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DROIT

Le droit est l'ensemble des règles générales et abstraites indiquant ce qui doit être fait dans un cas donné, édictées ou reconnues par un organe officiel, régissant l'organisation et le déroulement des relations sociales et dont le respect est en principe assuré par des moyens de contrainte organisés par l'État.


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Kant

L'ENTENDEMENT PRESCRIT SES LOIS A€ LA NATURE
Kant, Critique de la raison pure, trad. A. Renaut, Aubier, 1997, p. 194-l95.

Kant abandonne la question de l'origine des lois dans la nature pour se poser celle de l'origine de l'expérience et de la connaissance de la nature (point de vue transcendantal). Comment une expérience est-elle possible ? Parce que nous sommes a priori capables de lier d'une certaine manière le divers qui se donne. L'intuition se produit dans la forme de l'espace et du temps, tandis que l'entendement est la faculté de penser le divers phénoménal sous des règles. Il l'unifie par des concepts qui ne dérivent pas de l'expérience, mais au contraire la rendent possible : les catégories d'unité, de causalité (la plus importante pour la science newtonienne) sont a priori. Sans cette possibilité transcendantale de lier les phénomènes par le concept pour les penser, il n'y aurait pas de législation réelle du divers empirique. Deux niveaux de lois s'articulent : celui, premier, des lois - transcendantales - (celles de la pensée et les principes a priori qu'effectue l'entendement pour constituer la nature formelle) et celui des lois empiriques particulières, soumises aux précédentes, y ajoutant la variété empirique qu'aucune réflexion a priori ne peut donner. La pensée et la connaissance de la nature n'ayant rien d'absolu, et étant discursives, se résument A  des rapports, des liaisons : des règles par lesquelles le sujet s'approprie le donné. Cependant, toute règle (tout enchainement) n'est pas connaissance. Seule la règle objective - qui ne décrit pas l'ordre subjectif de mes représentations, mais possède une nécessité ' constitue une loi. Tout nous est donné selon des règles, des enchainements. Lorsque je peux produire universalité et nécessité dans cette règle, j'ai affaire A  une loi. L'objet n'est plus avec Kant ce que la loi vise de l'extérieur. L'objet, distingué de la chose en soi, est constitué par l'entendement législateur et l'intuition. La loi, activité de l'entendement, est l'objectivité. L'objet est ce qui peut AStre ramené A  une loi, bref ce qui peut AStre pensé. L'objet ne préexiste pas A  la pensée. - Les lois n'existent pas plus dans les phénomènes que les phénomènes n'existent en soi - (Critique de la raison pure, A§ 26). C'est l'abandon solennel du réalisme A  l'égard des lois de la nature. Celles-ci ne sont réellement que dans les phénomènes, non dans les choses en soi. Pourtant, Kant ne fait que déplacer une illusion dogmatique, en postulant l'anhistori-cité de nos concepts scientifiques et en projetant dans le transcendantal des formes provisoires de la raison scientifique (causalité).
Au niveau global, la nature formelle constitue - la conformité des phénomènes A  la loi dans l'espace et le temps - (jbid.) et représente l'unité légale de toutes les lois a priori et empiriques portant sur les phénomènes existants.

