale, ou du moins des parties du globe qui les attirent le plus : l'Union européenne, l'Amérique du Nord et le Japon, soit la fameuse triade.

Vers des stratégies globales
Il en résulte une globalisation de l'économie, tant au niau du commerce que de la production, et une réduction des capacités d'interntion de l'Etat.
L'histoire du déloppement des multinationales décrit une succession de stratégies. Apparues dès le XIX siècle, les premières multinationales (Michelin, Nestlé, etc.) avaient une stratégie d'approvisionnement : leurs instissements étaient réalisés pour approvisionner la société mère en ressources naturelles et en produits primaires. Au cours du XXe siècle sont ensuite apparues des multinationales A  stratégie de marché : les instissements prolongent l'activité d'exportation de la firme par une imtation de filiales dans ses marchés étrangers. Vers la fin des années 60, des multinationales ont adopté une troisième stratégie, fondée sur la rationalisation de la production et la délocalisation en vue de tirer parti de coûts de production inférieurs A  l'étranger. L'opération consiste concrètement A  décomposer le processus productif en différents segments et A  délocaliser les segments exigeant une importante main-d'ouvre rs les pays A  faibles coûts salariaux, les segments A  forte intensité énergétique rs des pays où l'énergie est bon marché, et ainsi de suite. Le processus n'est pas irrérsible : selon l'évolution des coûts et les changements techniques, les multinationales qui adoptent cette stratégie peunt très bien AStre amenées ultérieurement A  relocaliser tel ou tel segment de la production dans leur pays d'origine. Ac les années 80, certaines multinationales furent tentées par une stratégie -techno-financière- caractérisée par une orientation des instissements rs d'autres formes d'imtation sur les marchés étrangers, telles que la sous-traitance, les alliances et partenariats stratégiques, le désengagement de certaines activités et l'engagement dans la recherche et déloppement (RM)), ainsi que la recherche de gains, éntuellement spéculatifs, sur les marchés financiers internationaux. On dira donc, en premier lieu, que la stratégie globale d'une multinationale se définit par l'utilisation des quatre stratégies précédentes, de faA§on simultanée ou alternati, selon les opportunités de coûts, de marché, d'approvisionnement, de nouautés technologiques et de gains financiers qui se présentent A  elle A  tout moment dans les différents pays. Une telle stratégie a commencé A  se manifester A  partir du milieu des années 80 dans quelques dizaines de multinationales et s'est répandue dans la présente décennie. Plus finement analysée depuis lors, la stratégie d'une firme est dite globale lorsque simultanément :
- elle a une vision mondiale des marchés et de la concurrence ;
- elle connait bien ses rivaux (1) ;
- elle a le pouvoir de contrôler ses opérations A  l'échelle du globe, ou aq moins sur l'espace de la triade ;
- elle se comporte en -joueur global- et change sa faA§on de travailler lorsque sa survie est mise en jeu par ses concurrents directs ;


- elle opère dans des industries A  haute technologie;

- elle localise ses activités lA  où elles sont les plus renles, suivant les avantages és offerts par les différents pays du monde ;
- elle a des activités coordonnées A  l'aide de technologies d'information et de production flexibles et intégrées A  une chaine de valeur (2) internationale;
- elle organise ses usines et filiales spécialisées en un réseau internationalement intégré et s'intègre elle-mASme dans un réseau d'alliances ac d'autres multinationales.
Pour mener A  bien une stratégie globale, ces multinationales doint le plus sount procéder A  des fusions, A  des acquisitions ou A  des prises de participation au capital d'autres firmes, et réaliser des rachats ou prendre le contrôle d'entreprises étrangères. De ce fait, les multinationales globales tendent de plus en plus A  se constituer en grands groupes réunissant des sociétés industrielles, commerciales et financières. Depuis 1980, elles passent des alliances entre elles (Ford ac Honda, General Motors ac Toyota, Siemens ac Fujitsu et Hitachi, etc.). Au sein de ces réseaux d'alliances, ces firmes sont en mASme temps concurrentes pour telle activité ou tel marché, et coalisées pour d'autres, notamment la R&D. Dans chaque industrie, dans chaque secteur, le marché mondial est fondé sur cette coopération/rivalité où chaque multinationale coopère ac ses rivales pour rester compétiti. Le résultat des stratégies globales est la formation, A  terme, d'un système commercial et productif international intégré, par rapport auquel les territoires nationaux et les Etats deviennent des variables secondaires.


