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ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Les comportements financiers des ménages

Les comportements financiers des ménages
Le niveau de revenu n'est pas le seul élément qui incite des ménages A  s'endetter ou, inversement, A  épargner. Des -profils psychologiques- différenciés doivent également AStre pris en compte dans l'analyse de ces comportements.

QUEL RAPPORT l'indidu entretient-il avec l'argent, quelles sont ses représentations de l'endettement, de l'épargne ? Pourquoi, A  revenu égal, y a-t-il des - cigales - et des -fourmis-? Ces questions, qui intéressent non seulement les banques et les entreprises, mais aussi les familles elles-mASmes, sont explorées par la psychologie économique. La prise en compte de variables psychologiques et sociodémographiques permet en effet de décrire la diversité des comportements financiers des familles et de mieux saisir les logiques financières de certains ménages qui peuvent paraitre peu orthodoxes au regard des critères économiques -classiques-. En témoigne une recherche récente qui porte sur les représentations de l'épargne et de l'endettement des ménages. L'équipe pluridisciplinaire (1) composée de psychosociologues, d'économistes et de sociologues qui a mené cette recherche a eu l'idée, avec l'aide de l'ANVTE, d'associer une entreprise, le Crédit Mutuel (2), A  sa problématique. Le revenu est loin d'AStre le seul élément qui va décider une famille A  s'endetter ou A  mettre de l'argent de côté. Cette étude met en édence, A  travers une typologie des comportements financiers, l'existence de -tempéraments économiques- (-épicuriens hédonistes-, -emprunteurs fragilisés-, -accumulateurs épargnants-, -modestes pressurés -) basés sur des styles de e, eux-mASmes fondés sur des critères socio-démographiques et sur des représentations sociales. En effet, les représentations sociales ont une influence sur les comportements ; la manière dont les indidus perA§oivent le crédit, l'épargne et l'endettement, peuvent les orienter vers toujours plus de conduites d'emprunt ou au contraire vers une épargne plus substantielle. Ainsi, selon les représentations que l'on aura, on pourra, par exemple, emprunter pour satisfaire les besoins et les désirs de ses enfants, désirs de faire comme les autres dans l'immédiat ou, au contraire, épargner pour leur assurer un avenir protégé.

S'endetter, c'est se projeter dans le futur
Cette étude est fondée sur l'analyse des représentations en matière de consommation et d'endettement, sur les conceptions que la population se fait de l'emprunt et de l'épargne, sur les attitudes et les valeurs éducatives. Un premier niveau d'analyse permet de décrire les usages des familles en termes de patrimoine et d'épargne (propriété immobilière, épargne-logement, épargne liquide, épargne financière), les produits financiers qu'elles utilisent, et de recueillir des informations relatives aux dépenses, notamment liées A  la présence d'en-fant(s). C'est la femme qui, le plus souvent, règle les achats. Les dépenses relatives A  certains postes comme l'alimentation, l'habillement ou la scolarité connaissent des fluctuations importantes, elles varient parfois du simple au double. Les caractéristiques relatives au crédit (nombre et nature des crédits en cours, crédit relatif A  l'acquisition du logement, d'une automobile, projets de crédits ensagés, organisme créditeur) et A  la bancarisation des ménages (nombre de comptes bancaires ouverts et leur nature) montrent lA  aussi de grandes disparités dans la population étudiée. Ainsi, le crédit-logement concerne plus de la moitié des ménages interrogés. Dans plus de trois quarts des cas, il est contracté auprès d'une banque. Plus d'un tiers des ménages est concerné par le crédit automobile. Quant aux prASts personnels, au crédit-revolng et aux autres types de crédit, ils sont généralement peu utilisés. Les projets de crédit sont exclus par près de la moitié des ménages, alors que les autres ensagent (volontiers pour certains, inélement pour les autres) un recours au crédit. L'organisme créditeur sollicité serait alors la banque selon tous les ménages. Cela peut AStre en partie relié A  l'image de la banque qui est perA§ue, dans plus de la moitié des cas, de manière positive. A ce stade de l'analyse, les revenus des ménages apparaissent comme des déterminants importants du niveau d'endettement ; ils ont une incidence tant sur les dépenses que sur le taux d'endettement et sur la durée - aussi bien passée que future - des crédits en cours.


Crédit, emprunt ou dette ?