L'ordre et la régularité, c'est donc nous-mASmes qui les introduisons dans les phénomènes que nous appelons nature, et nous ne pourrions les y trouver si nous ou la nature de notre esprit ne les y avaient mis originairement. Car cette unité de la nature doit AStre une unité nécessaire, c'est-A -dire certaine a priori, de la liaison des phénomènes. Or, comment pourrions-nous instaurer a priori une unité synthétique, si, dans les sources originaires de connaissance de notre esprit, ne se trouvaient contenus a priori des principes subjectifs d'une telle unité, et si ces conditions subjectives ne possédaient en mASme temps une validité objective, dans la mesure où elles sont les principes de la possibilité de connaitre un quelconque objet dans l'expérience ?
Nous avons défini Y entendement, plus haut, de diverses manières : par une spontanéité de la connaissance (par opposition A  la réceptivité de la sensibilité), par un pouvoir de penser, ou par un pouvoir des concepts, ou encore des jugements, lesquelles définitions, si on les considère en toute clarté, convergent vers le mASme point. Ainsi pouvons-nous désormais caractériser l'entendement comme le pouvoir des règles. Cette caractéristique est plus féconde et s'approche davantage de son essence. La sensibilité nous donne des formes (de l'intuition), alors que l'entendement nous donne des règles. Il est toujours occupé A  épier les phénomènes dans le but de découvrir en eux quelque règle. Les règles, en tant qu'elles sont objectives (et que par conséquent elles s'attachent avec nécessité A  la connaissance de l'objet), s'appellent des lois. Bien que nous apprenions beaucoup de lois par expérience, ces lois ne sont cependant que des déterminations particulières de lois encore supérieures, dont les plus élees (sous lesquelles s'inscrivent toutes les autres) proviennent a priori de l'entendement lui-mASme et ne sont pas empruntées A  l'expérience, mais doivent bien plutôt procurer aux phénomènes leur conformité A  des lois et ainsi précisément rendre l'expérience possible. L'entendement n'est donc pas seulement un pouvoir de se forger des règles par aison des phénomènes : il est lui-mASme la législation pour la nature, ce qui veut dire que sans entendement il n'y aurait nulle part de nature, c'est-A -dire d'unité synthétique du divers des phénomènes selon des règles ; car des phénomènes ne peuvent, en tant que tels, avoir lieu hors de nous, mais n'existent que dans notre sensibilité. Mais cette nature, en tant qu'objet de la connaissance dans une expérience, avec tout ce qu'elle peut bien contenir, n'est possible que dans l'unité de l'aperception. Or l'unité de l'aperception est le principe transcendantal de la conformité nécessaire de tous les phénomènes A  des lois dans une expérience. C'est cette mASme unité de l'aperception qui, vis-A -vis d'un divers de représentations (requérant de déterminer cette diversité A  partir d'une seule représentation), constitue la règle, et le pouvoir de ces règles est l'entendement. Tous les phénomènes résident donc, comme expériences possibles, a priori dans l'entendement et reA§oivent de lui leur possibilité formelle, tout comme, en tant que simples intuitions, ils résident dans la sensibilité et ne sont possibles quant A  la forme qu'A  travers celle-ci.
Si excessif et absurde qu'il semble donc de dire que l'entendement est lui-mASme la source des lois de la nature et par conséquent de l'unité formelle de la nature, une telle affirmation est cependant tout A  fait exacte et conforme A  l'objet, c'est-A -dire A  l'expérience. Certes, des lois empiriques en tant qu'elles ne peuvent, quant A  leur origine, pas davantage provenir de l'entendement pur que l'incommensurable diversité des phénomènes ne peut AStre suffisamment comprise A  partir de la forme pure de l'intuition sensible. Mais toutes les lois empiriques ne sont que des déterminations particulières des lois pures de l'entendement, et c'est seulement en se soumettant A  celles-ci et d'après leur norme qu'elles sont possibles et que les phénomènes reA§oivent une forme légalisée, de mASme aussi que tous les phénomènes, quelle que soit la diversité de leur forme empirique, doivent pourtant se conformer toujours aux conditions de la forme pure de la sensibilité.
L'entendement pur est donc A  travers les catégories la loi de l'unité synthétique de tous les phénomènes et ainsi est-il ce qui, le premier et originairement, rend possible l'expérience quant A  sa forme. Cela étant, dans la déduction transcendantale des catégories, nous n'avions pas A  nous acquitter d'une autre tache que de faire comprendre ce rapport de l'entendement A  la sensibilité et, par l'intermédiaire de celle-ci, A  tous les objets de l'expérience, par conséquent de rendre compréhensible la validité objective de ses concepts purs a priori et d'élir ainsi leur origine, ainsi que leur rité.



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