Globalisation du commerce et de la production

En moyenne, près de 45 % des ntes totales des multinationales sont des exportations. Un instissement direct A  l'étranger crée du commerce international dès lors qu'une filiale étrangère exporte une part de sa production et importe une part (majeure ac les stratégies globales) de ses intrants (matières premières, pièces détachées, composants, etc.). Les multinationales contrôlent une part appréciable du commerce mondial. La division internationale du travail et la répartition des activités productis dans le monde résultent, en outre, de plus en plus des décisions de ces firmes.
Leur commerce captif (flux internationaux de produits entre la société mère et les filiales) porte surtout sur des biens intermédiaires, des composants et des produits semi-finis. Le négoce international des produits de base est presque totalement sous leur contrôle : elles réalisent 90 % du commerce mondial du blé, du café, du mais, du bois, du ac, du jute et du minerai de fer, 85 % du commerce du cuivre et de la bauxite, 80 % de celui du thé et de l'étain, 75 % pour les bananes, le caoutchouc naturel et le pétrole brut. Les marchés des produits finis industriels sont globaux, spécialement dans l'électronique ou l'automobile, où des normes internationales s'imposent après avoir été mises au point par des multinationales. Chaque année, depuis deux décennies, plus de la moitié des exportations américaines sont engendrées par des multinationales (américaines et étrangères), pour près de 80 % des exportations britanniques, plus de 90 % A  Singapour, plus de 40 % au Brésil (3). La noulle division internationale du travail a cela de nouau qu'elle intègre ensemble les pays de la triade et les nouaux pays industriels d'Asie, et désintègre la plupart des pays en déloppement, qui représentent une fraction de plus en plus marginale du commerce mondial. S'agissant de la production, son intégration mondiale est mise en évidence par différents indices. D'un point de vue quantitatif, ses progrès peunt AStre mesurés par les flux accrus de technologie contrôlés par les multinationales qui boulersent et internationalisent l'organisation et la structure de la production, en permettant un redéploiement de leurs activités productis en tout point du monde. D'où un effet qualitatif : la flexibilité du processus de production des multinationales. A la fin des années 80, la part de la production internationalisée (4) atteint près d'un tiers du PNB pour les Etats-Unis, près d'un quart pour le Japon, et pas moins de 42 % pour les Pays-Bas. Au niau global, cette production internationalisée sous le contrôle direct des multinationales est estimée A  un tiers de la richesse produite chaque année dans le monde. L'intégration de la production se manifeste encore A  trars les instissements croisés effectués au sein d'une mASme branche et par les échanges d'actifs, tangibles et intangibles, entre les sociétés mères et leurs filiales. Les actifs intangibles concernent la circulation internationale de services au sein des multinationales dont il n'existe aucune estimation A  ce jour. On peut néanmoins en donner une idée ac les paiements engendrés par les transferts de technologie, dont 80 % sont internes aux multinationales dans le cas des Etats-Unis et du Royaume-Uni, et plus de 90 % dans le cas de l'Allemagne. L'intégration mondiale de la production est pour l'heure plus avancée dans des industries telles que l'automobile, l'électronique, les machines de bureau, les instruments de précision, la chimie pharmacie et les services financiers. U en résulte un fort degré d'interdépendance entre les processus de production localisés dans des pays différents, et une perte d'autonomie des systèmes productifs nationaux.