La seconde étape consiste en une analyse lexicale. En premier lieu, celle-ci montre que lorsque les indidus évoquent la -banque-, il s'agit pour eux d'une entité concrète directement en prise avec leur propre banque. Ensuite, dans le domaine du prASt A  intérASt, on se rend compte que les mots utilisés par les personnes interrogées pour désigner l'emprunt diffèrent selon la nature de celui-ci. Il est nommé -crédit- lorsqu'il concerne des biens très diversifiés de consommation durable A  l'exception nole de la voiture ; il deent - emprunt- lorsque cette dernière est évoquée ou lorsqu'il s'agit d'un logement. Lorsque le crédit deent -dette-, endettement et surendettement se confondent en un continuum unique (3). Enfin, une dernière catégorie d'emprunt semble émerger qui s'effectue en marge des banques et concerne le cercle des proches, évoquant une sorte de concurrence ou d'alternative aux banques.
Des éléments centraux des représentations s'expriment A  travers les tests d'association de mots. Il s'agissait ici d'associer librement autour de quatre termes : -banque-, -épargne-, -crédit- et -dette-. Les propos associés aux mots -emprunt- et -dette- relèvent d'une dialectique subtile. Si le crédit peut apparaitre légitime lorsqu'il s'agit d'acquérir des biens durables (immobilier et voiture) et lorsqu'il est contracté avec parcimonie, il deent pesant lorsqu'on se trouve dans des cas de multiples crédits et singulièrement pour des crédits A  la consommation. D'un autre côté, les dettes révèlent un univers non symétrique au premier : elles ne constituent pas le pendant de l'emprunt. Les dettes sont marquées par le sceau de l'infamie : l'emprunt sous certaines conditions est respecle, l'endettement est toujours honni. En somme, pour tous, avoir des dettes est, au moins symboliquement, le premier pas vers la faillite personnelle, le début d'un engrenage dont il vaut mieux se garder.


Revenus et - styles de e -

La synthèse de l'ensemble des observations recueillies permet de distinguer quatre groupes de ménages et de dégager des profils de consommateurs, dont les facteurs constitutifs s'organisent essentiellement autour de la notion de style de e. Certes, le revenu est un facteur déterminant, mais il n'est ni unique ni univoque. Le lieu d'habitation, les conditions de logement et la situation dans le cycle de e (age, nombre d'enfants et age des enfants) concourent tout autant A  définir des stratégies ou des évolutions A  plus ou moins long terme. On distingue deux principaux styles de e et deux profils dominants : les dépensiers et les économes. Au sein de chacune de ces tendances, deux sous-groupes contrastés se révèlent : dans le groupe dit des dépensiers, on observe, d'un côté, les épicuriens hédonistes et, de l'autre, les emprunteurs fragilisés. Dans la classe des économes, il y a, d'une part, les accumulateurs épargnants et, d'autre part, les modestes pressurés.
Epicuriens hédonistes. Ce sont des ménages aisés ayant trois ou quatre enfants, le plus souvent locataires de leur appartement, avec un équipement domestique très fourni comprenant un ou plusieurs ordinateurs, télécopieur, chaine hi-fi Tout en n'ayant pratiquement pas d'épargne - pas de crédit en cours non plus - ils ont une forte bancarisation. Ces ménages valorisent la qualité du cadre de e et le bien-AStre de leurs enfants. Ils dépenseront volontiers leur argent pour rendre plus agréables leur e et celle de leurs enfants. Leur équipement domestique se A  améliorer la communication avec le monde extérieur et A  faciliter les contacts. Ils ne semblent pas ensager d'accéder A  la propriété, préférant sans doute affecter leurs dépenses au cadre de e et au bien-AStre. Ce style de e suggère qu'il s'agit plutôt de parisiens -hédonistes- qui n'hésiteront pas A  dépenser tranquillement tout leur argent, A  vre au jour le jour, en constituant plutôt le capital intellectuel et social de leurs enfants que le capital immobilier
Emprunteurs fragilisés. Il s'agit de jeunes ménages ayant un ou deux enfants, propriétaires de leur résidence principale aménagée A  l'aide d'une multitude d'objets, constituant un équipement domestique bien fourni. Ils ont une forte bancarisation, un ou plusieurs s épargne-logement et des comptes épargne-logement, ainsi que plusieurs crédits en cours (trois crédits en moyenne) dont l'échéance finale est lointaine. Leur taux d'endettement est particulièrement élevé puisqu'il est généralement supérieur A  31 %. Ils valorisent la e chez soi. Ce style de e sous-entend qu'il s'agit plutôt de ménages pronciaux qui conjuguent prudence et prise de risque, multien-dettement et épargne, dans le cadre d'une stratégie A  long terme. Ces ménages sont ceux qui risquent le plus facilement de basculer A  la moindre modification de leur situation - telle que séparation, veuvage, chômage ou maladie -, ces changements ayant des répercussions non seulement sur leurs revenus mais aussi sur leur style de e familiale.

Différentes raisons de - se serrer la ceinture - Modestes pressurés. Il s'agit de ménages jeunes A  revenus faibles, ayant un ou plusieurs enfants. Ds sont locataires et ne disposent d'aucune épargne. Le (ou les) crédit(s) en cours relève(nt) du court/moyen terme. Leur taux d'endettement est compris entre 19 % et 31 % ; ils se trouvent ainsi dans une situation où la prudence est valorisée. Ils doivent selon leurs dires -faire un maximum d'économies-, -se serrer la ceinture-, et ils ont néanmoins du mal -A  boucler les fins de mois-. Ces ménages sont économes par nécessité ; leur situation financière ne leur laisse pas d'autre conduite possible que celle de la cigale. Il s'agit donc de ménages peu solvables qui, faute d'épargne, mais aussi faute de rentrées suffisantes, sont loin de pouvoir emprunter pour s'acheter une maison.
Accumulateurs épargnants. Ce sont des ménages aisés, agés d'enron 45 ans, propriétaires d'une résidence principale dont l'équipement domestique est bien fourni. Ils disposent également d'une épargne diversifiée et n'ont aucun crédit en cours. Il s'agit donc de ménages qui, ayant déjA  réalisé leur accumulation patrimoniale, n'empruntent pas (plus?) mais épargnent. Ce sont ces ménages-lA  qui recherchent les placements les plus avantageux, qui furètent d'une banque A  l'autre, A  la poursuite de différents types d'épargne qui pourraient toujours leur serr le jour venu de la retraite


Les domaines de la psychologie économique

Ces travaux s'inscrivent dans le champ de la psychologie économique. Celle-ci, d'une faA§on générale, se penche sur l'étude des comportements et des raisonnements économiques dans leur dimension psychologique. Ainsi, les recherches s'orientent sur la compréhension par le public des concepts économiques ou du fonctionnement des institutions financières, ou encore sur des phénomènes tels que le comportement s-A -s de la fiscalité, la fraude, les causes et les conséquences psychologiques du chômage ou de l'endettement Les comportements des consommateurs constituent un autre domaine prilégié d'étude. Le consommateur est influencé par une multitude d'éléments, éléments externes comme le produit lui-mASme bien sûr ou, plus généralement, la publicité, mais aussi par des éléments personnels comme le désir de satisfaire des besoins (4), de compenser des manques, de résoudre des conflits (5), de satisfaire un désir de puissance (6), d'accroitre la recherche de prestige Divers travaux étudient la formation du raisonnement économique chez l'enfant. D'autres s'intéressent A  la psychopathologie de la e quotidienne et en particulier aux phénomènes de dépendance. En France, par exemple, Michel Gardaz étudie le surendettement compulsif; il e les dépenses excessives A  des crises de boulimie. Pour lui, il n'y a pas d'un côté les bons surendettes - ceux A  qui il serait arrivé un coup dur, tel le chômage, une maladie ou un divorce - et de l'autre les mauvais surendettés - ceux qui ne ifient pas, ceux qui dépensent sans compter - mais bien des indidus ayant de bonnes raisons d'AStre -A  la limite-, les raisons objectives et subjectives étant étroitement liées. Différentes études ont d'ailleurs montré qu'il n'y a pas une personnalité type de consommateur, mais plusieurs styles de consommateurs ayant des registres de conduites différents. Il conent alors de chercher A  comprendre ce qui fait varier les comportements des uns par rapport A  ceux des autres. En effet, l'acquisition de connaissances appartenant au domaine de l'économie et l'apprentissage de comportements adaptés au monde de la consommation varient en fonction de facteurs tels que l'age, le sexe, le milieu social et l'enronnement. Valérie Char-rière s'intéresse, quant A  elle, tout spécialement aux liens entre les régions géographiques, les cultures régionales et les comportements financiers. Ces quelques exemples témoignent de la pertinence et de l'étendue de l'analyse psychologique des comportements économiques. Les acteurs économiques, mais aussi les acteurs sociaux et politiques se rendent compte du fait que le modèle canonique de l'indidu calculateur qui - optimise - son comportement et -maximise- son utilité ne rend que très partiellement compte de la réalité. La consommation, l'argent, le patrimoine sont aussi affaire d'imaginaire, de désirs, d'identité



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