La globalisation financière

Les stratégies et les techniques financières multinationales ont fait des multinationales d'importants opérateurs sur les marchés financiers internationaux. Au sein d'une multinationale, les fonds sont déplacés d'un lieu A  l'autre, par des transferts de capitaux entre les filiales et la société mère (ou une société holding). Ainsi les multinationales industrielles se dirsifient-elles rs les activités de services, notamment financières : elles se -financiarisent-.
Les multinationales globales se reconnaissent A  cette dirsité industrielle, tertiaire et financière. D en résulte la circulation d'une masse importante et régulière de liquidités au sein de la multinationale, pouvant AStre mobilisée A  tout moment pour internir sur les marchés financiers. L'objectif est de se couvrir contre le risque de variations du change (c'est-A -dire du cours d'une devise) ou de taux d'intérASt par le - ter-maillage - qui consiste A  modifier les délais de paiement des transactions commerciales ; ou par l'-endiguement- qui consiste A  modifier les monnaies de facturation, de faA§on A  réduire le risque ou A  tirer des profits de la spéculation sur les fluctuations de change. Les multinationales exploitent les changements de parité quand elles ne les provoquent pas. La gestion du risque de change par les multinationales est désilisante car elle contribue A  renforcer les monnaies dont la hausse est anticipée et A  affaiblir les monnaies menacées de dévaluation (5). Les opérations financières des firmes multinationales ont contribué A  l'intégration des marchés de capitaux internationaux. Les résers officielles de change des pays déloppés ne représentent pas plus que le montant quotidien des transactions sur le marché des changes. La trésorerie cumulée de toutes les multinationales du monde représente plusieurs fois le montant des résers monétaires détenues par les banques centrales. Le déplacement de 1 ou 2 % de ces masses financières privées peut modifier la parité entre deux monnaies. Les multinationales considèrent sount les opérations de change comme leur meilleur centre de profit. Les autorités monétaires d'un pays n'ont plus le pouvoir de défendre leur taux de change face A  la spéculation, et les politiques économiques nationales perdent de leur autonomie et de leur efficacité. C'est pourquoi certains envisagent de re-réglementer les mouments internationaux de capitaux ou de taxer les opérations financières pour décourager les transactions purement spéculatis (6).


L'Etat face aux stratégies globales

Des années 60 A  79, les Etats, et principalement ceux des pays en déloppement et des pays socialistes, ont suivi des politiques restrictis vis-A -vis des instisseurs étrangers. Les années 80 ont marqué une conrgence rs des politiques libérales d'accueil de ces capitaux. Ainsi, les nationalisations de firmes étrangères dans les pays en déloppement ont pris fin. A l'inrse, les programmes de privatisation sont désormais utilisés pour attirer les capitaux étrangers. Les zones franches sont créées dans ce but. D'autres instruments sont utilisés dans le cadre de ces politiques libérales : les exemptions fiscales, les concessions douanières, les bonifications d'intérASts et les primes de déloppement régional, la fourniture d'infrastructures publiques, le libre transfert des profits et des devises, la libéralisation de la réglementation sur les fusions et les acquisitions, la protection des droits de propriété privée, etc.
La réaction des multinationales aux anciennes restrictions et aux nationalisations - au moyen des stratégies globales - explique cette conrgence libérale des politiques A  l'égard des instissements directs. Ac la crise, les rapports de force se sont inrsés entre pays hôtes et multinationales. Avant, ces dernières se concurrenA§aient pour entrer dans des pays réputés protectionnistes ; l'offre mondiale de capital prASte A  s'instir dépassait la demande ; les multinationales subissaient les politiques des Etats.
Depuis les années 80, les Etats surendettés, luttant contre le chômage, font face A  des multinationales échaudées par les restrictions passées, moins désireuses d'instir que de passer des alliances, de s'engager dans la finance ou de spéculer. La demande mondiale de capitaux dépasse l'offre, et les multinationales mettent en concurrence les Etats. Ceux-ci, pour attirer une part des instissements internationaux, doint offrir des avantages et des garanties aux multinationales. Dans ce contexte, il revient A  l'Etat de iller A  maintenir l'-avantage concurrentiel- de son territoire national en créant un environnement d'affaires favorable A  l'accueil des filiales et des quartiers généraux des multinationales, grace A  la simplification des réglementations et du droit du travail. Le risque aujourd'hui est celui d'une surenchère sans fin entre les Etats pour attirer les instissements, y compris au détriment des firmes locales et des salariés.



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